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Fais Dodo, Raymond mon p’tit fier…

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dodo.jpgAinsi donc la toute pesante Fédération Française de Football a sans surprise reconduit Raymond l’Empirique à la tête de la sélection tricolore. La frileuse assemblée de ronds-de cuir a justifié sa légendaire réputation de conservatisme et affirmé sa nette tendance à avoir peur de tout quidam n’appartenant pas au sérail qui ne serait pas passé sous les fourches caudines de la DTN. Genre Didier Deschamps par exemple pour ne pas le nommer. Faut dire, on ne pouvait que se réjouir du travail effectué par le futur mari d’Estelle. Le récent Euro nous avait révélé une formation avenante, un jeu généreux tourné vers l’offensive, des mouvements incessants et des buts magnifiques. Juste un bémol, c’était l’équipe d’Espagne qui nous avait ravis

Domenech lui, ivre de son image, enfermé dans la tour d’ivoire de ses certitudes, investi de tous les pouvoirs depuis 2006, avait construit un groupe bancal, avec des vieux trop vieux, blessés ou hors de forme, des jeunes trop jeunes, inexpérimentés ou immatures. Rancunier, il avait écarté Mexes ou Trézéguet, indiscutables figures du Calcio comme jadis, il avait snobé Pirès et Giuly. Il avait prôné un jeu poussif axé sur la défense aussi ennuyeux à regarder qu’un son et lumière à Bourbon-l’Archambault. Il avait posé une chape de plomb sur l’Equipe de France, enfermant les joueurs dans un camp retranché d’où tout journaliste était systématiquement exclu. Il avait fait le beau devant les caméras, multipliant les pirouettes grotesques jusqu’à l’ultime défaite.

Son bilan comptable était calamiteux. Le public boudait désormais ses bleus. D’après le Canard Enchaîné, l’omnipotent en personne s’était fendu en privé d’un avertissement sans appel : « Le maintien de Domenech à son poste participerait à la désespérance française. Une idée bien de chez nous : tout foire et tout reste en place. » Faut dire qu’en matière de ratage, il en connaissait un rayon, le petit bougre, lui qui collectionnait les revers comme un tyrosemiophile, les boites de calendos.

Lui non plus, les Escalettes et consorts ne l’avaient point écouté, preuve soit dit en passant de l’indépendance de la noble institution repliée sur elle-même comme un escargot dans sa coquille. Qu’on se le dise, le coach poivre et sel serait désormais mis sous tutelle. Ses faits et gestes seraient épiés. Ses moindres prises de position seraient passés au peigne fin. Enfin, c’était la soupe qu’on nous vendait pour faire passer la pilule amère de son maintien.
A l’issu de sa reconduction, le sélectionneur filait à l’anglaise et partait en vacances snobant ainsi les journalistes et leurs questions gênantes. Raymond le Bienheureux pouvait dormir tranquille. Il avait encore de beaux jours devant lui…

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6 Commentaires

  1. Canette S'ensuque

    5 juillet, 2008 à 20:53

    Prendre la porte, c’est pas toujours un échec…

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  2. ruminances

    5 juillet, 2008 à 21:35

    bah heu… c’est pas la garantie d’un succès, si ?

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  3. lediazec

    5 juillet, 2008 à 23:13

    Merci pour cette analyse. Je l’aime parce qu’elle juste. Parce qu’elle vraie et parce que nous l’avons enfilée dans le gosier à gorge déployée.
    Qu’est-ce qui fait qu’un homme cesse de l’être ? Qu’est-ce qui fait que telle désintégration produise tel vacarme et tel silence ? Ceux qui étaient « pour » le sont toujours. Ceux qui étaient « contre  » s’auto-mutilent en criant à peine. Vive l’unanimité FFF !
    De Clairfontaine à Carcassonne il n’y a qu’un pas : Démission ! Bien que là aussi les noms ne soient pas ceux que nous attendions…
    J’ai toujours pensé qu’un homme digne devait porter un nom. Alors, monsieur Domenech, quel est le vôtre ?

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  4. ruminances

    6 juillet, 2008 à 4:25

    Vrai qu’à sa place, toute personne digne de ce nom démissionne… S’accrocher à ce poste comme un bernique à son rocher, ça a un côté pathétique…

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  5. titus

    6 juillet, 2008 à 9:41

    bravo pour le fnond ,la forme ef l’humourl

    avec ça le selectionneur va pouvoir bien dormir

    titus

    avec ça le selectionneur va pouvooir bien dormir

    Répondre

  6. titus

    6 juillet, 2008 à 9:44

    bravo pour le fond ,la forme l’humour et la verve

    avec ça le selectionneur va pouvoir bien dormir

    Répondre

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