Prenez pêle-mêle Kouchner, Attali, Glucksmann, Séguéla, feu Sevran, Tapie, Bénamou, Hanin, Bruckner, Gallo, j’en passe et pas forcément des meilleurs. Ils avaient au moins un point commun. Pour des raisons diverses et avariées, ils avaient rejoint la cour de Sarkozy après avoir fait partie de celle de Mitterrand. Lang avait été à deux doigts de faire le grand saut, Finkielkraut avait démenti la rumeur le concernant. Qui étaient donc ces gens qui retournaient si impudemment leur veste pour rester dans la vague ? Qui étaient donc ces opportunistes qui auraient vendu père et mère pour côtoyer le roy ? Comme ils avaient du ronger leur frein sous Chirac qui curieusement ne les avait pas vu venir. N’était-il pas assez monarque dans l’âme, l’amateur de tête de veau sauce gribiche ?
En y regardant d’un peu plus près, les motivations des uns et des autres apparaissaient très différentes. Certains brûlaient d’ambition. L’un, Kouchner, voulait à tout prix le quai d’Orsay, d’autres, Attali et Bénamou, jouer à nouveau les conseillers plus ou moins occultes auprès d’un tout-puissant. Tapie, lui se disait que ce ralliement pourrait arranger ses affaires perso. Il n’avait pas tort, le joueur de bonneteau. Il était sur le point de toucher le jackpot avec le Crédit Lyonnais. Gallo pour sa part, avait viré sa cuti bien avant l’échéance présidentielle. Hanin considérait que le parti socialiste avait trahi l’héritage de Tonton. Glucksmann voyait, ne rions pas, Sarkozy « engagé dans le sillage de la France du cœur ». Enfin, the last but not the least, Séguéla avait changé d’avis entre les deux tours. « Ségo m’a fait rêver, et Sarko l’a fait » s’était-il justifié sans vergogne. Pour décrocher de juteux contrats, il fallait mieux être du côté du vainqueur…
Ainsi voguait au gré des humeurs du Prince, ce triste aréopage de courtisans. Certains mangeaient leur chapeau, d’autres étaient devenus muets. L’un était décédé, un deuxième avait même déniché la reine, un troisième allait palper un gros magot. Tous avaient mis leur mouchoir sur ce qu’ils avaient cru être leur conviction. A la prochaine révolution, ils retourneraient leur pantalon…
Hantécrise
12 juillet, 2008 à 8:27
Vrai que c’est un métier, la poly-tique, faut s’accrocher, mais quand on s’y pique (tout est dans la diction), ça peut alors devenir une maladie d’amour où l’amant songeait “kill mystère Hide” au côté obscur. Après tout, comme pour l’acteur ou le multicarte ce n’est qu’histoire de représentation. Quant aux convictions, quand on connaît la musique, pas grave d’oublier sa parole, le playback sans elle (et sans retour me souffle l’oreillette) devient vite une machine à cash en payback, où les lèvres singent le maître.
Chez ces gars là, si l’Art est public, le métier des vivres procure : “j’aurais voulu être un artiste !”
ruminances
12 juillet, 2008 à 9:27
« J’ai retourné ma veste quand je me suis aperçu qu’elle était doublée de vison. » disait Gainsbarre…
Hantécrise
12 juillet, 2008 à 12:06
Pour le beau Serge, l’art est “visions” !
ruminances
12 juillet, 2008 à 13:24
Guillaume, telle est vision répondait Poivre, une pomme entre les f…