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Une année en Sarkozie : Acte 4

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acte4.jpgLes frasques présidentielles n’avaient pas été du tout du goût du public. La mémorable conférence de presse du 8 janvier n’allait pas arranger les choses. Le petit homme, tout à son bonheur, ne s’était pas aperçu qu’il avait perdu la main. Arrogant, il avait livré son show habituel. Sans vergogne, il avait avoué que les caisses étaient vides et qu’il fallait mettre son mouchoir sur l’accroissement du pouvoir d’achat. Il avait juste oublié qu’il avait promis d’être le président de ce même pouvoir. A la place, il avait sorti de son chapeau un concept fumeux chuchoté par Guaino et vaguement pompé à Edgar Morin,  la politique de civilisation. Sept mois après on s’interroge toujours sur ce qu’il a voulu dire…

Si le but de la manoeuvre était de nous faire avaler que l’argent ne faisait pas le bonheur et que la spiritualité restait beaucoup plus importante que les biens matériels, c’était raté. Il eut fallu d’abord donner l’exemple en haut-lieu. Certes, charité bien ordonnée commence par soi-même, mais il ne faut pas abuser de la chose. Se vautrer dans le luxe tel un empereur romain et en même temps prôner pour les autres un retour à des valeurs fondamentales, ça ne pouvait que difficilement passer le nœud de la gorge du quidam moyen. On se demande bien ce qui reste concrètement aujourd’hui de cet axe idéologique présenté comme déterminant à l’époque…

Autre idée sortie de nulle part, la fin de la publicité sur le service audiovisuel public. L’alibi était de faire croire que les chaînes d’état n’avaient pas à être soumises à l’audimat et que libérées de cette contrainte, elles allaient pouvoir diffuser des programmes culturels. On apprendrait plus tard que la vérité était ailleurs. Fallait surtout aider les petits copains des chaînes privées.  Bouygues et Cie pourraient désormais rafler le gros lot des annonceurs. Dans la foulée, on en profiterait pour faire définitivement main basse sur la télévision publique en nommant soi-même son PDG.

l17.jpgBref, on avait affaire là à un Sarkozy décomplexé des plus beaux jours. « Avec Carla, c’est du sérieux » avait-il confié entre la poire et le fromage. Une question du patron de Libé, Laurent Joffrin, relative au comportement monarchique de l’omnipotent, allait néanmoins provoquer son courroux. L’impudent avait osé. Il était humilié en place publique ou tout au moins devant un parterre de journalistes sinon complices, pour le moins étrangement complaisants. Le même jour, Gala, le magazine de ragots devenu quasi organe d’information présidentielle, nous apprenait que le nouvel amoureux avait offert la même bague à Carla que celle jadis, passée au doigt de Cécilia. Pour les amateurs, il s’agissait d’une Cupidon de Dior Joaillerie. Vaste programme…

Tandis qu’un livre truffé de confidences de la dite Cécilia, nous révèlait que, je cite, Nicolas Sarkozy avait vraiment un problème de comportement, qu’il était pingre et sauteur, une chute vertigineuse de popularité dans les sondages sanctionnait notre président. Le moral des ménages était au plus mal. La presse toute entière retournait sa veste et lynchait quotidiennement notre Narcisse national. Son entourage s’inquiétait. Il lui fallait se reprendre, se poser au lieu de s’exposer. Même les candidats UMP aux municipales évitaient désormais de se revendiquer sarkozystes. On cachait son appartenance au camp présidentiel. Dans les meetings électoraux, on préférait appeler à la rescousse, le discret Fillon, quant à lui curieusement au plus haut dans les sondages.

Dans ce contexte de turbulences extrêmes, on nous sortait alors le rapport Attali. Une série de 316 propositions censées libérer la croissance. Un conglomérat d’idées libérales bien dans l’air du temps. Il fallait appliquer les 316 pour que ça marche avait dit en substance, l’ancienne éminence grise de Mitterrand. Au jour d’aujourd’hui, force était de constater qu’on avait du en laisser sur le bas-côté. La croissance était au point mort et les signes de relance économique aussi perceptibles qu’un changement de comportement du monarque…
http://www.dailymotion.com/video/x3zkbm

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11 Commentaires

  1. Léon Camé

    29 juillet, 2008 à 10:43

    Si la politique de civilisation, c’est d’amener Bigard voir le pape….
    Mama cass pas une jambe à deux canards

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  2. ruminances

    29 juillet, 2008 à 11:01

    Le lâcher de salopes fait-il partie de cette cette politique de civilisation ?

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  3. clarky

    29 juillet, 2008 à 11:55

    et péan sur le bec, guano ne regrette rien, non rien de rien même un an après sa ponte des perles de la comtesse.

    l’érotique mignon, l’est manuelle parait-il, quitte son poste de directrice de chiottes à l’élysée, vi bof, vraie fausse news vu qu’a priori elle reste dans le giron pour s’occuper de la presse…vaste programme s’il en est, celle dont la devise première est « sectes, drogues et rock’roll » avait pourtant entonné son navet maria du Vendredi Samedi Dimanche en affirmant sans complexe que « les sectes étaient un non problème en france »,sûr, quand on voit le gourou du palais on comprend mieux pourquoi les adeptes qui l’entourent et le conseillent sont si prompts à déclamer autant d’inepties, l’émulation de groupe assurément, les élèves tenteraient-ils de dépasser le ma(i)stre ?

    allez, sympathie for the débile tout de même, son livre de chevet doit sûrement être le « hubbard sur le toit » ou alors « tintin et l’ordre du temple solaire »…

    ps: « tain bovino, j’ose même pas retenter le smiley, vrai que sans ça fait genre gros pédant prétentieux ce que j’écris.

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  4. ruminances

    29 juillet, 2008 à 12:19

    je viens d’apprendre pour fi laid Mignon. Plus calotine, tu meurs…
    bon plus sérieusement, à ma connaissance, les smileys dispos, bourriquet sont :

    :) : suivi de la parenthèse )
    ;) ; suivi de la parenthèse )
    :( : suivi de la parenthèse (
    :D : suivi de D
    :o : suivi de o
    :P : suivi de P
    :| : suivi de l

    Y’en a surement d’autres mais …
    en attendant retiens ceux-là ! :)

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  5. Léon Camé

    29 juillet, 2008 à 13:54

    Je vous rappelle ou vous apprend que pendant que Sa Sainteté se dort la pillule dans la villa de belle-maman, et que Courage fillon part en cure pour soigner son dos, la France est gouvernée par Guéant.

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  6. ruminances

    29 juillet, 2008 à 14:12

    Le Guéant complet quoi… :(

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  7. clarky

    29 juillet, 2008 à 14:46

    c’est donc ça la théorie du bling bang alors ;)
    l’être et le guéant en somme :o

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  8. ruminances

    29 juillet, 2008 à 17:45

    bah oui la boucle est bouclée. Le rien va laisser place au Guéant… :l

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  9. lediazec

    29 juillet, 2008 à 20:07

    Quel saga estivale, les amis ! Et tout ça en à peine un an ! La Grande Encyclopédie du Capitan. Petite illustration tirée du Robert : « Personnage de soldat, de « capitaine » ridicule, d’une bravoure affectée > >> bravache, fanfaron, matamore. »
    Personnage de la comédie italienne. Bien sûr !

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  10. clarky

    30 juillet, 2008 à 0:39

    ah lediazec, la comédie italienne un pur bonheur.

    il est vrai que le guéant vert m’inspire plus l’affreux, sale et méchant que la dolce vita, que dire de notre commodore suprême qui s’adonne plus à la citée des femmes qu’aux contes de la folie ordinaire que vit le quidam de base, quant à guano, il se charge de la résurrection des cadavres exquis en invoquant jaures, blum, hugo, môquet, et quand sa journée particulière le lui permet, il cogite même sur le fait qu’aimer césaire serait presque un délit !
    punaise, mieux vaut un bon breton surréaliste qu’un arlésien préférant les gauloises aux gitanes .

    et pendant ce temps, l’accoquiné à la ligue du nord nous rejoue « roms, ville ouverte » !!!

    ps: tiens je viens de tomber dessus en lisant les news http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/07/29/francois-fillon-annonce-une-hausse-des-cotisations-vieillesse-des-2009_1078493_3224.html#xtor=RSS-3208, c’est fou comme l’été est propice à nombre de mesures qui ne seront que peu commentées vu que y’a dégun pour s’en émouvoir…c’est les vacances…

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  11. ruminances

    30 juillet, 2008 à 7:04

    ça va être la gueule de bois à la rentrée. Bonjour le jus de planches… pourries ! Hêtre ou ne pas hêtre… Tous au bouleau !!!

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