La France n’a « pas vocation à rester en Afghanistan ». L’auteur de cette saillie somme toute frappée du sceau du bon sens n’est pas un quelconque pacifiste inconscient. « La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive. » Cette autre déclaration éclairée ne sort pas de la bouche d’un utopiste débranché des réalités du monde d’aujourd’hui. « Si vous regardez l’histoire du monde, aucune armée étrangère n’a réussi dans un pays qui n’était pas le sien. » Ce troisième opus ne peut que nous réjouir de par la lucidité dont il témoigne…
Et l’honnête homme de conclure ainsi : « Le président de la République (Chirac) a pris la décision de rapatrier nos forces spéciales et un certain nombre d’éléments. C’est une politique que je poursuivrai. » Ainsi parlait Nicolas Sarkozy en 2007 pendant la campagne présidentielle juste avant son élection. Vœux pieu. Etonnant comme le garçon en passant la porte de l’Elysée semble avoir été frappé d’amnésie. Ça doit manquer de poisson dans les cuisines royales. Comme dans l’affaire du pouvoir d’achat ou comme dans la pantomime sur les droits de l’homme, le président élu fait exactement le contraire de ce qu’avait annoncé le candidat.
A peine arrivé au pouvoir, une idée l’obsède. Faire allégeance à l’Oncle Sam. Exit l’esprit frondeur archéo-gaulliste. OTAN en emporte le vent du passé. L’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurais. D’abord, mise en Bush aux States pour des premières vacances de chef de l’état. Avec hamburgers et hot dogs mais sans Cécilia victime d’une angine (sauce) blanche. Ensuite, déclaration d’amour fou au congrès américain médusé. Résultat of course, des standing ovations en veux-tu en voilà de la part des sénateurs et autres parlementaires, peu habitués à ce genre de cirage de pompes de la part d’un frenchie.
Point d’orgue de cette relation quasi-fusionnelle, annonce sans vergogne d’un renforcement de la présence française en Afghanistan et envoi de 700 hommes supplémentaires en plein bourbier. Le résultat ne se fait pas attendre. Bilan 10 morts à la suite d’une embuscade taliban. 10 soldats français, dont certains n’avaient pas vingt ans, qui ne comprendront jamais pourquoi ils ont servi de chair à canon. « Il faut continuer le travail » , lâche Sarko en guise d’épitaphe. Atlantisme quand tu nous tiens…
http://www.dailymotion.com/video/x6iszx
ruminances
21 août, 2008 à 12:25
Afghanistan: « vous n’avez pas honte? », lance Nicolas Sarkozy aux journalistes
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/politique/20080821.FAP1790/afghanistan_vous_navez_pas_honte_lance_nicolas_sarkozy_.html
Et lui ???
lediazec
21 août, 2008 à 15:41
J’ai regardé sur la 2 « l’hommage » rendu aux gamins morts pour rien.
J’ai honte et je suis en colère. Dégueulasse !
clarky
21 août, 2008 à 16:38
sûr que question crédibilité sarko et vanzetti sont terriblement convaincants quand il s’agit de parler terrorisme…
quand on ose déployer un tapis rouge pour un kadhafi ou un el assad, sans parler de l’hypocrisie affichée à une époque quant à la possibilité d’accueillir des farc en france, on ferait mieux de fermer sa gueule, et tout un chacun sait pertinemment que les foyers terroristes sont légion un peu partout , par exemple suffit juste de passer la frontière afghane pour goûter aux charmes de la voiture explosive…
alors sincèrement peiné pour ces mômes tombés pour la france, mais la compassion c’est pas trop mon truc, les risques du métier quand t’es para ou légionnaire tu les connais, j’entendais la déclaration émue d’une mère ou épouse je sais plus de l’une des victimes disant qu’ »il était allé au bout de ses rêves, que l’armée était sa passion, l’uniforme sa raison d’être… », si le rêve d’un gamin de 20 piges est d’aller se faire dézinguer pour faire zizir à nicolas l’atlantiste…doit y avoir un truc qui m’échappe.
lediazec
21 août, 2008 à 18:06
Vaste débat, clarky, dont il sera question demain. Bien que d’ores et déjà je ne confonde pas Sarko avec Sacco, bien que le jeu de mot soit tentant.
A ce propos, seul point de désaccord avec le film « Sacco et Vanzetti », dans la réalité, c’était Sacco l’élement fort de l’équipe et non le contraire comme montré par Giuliano Montaldo dans son histoire. Il faut dire que Gian Maria Volonte dégage une force très obstinée de ce rôle.
ruminances
21 août, 2008 à 20:39
arf je viens de voir aux 20h le reportage à l’église, et Sarko, la mine déconfite et les mains jointes dans une outrancière posture pieuse. J’aime pas çà. Même le général deux cannes à pêche, pourtant vraie grenouille de bénitier ne confondait pas la république avec le sacré. Une fois de plus, le petit homme mixe tout. Avec une nouveauté. Une figure grimaçante à l’extrême. Je sais pas. On dirait du dégoût. De lui-même ?
lediazec
21 août, 2008 à 20:47
Je suis prêt pour une suite matinale !
ruminances
21 août, 2008 à 22:43
que du bonheur !!!
clarky
21 août, 2008 à 23:47
t’as raison lediazec, sarko ce serait plutôt mini dieu mini mastre…
au plaisir de te lire demain breton, et pis on est entre nous
ruminances
22 août, 2008 à 4:33
Qui fera le mort ?
au bridge
ruminances
23 août, 2008 à 7:00
La p’tite vidéo du comique en sus. Rira bien qui rira le dernier…