L’homme a créé les dieux, l’inverse tu rigoles. Croire c’est aussi fumeux que la ganja avait écrit le grand Serge à une époque où le catholicisme exacerbé tendait à se marginaliser inexorablement en notre douce France. Dans le contexte post-agnostique ambiant, on peut parfois se demander si notre bien-aimé chef suprême n’a pas abusé d’une herbe des hauts plateaux dans sa prime jeunesse. Faut dire, depuis son accession à la plus haute marche du podium gaulois, il n’a de cesse de nous rabattre les esgourdes avec l’idée du tout puissant…
On savait que le mélange des genres était la spécialité de l’homme aux talonnettes. On avait vite compris qu’au cours de son singulier quinquennat, confusion entre vie privée et sphère publique, copinage et médias, people et pouvoir, serait le leitmotiv autant que la chasse gardée du garçon. Mais d’aucuns n’avaient anticipé que sa nouvelle marotte serait de tenter de diluer du religieux dans sa drôle de mixture politicarde…
On aurait du se méfier. Avant son érection au plus haut niveau, il avait promis qu’en cas de victoire aux présidentielles, il irait se ressourcer chez les Bénédictins, les Dominicains ou autres Franciscains. Pour prendre du recul, tout ça, plus si affinités. Pas folle la guêpe, à la réflexion monastique, il avait préféré finalement celle des sunlights. Aux pavés du cloître, il avait privilégié le caillebotis du Paloma, le luxueux yacht de l’ami Bolloré. Face aux tonsures des Trappistes, il avait opté pour la chevelure débridée d’une naïade encore épouse.
Bon, ça pouvait humainement se comprendre. On a beau être président, on n’en reste pas moins homme. Même si la brune aimée semblait déjà sur le départ, ce n’était pas la peine en sus de lui donner du grain à moudre. Fallait plutôt essayer de recoller les morceaux vaille que vaille. Pis, en matière de rite catho, un inopportun second divorce n’était pas forcément le sésame idéal pour recevoir l’absolution du saint-père…
Et puis, après la rupture, il y avait eu l’épisode du chanoine d’honneur. C’était depuis Henri IV, le titre dévolu à tous les chefs d’état français. Là où ses prédécesseurs s’étaient plutôt montrés discrets en recevant la bigote distinction, le Nicolas comme d’habitude en avait fait des tonnes en l’archi-basilique de Saint-Jean de Latran. Ce jour-là, plus dévot que Benoît himself, il avait bradé la république, ses institutions et même ses instits, le tout en récitant du Mignon habitée comme jamais. Ces deux-là avaient encensé du cureton et inventé le fumeux concept de laïcité positive…
Neuf mois plus tard, le pape venait nous faire un p’tit coucou et notre fou de dieu national accouchait d’une nouvelle saillie. «Ce serait une folie de nous priver (des religions, ndlr)» clamait-il sans vergogne devant l’homme en blanc. On pouvait s’interroger sur la finalité de tels propos dans la bouche d’un chef d’un état républicain, démocratique et laïque. On se surprenait à penser qu’une fois de plus, le quidam voulait nous faire avaler des couleuvres. Voire des hosties. Et, une fois de plus, nous faire prendre des gens ternes pour des messies…
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