Il devait être l’arbre qui cacherait la forêt de profits des nantis. A la fois, le baobab luxuriant de leurs spéculations, le pin parasol de leurs avantages et autres paquets fiscaux, le saule rieur de leurs richesses honteusement exhibées. Au début, il a tout fait pour incarner cette posture (Fouquet’s parade, Paloma pique-assiette, j’en passe et des meilleurs). Mais quand la bise fut venue, il a rapidement perdu ses feuilles tel un végétal caduque. Ils étaient tous persuadés d’avoir élu un chêne. Ils avaient en fait accouché d’un Bonsaï (son actuel sobriquet estampillé outre-rhin). Ils avaient juste hérité d’une petite plante cultivée dans un pot-pourri pas vraiment dansant. Ils avaient arrosé en vain un arbrisseau ballotté au gré du vent mauvais de la crise, qui, comme à sa rock&roll habitude, aimait à s’agiter au lieu de cogiter. Fallait se rendre à l’évidence, on n’avait pas affaire là à un roseau pensant…
Certes, à l’ombre du Bonsaï, quelques happy few trouvaient encore leur compte malgré la récession ambiante. Prenez Jean Sans Peur, la jeune pousse qui monte. Il avait quand même en deux coups de scooter et avec l’aide de son influent géniteur, réussi à mobiliser la maréchaussée et aussi la magistrature. La première fois, Papa, excusez du peu, avait lancé des recherches ADN pour retrouver les chapardeurs du Vespa sacré du dauphin. La seconde fois, le nouvel époux de l’héritière des magasins Darty, toujours à dada sur le même Vespa, avait-il percuté place de la Concorde, la BMW flambant neuve d’un citoyen lambda ? On ne le saurait sans doute jamais. Selon le témoignage de la victime, le blondinet l’avait gratifiée en sus et en fuyant d’un vulgaire doigt d’honneur. Pas vraiment classieux, sézigue. Qu’importe, à la finale, le tribunal avait blanchi le jeune éphèbe et sommé son outrecuidant accusateur de verser à l’innocent aux mains pleines la modique somme de 2000 euros.
On a beau dire, la moralité n’était pas vraiment le thème de ce présent quinquennat. Malgré une France au bord du gouffre, selon la propre expression du quidam, le père François n’hésitait pas à profiter d’un Falcon de la République à plus de 6000 euros l’heure de vol pour batifoler en famille entre Angers et Paris. On n’en aurait rien su si un petit avion de tourisme n’avait failli percuter récemment l’engin volant du premier sinistre. A n’en point douter, le dangereux pilote du vilain coucou allait être sérieusement inquiété dans les jours qui viennent. On n’en espérait pas tant de notre bien-aimée justice…
Faut avouer ma bonne dame que tout foutait le camp en cette période sombre. Exit les portefeuilles (en faillite), les porte-drapeaux (en berne), les porte-avions (en panne). Restait juste les porte-flingues (si ternes) comme on dit au pays du pétrole. Et leur premier pistolet demeurait sans nul doute mon saigneur Lefevbre, si prompt à tirer sur le service public audiovisuel. Sa dernière apparition à Canal+ lui avait donné l’opportunité de vider tout son fiel sur les programmes nouveaux. Faudrait voir à le nommer à la tête de France Télévision, ce gars Frédo. Voire même à la tête du vingt heures. Avec son rictus crispé, sûr qu’il ferait péter l’audimat chez les bonnets de nuit…
Et quid de mam’ Lagarde dans tout ça ? Une fois de plus, elle avait eu tout faux. Elle avait assuré que la crise ricaine n’aurait aucune influence sur la situation économique en Gaule. Résultat of course, quelques jours plus tard, la France entrait en récession. Le Bonsaï scié sur ses bases cherchait vainement de l’oxygène à gauche mais les racines du mal s’avéraient très profondes. Au fil des jours, l’écorce de sa popularité s’avérait bien fragile. Hêtre ou ne pas hêtre, telle était désormais la question à 300 milliards d’euros qui le turlupinait. Pour redresser le peuple plié, il avait devant lui comme qui dirait un sacré bouleau…
http://www.dailymotion.com/video/k7DiC7dTTrAY5jMaY6
Article relayé par
Gari
4 octobre, 2008 à 11:47
On a parfois des envies de déforestation !
blood
4 octobre, 2008 à 14:43
Rarement on n’aura vu président retourner sa veste à chaque événement. On a un professionnel, on doit le mériter.
b.mode
5 octobre, 2008 à 6:23
On a envie d’inviter un mec comme Lefevbre à table. Parfois il se détend ?
lediazec
5 octobre, 2008 à 20:43
Les quatre grands d’Europe se réunissent pour plâtrer des cassage de gueule lamentables.
Atchoum gonfle le torse. C’est le propre des complexés !
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dougue
6 octobre, 2008 à 4:57
bravo boeuf pour ces textes toujours aussi ciselés…
le talent ne varie pas, l’objet guère également, qui fait descendre de hautes branches de grands coups de verges en espérant amener un coup de bambou, ou à minima élaguer le sot, le pleureur pour révéler la sève qui meut(h?) ces soubresauts médiatiques……
du talent, disais-je, de la constance, et surtout , surtout, tant de pertinence…..
presque tout a été dit, et bien dit, ici!!
sauf que (aÏe, fallait bien que ça se gatte)……
sauf que je me demande encore si tu serais capable de faire preuve de la même verve dans un exercice autrement plus difficile, celui d’imaginer la rose ségolène (tes réveils sont plus beaux que certains de mes jours ), dans une posture de dirigeante, et les mesures qu’elle prendrait dans une situation donnée, celle du jour par exemple!!
le doute est léger, et c’est plus alléché qu’inquiet que je viens chatouiller le mufle du bufle…..
et pour éviter tout malentendu, pas avec toi, qui déjà sait que je ne viens en spadassin, en cavalier, défendre ici des intérèts, mais en curieux, intéressé, je préciserai juste que ni d’un bord, ni hors-bord, j’admire vraiment ta capacité à prendre parti, sans doutes montrer!!
tu nous les montre, dis?
admirativement…….
dougue
dougue
6 octobre, 2008 à 5:00
et pour lefebvre, il ne boirait pas du botox, ce beau et élégant bipède?
b.mode
6 octobre, 2008 à 6:33
Salut Dougue, sympa de venir ruminer ici
Clairement, j’avoue que je ne vois pas bien non plus Ségo dans une posture de dirigeante. C’est dire la médiocrité de l’offre que nous ont proposées les dernières élections électorales. Elle n’a pas de conviction profonde et cherche surtout à redorer sa popularité passée. Certes l’ensemble des medias, la droite et une bonne partie du PS lui tapent dessus à bras raccourcis, ça fait beaucoup pour une seule femme mais elle a sans doute mérité ce qui lui arrive. Sarko a l’avantage immense que les 9/10ème des medias appartiennent à ses potes. ça aide pour masquer son impuissance. Dernier exemple : le G4 où il a reçu un camouflet de la part de l’Allemagne. Eh bien les medias traduisent qu’il a pris les choses en main ou qu’il se montre en patron etc…
Revenons à Ségo puisque tel est l’objet de ta question. Le Diazec dans l’article précédent montre bien toute la déception qu’elle incarne, Clarky dans l’article http://ruminances.unblog.fr/2008/08/19/limpotentcest-la-rose/ n’est pas tendre non plus avec elle. Preuve que ce blog ne roule pas pour la pasionaria rose. Je pense sincérement que dans la présente crise, elle serait tout aussi impuissante que l’agité du bocal. Mais il est vrai que je cristallise pour l’heure mes critiques sur le pouvoir en place. ça pourrait changer comme dirait Brigitte…
gonzague
6 octobre, 2008 à 9:39
La presse étrangère, anglaise ou allemande, tape sur Sarkozy après le G4 et l’accuse de pratiquer une politique de la poudre aux yeux.
Anonyme
6 octobre, 2008 à 18:38
Hélas, dougue, il est difficile d’imaginer la Ségolène (ou qui que ce soit d’autre au PS)dans une posture aussi alambiquée que celle des chefs d’Etat de la planète dans les circonstances présentes. Comme il est impossible d’imaginer des candidats de l’opposition postulant à des fonctions officielles à l’instant.
La bourse vient de clôturer à moins presque 10%…
Sinon, pour le PS l’équation est simple, le temps que les éléphants aillent à l’abreuvoir, reviennent, discutent le bout de gras avec les opportunistes, les ambitieux (dont ils sont), les récalcitrants de tous poils, les aigris, les déçus, les vrais militants, sur le nombre de doses libérales à injecter au futur programme, je crois que nous aurons subi les méfaits de deux quinquenats supplémentaires. Aïe, aïe, aïe !
La gauche institutionnelle est morte. Non, elle s’est suicidée en sabordant l’espoir de beaucoup de citoyens honnêtes…
Et ce n’est pas le facteur qui apportera les bonnes nouvelles dans les boîtes aux lettres.
Hélas !
b.mode
6 octobre, 2008 à 19:50
Intéressant mais qui êtes vous donc cher anonyme ? A part çà, sûr que Sarko n’est pas opportuniste !!! ça se saurait…
lediazec
6 octobre, 2008 à 19:55
Je ne l’ai pas fait exprès, l’anonyme qui précède, c’est moi. Une mauvaise manip de vieux socialo révolutionnaire (tendance Bakounine) et voilà, le scrupule me revient…
A vouloir êtyre trop honnête, on se retrouve au gnouf !
Tout seul, comme un con !
Alors clarky, t’as mal à la gorge ?…
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b.mode
6 octobre, 2008 à 20:08
Arf, c’était donc toi, breton hispanisant ; Clarky a des emmerdes. On espère tous son retour bientôt…
lediazec
6 octobre, 2008 à 21:01
Clarky, je sais, t’es con ; tu te sous-estimes ; tout le monde te trouve moche ; tu te sens laid ; personne ne t’aime… Mais moi, homme libre parmi tant d’autres, je te souhaite le bonjour chez moi…
Quand tu veux !
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lediazec
9 octobre, 2008 à 20:00
La vie est belle, elle est sauvage, elle fait bouger le cul à qui de droit. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas ce à quoi nous pourrions penser au premier degré. Pas du tout !
Les économistes se trémoussent ; les sociologues sortent des vieilles notes ricanantes ; les philophes pensent à Rodin et à son penseur ; les pelouses de jadis les corons redeviennent ce qu’elles étaient au temps de la fumée des hauts fourneaux… Des jardins potagers.
Et les marins dans tout ça ? Très prosaïques, ils pensent que quand on touche le fond, le strate arrête la course…
Pour vice de forme !
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b.mode
10 octobre, 2008 à 4:50
Curieusement les économistes qui nous bassinent les esgourdes à longueur d’antenne sur la necessité de moraliser la finance sont les Mêmes qui hier ne juraient que par l’ultra-libéralisme. L’exemple de Jacques Marseille à cet égard est proprement édifiant. A part ça, j’ai reçu ça via les contacts. passionnant et pédagogique ! http://vimeo.com/1711304?pg=embed&sec=1711304