Mitterrand et Chirac n’étaient pas, loin s’en faut, des parangons de vertu. Ecoutes téléphoniques compulsives et Rainbow Warrior pour l’un, cabinet noir et drôle de compte en banque nippon pour l’autre, quelques casseroles parmi tant d’autres qui nous rappellent qu’en matière d’opacité, on n’avait affaire ni à des ingrats ni à des enfants de chœur. Au moins peut-on leur reconnaître une chose. Jamais, durant leur long mandat au sommet de l’état, ils n’ont fait appel à la justice pour régler une affaire de droit à l’image, de diffamation ou d’offense envers leur sérénissime personne. Tel n’est pas le cas de Sarkozy. Pour un oui ou pour un non, il multiplie depuis le début de son quinquennat les procédures judiciaires.
Obsédé par sa propre image, subjugué par son ego démesuré, l’omnipotent n’hésite pas à briser ce que l’on pourrait appeler une tradition républicaine et attaque à tout va. Un jour, il met en référé Ryanair qui a osé utiliser une photo du couple présidentiel à des fins publicitaires. Un autre, il traîne en procès un fabricant de t-shirts qui s’est permis de remplacer par une cible le O de Sarkozy. Une troisième fois, il poursuit un chômeur qui affiche une pancarte « Casse toi pauvre con » sur le parcours emprunté par sa majesté. Entre parenthèses, le pauvre hère qui n’a fait que transcrire par écrit les propres paroles du monarque risque 1000 euros d’amende. Rappelons par contre que le président, protégé par une immunité ne peut jamais être inquiété.
Passons sur la plainte, retirée depuis, contre le journaliste Airy Routier qui avait publié le vrai-faux SMS à Cécilia « Si tu reviens, j’annule tout », sur celle toute récente contre Yves Bertrand, l’ancien patron des RG, et piquons nous de curiosité pour celle relative aux poupées vaudou à l’effigie de qui vous savez. Après l’affaire du scooter de Jean sans Peur, celle de la villa Clavier, on pouvait s’attendre au pire en matière de jugement. Bonne nouvelle pour la liberté d’expression et le droit à l’humour, le juge des référés au Tribunal de grande instance de Paris a estimé que « cette représentation non autorisée de l’image de Nicolas Sarkozy ne constitue ni une atteinte à la dignité humaine ni une attaque personnelle« .
Inutile de dire que l’avocat du mari de Carla a immédiatement fait appel, arguant d’une vieille jurisprudence Giscardo-Pompidolienne. Le premier avait fait condamner un éditeur de jeux de cartes le représentant et l’autre fait interdire de parution l’Express à cause d’une publicité pour une entreprise de moteurs de bateaux où il apparaissait. Croisons les doigts pour que le magistrat en charge de cette nouvelle pantalonnade tienne le coup et ne succombe pas aux pressions éventuelles.
Au rite vaudou, notre stratège préfère manifestement le culte du veau d’or. Celui de l’argent et des biens matériels. Désormais tiré à quatre épingles, notre « piqué au vif » ne manquera pas d’élégance dans les divers G4, G8, G20 plus si affinités, destinés à sauver ce qu’on peut encore sauver de la carcasse du mythique ruminant… http://www.dailymotion.com/video/kDeL2KV8YmQLuJOwuq
Article relayé par
Cinquiemevitesse
29 octobre, 2008 à 20:16
Exellent!!!
J’adore ton blog!!!
Et cette histoire de poupées est à mourir de rire!!!
Il me semble qu’on a le même humour, viens faire un tour par chez moi, ça pourrait peut-être t’intéressé!!
Et si ça te dérange pas, j’met ton blog en lien!!!
http://cinquiemevitesse.unblog.fr
b.mode
29 octobre, 2008 à 20:24
Avec plaisir, je vais faire un tour chez toi dès que possible !
Le dessin est d’un ami erby kezako ! http://erby.free.fr/
zazou
30 octobre, 2008 à 11:15
Qu’il a des problèmes avec son image, notre petit président. Miroir mon beau miroir, qui est le plus beau ?
lediazec
30 octobre, 2008 à 11:36
En effet, beef, c’est une première présidentielle. Chapeau bas au nain de jardin qui pense qu’on le croît. Toute proportion gardée, je l’invite à se faire projeter en boucle le film d’un certain Charlie Chaplin : « Le dictateur ». Mais, possède-t-il toute la distance nécessaire pour apprécier à sa juste valeur une oeuvre qui exclue dans sa démarche la médiocrité ? Pas sûr!
Je songe à une bafouille. Je m’engage ici même à vous la soumettre sans tarder. Beaucoup de choses m’énervent, ces temps-ci…
Merci pour ton magnifique article ! Ca me donne la pêche.
Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence
b.mode
30 octobre, 2008 à 11:45
Merci à toi et vivement ta bafouille ! On est en manque depuis ton crépuscule des vicieux !
Lupin
31 octobre, 2008 à 0:38
Il a vraiment rien d’autre à faire en ce moment le double décimètre qui nous sert de président ??
Tout doit vraiment aller magnifiquement bien dans le pays et dans le monde pour qu’il perde son temps à faire des procès ridicules …
b.mode
31 octobre, 2008 à 7:44
Salut l’arsène
et bravo pour ton classement à CES ! Pendant ce temps la délation devient la régle d’or au beau pays d’Hortefeux de l’amour. Boutons l’étranger hors de France, tel est le message récurrent. Et l’omnipotent monte dans les sondages tandis que le chômage progresse, la grande misère explose et les banquiers sont récompensés pour leurs conneries ! On est bien, tintin !!!
clarky
2 novembre, 2008 à 11:48
le châtelain n’aime que les marionnettes dont il peut à loisir tirer les ficelles, saussez pourrait bien en faire une chronique pour la nouvelle propagande élyséenne qui se profile sous les projos du PAF.
joaqin
3 mars, 2009 à 17:54
« lorsqu’un système est mauvais il doit passer » c’est l’histoire qui le dit.