Le changement d’heure à peine consommé, certaines tocantes entonnent un chant des partisans pour un retour vers no future assez nauséabond.
Le décalage horaire, assurément, ferait donc perdre la tête à quelques esthètes bien de chez nous. Dans la marine, toucher le pompon d’un matelot porte bonheur, en Lepenie, la Marine se résume à mettre le cap sur un continent largement exploré par son paternel.
En ces périodes propices où tout n’est finalement que friche humaine, les charognards usent de tout leur arsenal pour alpaguer le naufragé économique promis à la noyade programmée. En guise de bouée de sauvetage, le condamné aux mords verra apparaître à lui un cheval d’orgueil à la crinière blonde. Pas vraiment jument verte mais plutôt tricolore, elle lui dira des mots bleu blanc rouge, ceux qui rendent les gens heureux en ces heures sombres où la trotteuse s’emballe pour pas un rond.
Drapée dans un étendard flamboyant, elle promettra des lendemains chantants à tous ces bannis de la terre qui entendent au loin les féroces soldats qui viennent jusque dans nos bras de mer, manger le pain des Français.
Dis tonton, pourquoi tu tousses…parce qu’il était boulanger ??!!??
D’une voix rocailleuse, cette venus beauté institue son crépuscule d’adieux, interdisant à l’apatride qu’il soit reconnaissant aux grands hommes, et l’invitant de facto à mettre les voiles puisqu’en ces temps de galère, il n’y aurait pas suffisamment de canots hystériques pour tout le monde. A en perdre pieds, elle assène sa peur sur le vil, montrant l’étoile du berger allemand d’un mouvement de bras gauche ostensiblement tendu.
« Hey oh, mate l’eau » lui abjure un aiguilleur du fiel. Émergeant de nulle part, le récif des illusions invite à la prudence. La créature si leste entre en transe sexuelle, les lèvres s’humectent, baveuses à souhait. Dans un silence black et mortifère, le clapotis de l’eau annonce les rugissants. « Jaurès, Blum, Salengro » rois mages d’un soir pour obscurantisme idéologique.
Prise de convulsions, la blonde qui n’aime franchement pas les brunes, récite inlassablement ses versets sataniques. Qu’importe la véracité des mots prononcés, seule la mélodie doit capter l’attention des plus vulnérables. Sa douce mélopée se mue en autant de sirènes, qui loin d’alarmer le nostalgique, lui assène une histoire revisitée.
« Bon sang ne saurait mentir » s’évertue t-elle à déclamer, insistant sur le fait que le soleil ne donne pas la même couleur aux gens gentiment. La chevauchée fantasque tique, arborant fièrement sa culotte de cheval, elle offre au nom de tous les siens, papa en tête, de se perdre à jamais en son triangle des Bermudes.
L’étrange affaire semble se reproduire, l’amarrée blanche met en garde contre la marée noire, le Front National comme unique réponse aux affronts populaires. Se remettre en selles quitte à chier une pendule, un instant tanné qui aurait plu à Cartier-Besson assurément.