Besson annonce qu’il va fermer la « jungle », ce riant camping sauvage Calaisien, dans lequel survivent les candidats à l’émigration vers l’Angleterre. Besson n’a pas dit qu’il allait régler le problème des migrants vers l’Angleterre, non, il va simplement fermer la jungle, c’est à dire cacher une nouvelle fois le problème sous le tapis et faire cesser temporairement les attroupements de traîne-savates, car c’est ainsi que sont traités les problèmes en Sarkozye.
Voici quelques années Nicolas Sarkozy, le cynisme tranquille, a fermé Sangatte pour qu’on ne voie plus la misère. Aujourd’hui on trouve à la place de Sangatte la « jungle », un pas de plus vers l’horreur, parce que rien n’a été fait pour régler le problème. On se contente juste quand c’est trop voyant de mettre un coup de pied dans le tas et de ventiler les migrants dans la campagne avant les élections. Que deviennent ces voyageurs à la vie brisée qu’on balaie comme des fourmis ? Quelle importance puisqu’on ne risque plus de les voir à la télé. Ironie tragique ces hommes viennent pour beaucoup d’Afghanistan et d’Irak. Comme dans un film d’horreur, le cauchemar que nous pensions cantonné au loin se répand maintenant jusque chez nous. Mais bien sûr, pas question d’y voir une relation de cause à effet. Qui sont ces gens ? Pourquoi viennent-ils ici ? Et que pourrait-on faire pour que cesse cet exode ? Voilà les questions qu’Eric Besson préfère ne pas se poser.
Il est plus facile de dire qu’on va fermer la jungle, après avoir fermé Sangatte, et avant de fermer autre chose dans 6 mois. Quand on n’a comme outil qu’un marteau, tous les problèmes deviennent des clous. Quelle sera la prochaine étape ? Au lieu de rester dans une gestion du problème qui ressemble de façon regrettable à de l’amateurisme, je conseillerais à Eric Besson de construire des camps pour mettre les migrants, au lieu de les laisser répandre la chienlit dans la région. Des vrais camps avec des barbelés, des chiens et des miradors. On sait faire ça en France pourtant ! Alors pourquoi hésiter ? Quand on trahit il n’y a que le premier pas qui coûte.