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La pandémie de langue de bois menace !

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Comme dans toutes les situations de crise, le déferlement de mauvaises nouvelles actuelles donne lieu à des fulgurances sémantiques de la part de nos chers dirigeants. En Californie, comme le rapporte le site du journal 20 minutes, Arnold Schwarzenegger a proclamé l’état d’urgence, «bien qu’il n’y ait pas de raison de s’alarmer». Celle-là il fallait la trouver. C’est vrai qu’avec de pareilles déclarations si on ne meurt pas de la grippe porcine, on risque de mourir de rire.

Alors qu’hier je m’apprêtais à titrer ce billet sur le syndrome du nuage de Tchernobyl (qui comme chacun sait a évité la France) qui aurait muté avec la fièvre porcine, on apprenait que la France compterait « une vingtaine de cas suspects ». Une phrase lâchée sans plus de détails par les journalistes, et reprise ce matin sans précisions supplémentaires.

Après les premiers cas négatifs annoncés rapidement à Lyon, à Nantes et en région parisienne, on sent qu’une reprise en main énergique de l’information a eu lieu, puisqu’on a aujourd’hui plus de détails sur les personnes atteintes aux Etats-Unis, au Mexique ou en Australie qu’en France. Où sont donc ces personnes, dans quelle(s) ville(s) ? Quand saurons-nous si les cas sont avérés ou non ? Y a-t-il lieu de prendre des mesures particulières ? Aucune info là-dessus. La curiosité de nos journalistes montre une fois de plus ses limites, et devance par un silence respectueux les désirs de notre gouvernement. La grippe porcine est déjà passée à la trappe, après les résultats du foot et de la transat à la rame.

On peut savoir néanmoins que la pandémie est prise très au sérieux au sommet de l’état car Nicolas Sarkozy n’a pas fait la moindre déclaration à ce sujet. Comme jadis dans la Pravda, on commence à mesurer l’importance des évènements à leur absence dans le discours officiel. Et ce n’est pas Christine Lagarde qui dira le contraire, puisque les chiffres du chômage (+ 70 000) sont mauvais, mais « pas catastrophiques » et hop on passe à autre chose (la météo ou la circulation). A ce rythme-là on ne sera jamais qu’à 3 millions de chômeurs à la fin de l’année, pas de quoi s’inquiéter en effet, puisque la reprise nous attend en 2010, et Christine Lagarde la voit déjà au loin. Il est vrai que ce qui serait VRAIMENT inquiétant, ce serait de nous donner les vrais chiffres du chômage, qui doivent déjà largement dépasser les pires chiffres atteints depuis la création de ce genre de statistiques. Mais, comme chacun sait, les Français sont trop sensibles pour qu’on leur dise la vérité. Alors continuons comme ça, puisque tout va très bien Madame la Marquise, et attendons le premier mai qui devrait donner lieu à l’expression saine et joyeuse de la liesse populaire.

Ndlr : Variations sur des thèmes connexes
Grippe porcine : entre réel danger et début de psychose
En cas de grippe porcine
Le porc de l’angoisse
Grippe porcine
Le 1er mai, sortez couverts

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16 Commentaires

  1. Nicolas J

    29 avril, 2009 à 8:39

    Il est mignon, le Schwarkozy !

    Répondre

  2. lediazec

    29 avril, 2009 à 8:43

    Avec tout ça, c’est dans l’indifférence générale que Daniel Bouton quitte la Société Générale. « Je fais le choix de m’en aller maintenant pour protéger la banque… », déclare-t-il en s’éclipsant par une porte dérobée.
    Est-ce dire que désormais on ne dira plus « l’homme est un loup pour l’homme. », mais « l’homme est un cochon pour l’homme. » ? A moins que dans le cadre d’un compromis politique majeur on adopte les deux formules…
    Bonjour à tous !

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