Accueil Politique On achève bien les socialistes

On achève bien les socialistes

14
0
733

ps01.jpg

Les partis politiques naissent, grandissent et meurent, comme des êtres vivants. Un homme crée ou investit un parti en le modelant à sa main, lui donne vie et le mène à la victoire. Cela a été le cas avec François Mitterrand pour le PS, Jacques Chirac pour le RPR et Nicolas Sarkozy pour l’UMP. Ce dernier n’a pas hésité à refondre le RPR de Jacques Chirac dans l’UMP pour forger sa nouvelle machine de guerre. Le PS aujourd’hui montre le triste spectacle d’un parti qui a survécu à son créateur, et qui continue à courir comme un poulet à la tête coupée. Aux trois dernières échéances présidentielles le PS a échoué, incapable de parler d’une seule voix, tiraillé par des querelles internes, essayant dans un effort pathétique de marier la carpe sociale avec le lapin libéral.

Les partis politiques d’aujourd’hui se présentent et se vendent comme des produits de consommation; pourquoi pas après tout, c’est dans l’air du temps. Mais, tous les experts en marketing vous le diront, un produit qui n’a pas un  positionnement clair a peu de chances de connaître le succès. On ne peut pas vouloir plaire à tout le monde, au risque de ne plaire à personne. Le parti socialiste était jadis un parti du peuple. Dans les années 80 – les années du fric – la gauche caviar, la gauche Tapie puis plus récemment la gauche bobo ont créé une certaine confusion dans les esprits.
Que veut dire le socialisme aujourd’hui quand quelqu’un comme Tony Blair s’en réclame ? Personne ne l’a viré de l’internationale socialiste à ma connaissance. Que veut dire « socialiste » quand Pascal Lamy est le patron de l’organisation mondiale du commerce et Dominique Strauss Kahn celui du fonds monétaire international, deux bastions de l’ultra-libéralisme le plus pur ?
Alors quand Ségolène Royal ou Martine Aubry nous parlent de socialisme, doit-on se fier à ce qu’elles nous disent ou à ce que l’on voit des socialistes qui ont réussi à l’nternational ? Et j’oubliais ceux qui ont préféré rejoindre les rangs de l’UMP. Quand un général quitte son camp c’est un traître, quand il y en a 10 c’est une cause perdue. Ou alors la frontière entre les deux camps n’est qu’une illusion d’optique. Que croire ?

Il est donc temps de clarifier les choses, puisque le mot même de « socialisme » est aujourd’hui si entaché de soupçon. Les mots s’usent aussi, même si les idées qui sont derrière existent toujours. Il faut alors parfois en changer pour savoir vraiment de quoi on parle, et démasquer les « faux-amis ». Après tout, même si le concept de socialisme est déjà ancien, le « parti socialiste » français  ne date lui que de 1969. Ca n’a gêné personne avant.
Cependant, il n’est pas naturel de lâcher la proie pour l’ombre et rares sont ceux qui sont prêts à renoncer à un douillet potentat local aux couleurs du parti socialiste pour risquer de prendre des coups dans une bataille à l’issue incertaine. Mais ceux qui se croient à l’abri dans leur forteresse sont en réalité à la merci d’un vicieux changement de mode de scrutin qui pourrait bientôt  leur faire perdre en une fois jusqu’à leur culotte. Raffarin a déjà lancé un ballon d’essai avant le week-end de la Pentecôte en parlant d’un mode de scrutin à un seul tour pour toutes les élections, qui favoriserait évidemment le parti le plus puissant, c’est à dire en l’état actuel des choses l’UMP.

Les socialistes ont attendu pendant des années « l’alternance », comme un dû démocratique. Autant le leur dire tout de suite, elle ne viendra pas de sitôt. Ce n’est pas Sarkozy qui leur fera ce plaisir. Mais ce dernier a bien appris sa leçon, rendons-lui cet hommage. C’est en effet François Mitterrand qui a inauguré « l’ouverture » et semé la confusion dans les rangs de la droite. C’est lui aussi qui a soufflé sur les braises du front national pour mieux diviser la droite, comme tente aujourd’hui de le faire Sarkozy avec le NPA . Pourtant Le danger le plus immédiat venait de la droite elle-même, dont le parti socialiste n’a depuis cessé de se rapprocher jusqu’à aujourd’hui. Les dernières victoires de François Mitterrand ont été des victoires de stratège, au moment où les hautes sphères du parti socialiste  consommaient leur union avec le libéralisme économique dans l’ivresse du pognon. En gagnant ces élections dans les urnes mais en perdant la foi de ses électeurs, François Mitterrand donnait le baiser de la mort à la gauche.

Si on regarde la situation actuelle, on ne peut pourtant pas dire que Nicolas Sarkozy ait gagné les dernières élections européennes par un sursaut de popularité. Nicolas Sarkozy n’a pas  gagné la bataille des idées comme il le prétend. Il a simplement gagné par forfait car les électeurs de gauche ne croient plus suffisamment au parti socialiste pour se déplacer. C’est le PS qui a perdu.
Si la gauche veut arrêter de perdre un jour il va falloir en finir avec le PS, qui n’a pas gagné d’élection présidentielle depuis 1989, il y a tout juste 20 ans. Peut-être n’est-ce pas encore suffisant ? Un petit quinquennat supplémentaire de Nicolas Sarkozy ? Et pourquoi pas ensuite quelques années de Sarkozy Nicolas en premier ministre, à la mode russe, comme je le suggérais dans un précédent article ? avant peut-être le sacre de Sarkozy Jean ? Comme le disait le père de Nicolas Sarkozy, « une dynastie ne commence qu’à la troisième génération », ça nous laisse le temps de voir venir.

Devant Troie les Grecs brûlèrent leurs vaisseaux pour que personne ne puisse  être tenté de s’enfuir devant le combat. Qui mettra le feu au parti socialiste ?

obs.gif

agora.gif

http://www.dailymotion.com/video/x9jkvg

L’enterrement du  Parti Socialiste

Charger d'autres articles liés
Charger d'autres écrits par Christophe Certain
Charger d'autres écrits dans Politique

14 Commentaires

  1. lediazec

    19 juin, 2009 à 8:41

    Au fond le PS n’a que ce qu’il mérite. A quoi bon se péter le cul à vouloir leur donner quelques conseils pour le tirer de la mouise dans laquelle il est puisque c’est encore là qu’il est le mieux. Il ne veut pas (le PS) d’une société de gauche, d’un monde meilleur. Il ne les souhaite pas. Mieux : l’a-t-il jamais voulue cette société idéale ? Le PS était, est et demeurera une espèce de nébuleuse tiraillée entre l’ambition de quelques-uns et la déception de beaucoup d’autres. Entre les deux quelques pages publicitaires diffusées sur les ondes et subventionnées par le con… tribuable.
    N’espérons plus rien du PS et nous nous porterons beaucoup mieux ! Nous ferons l’économie de nouvelles déceptions. Cherchons d’autres voies avec des gens qui ont vraiment envie de changer les choses.

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

    Répondre

  2. minotor Créer un blog gratuitement sur Unblog.fr

    Oops ! Une erreur est survenue.

    L'accès au blog est momentanément impossible,
    veuillez nous excuser et ré-essayer dans quelques instants.

    Retour ou Écrivez-nous si le problème persiste.