Sur le coup, sans y réfléchir, j’ai dit oui. C’est mon côté fraternel et enthousiaste. L’idée d’un tag me mettant en scène comme citoyen de droite m’a mis dans un état d’excitation tel que cela a empêché de me poser la vraie question, la seule qui compte : « en es-tu capable garçon ? » On ne s’improvise pas dieu ou diable par foucade, même si la tentation est grande. Il faut quelque chose d’autre, événement ou circonstance, qu’en sais-je… Je reconnais avoir agi dans la précipitation. J’aurais dû tourner sept fois autour de mon clavier avant de répondre par l’affirmative à mon équipier de Ruminances. Merci Bernard ! A l’heure qu’il est, il profite de ses vacances, loin des gazouillis à 140 signes. Concernant le concept, certains blogueurs vont jusqu’à parler de « magnifique cadeau de la part de Nicolas, qui lui-même le tiendrait d’un tel, qui le tiendrait de…» Bref ! Nous ne trouverons que des complices dans cette affaire, jamais de vrais coupables ! Cela étant, comment s’abandonner à l’indolence par ces temps de foi chancelante ?… De là à se mettre dans la peau d’un citoyen de droite !
Je profite pour rendre un hommage appuyé à ce serviteur des institutions que fut monsieur Maurice Grimaud, ancien et célèbre préfet, mort il y a quelques jours. C’est avec des hommes de cette étoffe que la France peut continuer de rayonner dans l’hexagone et dans quelques cercles étrangers aussi. C’est avec son corps de fonctionnaires qu’elle a montré ce que la servilité a de nécessaire et d’indiscutable pour l’existence de l’État. Monsieur Grimaud était un citoyen dévoué, ayant servi son pays avec honneur, rigueur et un sens incomparable de la fonction. En ma qualité de citoyen anonyme j’adresse à l’homme discret et discipliné qu’il fut l’hommage qu’il mérite. A ce niveau, comme ultime clin d’oeil (il avait fait des études de lettres), je ne puis que citer ce mot de Valéry qui lui sied comme il convient : « Mais le commencement et la mise en train de la paix sont plus obscurs que la paix même, comme la fécondation et l’origine de la vie sont plus mystérieuses que le fonctionnement de l’être une fois fait et adapté. »
Même si le Président Nicolas Sarkozy ne bénéficie pas d’une bonne presse, que d’aucuns s’acharnent à le ridiculiser, à le meurtrir, l’accusant injustement de vouloir laminer le service public, supprimant des postes par milliers, vidant les immeubles de l’état d’un nombre conséquent de parasites, se ridiculisant aux yeux du secteur privé qui n’arrête pas la délocalisation sauvage malgré des aides substantielles de l’état à un moment critique pour les finances publiques, je dirai à ces aigris de la planque que la France a assez donné comme ça ! De même que l’on ne vient pas au monde (sauf aberration) avec deux bites et deux paires de testicules, il faut cesser de penser que la France possède les secrets de l’abondance. Notre système social tel qu’imaginé et mis en place grâce des victoires obtenues par des luttes revendicatives parfois sanglantes tout au long des siècles et jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, avec, en prime, les trente glorieuses, a vécu. C’est la crise ! Les pauvres le savent depuis 1974 et le premier choc pétrolier. Ces choses-là ne passent jamais inaperçues chez les pauvres. Notre président, poussé par les affres de la dernière crise financière mondiale, de loin la plus grave de toutes, s’est engagé à remettre le pays sur les rails du bon sens. Quel qu’en soit le prix, nous devons nous protéger de l’agression externe et contenir l’immigration sauvage. Mettre hors de notre périmètre tout corps étranger, quitte à affréter des vols réguliers en classe poulailler. Rester chez nous, bien au chaud, hibernant le temps qu’il faudra, attendant l’accalmie pour récupérer dans le calendrier ce jour de repos que nous avons jadis tant aimé, le dimanche.
Soyons patients, travaillons plus, même si nous gagnons beaucoup moins. L’avenir est un autre jour et demain dure longtemps. Je ne sais plus dans quel ordre tout cela a été formulé, mais cela ne compte pas. Ce qui compte, permettez une image audacieuse : réduire l’effectif, dégraisser l’équipe, n’est pas forcément gage de pauvreté, au contraire ! Hélas ! Tirer sur le président tous azimuts semble être la pulsion du moment pour des groupuscules désoeuvrés, chômeurs de profession, profitant des largesses de l’état pour faire la peau à un homme intègre ne vivant que pour donner aux dorures du palais qu’il occupe l’éclat étincelant de sa présence.
Un autre aspect séduisant de la politique de notre président est la mise en place de son réseau de surveillance et le comportement musclé de notre police à l’égard de quiconque ne présente pas les garanties d’honnêteté que chaque visage citoyen doit montrer lorsqu’il est dans un lieu public. Quoi de plus normal que d’aller s’en enquérir, y compris avec vigueur ? Je sais que cela ne plaît guère aux contestataires professionnels, mais quand la sécurité de chacun est en jeu nous devons utiliser les moyens nécessaires pour que le calme revienne dans la cité au plus vite.
Les voitures brûlées dans ces cités à l’occasion du 14 juillet ? Une célébration profane. Le feu déclenché dans la garrigue marseillaise par des fusées traçantes lancées par des militaires à l’entraînement ? Un accident malheureux monté en épingle par des agitateurs frustrés par l’état délétère dans lequel se meut une opposition moribonde ! Au lieu d’utiliser leur énergie à guérir leur corps, ils l’orientent vers plus sain et robuste qu’eux. Misère intellectuelle !
Et si aucune consigne n’a été donnée aux policiers pour arrêter les auteurs de ces troubles dans les banlieues c’est afin d’éviter la propagation de la violence partout ailleurs. Encore une preuve de la responsabilité du gouvernement en matière de prévention de la provocation.
Comme promis lors de sa campagne, la multiplication du personnel surveillant dans les lieux publics, sur les réseaux routiers et même jusque sur les lieux de baignades, poussent la délinquance à se trouver d’autres refuges, d’autres aires de jeu. Peut-on reprocher à un candidat de tenir les promesses pour lesquelles le pays l’a élu ?
Prenez la télé, le logement, les lois Hadopi, la limitation de la vitesse sur les autoroutes, le salaire homme-femme, le bling-bling tant et tant d’autres secteurs sur lesquels le gouvernement, le chef de l’état en tête, envisagent de concentrer leurs efforts pour la grandeur de la France et de l’Europe.
b.mode
24 juillet, 2009 à 20:13
Je le savais… Je t’ai tendu un odieux piège ! meat coule pas !
Gaël
24 juillet, 2009 à 21:47
la vache vous y arrivez tous… moi je bloque
Made
24 juillet, 2009 à 22:35
Comme « lèche » vous êtes un peu mou, vous auriez pu écrire à la troisième personne et vous avez oublié des mots importants comme : fainéants, profiteurs, voyoux,il y a aussi « pauv’con » ou « je te vois » et comme dirait le « rimbaud » de la culture: »sale pute », c’est bien aussi.
Enfin, dans le vocabulaire, vous n’avez pas fait beaucoup d’effort, vous n’avez pas « honoré » le nouveau ministre des « ouvriers ».
Comme note : peut mieux faire
lediazec
24 juillet, 2009 à 22:46
@ Made . Vous n’avez pas tort, je vous l’accorde. Cependant, si j’avais écrit ce texte à la façon dont vous le complétez (très bien du reste)qu’auriez-vous eu à faire comme remarque ? De loin, je préfère le rôle actif du lecteur… Merci Made !
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babelouest
25 juillet, 2009 à 16:40
Meuffff…
Je suis désolé de n’avoir pas pu accomplir un tel reniement de mes pensées profondes. Tout au plus ai-je pu déplorer que précisément le sarkozisme était bien plus grave encore que la droite, le nombrilisme absolu d’un homme qui ne sait pas qu’il est seul sur une île déserte, et que c’est un crabe qui est en train de masser son périnée pour lui garder sa forme au lump hic.
Prions mes frères pour le pauvre naufragé, l’homme qui se crut au sommet de la pyramide, alors que son soutien se bornait à quelques galets qui se réchauffaient ensemble en cercle, tout en tapant une belote en l’attente d’un improbable orgasme collectif.
lediazec
25 juillet, 2009 à 17:14
@ babelouest Que tout ça est bien dit. Bien pensé. Bien formulé.Tu as raison de ne pas avoir eu à pratiquer tel reniement, même imaginaire. Plus prosaïque, je n’ai eu qu’à écouter un collègue avec qui je prends parfois le café, entre autres. Tu as encore raison, ô combien ! quand tu parles de la solitude de celui qui passa trop de temps à lustrer son ombilic sous l’éclat des dorures ! N’ayant par ailleurs aucune certitude en matière de miracle, je demeure, tout comme toi, très, très prudent quant à un orgasme collectif…
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romain blachier
27 juillet, 2009 à 13:48
tordant billet et sinistre à la fois
lediazec
27 juillet, 2009 à 16:20
@romain blachier. Merci pour le « tordant » et pour le tordu de la chose. Que voulez-vous, avec l’actualité politique le cynisme demeure le recours récurrent.
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