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Série noises: les vexés étaient bouclés de l’intérieur!

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Série noises: les vexés étaient bouclés de l'intérieur! dans Politique serienoises

 

Cela faisait combien de temps que je n’avais pas mangé un bon repas ? Je l’ignore mais l’envie irrépressible de m’installer à une table pour déguster de la bonne cuisine me traversa l’esprit. Hélas ! Ça attendra. Comme attendront d’autres choses. Lire un bon article de journal. Un bon livre. Sentir l’odeur de l’encre et entendre le bruit des pages qu’on tourne. Le froissement du papier entre les mains. Mettre de l’ordre dans tout ce désordre. Voilà l’urgence. Casser la gueule à la mocheté ambiante. Prendre une bonne douche, me laver les dents, me parfumer un brin avec une eau de toilette boisée, avec une touche de tabac. Sentir mon corps se détendre dans un bon lit, tirer sur la clope en regardant les volutes de fumée se perdant dans la matité du plafond. On verra ça plus tard.

Pour l’instant Daktari me dévisageait de la tête aux pieds. J’imagine que, comme les autres, il devait me trouver l’air con. Cela est souvent le cas chez ceux qui ont l’avantage de la situation. Ma chaussure en moins, la gueule de la chaussette que je trimballais toujours au pied pour amortir la douleur de ma voûte plantaire, ou parce que je n’avais rien d’autre à y mettre, n’arrangeait rien à l’esthétisme de l’ensemble. Grotesque ! Daktari esquissa un léger sourire, découvrant une incisive redoutable. Je crois qu’à cet instant j’aurais préféré me faire becqueter par le Clarence argentin plutôt que de me faire mordre par ce cannibale aviné. Il referma le pont-levis qui tenait lieu de porte d’entrée. Un truc énorme ! Encore une coquetterie des hospices. Une fois à l’intérieur, il m’indiqua un petit salon genre lion’s club, tandis qu’il, bougrain-du-bourg local, jouait dans la pénombre. Là où se cachent les oiseaux pour mourir. Pas âme qui vive là-dedans. Que dalle ! Juste des bouquins partout. A croire que la Bibliothèque Nationale de France se fournissait chez l’huissier!

Une nouvelle porte vint me rire au nez en se fermant à ma curiosité. Plus de bibliothèque à contempler. Plus d’alexandrin à savourer. Une clé qui tourne, martelant clairement : « sans moi point de salut! » et Gutenberg qui frémit de froid se blottissant tout contre moi. « La distance de sécurité c’est 20 cm, dis-je. Même quand j’entame l’approche d’une belette.                                                                                                                                                                                 « Rassure-toi, blaireau ! C’est pas à ton cul que j’en veux, mais il faut que je te palpe la truffe et le reste, histoire de m’assurer que la bande de « coyote attend » t’a pas calé un mouchard dans l’fion ! J’ai pas envie qu’on nous retrouve tous deux là où dansent les morts.

Putain ! Ce mec me prenait pour un demeuré. Ok, je n’étais pas bien fini et ces dernières heures n’avaient pas contribué à faire évoluer mon image, mais je connaissais mes classiques question polar ! Quand ses mains se prirent pour des conquistadors ravageant mon incontinent de corps, j’aurais pu montrer à ce Charles Quint de mes deux que l’Amazone coulait encore et qu’il avait intérêt à savoir nager, sauf que Clarence était au garde-à-vous, façon bronze de Giacometti et à la moindre fausse note de ma part il serait en train de me faire chanter le générique de 30 millions d’amis en argentin.

« Bon, ça va. T’es clean, lâcha presque déçu ce psychopathe inhospitalier. Je ne savais plus lequel de nous deux était le plus barge ! Fous-toi où tu veux, mais je te conseille de ne pas saloper le mobilier. Tout juste s’il ne présentait pas les patins !… J’optais pour le fauteuil de bureau. De puta madre ! Le Pérou, ce truc. Mon cul n’en revenait pas. J’ignorais que ça pouvait exister ce genre de berceuse tout option. Pas le temps de rêvasser, Darwin me colla dans la main un scotch bien tassé, comme moi dans le fauteuil. « Bon ! T’es bien là ?, lançait-il. On va parler du bon vieux temps, fils de pute ! Peut-être bien que Évita también va y prendre part. Si tu ne dis pas ce que je veux entendre.

Vache ! Je ne savais pas que je pouvais savoir des choses qui l’intéressaient à ce point. Le scotch me fit l’effet de la soude caustique. Il dégageait le canal principal à telle vitesse que je priais pour ne pas laisser de traces sur le fauteuil . Dans ce cycle des transformations, je devenais une station d’épuration qui n’avait rien d’ethnique. Cela dit, la purge atteignait une zone de mon corps que je ne sentais pas maîtrisable, ma préoccupation demeurant (allez savoir pourquoi !) de ne pas souiller ce trône merveilleux sur lequel mon fondement reposait en prenant sa vraie dimension. « Écoute-moi quand je parle, face d’Alain Perrin ! Ne joue pas au con avec moi ! Qui lui a mis ça dans la tête, que j’avais envie de jouer ? Je n’avais qu’une seule envie et elle était d’ordre biologique : pisser pour éviter une infection urinaire. A part ça, personne ne jouait vraiment. « Et si tu parlais des jours tranquilles à Clichy ?…

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9 Commentaires

  1. b.mode

    26 août, 2009 à 7:30

    A Clichy, nous y voilà…. ;) J’aime les violences policées de Daktari ! Quelle classe l’éventreur. Un virtuose du scalpel, un Mozart du bistouri !

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  2. lediazec

    26 août, 2009 à 8:56

    Il y a dans cette histoire une distance de sécurité supérieure à 20 centimètres, contrairement à ce qui est affirmé dans ce texte. Il y a du danger à chaque marque-pages.
    J’attends avec impatience l’épisode à l’hémoglobine. Une touche de Tarantino avec une zique Garçons bouchers, ce sera top !

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

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  3. clarky

    26 août, 2009 à 11:01

    vrai les amiches, finalement point de fiel ici, juste une grosse déconnade, le ciel aigri s’empresseraient de déclamer les nouveaux proprios, mais même pas, une mise au point pour un cadrage débordement…

    ah quentin, on va va y arriver avec du reservoir drogue (guillaume en drogué notoire je sais pas si ça va lui plaire :) ), boulevard de l’amor ça pourrait être michelet.

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  4. b.mode

    26 août, 2009 à 11:12

    Manquait plus que lui… ;)

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  5. clarky

    26 août, 2009 à 11:15

    bouge pas, tu vas y être aussi :) , peut être pas tout de suite mais vu que y’a de la matière ça va être la folle histoire de l’espèce ce truc!!!

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  6. babelouest

    26 août, 2009 à 15:32

    Vive l’ambiance ! Brrr…..

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  7. Mancioday

    27 août, 2009 à 3:45

    Ca devient sanguinolent cette affaire ;)

    J’avoue que j’ai du mal à discerner certains persos, le bovino éclairera ma lanterne.

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  8. michmich44

    27 août, 2009 à 10:14

    Sacré ambiance en effet ;)

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  9. clarky

    27 août, 2009 à 11:44

    david, dans cette parie, y’a qu’un seul personnage central on va dire, l’huissier que je mets à toutes les sauces, vrai que pour éviter les redites je l’affuble de divers surnoms et que ça part vite en fellini!!!

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