Pasqua est un vieux monsieur d’allure vénérable. Un vieux vert, comme on dit dans les maisons de retraite du 92, du 93, patin couffin. Patin couffin est une expression du sud qui signifie etc. C’est mon copain Laurent de Rumi qui m’a appris ça. Comme moi, il est méridional. Pour éviter tout malentendu, il est français et quand il chante la Marseillaise ça gueule. Comme nous tous, il a des douleurs républicaines à oublier.
Revenons à notre historique monsieur Pasqua. Pour mémoire, monsieur Pasqua est un gros pourri, un vendeur de jupons et un amateur de pastaga qui n’ignore rien des u(r)nes de la presse nationale, voire plus. Charles nous vient de cette France à la faconde légère et à la main leste. Sous ces dehors populo se cache un véritable artiste du coup tordu. Un regard par en dessous, avec la morsure du mamba noir. Bonjour la dose ! Le vrai mauvais flic de l’histoire. Celui qui joue au gentil, tout en tenant son calibre près de ta nuque pour te niquer le limbique, au moment où tu te penches pour allumer la cigarette qu’il t’a gentiment offerte. Pour Charles, tout citoyen est un sociopathe en puissance, bon pour la crémation.
Dans le cinéma médiatique, Charles a toujours fait un carton. Il est le second couteau qu’on montre à la télé comme un singe savant, par le biais de qui tu obtiens si besoin est un vrai-faux passeport. C’est un vrai-mauvais garçon avec qui le Boss roule sa bosse en Borsalino dans quelque étrange paradis. Il est à lui seul le camelot du polar français des années 50-60, l’encyclopédie d’un savoir unique. Il est l’admirateur de Jean Gabin cherchant un rôle dans le cave se rebiffe, une affaire de « fausse mornifle ». Pas un poil ne dépasse. Toujours clean, costume trois pièce, cravate assortie, bar de nuit, palace et pépètes à portée de mauvais coups, organisateur, levant à la rigueur le petit doigt s’il le faut, prenant sont thé avec des rombières virginales à l’heure du réveil.
Pour mémoire, Charles vit la nuit. A l’heure où certaines de ces bourgeoises font semblant de dormir à côté d’un mari qui pense à sa maîtresse, songeant avec un sourire de nonne solidement pénétrée au charme de cet homme musclé, ne craignant point le froid, Charles écume le pavé, lave les salissures, occulte, frotte les impuretés, observe et emmagasine. Un jour tout ça pourrait servir. En attendant, il profite, sourit, divague, plaisante et scelle des pactes. Lui, le vendeur de pastaga se dit en ricanant : « ils sont tous aussi propres que le vernis de mon voisin, là-bas, quand j’étais gamin. »
Quelque part, Charles est l’acrostiche d’un système corrompu. Il se lit à l’horizontale et s’interprète à la verticale. Toujours un code, un pseudo ou un mot de passe à transmettre. C’est ce qui lui a permis de rouler carrosse dans des berlines en forme de bite avec, à l’intérieur, des pépées carrossées dernier cri, affichant des bassins à reproduire la faune sur n’importe quelle planète en formation.
Des malappris de la justice cherchant à se souvenir d’une forme d’indépendance, veulent aujourd’hui lui plomber l’autonomie en l’envoyant in pace comme une vulgaire blatte dans une zone de non transit pour une durée de 12 longs mois ! De la prison ferme pour Charles ! Charles fait la gueule ! Il trouve ce monde injuste. Lui qui a tant donné !
Heureusement, son bagou, en a vu d’autres. Des situations difficiles à gérer, Charles en a vu des tonnes dans sa longue vie. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il va se laisser aller. Il a fait appel. 18 mois de gagné. A son âge, c’est plus qu’il n’en faut pour enjamber ce désagrément et envoyer quelques acrostiches à ses anciens partenaires.
Même s’il a changé d’équipe il n’a pas changé de division. Charles est toujours vert. Je l’ai récemment observé à la télé, sur le plateau de Frédéric Taddei, à côté de Siné et, dans des registres différents, ni l’un ni l’autre ne manquaient de respiration. Siné restant le Chris Waddle de l’intégrité morale, mais dans son registre de gros dégueu Charles sait de quoi on parle.
Vous vous en doutez, Charles n’est pas du genre à abandonner la partie. Comme le ciel, la mer est infinie ! Blessé, trahi comme il a lui même trahi, l’amour propre en berne, songeant à la fellation de quelque chauve-souris pénétrée, Charles songe au bonheur d’une future saloperie.
Il n’a pas dit son dernier mot. Au dernier salon de thé, il l’a répété : « si on a besoin de tuer le chien, on tue le chien ! » A qui pense-t-il disant cela ?
Vieux, mais toujours vert ! Suivez le regard de celui qui n’en a pas, le mamba !
b.mode
29 octobre, 2009 à 5:40
ça y est, le dabe balance du lourd… « François Mitterrand de 1993 à 1995, puis sous la présidence Chirac de 1995 à 1998. Plus, les deux premiers ministres concernés que sont Édouard Balladur et Alain Juppé. »
http://www.lefigaro.fr/politique/2009/10/29/01002-20091029ARTFIG00007-charles-pasqua-que-chirac-prenne-ses-responsabilites-.php
lediazec
29 octobre, 2009 à 7:15
C’est pour éviter qu’on parle de choses qui fâchent que le Président Ricochet et son larbin Besson voulaient à tout prix de ce débat sur l’identité nationale ?
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Yann
29 octobre, 2009 à 8:06
Un an de placard – Les bénéfices ça se divise, la réclusion ça s’additionne.
b.mode
29 octobre, 2009 à 8:11
@Yann, ça me rappelle quelqu’un qu’on aime bien !!!
BA
29 octobre, 2009 à 8:17
Face à Marie Drucker, Pasqua a lancé une première bombe : « Je demande au président de la République de lever le secret-défense sur TOUTES les ventes d’armes, sur toutes ces opérations qui ont été réalisées à l’étranger afin que l’on sache s’il y a eu DES RETOURS DE COMMISSIONS en France et qui en a bénéficié. »
Hier soir, deuxième bombe : sur le site internet Le Figaro.fr, Pasqua donne des noms. Pasqua cite 8 noms d’hommes politiques au courant des ventes d’armes à l’Angola.
- Pour la période 1993-1995 : François Mitterrand, Edouard Balladur (Balladur est littéralement flingué par Pasqua dans cet interview), Edmond Alphandéry, François Léotard.
- Pour la période 1995-1998 : Jacques Chirac, Alain Juppé, Jean Arthuis, Charles Millon.
Enfin, il accuse Balladur d’avoir menti concernant l’Angolate.
Dernière bombe : hier soir, sur Public Sénat, il demande la vérité sur TOUTES les ventes d’armes, sur les commissions qui partaient de France, et sur les rétro-commissions qui revenaient en France remplir les caisses de certains partis politiques (Pasqua cite l’affaire Clearstream, les frégates de Taïwan, les ventes d?armes à l?Afghanistan…)
b.mode
29 octobre, 2009 à 8:19
@ba pas le Karachigate ?
BA
29 octobre, 2009 à 10:04
Non. Pasqua cite l’Angolagate, l’affaire Clearstream, les frégates de Taïwan, les ventes d’armes à l’Afghanistan.
Pasqua ne cite pas le Karachigate.
Hypothèse : Pasqua a intérêt à ne pas citer Sarkozy et le Karachigate car Sarkozy est le seul homme politique à pouvoir lui éviter de faire un an de prison.
Pasqua ménage Sarkozy car Pasqua a besoin de Sarkozy.
En revanche, Pasqua n’a plus besoin de tous les autres hommes politiques.
Pasqua n’a plus besoin de ses anciens amis : Chirac, Juppé, Balladur, Alphandéry, Léotard.
Tous les anciens membres de son clan ne lui sont plus utiles : donc Pasqua les balance tous.
Seule exception : Pasqua fait très attention à ne pas prononcer le nom de Sarkozy car il a besoin de Sarkozy pour éviter d’aller en prison. Seul Sarkozy a le pouvoir suffisant pour sauver Pasqua.
lediazec
29 octobre, 2009 à 10:26
@ Ba N’empêche que Sarko a quand même intérêt à se montrer gentil avec Pasqua. Bien qu’il ne soit pas cité, Sarko doit éprouver quelques picotements à la base du cou. Il y a là quand même un effet domino qui ne se néglige pas, car qui dit Ballamouchi, dit… Il dit quoi au juste ? A qui pense-t-on ?… Gentil le chien. Gentil.
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rem*
29 octobre, 2009 à 11:23
magnifique portrait de l’artiste Pasqua, Lediazec!… et magnifiques commentaires, dont le dernier ‘gentil le chien’. Rien à ajouter ? Si! Pasqua m’a toujours fait penser non pas à son compatriote Napoléon, mais aux voisins d’Italie, un certain Mussolini d’autrefois et un certain Berlusconi d’aujourd’hui. Suggestion à Besson (s’il n’est plus gentil le chien, envers Nicolas, demain) : un charter pour Pasqua vers l’Italie !
clarky
29 octobre, 2009 à 15:38
pasqua c’est 3 hommes et un patin couffin, t’as vu je l’ai encore casé mon ami
je suis français mais pas françois, s’il leur prend la folie d’identifier la nationalité des gens en les défroquant, ben je suis mâle, me faire mener par le bout du nez soit, mais être manié par le bout du zob ça, ce sera plus dur vu qu’on me l’a enlevé à l’insu de mon plein gré !!
pasqua c’est le péril jaune, menace de tous les trahir si la justice le chatouille de trop. comme quoi, faire ses courses au carrefour du développement du coin peut arranger les affaires et arrondir les fins de mois, on sent bien que pasqualito est un politique studieux, il aura pris soin de fréquenter assidument le rayon scolaire afin d’honorer ses amis , les heures passées sur le vrai faux passeport pour la 1er incarcération lui éviteront de croupir dans une cellule vip.
vive l’arrêt public, vive la france.
mtislav
29 octobre, 2009 à 16:41
Quelle langue magnifique ! Bravo. Et Charlot ? On ne va pas pleurer sur son sort. Sans compter qu’il est peut-être innocent ! Mais de quoi, on l’ignore.
b.mode
29 octobre, 2009 à 19:55
on va dire cher mitislav, innocent aux mains pleines ! mais de quoi, on l’ignore ?
lediazec
29 octobre, 2009 à 20:41
@ mtislav. Merci pour le compliment et pour les liens. Je n’irai pas plus loin, j’ai les doigts qui tremblent. C’est mon anniversaire.
@ mon pote Laurent à qui je n’ai qu’une chose à lui répercuter : « patin couffin » et envie de te voir.
@ Bernard. Bon, pareil, tout ça, patin couffin ! Pardonnez, je fais des entorses à mon règlement intérieur, mais c’est tellement bon que ça mérite une chanson.
C’est bon !
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b.mode
29 octobre, 2009 à 20:44
Bah bon anniversaire ami Rodolphe ! Bises !
clarky
29 octobre, 2009 à 23:28
sans dec tu prends une année de plus dans la tête, merde dis comme ça c’est rude, je suis pas du genre à célébrer les années qui passent mais je t’embrasse amigo mio, sincèrement. (moi c’est le 7 nov, j’en ai déjà le bourdon rien que d’y penser )
putain depuis hier, t’es le deuxième à vouloir me voir
z’allez être déçus le jour où ça se fera, je suis qu’une merde insignifiante, moins que sarko certes mais tout de même !
b.mode
31 octobre, 2009 à 15:49
La métamorphose du cloporte ou quand le parrain se transforme en donneuse…
http://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Actualite/Pasqua-L-entourage-de-Chirac-a-voulu-m-eliminer-146305/
clarky
31 octobre, 2009 à 16:35
charly au legs ou comment transmettre de son vivant des infos sur ses anciens compagnons.
à ce rythme, chirac va devenir un chef d’oeuvres en péril…
lediazec
31 octobre, 2009 à 16:57
Joli coup de main entre pourris. Petit répit pour Sarko, un allié inattendu. Jusqu’à quand ? On astique les poignards dans les sous-sol ténébreux. Ambiance « Troisième homme ». Anton Karaz à la musique !
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clarky
31 octobre, 2009 à 17:12
mélodie en sous-sol, le troisième homme, la métamorphose des cloportes, on reconnait les cinéphiles le cinema de papasqua diffusera prochainement vol au dessus d’un nid de cocus ou petits meurtres entre amis, au choix.
Dr No
4 novembre, 2009 à 8:05
Pasqua un gros pourri, OK mais « vendeur de jupons », je demande à voir. As tu des références ?
lediazec
4 novembre, 2009 à 8:42
@ Dr No. Non aucune référence. Comme on dit, c’est une figure de style, purement fantaisiste. C’était ma marge poétique. Certains détournent des fonds, moi je pique dans les caisses de la poésie.
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