«Les notions de citoyen et de soldat sont inséparables », disait avec des trémolos dans la voix un certain nain dangereux, Benito Mussolini. Mais ça c’était il y a longtemps et cela se passait loin de chez nous, en Italie. D’ailleurs les choses se passèrent très mal pour lui. Les italiens, fort excités, après s’être montrés très patients, finirent par l’accrocher à un croc de boucher et on n’en parla plus, ou alors dans des cercles très fermés.
Chez nous c’est la France et les choses se passent différemment. Notre gouvernement, bien que velléitaire, est un gouvernement de vidéastes. Sa religion ? Une caméra pour chaque citoyen et des citoyens dans chaque pellicule. La France c’est Vidéowood !
Xavier Bertrand, l’un des trois petits cochons de la fable, secrétaire général de l’UMP, producteur, se dit « complètement favorable » au développement de la vidéo-surveillance. Nécessité fait loi (les régionales sont là) la foire aux idées fait rage dans les rangs de la majorité. Pas d’idées mais une seule direction : propager la peur dans le pays. Après l’identité nationale et le très controversé couvre-feu pour les « mineurs délinquants » à partir de 13 ans, c’est au tour de la vidéo-surveillance de prendre le relais d’une seule et unique vérité : la psychose sécuritaire ! Incapable de construire, de résoudre et de proposer au pays une alternative politique et économique durable, le gouvernement et sa majorité n’ont qu’une idée en tête : développer chez le citoyen un climat de guerre civile.
Même les responsables des syndicats de police se fendent la poire. Voici en substance ce que déclare l’un de ces syndicalistes de la police devant les caméras : « le gouvernement veut réduire les effectif des fonctionnaires de police et par ailleurs monsieur Hortefeux propose le black-out pour les mineurs à partir de 22 h. Nous aimerions qu’il nous explique, comment il compte s’y prendre ?» Ce fonctionnaire n’a pas ajouté que Brice se la secouait sévèrement mais la chose paraissait flagrante à l’image. Cet honnête policier a même ajouté que la responsabilité parentale en la matière, comme le suggère Brice Hortefeux, relève de la douce utopie.
Mais que désirent les français exactement ? Que désire ce pays où les gens qui ont un travail se suicident rien que pour emmerder le système, comme le pense, entre autres, monsieur Didier Lombard ? Que veulent-ils, à la fin ! Du boulot ? Plus de sécurité ? Une meilleure ambiance dans les cités ? Que les gens qui nous gouvernent et qui parlent de morale soient moins sales ? Que l’avenir soit autre chose que le statut d’assédicien qu’on chope à l’adolescence et qu’on quitte à la retraite sans avoir planté un clou ?…
En réalité, banlieue et délinquance font l’affaire de ce gouvernement. A se demander jusqu’à quel point ces fins limiers de la politique ne souhaitent et ne désirent l’explosion dans les banlieues en développant un climat malsain chez les « privilégiés » des cités résidentielles afin de pouvoir réaliser un rêve de jeunesse : le fascisme ! L’apparition des associations des « voisins vigilants » (traduisez milice) n’est pas un phénomène isolé, il fait partie d’une mécanique bien précise.
Bas les masques ! Finis atermoiements et faux-fuyants : avouez une fois pour toutes que le fascisme vous fascine, vous fait bander. Vous excite. Rendez-vous compte, la France se traînant à vos pieds comme une traînée ! Ce pays de resquilleurs, de mal embouchés, de mécontents, de fainéants, de dégénérés, se reproduisant au hasard des pulsions (noirs, blancs, jaunes, cuivrés, océaniens), chantres de l’avantage acquis, à genoux ! Quelle partouze monstrueuse ! Du foutre plein la face d’un pays enfin soumis. Le pied !
Si se maintenir au pouvoir, c’est gouverner en délivrant un message xénophobe et pratiquant le replis sur soi, laissant s’installer dans le pays la peur et l’outrance, ce gouvernement est indigne et ne mérite aucun respect de la part des citoyens.
« Le fascisme, c’est le mépris. Inversement, toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme », écrivait Albert Camus dans l’homme révolté.
babelouest
5 novembre, 2009 à 14:19
Ce gouvernement attend tous les prétextes pour mettre en œuvre ses nouvelles super-armes collectives à micro-ondes ou à ultra-sons, afin de créer un climat de terreur. Avec cet attirail, il peut se permettre de baisser les effectifs policiers, puisqu’il pense qu’une foule en colère peut par ce moyen être transformée en un troupeau apeuré et soumis.
Il se peut qu’il se trompe complètement, ce ne serait pas la première fois.
b.mode
5 novembre, 2009 à 14:53
En lisant 1984 d’Orwell, au début des seventies ainsi que le meilleur des mondes d’Huxley, en pleine période babacool post-soixante huitarde, je pensais sincèrement lire de la SF et je n’aurais jamais imaginé quarante ans plus tard que la réalité dépasserait la fiction… Il faut d’urgence arrêter le massacre ! « C’est comment qu’on freine, j’aimerais descendre de là » !
h16
5 novembre, 2009 à 15:25
«Les notions de citoyen et de soldat sont inséparables » qu’on retrouve aussi dans Starship Troopers… L’état aime tendrement des citoyens soldats. Car un soldat, ça ne réfléchit pas, ça obéit.
Harald
5 novembre, 2009 à 18:45
Oui, la notion de citoyen et de soldat sont inséparables. Les armées de la Grèce antique étaient constituées de citoyens-soldats comme les armées de la république romaine d’ailleurs. Plus près de nous, en 1291 le pacte fédéral, acte de naissance de la Suisse en lutte contre le Saint-Empire Germanique, puissance occupante, institue l’armée de milice composée de citoyens-soldats et qui perdure encore de nos jours. Encore plus près, les USA doivent leur existence justement à des citoyens-soldats qui se sont composés en milices, droit constitutionnel défendu par les citoyens jaloux de leurs libertés face à un état fédéral qui ne cesse de monter en puissance.
Le fascisme, c’est justement lorsque l’Etat retire aux citoyens le droit de pouvoir s’armer librement et de se constituer en groupements de défense. Dites-moi les gars, c’était pas plutôt du côté des pays gouvernés par la gauche communiste et assimilée que l’on trouvait le plus souvent cette forme de gouvernance ?
lediazec
5 novembre, 2009 à 18:59
@ Harald. Enchanté, moi, c’est lediazec. J’ai une question pour vous : pensez-vous que dénoncer la dérive fascisante de monsieur Sarkozy, conduit obligatoirement au communisme et au stalinisme en particulier ?
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Rébus
5 novembre, 2009 à 19:13
Jolie charge (bravo pour le gouvernement de vidéastes)
Harald
5 novembre, 2009 à 19:54
Sarkozy, je m’en contrefiche complètement. Après tout, il a été élu à la loyale et je ne peux m’empêcher de penser que les français ont les élus qu’ils méritent. On ne peut pas revoter pour Balkany et Mellick, gibiers de prétoires ayant purgé leur peine de prison ferme, et gueuler ensuite contre le système. Ce serait un peut trop facile, se dédouaner de ses propres responsabilités.
Ce qui me dérange, c’est que sous couvert d’anti-sarkozysme on vilipende un noble principe. Et ce n’est quand même pas de ma faute si ce sont majoritairement des gauchistes et assimilés qui se sont faits les hérauts de cette croisade. J’ai peut-être dégainé trop vite, mais il faut bien avouer que les français y sont pour beaucoup.
lediazec
5 novembre, 2009 à 19:59
A l’évocation de « noble principe », je ne puis m’incliner : je persiste et je signe !
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rem*
5 novembre, 2009 à 22:00
une amie de rém* répond : bande de sexistes, qu’est-ce que vous avez contre les traînées ?
L’ami de mon amie précédente a écrit quelque chose de très juste, mais s’adresse à une ‘bande’, alors qu’il ne s’agit que de Lediaz et c’est pas pareil.
Harald
5 novembre, 2009 à 23:11
Moi aussi et je pense ne pas m’être trop trompé dans ma première appréciation. Oh bien sûr vous n’êtes pas de la trempe des Staline et autres membres de l’orchestre, cela demande malgré tout de l’estomac. Non, je pense que vous faites plutôt partie du troupeau bêlant des gentils petits scouts de l’armée du Bien Universel défenseurs autoproclamés de l’enrichissante diversité et des chances pour la France. Comme les mômes des manifs anti-CPE, vous feriez-vous latter la tronche par des dégénérés de banlieue que vous continueriez la main sur le cœur. Si d’aventure il vous arrive de réfléchir, méditez donc là-dessus :
“Il vaut mieux qu’un peuple périsse dans un combat honorable, car après un tel effondrement viendra la renaissance. Mais malheur au peuple qui se soumet de bon gré à la honte de l’esclavage et du déshonneur! Un tel peuple est perdu.” Clausewitz
clarky
6 novembre, 2009 à 1:18
putain, après une brève mais épuisante lecture de la rate, voilà que le harald tribune me compresse un peu plus le cervelet…
oh breton méfi, des fois qu’il te prendrait la folie propre à la gauchosphère de te mettre à crier staline pour qu’il revienne ou de pleurer car trop de peine ô ma peine
« vous feriez-vous latter la tronche par des dégénérés de banlieue que vous continueriez la main sur le cœur. » la croupe est pleine pour ce soir, je vais aller me faire une vidéo de perséphone pour me laver les synapses.
b.mode
6 novembre, 2009 à 2:27
Harald je vais vous raconter une anecdote hilarante. Elle m’a fait pisser de rire pendant des années. J’en ai des frissons de bonheur encore quand je me la remémore. Je fréquentais à l’époque quelques jeunes bourgeoises et quelques jeunes bourgeois du coeur de Nantes venus s’encanailler avec la plèbe musicale locale dont je faisais partie. C’était en 1980. La mère de l’une de ses jeunes délurées craignait tellement l’arrivée de la gauche au pouvoir et celle de Mitterrand en particulier qu’elle s’était mise à prendre des cours intensifs de russe. Au delà du ridicule achevé de la situation, cela dénote si on en doutait encore, la propension d’une partie de la franchouillardise à fric à collaborer avec l’occupant.
Au delà de cette réflexion mi figue mi raisin, permettez moi de vous dire que votre allusion à Staline nous concernant peu ou prou relève de la même confusion des genres. Mais en moins drôle. Personne n’est parfait rappelle ce bon Billy Wilder…
babelouest
6 novembre, 2009 à 7:40
Caisse qu’on s’amuse ici ! C’est toujours amusant d’être traité de gauchiste, surtout quand, comme moi, on a été encarté (eh oui) parmi les jeunes gaullistes de gauche dès le début de l’année 1968 (ah, j’en vois un qui dresse l’oreille). Qu’on se rassure, si parmi mes amis le cœur était bien à gauche, en entrant en contact avec d’autres jeunes du même mouvement j’ai vu à quel point, ailleurs, ce parti des juniors était inféodé à de bien plus tristes préoccupations. J’ai même vu un membre du SAC (vous savez, les potes de Pasqua) sortir de sa poche un pistolet, pour frimer.
Comme disait Victor Hugo, « Veni, vidi, vixi ». Je suis venu, j’ai vu, j’ai vécu. Et on se prend à dire, au spectacle de tant de choses qui dérangent, que celui qui avait raison, c’était sans doute Bakounine. C’est bien pourquoi Lénine l’a évincé : une société fraternelle sans maîtres ni patrons, çà fait désordre.
Jay
6 novembre, 2009 à 16:01
Il est bon de rappeler que la majorité des dits « mômes des manifs anti-CPE » proviennent eux-mêmes essentiellement des banlieues tant décriées. Ô joie, coincés que nous étions entre, d’un côté, non pas dégénérés, mais jeunesse exclue ayant pour seul loisir le mobilier urbain, et de l’autre nos « valeureux » gardiens de la paix, amateurs inconditionnels du lancé de lacrymogène et de coup de gourdin sur nos chers têtes blondes. Amalgame, quand tu nous tiens. La nuance et l’analyse ne sont pas légion pour beaucoup.
b.mode
6 novembre, 2009 à 16:10
Bien vu jay, non seulement pour ton intervention fort à propos mais aussi car tu as réussi enfin à franchir l’immonde filtre anti-spam. S’habituerait-il à toi, ce cyber-censeur ?
Jay
6 novembre, 2009 à 17:56
Oui, c’est un véritable exploit ! J’ai cru à une blague au départ, mais c’est fait, mes messages passent du premier coup.
Pourvu que ça dure …
rem*
9 novembre, 2009 à 10:57
H 16 a dit le 5 novembre : ‘l’état aime tendrement ses citoyens-soldats. Car un soldat ça ne réfléchit pas, ça obeit’. Hélas, j’ai fait partie des 2 millions de citoyens-soldats qui furent envoyés en Algérie entre 1955 et mi-62 pour ‘casser du fell’ sans réfléchir… Il y eut quelques centaines de déserteurs ou insoumis et beaucoup plus de désodeissances lourdes ou légères… Il existe aujourd’hui de puissantes organisations d’anciens combattants qui agitent leurs drapeaux parfois, histoire de se remémorer ‘le bon tems’!!! Mais il existe aussi 4ACG (voir ce site), dont je fais partie : Nous sommes environ 200, c’est peu mais plus utile, puisqu’il s’agit de l’Association des Anciens Appelés en Algérie CONTRE LA GUERRE, dont le premier acte fondateur est, pour les bénéfiçiaires de la petite retraite complémentaire d’A.C., de la reverser intégralement à l’Asso pour financer des aides à diverses activités locales en Algérie, mais aussi en Palestine, en Tchétchénie ou ailleurs. Perso, j’ai pu échapper au statut d’Ancien Combattant car j’étais surtout en Allemagne, à l’époque de la construction du mur, et l’on s’est contenté de faire ronronner nos chars dans l’enceinte de la caserne…Mais j’ai rejoint cette Asso avec le titre ‘ami’ (et cotistion volontaire) : Vous pouvez le faire aussi !