Fadela amarrée. Non pas à ses convictions qui ont depuis juin 2007, volé en éclats tel un souk palestinien après bombardement ennemi, mais au port glauque du Sarkozysme le plus fumeux. Il fallait la voir ramer tel un d’Aboville en difficulté dans l’Atlantique en furie, ce jeudi soir dans l’émission de Denisot, face aux questions du pourtant complaisant Aphatie et du remonté d’un soir, Ali Badou. Tentant honteusement avec un humour à deux euros cinquante de défendre un bilan proche du néant, elle s’accrochait désespérément tel un bernique à son rocher, à son portefeuille bidon de secrétaire d’état alibi.
En matière de traîtrise, on évoque évidemment Besson. Si caricatural, si rigide, si facilement haïssable de par sa posture, son reniement, son cynisme froid. On songe souvent à Kouchner, si fat, si double, si colérique, si courbé en définitive. On oublie la plupart du temps Fadela, la sympathique auvergnate aux allures gauches et à la gouaille facile. L’ex-pasionaria de Ni putes ni soumises s’est pourtant reniée à 43 ans dans les grandes largeurs sacrifiant sa cause et son combat à son confort intime et à ses ambitions personnelles. Devenant à l’insu de son plein gré, un chantre du Sarkozysme des plus abjects.
Défendant l’indéfendable avec des œillères inquiétantes-les saillies racistes d’Hortefeux par exemple-, elle est désormais ballottée entre le souvenir de ses vénérables luttes passées et la jouissance de sa récente position sociale. Cosette parachutée parmi les rois, éblouie par le strass et les paillettes de la république bling bling, elle assure à merveille son rôle de leurre. Qu’elle se rassure, le messie de poche tient à elle comme à la prunelle des yeux de Carlita.
Elle peut bien continuer à avoir une efficacité sur le terrain à peu près égale à zéro, elle peut bien épuiser, telle une Rachida Dati mal fagotée, une cohorte de conseillers lassés à la fois par son incompétence patentée et par ses colères hystériques à répétition, l’apprenti sorcier élyséen la conservera dans le formol gouvernemental ad vitam eternam. La ravie de la crèche symbolise trop aux yeux du monarque calculateur, l’icône de la diversité, des banlieues et de l’ouverture réunies. Qu’importe si l’image de la dame s’est diantrement écornée au fil du temps, l’important en Sarkozie, comme le rappelle ce bon baron de Coubertin, est de participer. Et surtout de fermer sa gueule, d’avaler des couleuvres grosses comme des anacondas et de vénérer le roi…
Quand j’étais présidente de la république… Par FullHdReady
Dr No
6 novembre, 2009 à 7:33
Ben, il fallait le trouver le titre
HERMES
6 novembre, 2009 à 8:17
C’est vrai , je l’ai regardée et j’ai rarement vu langue de bois gouailleuse aussi vide et ridicule! Jusqu’à ce lapsus: « Quand j’étais Président de la République »!!! Lapsus passionnant puisqu’elle met en parallèle « ni pute ni soumise » avec « république » en niant ces 2 expressions. Le constat est donc accablant et je n’injurierai pas cette femme en en tirant ma conclusion. Mais Madame est couchée devant son Maître: Ni pute ni soumise!
Savonarole
6 novembre, 2009 à 8:37
C’est parfait et très bien écrit,c’est du Léon Bloy …
le coucou
6 novembre, 2009 à 8:46
L’art du portrait réjouit, mais quelle cruauté de vitrioler ainsi une jeune femme!
b.mode
6 novembre, 2009 à 8:51
@Dr No, Hermes et savonarole Merci !
@coucou La cruauté ne vient pas de ceux qui subissent sa médiocrité et qui le disent mais bel et bien de ceux qui l’agitent comme une marionnette devant nos yeux hagards…
Didier Goux
6 novembre, 2009 à 9:09
Bon, Léon Bloy, faut peut-être pas pousser mémère non plus, hein ! Et puis, c’était un affreux réactionnaire, le Léon, tout de même !
Sinon, on va encore m’accuser de tous les pires péchés post-modernes, mais rien ne me met davantage en joie, surtout le matin, que des expressions comme : « Fadela, la sympathique Auvergnate »…
clarky
6 novembre, 2009 à 9:17
ici on dit plus fadela mais fadoli !!!
le pouvoir rend fou, pas ruminances
son plan marshall pour les banlieues reflète à lui tout seul l’agitation de l’écervelé si prompt à communiquer, fadela assumant un SAV des plus merdiques.
pour une nana qui prétend ne pas avoir sa langue dans la poche en disant ce qu’elle pense quitte à fâcher, hier soir c’était terrible comme démonstration
lediazec
6 novembre, 2009 à 9:26
Tout le monde se montre injuste envers cette alsacienne pur jus. L’avez-vous imaginée avec ses nattes blondes vantant la parité homme femme ? Elle faisait allusion, bien évidemment, au pâté d’alouette, 50/50 : un cheval pour un volatile.
Qui a dit mieux au sein de ce gouvernement ? Subsidiairement, Didier a raison : Léon Bloy était un gros réactionnaire et son style était très ampoulé, limite médiocre. Je préfère celui de Bernard.
Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence
b.mode
6 novembre, 2009 à 9:41
Vous nous gâtez m’sieur Goux ! Vous êtes devenu accroc ou quoi ? Cela dit, rien ne me met plus davantage en joie que de vous faire marrer !
clarky
6 novembre, 2009 à 10:16
personnellement, rien ne me met plus en joie qu’une fille, on a les cons bas qu’on mérite !
babelouest
6 novembre, 2009 à 10:22
Gueurp…. des goux et des couleurs…. notre inclassable ami vient nous rendre visite, c’est gentil.
Fadela a rompu les amarres avec tout ce qui devait être ses repères. Je la plains : elle doit être bien perdue au milieu de vautours et de harpies, d’Erynnies et de chacals, de loups-garous et de hyènes. Pour décrire un tel milieu, un Edgar Poe ne serait pas de trop, un Jérôme Bosch non plus.
Didier Goux
6 novembre, 2009 à 10:52
Lediazec : au risque de vous surprendre, et contrairement à un certain nombre de mes amis réactionnaires, je n’ai jamais beaucoup goûté la prose de Bloy. Et celle de Céline à peine plus, je dois dire.
lediazec
6 novembre, 2009 à 11:14
@ Didier. Malgré l’aversion que le personnage m’inspirait, de par la quantité de témoignages négatifs qu’il accumulait de la part des antifascistes et autres résistants de 1950, j’ai lu Céline. Je vous le conseille. Un régal absolu. D’intelligence, de finesse et de vivacité. A ce niveau, on ne parle plus de talent, mais de génie. Céline m’a époustouflé !
Je n’ai pas aimé « Bagatelle pour un massacre », publié, je crois en 1919/20, mais son « voyage au bout de la nuit », absolument oui !
Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence
eric citoyen
6 novembre, 2009 à 11:22
La politique du pitre … c’est bien le pire de la politique !
Bravo amigos & Bésitos
antennerelais
6 novembre, 2009 à 12:55
Il est étonnant de sortir les archives d’il y a un an et demi : ce que l’on appelait à l’époque des « couacs » paraissent presque anodins aujourd’hui…
« La chienlit au pouvoir »
http://antennerelais.canalblog.com/archives/2008/04/20/8890802.html
BA
6 novembre, 2009 à 14:01
Fadela devrait commenter le dernier scandale en date :
L’Élysée propose aux exploitants français de recruter low-cost en Europe de l’Est.
Un conseiller de Nicolas Sarkozy aurait proposé aux agriculteurs français de recruter des intérimaires polonais et roumains rémunérés au tarif en vigueur dans leur pays d’origine – soit 2 à 4 euros de l’heure – pour travailler dans l’Hexagone.
http://www.france24.com/fr/20091106-france-agriculture-gouvernement-malvezin-interimaires-polonais-roumains-tarifs-pays-recrutement
h16
6 novembre, 2009 à 14:18
Le titre est effectivement bien trouvé
cpolitic
6 novembre, 2009 à 14:25
La description du plan banlieue demandée par le littéraire de l’émission a pu en laisser certain(e)s sans voix: d’après Miss Fadela, ce plan dépend donc des autres entités administratives étatiques ou collectivités locales liées aux banlieues.
Seule la concentration de l’argent public sur des sites plus défavorisés que les autres, pour masquer les dininutions d’aides, est la principale « nouveauté »
En direct, Fadela Amara a donc apporté la preuve que son plan banlieue n’est que du vent..dans 2 ou 5 ans, les résultats seront les mêmes: RIEN!
ça c’était pour le fond, pour la forme…
Est ce utile de parler du langage vulgaire d’une secrétaire d’Etat, qui balance des « putains » à tout bout de champ, pour faire plus proche du peuple?
b.mode
6 novembre, 2009 à 14:50
@éric Bises à toi camarade mulhousien !


@antennerelais Avec ces gens-là monsieur, le pire est pour demain. On n’a pas tout vu !!!
@ba Fadela ne commente même pas ce dont auquel elle s’occupe alors ça…
@h16 a vrai dire c’est la trouvaille du titre en regardant l’émission qui m’a donné envie d’écrire. A près le reste a suivi naturellement sommeils…
@c politic fadela est un maillon vraiment faible du gouvernement en terme de com. Elle n’a pas la formation en langue de baobab qu’ont les autres « poids lourds ». Ses prestations sont des accidents industriels graves…
@rodo J’aime à lire Céline moi aussi
Didier Goux
6 novembre, 2009 à 15:13
Mais j’ai lu Céline, voyons ! Le Voyage, oui. Mort à crédit aussi, à la rigueur. Mais la suite me fait bâiller d’ennui.
Harakiri
6 novembre, 2009 à 18:06
Fadela amarrée pendant que Rama rame. J’ai vu aussi Fadela sur Canal + et je la supporte de moins en moins à tel point que j’ai aussi écrit un article sur elle hier. Au gouvernement c’est pantins et marionettes et dès que quelqu’un ne dit pas comme Sarkozy on lui ordonne de fermer sa gueule, belle preuve de démocratie.
b.mode
6 novembre, 2009 à 19:45
@harakiri Dommage que je ne l’ai point vu sinon j’eus mis un lien dans le texte vers ton article. Le voilà en tout cas ! http://sepuku.canalblog.com/archives/2009/11/05/15698447.html
nadine
6 novembre, 2009 à 21:04
A cause de Fadela, que j’ai presque admirée fut un temps, je ne pourrai jamais plus voir une femme ou un homme politique sans me dire : « ses idées sont les miennes aujourd’hui mais demain que seront-elles ? avec qui va-t-elle(il) se prostituer ? jusqu’où peut-on lui faire confiance ? la confiance envers les politiques est-elle encore de mise ? ». De Kouchner ou consort, rien ne m’étonne mais d’elle, je n’aurais jamais cru qu’elle puisse virer casaque de cette façon.
b.mode
7 novembre, 2009 à 1:47
Vrai,Nadine, qu’au vu du parcours de Fadela, y’ a de quoi devenir sérieusement dubitatif sur la réalité des convictions des politiques (ou assimilés)… A sa décharge, elle passe d’un p’tit salaire, d’un p’tit appart, d’un p’tit train de vie à une existence plus que confortable… Toute trahison a son prix !