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La pie qui chante

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paris079.jpgUn qui n’a pas besoin de vaccin c’est bien Charles Pasqua. Il est immunisé. A son âge il est vacciné contre toute sorte de virus, sauf contre celui du culot. C’est qu’il ne manque pas de toupet le pépère ! Depuis qu’on l’a épinglé dans l’affaire de l’Angolagate (une parmi tant et tant d’autres) et qu’il s’est entendu dire que le gnouf c’était du dur, c’était du solide, c’était du béton, le Charles joue le marathonien des plateaux radio-télé pour signifier à tous les planqués du petit commerce qu’un peu de lumière ne leur ferait aucun mal. Qu’il se sentait disposé à partager la place sur le devant de la scène si la chose s’avérait salutaire pour sa vieille peau. Que s’ils pensent que le « droit de réserve » ne s’applique qu’à la seule Marie Ndiaye, ils se gourent. Que si certains amnésiques l’ont oublié, il a le remède idéal pour « rafraîchir la mémoire de Chirac et Villepin« , entre autres. Qu’il n’est l’homme lige de personne, même si le cas échéant…

Pour ceux qui auraient oublié, Charles Pasqua n’est pas le premier péquenot venu. Il occupe tout de même une place de choix dans la congrégation des corruptifs de la politique nationale des cinq dernières décennies. C’est qu’il en sait des choses, le Charlot ! Et pas que des belles ! Un peu à la manière de Balzac, on pourrait lui coller cette phrase tirée dans Le cousin Pons : « Fraisier avait fait venir chez lui la loueuse de chaises, et la soumettait à sa conversation corruptive, aux ruses de sa puissance chicanière, à laquelle il était difficile de résister. »

La force de Pasqua ? Le secret politique. Pour l’instant, rien de grave. Il le garde pour lui. Il est dans l’amuse-gueule. A se demander si le plat de résistance arrivera un jour, jusqu’à quel point il ne prend pas plaisir à taquiner le goujon devant le sunlight. Les gros yeux globuleux qu’il fait en direction du journaliste contradicteur, c’est de l’épate. C’est pour faire rire la galerie. Ce faisant, il quitte l’ennui d’une vie sans piment, même si sénateur apparenté UMP. On a les parents qu’on peut ! Que faire, sinon menacer les grosses mouches noires qui viennent perturber, tournoyant bruyamment, sa quiétude, lui intimant l’ordre de gagner une cellule ridicule dans une maison d’arrêt pas trop loin de son domicile ? Une seringue H1N1 dans une main, un poster de Roselyne Bachelot dans l’autre, il menace les mouches à boeuf d’une piquouse dont elles garderont longtemps souvenir. Il se dit en mesure de « faire trembler un certain nombre de personnages de la République ». Des noms ! Des noms ! Pour cela, il faut évidemment lever le fameux secret défense sur les ventes d’armes et les rétrocommissions. Autant considérer que si peine il y a à son encontre, elle sera d’ordre symbolique.

Autrefois, dans la pègre parisienne, il y avait un truand de renommé, un nom, comme on dit dans le milieu. Jo Attia faisait partie du gang des tractions. Il fut impliqué dans un tas d’affaires dont celles de l’enlèvement de Ben Barka. Croyez-moi si vous voulez, on avait surnommé cet homme, grand séducteur au charme charismatique, le « roi du non lieu ». L’ancien ministre gaulliste Edmond Michelet fut témoin de moralité à un de ses multiples procès.
Qui sera le témoin de moralité de Charles Pasqua aujourd’hui ? Bénéficiera-t-il de la mansuétude de la justice ? Non lieu en perspective pour une soudaine « insuffisance de preuves » ?

On attend avec impatience la conférence de presse qu’il donnera ce jeudi et les révélations qu’il fera. Les fondements de la république vacillent devant son coup d’épaule. Des noms ! Des noms !

Secret défense !

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Par FullHdReady

 

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