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Toile d’araignée qu’on tisse dans le vide

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p42.jpgSi quelque vil débris barre la voie humaine,
Écartons de la main l’obstacle qui la gêne (…) Lamartine

La chose est assez insolite pour être soulignée. Insolite mais pas surprenante. Elle ouvre aussi  quelques perspectives !… Si l’idée venait à s’installer durablement dans les mœurs républicaines, il est certain qu’une partie du problème de surpopulation carcérale serait résolue pour le grand bonheur du contribuable.

Voici ce que je lis dans les défilantes du moment : « Le maire socialiste de la capitale, Bertrand Delanoë, a laissé entendre que la Ville de Paris pourrait retirer ses demandes de réparation financière, et donc sa constitution en partie civile, dans le futur procès de Jacques Chirac pour détournements de fonds publics, à partir du moment où les sommes réclamées sont remboursées. »

Depuis le renvoi de Chirac en correctionnelle, c’était la première intervention de Bertrand Delanoë sur le sujet en tant que premier magistrat de la Ville de Paris. Cette action en justice contre l’ancien maire de Paris et ancien Président de la république n’est en réalité qu’une course de relais commencée par des particuliers dans laquelle l’actuel maire Bertrand Delanoë, au nom de la Ville de Paris, a saisi le témoin de ce qui ressemble plus à un marathon juridique qu’à un 100, voire 200 m. courus façon Hussain Bolt.

Monsieur Delanoë dit ne pas vouloir s’acharner contre monsieur Chirac pour qui il éprouve un très grand respect. Plus la victime est haut placée dans la hiérarchie de l’état et plus le superlatif prend de l’importance dans la bouche des nouveaux amis. Comme une grande majorité de français et de françaises, monsieur Delanoë fait partie de ces citoyens subjugués par la ruse de l’ancien maquignon de Paris. Toujours soupçonné, jamais pris. Tout comme son ancien pote Charly Pasqua. En l’état, à quoi cela servirait-il d’embastiller un homme à la culture millénaire, amateur d’arts premiers et de Sumo, malin comme un singe de surcroit ? Pour monsieur Delanoë, les choses sont simples : si Chirac (ou ses amis) remboursent les sommes, nous sommes quitte. Que pensent à ce sujet les citoyens qui avaient initié la plainte et dont monsieur Delanoë avait pris le relais au nom de la Ville de Paris ?…

Profitant de la circonstance, comme pour bien enfoncer le clou de la bonne entente entre gens de bien (sans doute pour éviter à l’univers carcéral un surplus inutile), monsieur Delanoë établit un parallèle entre l’affaire Chirac et celle d’Alain Juppé, condamné en 2004 pour des histoires d’emplois fictifs concernant cette fois le RPR. En effet, l’actuel maire de la capitale dit avoir regretté à l’époque la condamnation du maire de Bordeaux. Un aussi brillant politicien que monsieur Juppé ne méritant sans doute pas un tel opprobre !

Même si le retrait de la plainte enlève une épine du pied à monsieur Chirac, il en reste encore d’autres. Cela ne constituerait pas pour autant la fin de l’affaire. Le tribunal continuant tranquilou la procédure, même sans plaignant ni accusation, car le parquet ayant requis un non-lieu. Quand le train de la justice est lancé plus rien ne peut l’arrêter. Quelle follette cette justice !

La question qu’on peut se poser est la suivante : pourquoi un tel geste de la part de monsieur Delanoë ? Faut-il établir un lien entre le désir de monsieur Delanoë et son souci d’œuvrer pour désengorger les prisons françaises ? Quel intérêt a la justice à faire condamner un paisible retraité en dépensant un argent dont elle a fortement besoin par ailleurs ? Deux interrogations qui en suggèrent d’autres, bien plus politiciennes celles-là.

Les mauvais esprits ne manqueront pas de mettre le doigt là où ça fait mal. D’autres, beaucoup plus pervers, n’hésiteront pas établir des liens perfides entre la bonne volonté de monsieur Delanoë et sa propre situation judiciaire. Hélas ! rien n’est gratuit en ce monde.

Bertrand Delanoë est sous le coup d’une mise en examen pour « favoritisme ». Cela lui cause un gonflement important des veines du cou et donne au visage un air fort congestionné. Cela l’énerve de façon très conséquente. Il se dit « stupéfait » !

On reproche quoi à notre sémillant maire de Paris ? Pour l’instant pas grand-chose, mais juste assez pour faire jaser les mauvaises langues. On lui reproche d’avoir fricoté avec une association du groupe Lagardère dans la gestion du stade Jean-Bouin. En renouvelant le contrat, en 2004, les enquêteurs ont dans l’idée que Lagardère (à l’époque associé pour l’organisation des JO de 2012 à Paris) a eu la chance d’obtenir le marché sans « mise en concurrence », via une procédure nommée « convention d’occupation domaniale ».

Ces enquêteurs sont d’un méchant !

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14 Commentaires

  1. b.mode

    24 novembre, 2009 à 18:11

    La grande confrérie des copains et des coquins a encore frappé ! Des oeufs au lait, d’aucuns vont encore dire que je crache dans la soupe…. :oops:

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  2. Marie

    24 novembre, 2009 à 20:27

    Que des médisances pour sur comme on dit ici. Monsieur Delanoë agit dans un but purement humain envers un vieux monsieur !

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  3. lediazec

    24 novembre, 2009 à 20:32

    @Marie Ce n’est pas nous qui disons cela, mais la presse nationale et même (chut) certains socialistes seraient d’accord pour ajouter du combustible sur les flammes.Mais, comme on dit, chuuut!

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  4. Fabien

    24 novembre, 2009 à 20:57

    Dans les petites choses en cours, une (plutôt grosse à mon goût) passe un peu à l’as :
    http://menilmontant.numeriblog.fr/mon_weblog/2009/11/un-repas-entre-chirac-et-mam.html
    En clair : la ministre de l’ Justice s’apprête à bouffer avec un justiciable… alors que ledit justiciable a fait (bénévolement) travailler son patron, actuellement intouchable de par son statut de chef de l’Etat, et que 2,5MF ont été dépensés par lui!

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  5. lediazec

    24 novembre, 2009 à 21:03

    @ Fabien. Excellent ton papier, tes liens, tout. C’est pour ça qu’être le copain de Chirac aide dans la vie, même si au passage il faut se farcir MAM.

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  6. peuples

    24 novembre, 2009 à 21:52

    étrange en effet !

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  7. Didier Goux

    24 novembre, 2009 à 22:37

    Ah ! Delanoë ! mon préféré parmi tous les hommes politiques que le monde entier nous envie ! Le post-moderne absolu ! le cauchemar festif, au sens où l’entendait le génial Philippe Muray ! ça me fait plaisir que vous le détestiez aussi, même si, évidemment, c’est pour des raisons (je suppose) radicalement différentes des miennes.

    Dans je ne sais plus lequel de ses livres (Buena vista park ?), Renaud Camus dit qu’il y a parfois plus loin d’un oui à un oui que d’un oui à un non; Et il cite l’exemple (avéré) de cette comtesse italienne qui, après-guerre, se vantait d’avoir été la première et la plus virulente des opposantes à Mussolini. Et c’était vrai. Sauf que, farouchement d’extrême-droite, ce qu’elle reprochait à Benito, c’était ses origine plébéienne et sa jeunesse socialiste…

    Cela étant, je crois que toute personne VRAIMENT de gauche (à l’ancienne mode : se souciant du peuple, des ouvriers, des « petites gens », etc.) devrait se fqaire un devoir de vomir sur la gueule de Delanoë.

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  8. lediazec

    24 novembre, 2009 à 22:43

    @ C’est mon cas. En ce qui concerne Delanoë.

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  9. b.mode

    26 août, 2010 à 14:17

    Quel gros con définitif ce delanoë ! http://bit.ly/ds23nG

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  10. lediazec

    26 août, 2010 à 16:32

    Je viens de finir la lecture de l’article du canard sur le sujet et prendre connaissance avec « l’extraordinaire protocole d’accord » tripartite.
    Ah, ce danseur mondain de Delanoë ! Capable encore de se prétendre « présidentiable » avec ça !
    Un vomitif, ce gars ! Sans surprise cependant : je ne l’ai jamais aimé.

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  11. clomani

    26 août, 2010 à 17:53

    Donc y’a pas eu de fautes, y’a pas de coupables… l’argent peut aider à racheter les pourris… mais bon, puisque les pauvres n’en ont pas, mieux vaut leur jeter l’anathème, surtout s’ils sont Gitans, Roms, Arabes ou Africains, banlieusards, jeunes etc.
    Et les Tarnaciens ? Je suis arrivée à une fin de sujet hier où on voyait une cathéter… et où on parlait des forts soupçons qui pesaient sur les épiciers qui n’avaient pas de téléphone portable (fais gaffe, Rémi)… c’est-y l’heure du jugement (dont on peut s’attendre à ce qu’il soit aussi inique que le deal PS/UMP/Chirac à gerber).
    Ils me débectent, tous… Et la solution viendrait de l’un de ces politiques ? Ah, non !

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  12. remi begouen

    26 août, 2010 à 19:28

    Oui, je n’ai pas de portable : je suis Tarnacien ! C’est un scoop pour les R.G. ! Et j’emmerde, comme toujours, la bande à Delanoé, celle à Chi-Chi, celle à Tsarko et bien d’autres… Je rumine : scoop !!!

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  13. babelouest

    26 août, 2010 à 19:42

    Ni portable, ni fesse bouc compte, c’est grave docteur ?

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  14. lediazec

    26 août, 2010 à 19:51

    Non, Jean-Claude. C’est pas grave. au fait, parlant de portable, je n’ai pas ton numéro de téléphone. Je n’ai pas non plus facebook, trop peur de croiser ma famille :oops: Une flopée !

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