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Identité nationale : une piste pour aujourd’hui

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id01.jpgL’ami Babelouest, du site Dazibaoueb nous livre ici sa version toute personnelle de l’identité nationale…

Nous l’avons déjà fait ressortir ici. Si elle existe, l’identité nationale est un consensus bien ancré sur des valeurs communes.

En priorité, il se dégage un sentiment très fort d’égalité. Celui-ci s’est montré au grand jour à l’occasion de la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790. Tous les français qui ont pu accomplir le déplacement se sont mélangés sans retenue, bretons, périgourdins, auvergnats, marseillais, et ont fêté ensemble une unité qu’aucun pays alentour ne connaissait. Tous se sentaient français et picards, français et normands, français et lorrains, dans cet ordre. A l’époque, malheureusement, les femmes étaient généralement moins égales que les hommes.

Parce qu’égaux, les français se sont sentis libres, libres de faire de grandes choses, comme renverser la royauté qui les assujettissait justement, ou plus prosaïquement définir un nouveau système de poids et mesures, rien que cela. Ou l’abolition de l’esclavage, le 16 pluviôse an II (4 février 1794). Ou plus tard, en 1905, la suppression de la tutelle ecclésiastique, grâce à  la séparation des Eglises et de l’Etat.

Ces deux composantes primordiales ont permis l’émergence de la fraternité, dont la première manifestation fut justement la Fête de la Fédération. C’est aussi ce qui a permis de former les Armées de la République, assez cohérentes malgré leur inexpérience pour prendre le dessus sur les troupes des monarques à Valmy et Jemappes . A noter également les nombreuses insurrections qui ont émaillé notre Histoire dans le courant du XIXème siècle, où bourgeois et ouvriers formaient ensemble les barricades. Malheureusement un évènement comme la Commune Insurrectionnelle de Paris fut aussi le plus sanglant, tant le Pouvoir en place prit peur et décida de massacrer les participants.

Egalité, laïcité, liberté, fraternité : voilà donc les maîtres mots de nos valeurs communes, que nous soyons nés à Martigues, au Tampon, à Bayonne ou à la Plaine des Palmistes. Même de nombreux habitants des anciennes AOF et AEF ont appris à les chérir.

Malheureusement, aujourd’hui un pouvoir ombrageux prend à contrepied ces bases. Nous sommes confrontés à une soit-disant « laïcité positive » qui est à la vraie ce que le feu est à l’eau. Les écoles privées et confessionnelles sont favorisées de toutes les manières possibles vis-à-vis des Ecoles de la République. Des polémiques surgissent à propos de pratiques dites islamiques, avec un souci manifeste de mettre de l’huile sur le feu au lieu de trouver de bonnes solutions.

Dans la même lignée, toute tentative de traitements égalitaires est contrée par une volonté tenace de différencier, de favoriser telle ou telle profession, telle ou telle « ethnie« , tel ou tel groupe. Les niches fiscales se multiplient, les Français dont un ou plusieurs ascendants plus ou moins lointains sont nés « à l’étranger » sont soumis à mille tracasseries, les agressions policières « au faciès » se multiplient (les exemples abondent, tel celui-ci, tout récent).

Enfin, toute manifestation de solidarité est mise à l’index, comme si la fraternité n’était plus de mise. Aider un sans-papiers dans la peine vous expose à une garde à vue souvent musclée, voire à de la prison. Les manifestations de solidarité à des prisonniers dans une situation de promiscuité et d’hygiène déplorable sont chatiées. Intervenir pour des personnes molestées par la force publique entraîne des désagréments du même ordre.

En fait, nous assistons là à un renversement des valeurs. Etre un bon républicain vous expose à des tas d’ennuis très graves, alors que les personnes haut placées, accusées de malversations graves, s’en tirent sans une égratignure. Seuls les soumis, les laquais, les courtisans, trouvent grâce aux yeux du Pouvoir.

C’est pourquoi il est devenu très facile de définir un Français authentique : c’est un antisarkozien.

Babelouest

 

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10 Commentaires

  1. lediazec

    25 novembre, 2009 à 18:17

    Merci babel pour la simplicité du récit. Pour la vérité des faits relatés. Pour l’histoire telle qu’elle doit être enseignée et véhiculée. Finalement, les choses ne sont pas si compliquées qu’on veut bien nous le démontrer.

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

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  2. lediazec

    25 novembre, 2009 à 18:33

    Je viens de lire cela et je trouve la chose assez amusante http://fr.news.yahoo.com/80/20091124/tfr-l-conomie-franaise-sans-immigrs-pend-a7ee481.html

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

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  3. b.mode

    25 novembre, 2009 à 19:56

    Force est de constater que les valeurs de la république sont piétinées chaque jour par la bande du Fouquet’s et sa marionnette… On en fait l’inventaire ici quotidiennement. A partir de là, je ne sais si je suis un authentique français, notion qui pour moi ne représente pas quelque chose de précis mais je crois pouvoir affirmer que je suis anti-sarkoziste primaire. ça se soigne, docteur Babel ? :oops:

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  4. babelouest

    25 novembre, 2009 à 20:07

    B.mode : soigner la sarkozyte aiguë
    Vous me prendrez deux chouchen par jour, matin et soir, avec des olives, du piment d’Espélette et deux tranches de rosette de Lyon. Vous ne me devez rien,c’est pour faire avancer la Chose.
    - Merci Docteur.

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  5. Jay

    25 novembre, 2009 à 22:32

    Je suis plus ou moins d’accord avec Babelouest, mais sur le plan historique, je pense que parler d’unité du peuple français et de présence de valeurs communes dès la Révolution, est un peu réducteur. Allez demander quelle est sa nationalité à un paysan vendéen de 1793 … Si bien même il connait le terme, il risque surtout de vous parler de sa région. Bien sur qu’il est au courant de ce qu’il se passe à Paris, mais se sent-il concerné? Est-ce qu’un bourgeois de 1871 avait les mêmes valeurs qu’un ouvrier partisan de la Commune ? Cela reste à voir.

    Il y a des points communs, des valeurs communes, mais est-ce valable pour tout à chacun? J’ai beau chercher, j’en trouve, mais très peu avec le gouvernement actuel. Comme j’en trouve avec un sympathisant d’extrême gauche, ou un centriste, à plus ou moins grande échelle.

    Ce qui est sûre, c’est que nous avons une histoire du territoire, du sol de la France identique et non pas une histoire des valeurs commune.

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  6. LA GRIGNETTE

    26 novembre, 2009 à 3:29

    reponse de Besson » – ce n’est pas la peine d’augmenter la stigmatisation – …..

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  7. rem*

    26 novembre, 2009 à 10:11

    D’accord pour dire qu’un français digne de ce nom ne peut être que ‘antisarko’… Mais ton recours à la devise républicaine, pour être juste, est insuffisante : encore faut-il en restaurer le sens révolutionnaire : Liberté POUR L’Egalité PAR LA Fraternité, et non pas (sur tout l’échiquier politique!) ‘Liberté pour le renard de piller le poulailler’…que nous sommes !

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  8. babelouest

    26 novembre, 2009 à 10:34

    @ Rem*
    Euh…. je vois la chose un petit peu différemment, pour ma part.

    Grâce à l’égalité, et dans son cadre nous avons la liberté, ET les deux réunies impliquent la fraternité. J’ai toujours considéré l’égalité comme la condition sine qua non de tout le reste. Sans égalité, il ne peut avoir une vraie liberté, puisque la première impose les limites de sa propre liberté face à la liberté de l’autre.

    Le sens révolutionnaire, qui fut écrit non par des gens « du peuple », mais par des bourgeois, n’allait pas assez loin.

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  9. babelouest

    26 novembre, 2009 à 10:48

    J’ajouterai que la liberté mise en première place aboutit à la Constitution américaine. L’égalité est citée, mais en seconde zone. Cela aboutit à la liberté du Marché, devant lequel malgré une égalité octroyée du bout des lèvres « les plus petits seront toujours bouffés par les plus gros », ou plus exactement les moins scrupuleux. Les Américains étant très religieux, mais à la manière protestante, la vertu est de réussir, seul. Cela implique nécessairement d’écraser d’autres personnes, mais cela ne compte pas. On est très loin de l’égalité. Tout le monde a le droit d’écraser tout le monde, mais ce sont les requins qui gagnent. Cela n’est pas l’égalité. Celle-ci implique la fraternité et la solidarité. On voit ce qu’il en est à propos de la Sécu aux States. Cependant, il faut se garder de conclure trop vite : ce sont les assurances qui se battent, qui déploient la propagande contre ce projet. Quid du simple ouvrier, ou gratte-papier ? Lui pourrait bien ne pas être du même avis, si les médias lui donnaient le micro sans pressions.

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  10. rem*

    27 novembre, 2009 à 11:23

    Bien d’accord, Babelouest, que l’EGALITE est la valeur essentielle de la révolution (future…). Que les bourgeois de 1789 et les protestants américains ont prôné en premier la LIBERTE, pour leur classe. Mais je maintiens que la devise de notre République (ce qu’il en reste!) devrait se lire ‘Liberté POUR L’EGALITE par la Franternité’… sans renard dans le poulaillier…

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