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Ô pucelage ! Ô trésor précieux…

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lesmaisonscloses01.jpgMalgré un temps pourri, je démarre la journée sur les chapeaux de roue. La bonne humeur est là. Lire Didier Goux, écrivain en bâtiment, pour commencer, n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux à faire quand on a la tête un peu dans le sac, mais ce matin c’était très réjouissant. Ça vous revigore un mental en moins deux. Ça pétillait dans les coins. Les voyants clignotaient comme les lumières d’un sapin de Noël : rouge, vert, orange, violet, bleu, blanc, jaune… et pastis pour tous. C’est l’arc-en-ciel des passions blogosphériques. Pourquoi tant de bruit ? Là n’est pas la question. Comme souvent, la question est ailleurs. Si je savais où, je ne perdrais pas mon temps à en parler.

Après un tel « bordel », allez vous concentrer sur l’actualité ! J’ai lu un truc sympa dans Siné hebdo. Un article signé Jean-Paul Rocher, « goûtez au pif » où il question de tarin, de pic, de péninsule et autres poires d’où j’extrais ce passage : « Qui ose aujourd’hui se pencher sur un étal de poissons ou même de légumes pour y sentir de plus près ? (…) Ce roc, ce pic, se limiterait-il seulement à nous faire renifler la pollution ? » Ça paraît con comme ça, mais moins idiot que ça n’en a l’air. Comment garder son sérieux quand vous entendez dans la bouche de Christine Lagarde, la ministre de l’économie, qu’elle pense (moi aussi, ça m’arrive) que « le quatrième trimestre sera toujours positif, et sans doute meilleur que les trimestres numéro deux et numéro trois. » Elle a dit ça comme on commande une dinde au marron à papy Noël, prenant soin de mettre l’enveloppe dans la boîte aux lettres et adressée là où vit le pape des cadeaux.

A propos de bordel, une qui n’a pas froid… aux yeux, c’est la néo coquine Christine Boutin. En déclarant ne pas être contre la réouverture des maisons closes, elle remue le buzz avec l’audace d’une jeune fille délurée à une époque où la pudibonderie s’installe sous les lambris de la république. A contre-courant de la rigidité ambiante, pour ceux qui en douteraient encore, elle se dépoile, adressant à ceux qui l’avaient mal jugée, qu’elle regrette qu’on l’ait prise pour une « réac » ou, pire, « moraliste », ou bigote, incapable de parler crûment des choses du cul. De culbutage, de mandrin, de bite, de chatte, de braquemart, de jonc, de moule, de fellation, de string, de porte-jarretelles, de guêpière (même si elles sont tricotées à la Phildar), de sodomie, d’interpénétration, avec le naturel qui sied à la chose. La Présidente du Parti chrétien-démocrate se lâche et va plus loin, donnant à sa démarche le souci « de mieux suivre les prostituées sur le plan sanitaire et de mieux les protéger au niveau de la sécurité… »

Ce souci et cette humanité s’inscrivent dans la vie et l’oeuvre de Jean Daniélou. Saint parmi les saints, le cardinal Danielou, dont la mort, survenue en 1974, chez une péripatéticienne (une pute si vous préférez), suscita beaucoup de débats et l’entourage de la victime eut à essuyer sarcasmes et quolibets de la part d’une opinion sans indulgence. Originaire de Neuilly-sur-Seine (banlieue pauvre et oubliée) ce jésuite, théologien et académicien, avait pour les murs ouatés des maisons closes une passion qui n’avait rien de fautif. C’était son travail, sa mission, son job d’homme de dieu, que de s’enquérir de la santé de ces filles perdues. Ce que les athées ont considéré comme une dérive, un abandon, un renoncement, n’était que de l’anxiété. L’homme était avant tout préoccupé par la santé de ces filles faisant commerce de la chair. Il se disait scandalisé par l’exploitation dont elles faisaient l’objet de la part de gens sans scrupules comme les souteneurs et les mères maquerelles. Dans ces lieux oubliés, le cardinal exerçait avec dévotion et circonspection son ministère et son devoir d’homme d’église. Pris d’un soudain malaise, suite au surmenage de son exercice, lors de l’une de ses visites, il mourut, pour ainsi dire, dans les bras de dieu. Pris de panique, les témoins de la scène se débarrassèrent du corps sans aucun égard, près des poubelles rue Saint Denis.

Allons-nous voir bientôt Christine Boutin en femme-sandwich, courant les travées de l’Assemblée Nationale ou du Sénat, faisant de la publicité pour la Close-attitude, un portrait de Monseigneur à la main ?

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