Tout se raréfie. Le boulot. Le sexe. La morale. L’espoir se dilue dans les volutes qui montent vers le ciel des interdictions comme ultime acte de provocation.
Emportés par un vent de magouille mondial, les marchés financiers tremblent et font trembler. Un séisme de magnitude inattendue s’abat sur le système et les citoyens du monde entier font dans leur culotte. Même si ce n’est pas encore la ruine, ça y ressemble un peu. Quand je dis ruine, ça dépend pour qui. L’or vient de dépasser les 1100 dollars l’once pour la première fois de son histoire. 1 100 dollars les 28,3 grammes (on croirait parler chichon, cocaïne ou autre addictif). Même si les raisons restent floues, la Chine en achète des tonnes afin remplir les coffres de sa banque centrale. Aucun propos pour rassurer quiconque. Le dernier avatar de l’omnipotence capitaliste et de la folie grotesque des hommes, se casse la binette sur le monticule de vanité qui lui sert de soubassement (je parle de Doubaï) et c’est juste si cela relève de l’épiphénomène. Ébranlé mais pas KO, l’émirat demande aux créanciers de son conglomérat Doubaï World, contrôlé par le géant immobilier Nakheel, d’attendre six mois avant de se faire payer la dette. Entre gens de bien…
Quand les choses vont mal dans le monde, les français vont bien. Peut-être avons-nous la chance d’avoir un gouvernement encore plus grotesque que la crise, qui sait. Pour preuve, la déclaration des banques françaises affirmant avoir « une exposition limitée à la crise de la dette qui frappe Doubaï après le moratoire réclamé sur la dette de Doubaï World... » A la rigueur tout ça relève d’une « réaction classique d’aversion au risque », disent les savants de la société générale. La seule chose qu’on sait avec certitude c’est que l’Europe est « durement touchée », mais (tout le monde sait ça) la France n’est pas l’Europe… On s’en cague !
Prenons maintenant un exemple de politique intérieure, le chômage. Selon le gouvernement l’affaire est délicate, mais il n’y a là rien qui indique que nous cédions à la panique. Comme souvent, la guerre des chiffres conduit chacun à camper sur des positions intransigeantes. Ainsi, le PS ne va pas par quatre chemins. Il dénonce une sous-estimation des chiffres dans le but de convaincre les français que chez nous c’est beaucoup mieux que chez les voisins. D’accord, va falloir s’arranger un peu : nous avons la bagnole et le voisin a le carburant. Qui fait le premier pas ? Avec un peu de bonne volonté… Ces déclarations du PS, par la voix de son porte-parole Benoît Hamon, ont fortement énervé les services de l’emploi. Monsieur Charpy (il n’a pas volé son nom), le directeur de Pôle emploi n’a pas trainé pour porter le combat sur la place publique. Il menace de porter plainte contre le porte-parole du PS pour diffamation, après que Benoît Hamon l’ait traité de « canaille ». Diantre ! Signalons que monsieur Hamon n’a pas fait dans la dentelle. Au lieu de dire comme tout porte-parole respectable qu’il contestait les chiffres, point barre, monsieur Hamon fait souffler un vent de sinistrose dans tout le pays.
Démoralisant ! Jugez plutôt : « près de 17% de la population active qui est sans emploi« . Présentée sous cet angle, plus personne en France ne va vouloir donner crédit à l’optimisme de Christine Lagarde quand elle affirme sans ciller que les chiffres de ce dernier trimestre de l’année seront bons. Laurent Wauquiez, secrétaire d’État à l’emploi, a jugé utile de préciser que les propos de monsieur Hamon étaient « indignes ». La belle jambe ! Pour finir, une note de mélancolie et un rappel poétique. Cela concerne le banc public et sa suppression dans certaines villes. Ces pause-culs qui ont fait et qui font le bonheur des gens, les gros, les maigres, les riches, les pauvres, les asthmatiques, les indigents… Les sociétés changent, mais pas le banc. Lui reste immuable. Il est le témoin silencieux du temps qui passe. Aujourd’hui, dans certaines villes, il est devenu lieu de réunion pour toutes sortes d’activités. Les SDF l’utilisent soit pour dormir, soit pour discuter en groupe, ou pour fumer un joint à l’occasion… Le banc public est devenu leur lieu de vie.
Parce que cela dérange les riverains, parce que cela fait désordre, la mairie de Toulouse est décidée à déboulonner ce lien social avec la vigueur qu’il faut. Une association, l’ACABAB ( Association Contre l’Ablation des Bancs d’Arnaud Bernard) s’est créée pour garder debout ce symbole du passé, trait d’union entre présent et avenir.
clarky
28 novembre, 2009 à 8:54
sur la photo c’est plus un banc public mais un blanc pubique
lediazec
28 novembre, 2009 à 8:57
@ clarky. Vrai. Ca va Laurent ? Temps de merde chez les celtes.
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babelouest
28 novembre, 2009 à 9:22
Face à de telles perspectives, que penser, que faire , Sans doute prendre le contrepied de ce que nos si chers dirigeants voudraient qu’on fît : cassons la consommation, par tous les moyens possibles.
Imaginons déjà ces quantités invraisemblables, énormes, effrayantes, dérisoires de marchandises qui se déversent dans les rayons de nos grandes surfaces, à l’approche « des Fêtes ». Imaginons que nos compatriotes, mus par un geste citoyen, ne touchent pas à toutes ces « merveilles » souvent de pacotille. Voilà qui toucherait gravement nos oppresseurs, les rois de la finance. Ce ne serait pas difficile, cela ne remettrait en aucun cas en cause notre quotidien et ses exigences.
C’est avec de telles actions, auxquelles un maximum de personnes participeraient, que nous, simples citoyens, pourrions faire entendre notre voix. Cela ne demande qu’un peu de volonté, et de solidarité.
Chiche ?
lediazec
28 novembre, 2009 à 9:29
@ babel. Bonjour. La forme ? Ce que tu dis se vérifie de plus en plus au quotidien. « Ces quantités invraisemblables, énormes, effrayantes, dérisoires de marchandises qui se déversent dans les rayons de nos grandes surfaces, à l’approche “des Fêtes”, sont certes exposées, mais l’achat reste relatif eu égard aux moyens dont dispose le citoyen pour « faire des folies », comme on dit habituellement en cette période. Période que je déteste par dessus tout. Une horreur, que cette conne de célébration, avec Jésus et tintamarre !
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clarky
28 novembre, 2009 à 10:09
@rodo
grosse fatigue comme dirait michel blanc !
on fait aller donc, et hier j’ai fait mes 2 béa de la journée, surtout que c’était en soirée plutôt, d’abord le colis alimentaire pour la banque alimentaire (ça m’a foutu un premier coup de bourdon) et ensuite au feu rouge en face de la gendarmerie un gars qui faisait la manche et à qui j’ai filé mon paquet de chester à peine entamé vu que j’avais plus d’artiche sur moi, putain je te dis pas comme j’étais en manque de nicotine aprés dans la nuit (deuxième coup de bourdon!!)…
donc faut que j’arrête de fumer et de bouffer
je te rassure rodo, même si ici y’a du soleil et qu’il fait beau pour un mois de mars, fait quand même un temps de merde, enfin je me comprends
j’avais loupé les chiffres du chômage, quasiment pas vu les infos pendant 3 jours, on est bien là.
maintenant la polémique sur les chiffres tronqués et tout le bataclan, ça fait des plombes que ça dure, et sous la gauche on masquait aussi la réalité du jeu de massacre.
babel, je confirme que la frénésie en grandes surfaces est hallucinante, je déteste faire les courses mais en ces périodes dites festives, ça en devient un putain de calvaire…
le rayon high tech était noir de monde, putain les cons, je les plains avec leur merde de tel portable dernier cri ou la télé lcd qui tue sa race pour mater le jt de tf1 ou joséphine ange gardien, heureusement que la semaine prochaine je me casse 2 jours dans mon trou du cul du monde ardechois et vais me peler les couilles à dormir à la fraiche, l’appel de la forêt comme dirait london !
bises à vous tous, et ce soir c’est rugby, gros combat en perspective, la vache j’ai hâte !
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