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Avec H comme hachepirine !

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guymocquet01.jpgLa question n’est pas de savoir si cela est bien ou pas. Elle consiste à se demander « pourquoi » ? Pourquoi tout ce que touche Nicolas Sarkozy devient de la fumée ou de la fumisterie ? Pourquoi ses grandes idées pour animer le débat public sur tel ou tel sujet de société font souvent l’objet de refus ou de réticence de la part des citoyens. Le citoyen considérant ce type d’initiative plus apte à cacher qu’à épanouir. Qu’est-ce qui rend Nicolas Sarkozy si désagréable, voire si impopulaire aux yeux d’une grande majorité de français ? La crise ? Les promesses non tenues ? Pas uniquement. Malgré un talent politique reconnu, l’homme dégage quelque chose qui inspire de la méfiance, voire de la répulsion. Étonnant, non ?

A la suite du gros couac identitaire et l’abandon du sujet pour cause de dérapage, voilà que deux profs d’histoire (ah ces historiens !) sortent un bouquin dont le sujet ne manquera pas d’alimenter le débat sur l’heur du National Président à bien choisir ses coups de marketings.

Le sujet du livre de ces deux enseignants concerne Guy Môquet et sa projection en tant que héros national longtemps après avoir été fusillé par les allemands. Jusqu’à ce que le National Président, vrai rat de bibliothèque, n’aille tirer son nom de la corbeille de l’oubli, à peu près tout le monde ignorait qui était ce jeunot fusillé en 1941. En le ramenant à la lumière, Nicolas Sarkozy a voulu unir les français sous le signe du patriotisme. En tirant à la surface ce jeune naufragé de l’histoire qui n’avait rien fait d’autre sinon être sympathisant communiste, Nicolas Sarkozy voulait sans doute faire oublier (déjà) son incapacité à gérer l’émotion et à montrer au pays la rigueur de sa démarche intellectuelle. Hélas ! Guy Môquet n’avait pas derrière lui le pedigree d’un Jean Moulin, ni celui de nombre d’autres fusillés de son âge qui avaient eux bel et bien combattu l’occupant nazi, autrement qu’en distribuant des tracts.

Seulement voilà, tout le monde n’avait pas eu le temps d’écrire une lettre et s’ils l’on fait, nous l’ignorons. Nicolas se voulant original en toute chose, il voulait son héros à lui, son symbole à lui. Il voulait ça comme on désire une Rolex. Par ce biais, associant son nom à celui de la victime, il marquait de son empreinte l’histoire de la république.Discours et tintouin accompagnèrent la mise en lumière de ce jeune héros. L’équipe de France de rugby, à l’époque coachée par Bernard Laporte, futur secrétaire d’État aux sports, fin dialecticien, fit lire un bout de la lettre de ce nouvel héros dans les vestiaires du XV tricolore, juste avant la rencontre d’ouverture de la coupe du monde de rugby. La télé aidait le citoyen à suivre l’événement dans les vestiaires à quelques minutes du coup d’envoi. Par cet acte pur de propagande le moment devenait historique : le pouvoir politique et médiatique se donnant la main. Le commentaire était gras et grave, l’émotion à son comble. Résultat : les français prirent une piquette !

Pensez-vous que cela aurait dû lui mettre la puce à l’oreille ? Que nenni ! C’est dans les lycées que la bafouille sera désormais lue chaque année. Que vont penser les enseignants, les lycéens, les citoyens en apprenant que Guy Môquet n’a pas eu le temps d’être ce héros qu’on décrit ? Ironie de l’histoire (oui, elle est têtue l’histoire, elle se nourrit de faits) un fait historique vient mettre à terre l’architecture de ce plan. Ce fait concerne « le pacte de non-agression germano-soviétique qui a scellé l’alliance entre les deux totalitarismes. Hitler et Staline se sont entendus pour se partager l’Europe de l’Est. »

Cela illustre sans discussion possible le thèse selon laquelle à l’époque,Guy Môquet distribuait certes des tracts et des journaux communistes, mais pas pour la bonne cause, puisque ces publications servaient les intérêts de l’occupant. Ces journaux véhiculaient des propos qui étaient à l’opposé de la démocratie et du patriotisme que Sarkozy impose au pays.

« Pour réaliser cette enquête, les deux historiens ont croisé et recoupé les archives venues de plusieurs fonds : police, justice, direction du camp de Châteaubriant, administration militaire allemande en France, Parti communiste et Internationale communiste… »

Pour dire le buzz présidentiel : aussi bien le PC que son chanteur fétiche, Jean Ferrat, ne pipaient plus mot sur Guy Môquet dans les grandes messes communistes !

En matière de maladresse et de nullité Nicolas Sarkozy n’a besoin de personne pour être consensuel.

 

« L’affaire Guy Môquet, enquête sur une mystification officielle » de Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre – éditions Larousse , 12€.

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