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Qui regretterait Eric Besson ?

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besson101.jpgIl était une fois un petit garçon qui n’avait jamais connu son papa. Trois mois avant sa naissance, son géniteur, officier dans l’armée de l’air, disparaissait en plein Atlas dans le crash de son aéroplane. Il était une fois un petit garçon de onze ans que sa maman d’origine libanaise confia pendant quatre ans à un pensionnat de jésuites situé près de Rabat. Un établissement agricole « au régime quasi-militaire, où alternent cours, apprentissages et travaux aux champs. » Ces « quatre années d’enfermement ont créé en lui le sentiment de frustration qu’éprouvent les prisonniers. » ajoutera son ex-femme Sylvie Brunel.

Il était une fois un homme sans état d’âme apparent qui avait trahi sa famille politique pour rejoindre au moment opportun le mec plus ultra du populisme et de l’inculture réunis. Il avait été fasciné par le charisme névrotique du petit homme. L’ambition, la vanité et l’agressivité les avaient réunis à jamais dans une même impasse. L’ancien pensionnaire avait alors réglé ses pas dans celui de son nouveau père spirituel. Au point d’en devenir une copie conforme. Un ersatz, un substitut, un succédané. Il le servirait désormais tel un esclave modern style. Parfois même, il se montrerait plus royaliste que le roitelet. Il fallait toujours prouver plus que les autres quand on arrivait du camp d’en face.

bugbesson.jpgIl était une fois un Terminator aux yeux tristes et au sourire à jamais disparu des écrans radar qui expulsait sans vergogne des êtres humains du territoire français et les renvoyait au casse-pipe dans leur pays en guerre. Il faut dire qu’il avait accepté de prendre en charge le ministère qui pue. La corvée de chiottes de la raie publique. Ses écuries d’Augias à lui. L’autre pouvait tout lui demander. Il n’existait plus qu’à travers son regard.

Il était une fois un piteux Tarzan qui s’était révélé au grand jour un odieux saigneur de la Jungle. Au point de réussir à faire passer Brice l’auvergnat pour un enfant de cœur. « Lors de l’évacuation de la Jungle de Calais, c’était stupéfiant : il y est allé à fond, posant devant les caméras à côté des forces de l’ordre. Il ne lui manquait plus que l’uniforme » dira à propos de lui un ministre en fonction, courageusement resté anonyme. Et d’ajouter un coup de pelle définitif : « Besson, ce n’est pas Déat, comme le dit la gauche. C’est… Laval.« 

Marcel Déat, c’était un socialiste modèle de la SFIO qui succomba au début des années 30 aux sirènes nazies devenant ainsi un des chantres de la collaboration au point de finir Ministre du Travail et de la Solidarité nationale sous Vichy. C’était en fait Jean-François Khan qui avait osé l’allusion avec le natif de Marrakech : « On peut dire de lui Béat devant Jospin, Déat devant Sarkozy !  » Laval, Pierre de son prénom, en matière de référence, c’était encore une autre paire de manches…

Jean-Christophe Cambadélis, son ancien compagnon de route, avait fini pourtant par franchir publiquement le Rubicon.  » Pour moi, c’est Pierre Laval. A gauche, il n’a jamais été reconnu. Mais comme il s’estime plus intelligent que les autres, il finit par démontrer qu’il peut l’être à gauche comme à droite. Sans aucun état d’âme. » avait-il déclaré à son égard. Cette fois-ci, l’homme de glace avait porté plainte. Contre Camba et aussi contre le cinéaste Gérard Mordillat qui avait évoqué : « un ministère du racisme et de la xénophobie« , ajoutant : « M. Besson pourrait mettre à son Panthéon l’ignoble phrase de Brasillach qui disait: « Il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas oublier les petits« .

imgnew.jpgSelon des sources gouvernementales, l’homme serait au bord de la rupture. Trop c’était trop. A force d’être haï, insulté, traîné dans la fange, il songerait fort à tout larguer. Blessé dans sa chair, il ne trouverait réconfort qu’au bras de sa nouvelle et jeune compagne Yasmine Torjeman. Car même la droite le rejetait désormais comme une vieille chaussette sale. Son mentor élyséen était pourtant intervenu en urgence afin de le requinquer, de lui réaffirmer son soutien. Il y avait le feu au lac. Le départ de sa « chose » eut signifié ipso facto le terrible échec de sa politique pyromane.

Ensemble, ils avaient ouvert la boite de Pandore, libéré les vieux démons racistes et xénophobes. Ensemble, ils s’étaient brûlés les doigts dans un débat sur l’identité nationale qui dépassait désormais de très loin le stade de leurs compétences respectives à le maîtriser sereinement. Une minable manœuvre électoraliste qui leur revenait en pleine face comme un boomerang, faisant au passage le lit douillet de Marine Le Pen. La défaite en 2012 de l’un signifierait immédiatement la fin de la carrière politique de l’autre. Qui voudrait sensément s’associer avec un quidam au tel curriculum ?

L’histoire jugerait de son action mais, entre nous, qui regretterait Eric Besson ?

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