C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule rappelaient le grand Audiard et le nanar éponyme. Causer de Lolo Parisot un lendemain de fête chrétienne, ça peut paraître abscons. Voire con tout court. Entre des remugles de plat en sauce et un renvoi de Bollinger, y’a des choses plus urgentissimes que d’évoquer la dame à la coupe estampillée Jean Seberg. Ce petit bout de femme d’1m55 représente pourtant ce qui se fait de mieux en matière de libéralisme antisocial.
« Il m’est insupportable que la liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail. Pour moi, il doit permettre à l’entreprise de respirer, au contraire ! J’accuse un système qui nous empêche de grandir » avait-elle lancé à la tribune lors d’une assemblée du Medef tandis qu’elle n’était encore que l’héritière lambda de la plus grosse entreprise française de meubles. « La vie est précaire, l’amour est précaire, pourquoi le travail ne serait pas précaire ? » avait-elle ajouté à une autre occasion.
Evidemment quand on est née dans un berceau doré et qu’on ne connaît de la vie que le luxe et l’opulence, il est chose facile de faire preuve de cynisme. D’oublier que pour nombre de foyers, un licenciement s’apparente à un véritable drame familial et que le chômage et la misère prolifèrent dans notre vieux et cher pays à la vitesse d’une invasion de termites de Saintonge. 22,1 % d’augmentation du nombre de chômeurs de catégorie A en 2009, excusez du peu. En ajoutant les demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), on obtient le chiffre pharaonique de plus de quatre millions d’individus concernés.
Et tandis que la désespérante Christine Lagarde continue de nous faire passer des vessies pour des lanternes à coups d’auto-satisfecits récurrents, la petite fille à papa refuse l’idée même du partage des richesses évoqué par le pourtant si peu social Sarkozy. Il n’y a pourtant rien de révolutionnaire dans la proposition émise par le garçon en février dernier. Il a juste réclamé une répartition des bénéfices en trois tiers au sein d’une entreprise : 1/3 aux actionnaires, 1/3 à l’investissement et 1/3 aux salariés (par le biais de la participation et de l’intéressement).
Mais la perspective de ce petit bout de gâteau cédé aux travailleurs ne lui passe pas le nœud de la gorge à Laurence. Même la prime transport est jugé non raisonnable par la native de Luxueil-les-Bains. Hors de question de toucher au moindre sou des patrons quitte à provoquer le courroux du roitelet.
Ces deux-là ont du reste des rapports étranges de type Je t’aime moi non plus. Il ne l’a pas invité à la fameuse soirée du Fouquet’s sans doute parce qu’elle était chiraquienne pur jus. Il l’a fustigé quand elle n’a pas levé le petit doigt pour limiter les bonus délirants des chefs d’entreprise. « On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif » a-t-il dit à son égard. Malgré tout, elle aime à lui passer de la pommade, lui flatter la croupe qu’elle sait plus que réceptive.
« J’ai beaucoup d’admiration pour le président de la République« , a-t-elle dit lors d’une émission RTL-Le Figaro-LCI. « Je trouve que c’est quelqu’un qui a une énergie exceptionnelle, une capacité remarquable, assez extraordinaire, à rentrer dans les dossiers, à maîtriser les dossiers. Chapeau! » Pas rancunière non plus la madame quand elle va jusqu’à qualifier la candidature du prince Jean à l’Epad de « formidable« . Fière comme un bar-tabac quand elle reçoit en pleine université d’été du Medef 2008, un coup de fil du chef de l’état et qu’elle déclare ensuite à l’assistance : « C’était quelqu’un qui se doutait peut-être qu’il nous manquait, qu’on parlait de lui et qui, à ce moment-là, voulait absolument m’avoir au téléphone. Vous avez compris de qui je parle et il vous salue.«
On sent bien la comédie que nous jouent ces-deux là. Aussi complémentaires que les doigts de la main, ils se répartissent les rôles devant nos yeux cernés. L’une dans le rôle du vilain petit canard et l’autre dans celui de l’ami du peuple. Mascarade que tout cela, ils sont deux brillants serviteurs du capitalisme en décomposition, tentant vaille que vaille d’en recoller les morceaux ripoux.
Accusée un temps de financer des enquêtes sur la vie privée de ses salariés, cette collectionneuse de tableaux surréalistes, faut bien rêver entre deux meetings et trois cours de la bourse, est célibataire et sans enfant. D’une ambition féroce, ce fort bon parti se présentera à nouveau à la présidence du Medef en 2010. Avec une telle égérie à sa tête, le patronat peut continuer tranquillement à remplir son bas de laine.
PS : merci à laetSgo pour la chute de l’intitulé du billet !
lediazec
26 décembre, 2009 à 10:42
Ces deux-là la jouent commissariat de quartier : le gentil flic, le méchant pandore. Au final, une seule direction pour le gardé à vue : le gnouf !
Beau tour d’horizon. Lagarde : que dire de Lagarde, sinon que tel Narcisse elle se mire dans l’eau claire de ministre de l’année dans le gouvernement Sarkozy. Elle flotte à des hauteurs inaccessibles !
Sinon, Stroumphette Parisot est-ce par sa taille, par ses yeux clairs au regard direct, par la combinaison des deux, bénéficie d’un bon pourcentage de sympathie chez les idiots. Pour le reste, elle fait le boulot pour lequel elle a été nommée.
Bien sûr, elle n’est pas fille des faubourgs, c’est clair.
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