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Charcuterie en tout genre

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jambon02.jpgJ.D. Salinger est mort à l’âge de 91 ans. Il a écrit ce qu’il avait à écrire. Il a pleuré ce qu’il avait à pleurer. Il a ri aussi. Un type normal, comme on aime à croiser le plus souvent possible dans la vie. Nous avons aimé ou pas ses histoires, c’est sans importance. Foutons-lui la paix. C’est tout le mal qu’il s’est souvent souhaité.

Un petit retour sur cette grossière affaire d’ambition mégalo entre celui qui tient le bâton et celui qui veut le lui piquer. Le parquet fait appel de la relaxe de Dominique de Villepin. Laissons faire la justice, mais gardons un oeil sur la paranoïa présidentielle. Les histoires du genre je te garde un chien de ma chienne sont fatigantes et s’inscrivent dans une logique de guerre dans laquelle on veut embarquer le citoyen. C’est de la manipulation dont le seul perdant est, comme toujours, le peuple.

Le citoyen a d’autres chats à fouetter. Le citoyen aimerait qu’on arrête de faire de la politique de caniveau et qu’on lui dise enfin des choses concrètes sur le travail, la santé, l’économie, choses dont on parle de moins en moins. Si nous faisons le calcul, entre burqa, identité nationale, affaire Clearstream et autres discours sécuritaires il y a de quoi s’interroger sur la volonté de ce gouvernement à prendre les problèmes du pays à bras le corps. D’autant plus inquiétant que si nous prenons au sérieux les informations qui circulent suite à la conférence sur les déficits, Nicolas Sarkozy renvoie les décisions concrètes au mois d’avril. D’abord les régionales ! Les cons c’est comme le goujon, ça se taquine au bon moment. Qu’on ne se fasse aucune illusion, ses intentions sont claires : réduire sévèrement les dépenses en mettant à mal la protection sociale et les services publics. Depuis l’aube des temps, les choses fonctionnant ainsi, pourquoi les changer maintenant ?

Exit Haïti ! C’est loin. On n’encombre pas le week-end des gens avec du sordide. Finies les guerres de drapeau pour savoir qui aura le monopole de l’image sur le terrain. Tout le monde s’active. Ça bosse dur. Ça cogne fort. Ça taille dans le vif. Ça crie et ça saigne. Ça saigne et ça meurt. Qui pour s’intéresser à la douleur et à la détresse du peuple haïtien ? La souffrance ne paie plus, y a saturation. Les caisses sont vides. Les téléthons, faut pas en abuser non plus. Les citoyens vont finir par penser que c’est de la pub pour les nantis. Des pauvres qui meurent qui en veut ? Au milieu des décombres, le fumet des cadavres encore tièdes se dissipant dans l’atmosphère ne dérange personne. Il y a plus urgent que l’odeur. Pour certains cela consiste à se procurer de quoi survivre, peu importe les moyens. Quand le ventre crie famine… A Haïti, vivre c’est tuer. Mais surtout ne pas crever. Je lis le très bon papier d’Annick Cojean dans Le Monde.fr. « A Port-au-Prince, des amputations par milliers… » et je ne peux m’empêcher de frissonner. L’envie de gerber me monte à la gorge, me révulse. On ampute à tour de bras, au kilo ou à la tonne, quelle différence cela fait. On coupe tout ce qui se présente : des bras, des mains, des doigts, des jambes. « Vous avez quoi, une fracture à la main ? On scie ! » C’est le chaos des consciences. La réalité qui nous rattrape et nous fait honte. Une boucherie !

L’humanitaire à Haïti ce n’est pas ce qu’il y a de plus humain. Si vous souffrez d’une fracture, faites gaffe là où vous mettez les pieds, vous risquez de perdre la tête.

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