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L’appel du Marin

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marin02.jpgUn Marin doit savoir naviguer sur toutes les eaux. Surtout s’il veut faire carrière à un haut niveau. Il faut un flair de vieux bosco et surtout une bonne dose d’opportunisme pour traverser successivement avec brio le lac Balladur, la mer chiraquienne et l’océan sarkozyste. C’est ce qu’a parfaitement réussi le zélé Jean-Claude en gardant vaille que vaille le cap tribord toute mais en suivant différents sillages en fonction de l’air du temps et surtout de l’importance politique du courant.

Ainsi est-il devenu procureur de la République du tribunal de grande instance de Paris, un des postes les plus importants de France en matière de magistrature. L’état sait remercier ses fidèles serviteurs. Surtout quand ils savent caresser dans le sens du poil. On se souvient que ce Marin-là avait déclaré en juin 2008 que « les charges n’apparaissaient pas suffisantes » pour renvoyer Galouzeau devant le tribunal correctionnel.

Curieusement un an plus tard , il avait retourné sa veste sans vergogne en août 2009 et avait déclaré que Dominique de Villepin avait été l’un des bénéficiaires de l’affaire Clearstream et qu’il était conscient de la manipulation. Et ce déjà, au micro du complaisant Elkabbach d’Europe 1 juste avant que ne débute le procès. Il était bizarrement sorti de la réserve due à son rang et à sa fonction, jetant en pâture à l’opinion publique l’ennemi numéro un de notre guide de poche. Il a réédité son show la semaine dernière pour annoncer qu’il faisait appel quant à la relaxe de l’ancien premier ministre. Toujours sur la radio de l’ami du président, Arnaud Lagardère. Hasard ou coïncidence ? La justice a-t-elle besoin d’être ainsi mise en scène ?

Que Sarkozy ou ses sbires ait appelé Marin pour lui dire de faire appel n’a que peu d’importance. L’essentiel dans cette affaire est qu’il ne lui ait pas demandé de ne pas le faire. Qu’il n’ait pas voulu enterré la chose.  Qu’il ait osé nous infliger un peu plus ce spectacle sordide. Le Canard révèle qu’à l’annonce du verdict, il a immédiatement réuni un cabinet de crise. Il a pris la nouvelle en pleine poire et a alors vitupéré contre la justice de son pays. Il n’a pas eu du tout l’attitude détachée qu’il a fait semblant d’afficher publiquement. Il désire plus que tout la « peau »du grand blanc. Il le veut « à terre et sans oxygène » selon ses propres termes.

Cette haine si peu ordinaire révèle un peu plus l’incapacité de notre national président à évoluer dans la grandeur et la sérénité. On frissonne à l’idée des décisions qu’il puisse prendre en cas de conflits graves. On sent bien qu’à l’image de son compagnon de route, Brice de Clermont, il gouverne à vue et sort de sa besace des mesurettes en fonction de l’évènement et de l’actualité. Ainsi Besson et son piteux débat seront bientôt rangés aux oubliettes de l’histoire.

La prochaine attaque concernera les retraites et les aides sociales. Sans oublier les fonctionnaires, ces « charognes » qui nous coûtent si cher. Et les juges d’instruction, ces « fouille-merde » qui empêchent de magouiller entre amis. Hôpitaux, écoles, tribunaux, ces édifices républicains qu’on démantèle un peu plus chaque jour depuis bientôt trois ans. Qu’importe, en Sarkozie, on n’a pas besoin d’être cultivé ni vertueux pour réussir. Regardez Balkany…

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