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François, je m’appelle François Fillon

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598953160.jpgCela baigne pour le Premier Ministre. Malgré ses récentes maladresses, ça baigne pour lui. Homme d’apparence discrète et sans histoire, un peu frustré et un peu torve, il donne l’impression de vivre selon la règle d’un homme qui a tout son temps. Un homme sans pression est un homme heureux pouvant, à l’occasion, s’avérer redoutable adversaire. Vivant à l’ombre de son très remuant Chef, un peu à la façon du coucou, cet oiseau qui parasite le nid des autres en y pondant ses oeufs, le Premier Ministre prospère en silence. On dit que si le cri de ce volatile s’entend au loin, la bête est difficile à surprendre. On est enclin à penser que cette notoriété du Premier Ministre aurait tendance à lui coloniser le cigare. En un mot : il a le melon. Pas habitué à la clarté, la lumière des projos l’aveugle et la foule aurait tendance à le griser avec excès.

Mais qu’est-ce qui lui a pris, lui, homme de silence et de l’ombre, alors que les carottes sont cuites pour son mouvement dans ces régionales, d’aller guerroyer comme vulgaire bretteur dans des meetings populos pour pêcher de l’abstentionniste et du vert hésitant ? A casser du socialiste démago, limite fumeur de joint pour quelques voix de plus qui ne changeront rien à la donne. Moi qui pensais qu’il sortait de sa torpeur par politesse, contraint et forcé, et non par conviction ! Aurait-il soudain une idée derrière la tête ?…

Il était l’invité de marque de la cheftaine de liste UMP en Ile-de-France, Valérie Pécresse, pour un meeting de combat à la salle de la Mutualité. Alors que le bordel le plus total règne au sein de la majorité, que les coups bas se multiplient en coulisse, faisant sienne la parabole de la paille et la poutre, chose courante chez les politiques de tous bords, on avance à l’aveugle, on tape comme ça vient et on donne dans l’argument de foire pour attirer vers soi des citoyens écoeurés par ce cirque obscène. Un meeting UMP qui sentait quand même le cramé, le plat qu’on a oublié de sortir du four à la fin de la cuisson et qu’on présente aux convives les joues empourprées. Ainsi de l’alliance express PS-E.E.-Front de Gauche, jugée avec sévérité (allons bon !) par les orateurs UMP. Ils sont affirmatifs : «En face, la confusion est totale, les programmes se sont fondus comme par miracle. Il est où le projet de synthèse? On ne trouve que les répartitions de postes». Devant le propos, on songe au naufragé s’agrippant à la planche qu’on lui tend et qui demande à être remercié.

Tout ce tintamarre pour expliquer à des écolos timorés que les seuls écolos du pays sont eux. La secrétaire d’État à l’Écologie, Chantal Jouanno, jouant pour l’occasion une sorte de vierge verte, refusant l’idée « d’une écologie qui appartient à un clan» et «qui serait culpabilisante ou punitive». Vite, on allume un cierge ! On fait flamber les fagots ! On organise une procession à la nuit tombée.

Mais ce n’est pas de faits de campagne, d’écologie ou d’alliances plus ou moins bancales, plus ou moins borgnes, que je voulais aborder dans ce papier. Dans ce meeting de la Mutualité il a aussi été question de sécurité. Comment y échapper ? Le chope-couillon par excellence ! François Fillon d’ordinaire très sage et relativement lucide, assez pondéré du propos, a abordé le thème de la sécurité en des termes indécents. « A la guerre comme à la guerre ! » Faire le plein ou limiter la casse est la chose qui compte. Vous êtes Front Nate, pas grave, dit-il en substance, vos voix sont les bienvenues de ce côté-ci des rives obscures. « L’insécurité est un combat permanent », martèle-t-il, comme pour se persuader qu’il a fait le boulot. Le sale boulot. C’est du propre ! Le clou de son discours étant ce passage que je relève comme une perle sortie d’on ne sait quelle huitre : « A tous ceux que la violence inquiète, à tous ceux qui veulent faire reculer la peur, je leur demande de nous juger sur nos actes et de ne pas se disperser dans leurs votes ».

J’ignore si cela fait suite à la lecture d’un récent sondage BVA publié dans le Figaro sur la présidentielle de 2012 dans lequel les français le préfèrent (43%) au Chef de l’Etat (29%), mais aborder publiquement le thème de la sécurité, c’est enfoncer son Chef. Qui est responsable des affaires sécuritaires dans le pays depuis 2007 ? Qui avait fait de celle-ci l’un de ses sujets favoris lors de sa campagne présidentielle ? Voudrait-on enfoncer le National Président qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Ou monsieur Fillon est stupide et, dans ce cas, il est déjà trop tard, ou monsieur Fillon glisse une belle peau de banane sous la chaussure du Président Nicolas Sarkozy qui le confine dans des tâches subalternes.

regionales2.jpgUne belle débâcle en perspective à droite ? Ça y prend le chemin. En tout cas, ce n’est pas en balançant sa bourdante sur la mort d’un policier, alors que le pauvre gars nous revenait d’un comma bien senti, que monsieur Fillon va arranger les affaires de sa majorité.

Qu’il ne s’inquiète pas. Au-dessus de la mêlée, son patron veille au grain : il milite pour la « réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine incompressible ». La pêche au facho, il connaît, son patron ! Pour en savoir plus, rendez-vous dimanche à l’heure de l’apéro.

http://www.dailymotion.com/video/xcmhix


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