Vous allez penser que je joue l’acharne, mais dieu que la tentation est grande ! Qui peut m’en vouloir ? Cette défaite des régionales que la droite considérait comme une élection « mineure » a laissé dans les esprits plus de traces qu’on ne pouvait imaginer pour une échéance de si peu d’envergure. Cette défaite était prévisible et même programmée. C’est à se demander si quelqu’un se souciait du résultat. Aucun candidat de la droite ne s’attendait à autre chose. Tout le monde savait, à droite comme à gauche, que ce vote était ou devenait un vote sanction contre le National Président. Tout le monde s’accordant pour affirmer que seule la présidentielle de 2012 avait de l’intérêt dans l’esprit des français. Une manière olé/olé d’expliquer l’énorme taux d’absentéisme.
Absentéisme que certains faiblards du bulbe ont présenté comme du fascisme larvaire, propre aux citoyens de la zone, sans aller plus loin que leur bêtise. D’où alors cette débandade dans les rangs des élus de la droite ? Il y souffle comme un vent de bérézina qui fait craindre le pire pour leurs fauteuils si douillettement chauffés. C’est qu’après la présidentielle à venir se profilent les législatives et au train où vont les choses – si on en croit les sondages, jamais avares d’une mauvaise nouvelle – la gauche emporterait les deux échéances sans avoir à forcer le train. Une pichenette et, hop !, tout le monde dégage son barda. La haine ! J’exprime le voeu que la gauche soit assez responsable pour ne pas rompre cette dynamique de la défaite chez l’adversaire, en allant se chamailler pour des ambitions et non pour un programme cohérent.
Après l’entrée en scène officielle de de Villepin, c’est au tour d’Alain Juppé de déclarer à la téloche qu’il n’exclut pas l’aubaine si… le National Président abandonnait l’idée de se faire humilier une nouvelle fois par voie électorale. Le rêve n’interdit pas l’audace. Cette floraison soudaine de vocations à droite me fait jubiler. Pour bien asseoir ses intentions, le désopilant bordelais (ah ! Cet humour froid qu’il distille !) écarte d’un revers de la main la possibilité d’entrer au gouvernement, si, d’aventure, on venait à lui proposer un maroquin. La chose a l’avantage de la franchise entre frères et de faire économiser, le cas échéant, un coup de fil à la présidence.
Ça bouge beaucoup dans les hautes sphères de la droite. Ça bouge et ça grimace. Le navire prend l’eau de toutes parts et le maître des étoupes n’a pas le matos pour colmater. Son fournisseur lui joue le coup de la rupture de stock. Tout le monde écope tête baissée et personne à bord pour regarder la rose des vents pour indiquer la direction. L’équipage est à cran. Ce n’est pas tout. Voici qu’à présent, un habitué du coup de poing, Luc Ferry, philosophe de son état, homme soigneusement coiffé, envoie sa banane au vent et déclame à qui veut l’entendre (le public est nombreux) une ode du souvenir, invitant Nicolas Sarkozy à « revendiquer le gaullisme ». Comment pourrait-il revendiquer son gaullisme, puisqu’il est Rolexien d’origine incontrôlable ? Dans ce fatras, un seul réconfort : la formidable entente qui règne entre le président et son premier ministre François Fillon. Il l’a déclaré lui-même à l’antenne. Dont acte.
Nous traversons une période très riche pour l’esprit. Comment ne pas en profiter ? Comment oublier l’insolence et l’obscénité du personnage que la France a porté tout en haut de son cénacle ? Comment ne pas être atterré en imaginant l’image que la France donne d’elle dans le monde ? Certains, je sais, n’ont rien à foutre de cette image, ils ont des raisons de le penser, mais moi, citoyen français, fier de ma culture et de sa lumière, j’ai honte pour mon pays. N’en déplaise à monsieur Besson, roi du doigté.
Signe des temps, l’incontournable Nicolas Hulot, par le biais de son navire amiral, la Fondation, se pète le fondement et éteint la flammèche qui n’avait rien d’un brasier en déclarant suspendre « sa participation aux groupes de travail menés par le gouvernement dans le cadre du Grenelle de l’environnement et de la mer, quelques jours après le report sine die de la taxe carbone. » Comme si nous ne connaissions pas l’histoire du rat et du navire ! Je ne peux m’empêcher de finir avec ce propos de Jacques Attali, un génie de la navigation, pioché dans Marianne : « Nous sommes 43 personnes aidées par 40 experts et l’on va essayer, en toute modestie, d’allumer un phare pour voir ce qu’il se passe dans la nuit ».
C’est pas beau un phare dans la nuit ? J’ai vu ça et je peux vous l’assurer c’est très soulageant, quand on connaît la perspective des Docks.
lapecnaude
30 mars, 2010 à 2:09
sacré ATTALI,je parie qu’il verra ainsi le bout du tunnel ….
Non mais, quel culot ce Sarko cet après midi aux States : »nous devons, le Président Obama et moi REINVENTER un nouveau modèle !
Il s’est posé avec une arrogance sans pareille comme le dirigeant de l’Europe, alors qu’il n’y a pas d’Europe politique définie, pas d’Europe sociale, la seule chose qu’ils ont faite c’est une Europe pour LEUR monnaie !
J’en ai marre, en tant que Frenchie de passer pour une conne, même vis à vis de pithécanthropes américains.
b.mode
30 mars, 2010 à 4:09
Les médias en font des tonnes sur le dîner à la maison blanche entre le couple obama et le couple sarko. Paraît que carla et nicolas attendent ça depuis des lustres. Un journaliste a même ajouté cette aberration : « une occasion pour le président de reprendre la main. » Quel rapport ? C’est pas parce qu’il fait la bise à Michelle que ça va changer sa politique de daube. on nous prend pour des cruches ou pour des benêts .
babelouest
30 mars, 2010 à 5:39
En lui faisant beaucoup, mais alors beaucoup d’honneur, je verrai une analogie entre la droite actuelle et la nef Argos. Les marins souquent, oreilles bouchées soigneusement, pendant qu’un Ulysse qui n’est certainement pas Grant ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Ulysses_S._Grant ) écoute les sirènes de l’ouest, émerveillé et hagard.
La statue de la liberté regarde vers l’est, bras tendu (doigt aussi ?) pour accueillir le pas si moderne argonaute.
lediazec
30 mars, 2010 à 5:53
@ Babel. Belle métaphore qui ne manque pas de vérité. Ce gars là (Sarko) est touché-coulé. Une bataille navale à lui seul. J’ai failli faire tourner mon papier autour de sa visite aux States. Finalement, j’ai viré de bord. Entendre de telles inepties de la part du représentant d’un pays comme la France, c’est grotesque. Incapable de tenir son radeau, voilà-t’y pas qu’il veut « sauver le capitalisme ». Rien que ça ! En son temps, lors de la présidence européenne, il avait voulu sauver la Géorgie… Et la presse « politique » qui joue la carte people à fond. En son temps, il est allé lécher les pieds de petit Bush, il y retourne pour ceux d’Obama dans la seule intention d’ajouter une ligne à son palmarès de rencontre. Ce type est une erreur lamentable.
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lediazec
30 mars, 2010 à 7:24
Je viens de piocher ça chez Birenbaum. Totalement vrai http://guybirenbaum.com/20100330/jean-luc-melenchon-la-sale-corporation-voyeuriste-et-vendeuse-de-papier-les-sujets-de-merde-le-metier-pourri/
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Didier Goux
30 mars, 2010 à 9:22
Ah ben, si c’est Attali qui choisit l’emplacement du phare, on est sûr de se vautrer sur les rochers-qui-piquent-les-pieds…
lediazec
30 mars, 2010 à 9:32
@ Didier. Comment vas-tu ? Content de te lire. En effet, si c’est Attali qui choisit, droit dans la roche ! La nouvelle baie des trépassés !
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Christophe Certain
30 mars, 2010 à 11:04
Je crois que le nom de Sarkozy va finir à la postérité comme nom commun, aux côtés de guignol, polichinelle, Tartarin, et autres Rodomont : une semaine à peine après une raclée historique qui montre tout le bien que pensent de lui ses administrés, il va aux Etats-Unis donner des leçons à Obama sur la façon de gouverner son pays ! Au secours ! Qu’on l’enferme !
remi begouen
30 mars, 2010 à 11:17
Christophe Certain – Parmi d’autres noms propres devenus nom commun, il y a celui de Mentor, le conseiller d’Ulysse. Et voilà que N.S. se prend en ce moment pour le ‘mentor’ d’Obama : au secours, qu’on l’enferme ! Gardez-le chez vous, Notre Seigneur, nous on l’a trop vu. Il sera peut-être guérissable parmi les pithécanthropes (mais qu’est-ce t’as contre eux, Lapecnaude ?) U.S….
b.mode
30 mars, 2010 à 11:57
Vulgarité quand tu nous tiens… http://www.lepost.fr/article/2010/03/29/2010240_nicolas-sarkozy-discours-devant-les-etudiants-de-l-universite-de-columbia.html
http://videos.tf1.fr/jt-20h/sarkozy-devant-les-etudiants-de-columbia-a-new-york-5790700.html
b.mode
30 mars, 2010 à 12:35
@rodo sur méluche j’aime bien la position de donjipez sur la question. A mon sens, là, il se comporte comme ce gros connard de Xavier Bertrand face au plumitif du courrier picard… http://donjipez.wordpress.com/2010/03/30/journalisme-quand-melenchon-se-comporte-comme-un-vrai-gros-con/
laetSgo
30 mars, 2010 à 13:28
oh oui ! Qu’Obama garde Sarko en tant que conseiller spécial, par pitié ! voulais faire un billet sur ses propos outranciers et ses contre-vérités flagrantes, mais je ne vais quand même pas perdre mon temps à faire un commentaire composé sur notre Vanité 1ère !
@b_mode : concernant Méluche, j’ai vu ton com chez Donjipez et je suis très déçue par son attitude…il a dégringolé bien bas dans l’échelle de mon estime ce matin, et même si la thèse de Birenbaum est fondée, il s’y est pris comme un pied et ça discrédite ses thèses ! Il donne l’image d’un gros bourgeois suffisant et tête à claque !
b.mode
30 mars, 2010 à 13:29
@laetSgo Dans mes bras ! si j’ose dire !
lapecnaude
30 mars, 2010 à 15:54
@ Didier Goux – Je n’ai rien à priori contre les pithécanthrope eux-mêmes, après tout ce n’étaient que des grands singes ressemblant à l’homme, c’est dire que ma comparaison est flatteuse envers les américains de race supérieure blanche …. Concernant le foutu dîner à Wahsington, je me demande si la donzelle a réussi à lui apprendre à manger les petits pois sur le dos de sa fourchette sans en foutre partout. Cà devait être marrant une conversation : qu’est-ce qu’il a dit ? … Bon dans le fond cela a dû simplifier la vie d’Obama ces histoires de traduction, cela fait durer les sujets de conversation et on s’emmerde moins.
@ B.Mode – c’est Méluche a dérapé, ce n’est pas son caractère habituel de s’en prendre comme çà à un jeune (car il savait qui était son interlocuteur), mais avouez que l’autre l’a poussé aussi dans les chardons ! Cela se comprend, entre deux tours, avec la fatigue car il n’y a pas de méchanceté chez cet homme contrairement à Bertrand.
Vous avez remarqué que le nain n’était encore pas là quand « ses ministres » annoncent des nouvelles ? IL A LA TROUILLE !
b.mode
30 mars, 2010 à 16:34
Pas d’accord sur ce coup là, Grignette. J’aime bien méluche mais il m’a clairement déçu en s’acharnant sur un débutant qui n’est pas responsable de l’état déliquescent des médias. Méluche s’acharne sur lui à la manière d’un XB sur le gars du courier picard. Suffisant et nauséabond ! burk !!!
Hara Kiri
30 mars, 2010 à 20:07
C’est clair qu’on ne peut pas dénoncer l’attitude de Bertrand face à un journaliste et excuser celle de Melenchon. Il est évident qu’il n’aurait pas eu la même réaction face à Ferrari si cette dernière avait posé la même question ni face à Pujadas. Là, il s’en prend à un jeune comme s’il était responsable de l’état du journalisme actuel.
lapecnaude
30 mars, 2010 à 22:57
Mille excuses à Monsieur Goux s’il lit ce qui précède, et tout autant à l’ami Rémi pour m’être trompée d’interlocuteur …. je dois être plus prés du pithécanthrope femelle que je ne croyais !
Pour clore l’histoire Mélenchon, je n’ai fait, à sa décharge, que remarquer que le jeune journaliste qui lui parlait insistait TRES lourdement sur les questions qui faisaient un peu mal, à mon avis, torts partagés, l’un a ramené ses images et en a fait profiter tout le monde et l’autre s’est défoulé.
laetSgo
30 mars, 2010 à 23:42
@lapecnaude @b_mode : pas tt à fait d’accord – c’est Méluche qui a amené le sujet sur le tapis…et il a pris un sujet « au hasard », ciblant le « principe du titre » (sans profondeur politique aucune suite aux élections), et non le fond/contenu dudit titre en Une…en tt cas, c comme ça que je l’ai compris, j’espère que je suis claire…bref, il entendait démontrer que le Parisien, et par extension, la plupart des média papier (mais pas seulement) faisaient dans le sensationnalisme et l’accroche pèlerin, plutôt que le traitement de sujets politiquement significatifs…
Le jeune journaliste en face a pris ça au 1er degré et a continué à l’interroger sur le contenu de l’article (dont le sujet n’est pas anodin, même si non pertinent dans ce cadre précis) sans percuter que l’attaque était bp plus vaste puisqu’elle visait le traitement de l’info par les média !
euh…où voulais-je en venir moi…Ah oui ! donc ok sur le fond, je le répète, mais s’attaquer à un pauvre pigiste stagiaire payé des clopinettes (si tant est qu’il est payé) c’est assez minable pour un personnage de la stature de Meluche…et même s’il s’agissait d’un rôle pour buzzer entre les 2 tours, je n’apprécie nullement sa posture hautaine…ce n’est pas (du tout) à l’honneur du personnage !
(bon, j’arrête de commenter, ça devient emberlificoté
BA
31 mars, 2010 à 21:43
Bouclier fiscal : une facture de 585 millions d’euros pour 2009.
Les 1.000 ménages qui possèdent les plus hauts patrimoines captent, à eux seuls, 63 % du coût du bouclier. Ils ont ainsi récupéré 368 millions d’euros l’an dernier, soit encore plus qu’en 2008.
La plupart d’entre eux sont redevables de l’impôt de solidarité sur la fortune dans la dernière tranche (patrimoine supérieur à 15,8 millions d’euros).
http://www.lesechos.fr/info/france/020450556907-bouclier-fiscal-une-facture-de-585-millions-d-euros-pour-2009.htm