Je ne vais pas vous parler des retraites….non, non, non. Vous êtes assez grands pour vous informer tous seuls, non ? Et ne pas vous laisser avoir par toutes les sornettes alarmistes que lémédia nous débitent à longueur de journée sur le sujet, n’est-ce pas ? Même si ledit sujet me passionne au plus haut point, je ne l’aborderai donc pas ici…enfin, pas directement, vous allez comprendre.
Mon attention a été éveillée en écoutant une émission sur la radio suisse Couleur 3, La Planète Bleue, que je ne saurais trop vous recommander eu égard à la qualité des musiques et des éditos qu’elle diffuse. Ca se passait samedi dernier, entre 18 et 19h, mais pour cause de vacarme familial ambiant je n’ai pas bien saisi les détails, juste que la courbe d’espérance de vie était en train de s’inverser…
Comme on parle beaucoup des retraites en ce moment (voilà, on y vient, pas plus tard que Minc sur Inter à l’instant où je rédige ces lignes), et qu’un des arguments utilisé pour justifier le recul de l’âge de départ en retraite est la plus grande espérance de vie, vous comprendrez bien que ça a fait tilt dans ma p’tite tête de blonde et que j’ai commencé à faire quelques recherches…
Alors autant vous dire tout de suite qu’il n’y a pas beaucoup de données…ou plutôt, elles concernent toutes une augmentation de l’espérance de vie…Cependant, confiante dans la qualité des infos d’Yves Blanc et bien qu’il ne cite pas de sources dans ce cas d’espèce, je poursuis mes recherches sur les moteurs de recherche anglophones…et là, bingo !
Un communiqué de la Harvard School of Public Health daté de Mars 2010 souligne les effets désastreux de certaines maladies sur la courbe d’espérance de vie (données strictement US). Ce n’est pas une découverte : le fait de fumer, d’avoir une pression artérielle ou un taux de sucre élevés, d’être obèse offre un terrain de développement favorable à certaines maladies, et réduit de fait l’espérance de vie.
Sauf que la réduction est désormais statistiquement mesurée et sensible, et que pour la première fois depuis un siècle, la courbe va effectivement s’inverser : les américains vont commencer à perdre de 1 à 4 mois de vie par an d’ici 5 à 10 ans….En grande partie à cause de l’obésité qui touche la population américaine, mais aussi australienne, et surtout de manière complètement discriminatoire puisque ce sont bien évidemment les classes les moins favorisées qui seront les premières victimes de ce décrochage (mal bouffe, hygiène de vie passant au second plan après la simple survie, à coup de 3 ou 4 jobs enfilés dans la semaine, pas de couverture santé, etc…).
Vous me direz, aux States comme en Australie, la retraite se fait par capitalisation, et le système, après avoir été sérieusement ébranlé par l’affaire Enron, a définitivement explosé avec la crise qui n’en finit pas de se dérouler sous nos yeux ahuris. Donc, s’ils vivent moins longtemps, au moins, ils vivront pauvres moins longtemps (oui, je sais, c’est affreusement cynique, pardonnez-moi).
Nous, en France, on a de la chance ! Notre système de retraite par répartition n’est pas encore complètement démoli, malgré les coups de boutoir qui lui sont porté, et la fabrication du consentement massif de la population porté par les média et les politiques de tout poil.
Et puis, on a aussi la chance de ne pas avoir autant d’obèses, mais rassurez-vous, ça vient, ça vient !
Donc, pour résoudre cet épineux problème des retraite, il ne nous reste plus qu’à bosser jusqu’à notre dernier souffle, puisque le niveau minable des pensions ne nous permettra pas de nous reposer sur nos lauriers (plutôt des épines de ronce !) et que nous continuerons donc à « être actifs », sachant que ça ne durera pas longtemps pour cause de malbouffe et d’empoisonnement généralisé qui raccourcira drastiquement notre durée de vie. Elle est pas belle, cette vie à venir ?
Et surtout, pour re-boucler avec le début du billet, le fameux argument plaidant en faveur d’un allongement de la durée de cotisation tombe de lui-même puisque l’espérance de vie va diminuer ! Comment ? C’est une démonstration absurde ? Je suis bien d’accord, amis libéraux, mais c’est néanmoins ce qui nous pend au nez, donc arrêtez de nous casser les pieds avec cet argument stupide.
Allez, sur ces réflexions (un peu décousues quand même), je retourne au jardinage…Voltaire avait raison !