Pour ceux qui comme moi sont nés dans les années 60, il était acquis que les horreurs de la guerre étaient du passé. L’avenir était à l’espoir, la construction de l’europe nous préserverait à jamais des malheurs du passé, le futur serait insouciance, la possibilité d’avoir un métier intéressant et une vie agréable seraient nos seules préoccupations. Vint la crise, dès 73, époque à laquelle cela n’avait pas une grande signification pour les enfants que nous étions, à part la « chasse au gaspi » et le célèbre slogan de l’époque « en France on n’a pas de pétrole, mais on a des idées » . Puis la gauche arriva au pouvoir en 81, espoir qui fut vite déconfit avec le tournant de la rigueur en 1983. En fait d’avenir radieux, nous n’avons pas connu grand chose d’autre dès notre arrivée dans la vie active que l’inquiétude du chômage et la lente dégradation du niveau de vie de la population, qui n’a cessé jusqu’à aujourd’hui.
Nous avons vu arriver Reagan, puis Bush aux Etats-Unis, cela paraissait tellement exotique que nous ne pensions jamais que ce qui se passait là-bas pourrait arriver ici. Nous avons vu l’Amérique du sud, à peine remise des traumatismes des dictatures d’extrême-droite, se faire étriller, et être mise en coupe réglée par le FMI et la banque mondiale. Nous ne pensions pas qu’un jour cela pourrait nous arriver.
Et aujourd’hui ça se passe en Grèce. Certes la Grèce c’est encore un peu loin de chez nous, mais déjà beaucoup plus proche que l’Argentine. Et demain ce sera le Portugal, puis l’Espagne, il suffit de suivre l’agenda des agences de notation. L’Espagne a construit ces dernières années une croissance basée sur une bulle immobilière qui a éclaté, et il n’y a pas de plan B là-bas. Il y a 20% de chômeurs. Il y a un surendettement endémique qui ressemble terriblement à celui des USA mais sans le dollar. Et quand les spéculateurs vont se déchaîner sur l’Espagne, c’est l’ensemble de l’europe qui va prendre le bouillon, et c’est pour demain. La Grèce n’est qu’un amuse-gueule.
Europe au nom de laquelle j’ai avalé des couleuvres pendant des années avant de comprendre que c’étaient les mêmes terroristes sociaux qui étaient à l’oeuvre sur ce terrain que ceux qui avaient déjà ravagé une bonne partie du monde.
Et ensuite ce sera notre tour, quand l’état français sera enfin ruiné et démembré, ce que s’acharnent à faire les gouvernements qui se succèdent depuis des dizaines d’années ici en bradant le pays aux vautours.
Que nous proposent les gens qui prétendent nous gouverner dans ce pays ? Quel avenir nous propose-t-on aujourd’hui ? Simplement de baisser notre niveau de vie, de régresser socialement sans aucune contrepartie, et sans fin. Voilà ce qu’on nous promet aujourd’hui, à droite comme à gauche. Alors que peut-on espérer aujourd’hui?
Quand Descartes, au bout de ses méditations métaphysiques est arrivé à « Je pense donc je suis » il a commis une erreur. Il y a deux parties en nous. La première est le raisonnement, la pensée « cartésienne » précisément, la base de la science, qui, forte de son infinie prétention pense comprendre le monde en le divisant en petits morceaux, pour avoir plus de prise sur chacun de ces morceaux, et arriver un jour à reconstituer ce puzzle. (Il y aurait un livre à écrire sur le sujet mais ce n’est pas le format de ruminances, il faudra donc prendre ça comme une graine à planter dans votre jardin). Mais de séparation en division nous sommes arrivés aujourd’hui à ce que la main gauche ne sait plus ce que fait la main droite. Les économistes inventent des produits dérivés qui créent les subprimes pendant que d’autres scientifiques nous expliquent comment le monde court à sa perte, sans qu’il n’y ait aucune connexion entre les deux.
Nous ne sommes plus capables de maîtriser le monde dans lequel nous vivons. L’illusion du rationalisme est en passe de nous plonger une fois de plus dans le chaos, comme cela nous est déjà arrivé à de multiples reprises, dont la dernière était la deuxième guerre mondiale, entre des pays riches de scientifiques, de philosophes et d’humanistes, mais tout cela s’est avéré inutile devant la cupidité des banquiers et des industriels, et la folie de ceux qui nous gouvernent.
Nous sommes aujourd’hui au seuil d’une répétition de ces terribles années.
Nous en sommes là car nous avons oublié la moitié de nous-même : la conscience, c’est à dire l’appréhension de la vie sans qu’on ait besoin d’y penser. La conscience c’est l’amour, qui n’a pas besoin de calcul, c’est aussi la sensation que vous éprouvez quand vous vous arrêtez en chemin pour contempler la beauté d’une forêt, le calme d’un lac au soleil couchant. C’est le plaisir qu’on peut éprouver à rencontrer des gens et à passer une bonne soirée, quelle que soit leur religion, leur couleur ou leur appartenance politique. C’est le bonheur intense qu’on peut éprouver dans un concert, une manifestation ou un match de foot, quand on fait corps avec tous les gens qui sont autour de nous. Une immense force qui rayonne autour de nous et qui nous donne une force qu’on n’aurait jamais imaginé.
Nous avons presque oublié cette moitié euphorique de nous-même pour céder à la peur omniprésente, la peur médiatisée dont l’objectif est de diviser les gens et de les opposer. Diviser pour régner à toujours été la règle des gouvernants.
Il arrive parfois qu’on passe un agréable moment avec des gens dont on sait que leurs opinions sont très loin des nôtres, et on est surpris de rencontrer des gens prévenants, affables et sympathiques, alors qu’on pense avoir tellement de différences avec eux. On pense être loin de ces personnes car le système dans lequel nous sommes nous contraint à nous mettre dans un camp ou dans un autre, et à l’intérieur de ce camp, dans une quelconque subdivision. Donc ce qui n’est pas dans le camp qu’on croit être le nôtre est forcément mauvais, et on a vite fait de trouver des défauts à ceux qui nous sont différents, sans regarder les nôtres.
Pourtant, la plupart des hommes sont d’accord sur l’essentiel quand on leur parle avec le coeur (le coeur et la conscience c’est la même chose). Les divisions viennent quand on commence à parler de ce que l’on croit, qui n’est forcément, de part et d’autre, qu’une vision tronquée des choses, causée par la pensée simplificatrice, et l’habitude de fonctionner avec des règles qui mettent en valeur les pires défauts de l’homme.
On va m’accuser là de naïveté. C’est vrai qu’une partie de la société profite et fait ventre de ces divisions, et les met en place, mais ces gens sont finalement peu nombreux, même si ce sont eux qui dirigent ce monde.
On parle aujourd’hui d’une nécessaire révolution. Mais il ne pourra y avoir de véritable révolution que si nous revenons à cette erreur cartésienne, et si nous refondons la société autour de ce que nous inspire la conscience, plutôt que de la peur paranoïaque de notre prochain qu’on voudrait nous instiller. Alors oui, tout est à faire.
Après la crise des années 30 il a fallu attendre la fin de la deuxième guerre mondiale pour que le comité national de la résistance, qui avait retrouvé dans l’épreuve de la guerre cette conscience et cet amour du prochain qui leur ont donné la force de résister, fasse émerger une société plus juste, avec la sécurité sociale, la retraite et une bonne partie des acquis sociaux qui sont en train de fondre aujourd’hui comme les neiges de l’antarctique. Denis Kessler, après être passé du maoïsme au service du grand capital, a avoué avec gourmandise aux journalistes que son objectif était de détricoter le programme du CNR, et Sarkozy s’emploie en ce moment à terminer cette tâche. Voilà l’agenda. Après nous attend la ruine, et très certainement la guerre, qui a été jusque là la seule méthode efficace du capitalisme pour éliminer les bouches inutiles et recréer de la croissance. Comme le disait Anatole France à l’époque de la guerre de 14, « on croit se battre pour sa patrie et on se bat pour des industriels » eh oui, déjà.
Alors la tâche qui nous attend est immense et pourtant elle est simple. Si vous lisez cet article c’est grâce à internet qui est en train de révolutionner les consciences du simple fait qu’on ne soit plus dépendants des Pravda locales et qu’on ait la possibilité de parler avec tous les gens avec qui on a envie de parler. Il n’y a plus de media entre nous, il n’y a plus d’experts, il n’y a plus rien qui nous sépare, alors parlons.
Autre chose : ma grand-mère est née à Alger, d’une mère espagnole et d’un père italien. Elle me disait qu’elle aurait pu apprendre 5 langues quand elle était gosse tellement elle vivait dans un environnement multi-culturel. C’était l’Algérie française. Alors oui, il y avait des colons exploiteurs, planteurs d’orangers ou autres, il y avait du racisme. Mais en France aujourd’hui il y a des exploiteurs, il y a du racisme. Et le pire de tous est le racisme des bien pensants qui vitupèrent le racisme et les racistes et se fâcheraient à jamais avec leur fils ou leur fille si il/elle se mariait avec quelqu’un « de couleur », ou adoptait un enfant venu d’ailleurs. Notre société est pourrie par l’hypocrisie.
Oui c’est vrai, la France n’avait pas à envahir l’Algérie, mais à toutes les époques, les pays les plus forts ont envahis leurs voisins, et c’est pour cela que nous Français parlons une langue dérivée du latin. A qui la faute ? C’est vrai la France n’avait pas à coloniser l’Algérie et nous n’avions rien à faire là-bas. Mais ceux qui y sont nés n’y étaient pour rien. Il y a eu en même temps là-bas à un certain moment une véritable expérience de société multi-culturelle, et un véritable respect entre les différentes cultures. A chaque fête religieuse, chrétienne, juive ou musulmane, chacun distribuait les gâteaux à ses voisins, quelle que soit sa religion, et même s’il était communiste ou athée. Il y avait quelque chose de ce que je recherche, même si tout ça a commencé et a terminé dans le sang.
Il se trouve que pour honorer les talents de cuisinière de ma grand-mère j’ai voulu écrire à sa mémoire un livre de ses recettes, et que ce livre a continué avec un site et que j’ai depuis l’année dernière, devant le succès, organisé des pique-nique, pour les amoureux de la gastronomie, mais aussi pour retrouver la concorde qui a pu exister là-bas, à un certain moment, entre les gens.
C’est ça que je vous propose aujourd’hui de tester. Je suis pour les travaux pratiques, je ne crois pas trop aux symboles ni à l’abstraction, et je suis partisan de prendre les choses au pied de la lettre.
J’organise donc cette année 3 pique-nique, un à Paris, un à Nantes et un à Montpellier. Le principe est simple : chacun amène un plat, et on partage. Le thème est la cuisine pied-noir, ou plus largement la cuisine méditerranéenne. Si vous ne connaissez pas, apportez quelque chose qui vient de chez vous, ce sera apprécié.
Ce sera l’occasion de se réunir plutôt que de se diviser. Il est temps de penser à construire le monde d’après.
Tous les détails sur les pique-nique ici : http://www.cuisine-pied-noir.com/piquenique_2.php
lapecnaude
8 mai, 2010 à 5:04
Bien Christian d’avoir rappelé qu’en Algérie vivaient des milliers des gens européeens, juifs, italiens, espagnols et francaouis qui vivaient en fraternité, c’est un peu ce qui rassemble les ruminants, enfin c’est ce que j’ai trouvé chez eux. La fraternité du coeur et de l’esprit. Je l’ai retrouvé ici, lorsque je vivais en HLM, avec mes voisins de tous pays, drôle de cage d’escalier mais si vivante. Je l’ai aussi dans ma famille qui vient de tous les coins du monde … c’est difficile de s’aimer un peu, de se respecter beaucoup et de se comprendre ? J’essaierai d’aller à ton pique-nique de Nantes, c’est promis et ce sera chouette !
b.mode
8 mai, 2010 à 6:19
Très bonne idée ce picnic ! J’en serais ! Par contre je ne sais vraiment pas quel plat je vais faire…
babelouest
8 mai, 2010 à 6:34
J’essaierai d’y être. Tout dépend de la capacité de ma chère moitié à rester seule assez longtemps : comme elle ne peut même pas appuyer sur un bouton, et que crier lui est difficile…. On verra !
En tout cas, excellente idée, et texte magnifique !
rachid
8 mai, 2010 à 7:24
Shalom aleykhum
(à condition qu’il y est de l’harissa et pas de ketchup).
Je suis méditerranéen de souche mais je vis à La Réunion, nous (ma famille) serons en tournée à Montpellier tout le mois de Juillet….Acceptes-tu la musique gnawi(à écouter sur notre blog).
Concernant l’autre partie de ton article. Tu as tout compris !
Voilà ce que j’en pense…
Au fond de lui-même, Sarkozy est-il ou non un
enfoiré de gros raciste, au sens de quelqu’un qui
considère que certains humains n’ont pas la même
valeur que d’autres et qu’on ne doit pas se
mélanger ? Sincèrement, je n’en sais rien.
En revanche, je suis sûr de trois choses :
1- par calcul électoral, il a intérêt à ratisser
sur les terres de la droite extrême et de la
xénophobie, qui concerne à des degrés divers
beaucoup de gens, plus par peur de ce qu’on ne
connaît pas que par véritable racisme à mon avis.
D’où « l’immigration choisie », le voile, la
polygamie, le mariage forcé, le discours de Dakar
et tout le reste qui fabrique cette saloperie
d’image dégradante et de suspicion permanente.
2- il est comme la plupart des gens de droite (et
aussi, hélas, une partie de la gauche ou des gens
qui étaient autrefois clairement à gauche mais
qui se droitisent) non pas forcément dans le
racisme comme défini plus haut, mais en tous cas
dans le mépris et le refus de comprendre la
situation des gens dans les quartiers populaires.
Les classes sociales, c’est quelque chose qui
existe et qu’on ne voit plus parce qu’on
« l’ethnicise » aujourd’hui. Mais ce mépris c’est
évidemment d’abord celui du grand bourgeois de
Neuilly-sur-Seine, dans son beau costard et sa
limousine avec chauffeur, qui a l’habitude qu’on
le serve, qu’on lui obéisse et qu’on lui cire les
pompes, qui a un cuisinier, une femme de ménage
et une nourrice pour ses mômes, et qui regarde
avec condescendance ces ouvriers et ces chômeurs
qui galèrent dans leur misère au quotidien et qui
ne sont pas contents de leur sort, en leur disant
en plus « c’est de votre faute, on dirait que vous
ne voulez pas vous intégrer ! ». C’est ça le
mépris de classe, c’est fondamental et il ne faut
jamais l’oublier. Et cela concerne aussi des gens
de gauche, parce que ce sont aussi pour beaucoup d’entre eux des
grands bourgeois, qui ne font pas partie du même
monde social que les gens des quartiers. En
théorie, s’ils sont de gauche, ils sont formatés
pour comprendre cela. Mais de la théorie à la
pratique… il y a souvent un grand écart. C’est
aussi le reflet de notre époque, où les repères
politiques se perdent. Les idées politiques
maintenant on appelle ça « l’idéologie » et le mot
est devenu péjoratif, comme le mot « militant » qui
semble presque une insulte. C’est terrible.
3- Sarkozy est, comme une majeure partie des
Français, incapable de faire évoluer la vieille
société française vers l’avenir, incapable de
comprendre que cette société est (comme toutes
les grandes sociétés modernes) multiraciale et en
partie multiculturelle, et que c’est une force
qu’il faudrait valoriser, et non un danger qu’il
faudrait redouter. Nos ancêtres les Gaulois, nos
villages, nos églises, tout ça est une époque
terminée historiquement. Cela fait partie
intégrante et forte de notre patrimoine
historique, de notre culture, il faut le
respecter et s’en nourrir, mais notre pays a
besoin de se donner de nouveaux repères, une
nouvelle identité globale, un nouveau consensus
social, culturel et politique pour que chacun se
sente faire partie de cette société et ait envie
de contribuer au bien-être collectif. C’est ça
une société. Et la nôtre n’a pas encore trouvé
ses nouveaux repères.
Mais en attendant, je suis bien obligé de ravaler
ma salive, j’ai les méga boules en pensant qu’on
risque de se taper à nouveau Sarkozy président, qu’il va bloquer
encore un peu plus les choses et que c’est un
petit dictateur en puissance (en plus).
laetSgo
8 mai, 2010 à 7:43
J’adore ton billet Christophe ! Ton argumentation sur la peur et la division vs le coeur et la conscience me fait penser aux bouquins de Bordage puisque ces 2 thèmes sous-tendent tous ses écrits ! Quant à l’idée du pique-nique…c’est concret, c’est convivial, c’est une excellente trouvaille qui allie l’utile à l’agréable
Quel dommage que je sois à l’autre bout de la France !!! Vive le multiculturalisme et tout ce qui rapproche les hommes !
lediazec
8 mai, 2010 à 8:11
Très émouvant tour de racine, Christophe. J’aime la limpidité du contenu. Ah, si j’avais pu, je serais venu au picnic avec le « plat de ma mère », las patatas guisadas.
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lediazec
8 mai, 2010 à 8:26
Excellent l’Erby du jour : « interdit de faire la manche »
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A.Vierne
8 mai, 2010 à 9:42
Excellent, fraternel, humain, désespérant et espérant billet.
clarky
8 mai, 2010 à 10:35
je fais déjà pas la fête des voisins sinon y’a mort d’homme, mais vrai que ton casse dalle donne envie christophe, en te lisant j’ai repensé à la mouna et aux mmontecao que nous faisait ma grand mère, et on buvait de la citronnade dans ces putain de logirem où venaient s’entasser tous les petits vieux et autres forçats du monde ouvrier.
c’était ma jeunesse, pas dorée mais pleine de saveurs épicées et sucrées.
c’est quand sur nantes, j’ai pas vu de date ou alors je sais plus lire ??!!??
Christophe Certain
8 mai, 2010 à 10:40
Merci à tous pour vos commentaires chaleureux
Si si Clarky, la date y est ! le pique-nique à Nantes c’est le samedi 26 juin. Le plan est sur la page indiquée, c’est à dire ici : http://www.cuisine-pied-noir.com/piquenique_2.php
Pensez BiBi
8 mai, 2010 à 11:09
Un quatrième pique-nique citoyen sur le Plateau des Glières le dimanche 16 mai pour répondre à Chouchou qui s’y pointe chaque année pour plastronner.
remi begouen
8 mai, 2010 à 11:37
Je dirais même plus : ‘Fraternel, humain, desespérant et espérant billet’, n’en jetez plus !
Oui, c’est tentant le picnic à Nantes. Je vais voir avec des amis nazairiens à y aller en covoiturage (je suis piéton). Sinon j’irai en train et je trouverai bien un nantais avec qui prendre rdv. En plus, cela me donnerait l’occaz de voir vos bobines, ô blogueurs-amis sans visu. Quant à venir avec un succulent plat comme en témoignent les photos, j’aviserai… et je viendrais peut-être avec du bon vin du Mahgreb, pour arroser vos plats …
Pour le moment, il me revient en mémoire un plat à éviter, que nous mangions dans de minables apparts de copains palestiniens, à Paris dans les années 70, ne serait-ce qu’en ‘solidarité avec le plat des miséreux réfugiés dans les camps’ : cela s’appelait ‘le festin de l’Unrwa’, qui fournissait de grosses boîtes de sardines à l’huile (pas d’olive!), devenues la base alimentaire. Mais ‘le festin’ consistait à attendre que les maigres poules (élevées sur les terrasses des cabanes) aient pondu assez d’oeufs pour faire ‘bombance’ : Une omelette-sardines avec condiments divers, seule ‘cultures’ locales, faute de place. C’était ‘bon’? Bourratif, plutôt, avec la proportion d’un oeuf pour cinq sardines, réchauffées dan leur huile. Beurk!
Il vaut mieux que je me pointe avec du bon pinard. Mais ce souvenir me fait chaud au coeur, encore aujourd’hui. Où, sans doute, le ‘menu des réfugiés’ ne s’est guère beaucoup amélioré!
Christophe Certain
8 mai, 2010 à 12:24
@Remi, l’omelette aux sardines se fait aussi en Espagne, mais avec des sardines fraîches ! c’est très bon.
lediazec
8 mai, 2010 à 12:26
J’ajouterai à ces ripailles, le cocido (pot au feu espagnol). Un délice. Ca et un petit Rioja, avant, pendant, après et je suis tout heureux. Les albondigas, pas mal non plus. Et que dire des tortillas. Miam, miam !!! Mais aussi le couscous, les tajines. Avec du Sidi-Brahim, un Mornag, etc.
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b.mode
8 mai, 2010 à 12:51
@bibi un picnic de cons ?
Fauche_JM
8 mai, 2010 à 16:27
Si je ne suis pas de garde,s’il fait beau,si Mme est ok,si il y a encore de l’essence dans les stations …Je viendrai !
Sinon de tout coeur avec vous!
Jean-Marc
clomani
8 mai, 2010 à 18:14
Tout d’abord, bravo pour ton texte, que je soutiens de A jusqu’à Z parce que je retrouve -beaucoup plus posément expliquées- mes idées…
Tu as raison, c’est le moment de tout faire pour créer du lien. Tu as raison, on s’imagine quelquefois qu’on va s’ennuyer à mourir avec des gens différents de nous et en fait, non. Ca m’est arrivé pas plus tard que jeudi soir dernier où j’ai retrouvé une commerçante « pied-noir » d’ailleurs, restée en Algérie bien après l’indépendance, où je m’attendais à trouver des bourges du 17e arrondissement où je vis. Ma pote la commerçante a d’ailleurs dit en me présentant : « elle est de gauche, je suis de droite et on passe de bons moments ensemble ». J’avais apporté de la soubressade, une Italienne de délicieux petits pains au saucisson, notre hôte était revenue du Beaujolais avec du Beaujolais. Merveilleuse soirée où j’ai pu mieux connaître les nanas du coin, de tous âges.
Clarky, il y a 7 ou 8 ans, une voisine et moi avions organisé une « fête des voisins » devant ma porte… l’année d’après, on était plus nombreux, il y avait même le jeune couple infernal qui s’engueulait avec tout le monde pour cause de scènes de ménage alcoolisées la nuit… et le flic du rez-de-chaussée (lui, j’ai du mal… parce qu’en plus il a une mentalité de keuf). Du coup, les tensions sont tombées… c’est toujours plus facile de prendre son téléphone avant d’être au bord de la crise de nerfs pour dire au voisin que vous travaillez le lendemain matin tôt et que ce serait bien qu’il ou elle vous laisse dormir vu qu’il est 4h du mat. Si vous arrivez en hurlant, vous serez moins respectable et certainement pas entendu. Cerise sur le gâteau,nous avons des soeurs missionnaires au rez-de-chaussée, qui nous prêtent des tables, et viennent volontiers à nos fêtes des voisins. Elles ne nous emm. pas avec leur bondieuseries, nous racontent l’Afrique, le Brésil, ou les autres parties du monde où elles ont été infirmières en sirotant notre pinard alors qu’elles arrivent avec du jus d’orange -je sais, c’est petit, de dénoncer-. On a un commandant qui a fait l’Afrique et le Maroc, 78 ans, qui pleure dès qu’il parle du Maroc et qu’il a un coup dans le nez. On a un couple de Portugaises racistes (que j’essaie de soigner), une oenologue/masseuse. Nous avons une seule chose en commun : on habite le même immeuble et on n’hésite pas à se rendre des services : garder le chat de l’une, décoincer mon dos, aller à la rescousse de celle à qui il arrive, pour cause de maladie de Parkinson, de ne plus pouvoir bouger, si ça lui arrive dans le quartier.
Pour en revenir à ton idée de pique-nique, je trouve ça génial… et je pourrais éventuellement aller à celui de Nantes (il faut que je voie si je peux être là-bas à ce moment-là), et certainement à celui de Paris.
clarky
8 mai, 2010 à 18:38
euh, je t’assure clo, tu ne connais vraiment pas mes voisins, et crois moi, je suis loin d’être un gros bourrin même si j’écris beaucoup de conneries, en fait je suis d’une gentillesse maladive mais faut pas top me chatouiller non plus
mon voisinage est composé de fachos et encore je suis gentil, les rares fois où on a pu discuter, on avait franchement pas grand chose à se dire si ce n’est un bonjour forcé et des politesses convenues.
ma rue c’est des mecs qui pensent que si y’a du chômage c’est de la faute des arabes, à côté c’est mister 4×4 et fn également, sa femme est une bourgeoise (une de celles qu’a fait quatre ronds grâce à ses études de médecine) et qui pète plus haut que son cul, et je te parle pas des minots qui sont d’une puanteur prétentieuse à faire peur, sauf qu’avec moi ça le fait pas, et ça continue comme ça dans toute la rue.
tu vois clo, je peux pas me faire violence et mettre de côté cette aversion que j’éprouve en les entendant déblatérer leurs saloperies, et puis c’est tout simplement pas mon monde, si c’est pour parler de bagnoles modèle sport ou de racisme ordinaire, putain je préfère bouffer seul et barjoter avec mes chats.
définitivement, la fête des voisins en ardèche oui, ici jamais !!!
clomani
9 mai, 2010 à 9:36
Je suis moi aussi d’une gentillesse maladive. Il m’arrive souvent d’être tendances « ruminant-explosif »…Pour éviter d’exploser bêtement, je privilégie le message qui passe en rigolant autour d’un verre de bon vin à l’engueulade.
Obligée de vivre avec mes voisins (parce que, dans le béton parisien, on entend tout, est inondé régulièrement, reste coincé devant la porte d’entrée par faute d’installations défectueuses, etc.) en solitaire, je conviens qu’il m’arrive d’avoir besoin des autres. C’est la nana du couple infernal qui me dépanne mes ordis qui buguent et qui m’a configuré mon dernier ordi. Elle était au chômdu, je lui ai donné de quoi finir le mois. On s’est mise à deux la dernière fois que son mec lui avait fracassé la tronche (bourré comme un coing) pour l’aider à le virer et à se sentir un peu moins « seule au monde ». Et lorsque l’une des Portugaises sort son racisme ordinaire, je lui demande en rigolant comment elle peut aller au Maroc chez ces abominables « bazanés ».
Mais pour aller dans ton sens, Clarky… je ne fréquente régulièrement que celles qui ont des chats, parce que je suis une folle de chats ;o)). Et j’évite les conversations politiques en général parce qu’en France, quand on parle politique avec quelqu’un qui pense différemment de nous, on devient autiste parce qu’on se met à vouloir convaincre l’autre.
Or moi, j’ai tout sauf des convictions, surtout en matière de politique ;o)).
clarky
9 mai, 2010 à 12:24
je te répondrai plus tard clo, là j’ai pas franchement le temps de m’attarder sur le pc
clarky
9 mai, 2010 à 15:53
pourquoi « obligée » de vivre avec ?, moi je vis « à côté de » et c’est largement suffisant
tu vois, j’ai juste pas envie de me forcer à être aimable ou avenant envers des gonzes dont je n’ai strictement rien à foutre, c’est pas dans ma nature de faire semblant d’être un bon gars simplement pour arrondir les angles.
je ne remets pas en cause le fait que la fête des voisins puisse être un moment agréable voire convivial et permette l’échange sous toutes ses formes, mais les faux semblants c’est pas mon truc voilà tout
je te rassure clo, je n’ai aucune conviction, même intime, et mon meilleur ami est de droite ce qui ne m’empêche pas de l’aimer comme un frère, et pour rien au monde on éviterait de parler politique même si ça doit un peu se chauffer.
tu aimes les chats, mitou, j’en ai quatre, tous récupérés dans des états plus ou moins sales comme on dit.
clomani
9 mai, 2010 à 18:01
Oui, tu as raison, je vis à côté, au-dessus ou au-dessous d’eux. Je ne me force pas à être aimable avec tout le monde moi non plus. J’évite le keuf, surtout depuis qu’il a fait couper un tout petit arbre maigrelet (planté trop près du mur) sous prétexte qu’il lui faisait de l’ombre.
Alors qu’il vit au rez-de-chaussée, dans une cour entourée d’immeubles de 6 étages. Risque pas d’avoir le soleil un jour. Le roi de la dénonciation en plus : il gueule parce que des voisins laissent chier leur chiens sous ses fenêtres. Si j’avais un chien, j’en ferais de même. Comme il est Haut-Savoyard comme moi, il croit qu’on a gardé les vaches ensemble. Je l’évite, lui.
De chat, je n’ai plus… je culpabilisais de l’abandonner aux voisins lorsque je partais et j’ai dû la faire piquer, la pobrecita. Je ne veux plus souffrir comme ce jour-là. Donc je m’occupe des chats des autres, particulièrement de Bacchus, un gros pépère de 13 ans, dont la maîtresse s’absente souvent (c’est la masseuse-oenologue, née 9 jours avant moi, à Nantes).
rachid
9 mai, 2010 à 22:12
Shalom aleykhum,
remi begouen
10 mai, 2010 à 10:28
A propos de chats, je les aime tellement que je les veux tous libres, dans la nature, sns castration ni aliénation. Il m’est arrivé de raisonner (je n’y suis pas arrivé!) une dame du quartier à la recherche de son chat perdu. En tout cas j’ai refusé de l’aider et je me suis abstenu de lui dire que je le voyais batifoler en liberté de jardin en jardin, l’acrobate !
babelouest
13 mai, 2010 à 9:56
C’était hier soir, qui y est allé ?
http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=12797
Christophe Certain
13 mai, 2010 à 22:44
Pas moi mais il y avait environ 10 000 personnes? Ca s’est terminé à 5h30 du matin.