Il est 18h, Paris est écrasé sous la touffeur en ce début d’été. Le dimanche, le quartier est mort à part deux cafés « branchés » qui se font face, de part et d’autre de la rue.
Deux voisines y boivent un coup : une Leffe pour la petite boulotte, une Corona pour la grande costaude. Elles parlent de la vie, la petite de sa maladie (Parkinson) avec laquelle elle vit courageusement, en la passant sous silence en général, sauf avec la « grande ». Parce que, la grande, elle a connu le cancer, les opérations, les chimios, les rayons, le traitement chimique de longue durée ensuite. Contrairement à beaucoup de connaissances, la petite n’a jamais lâché la grande, même pendant la maladie. Elle est allée la voir à l’hosto, ensemble elles ont organisé les fêtes des voisins, se font des petites bouffes… En revanche, la petite a peur : il lui est arrivé d’oublier son traitement contre ces brutales paralysies qui crispent son côté droit au point qu’elle ne peut plus marcher. Dans ce cas, elle appelle la grande au secours pour qu’elle vienne l’aider à atteindre son domicile, au 3e étage. Depuis quelques temps, l’âge aidant, les deux femmes ont de plus en plus de petits pépins, pas grand chose, mais elles s’entr’aident, se remontent le moral, vont faire les courses pour l’autre, etc.
Revenons à la scène : même à 19h, la chaleur est telle qu’en eau, les deux voisines décident, après avoir sifflé leur bière, de rentrer au bercail pour se rafraîchir chacune sous sa douche. 300 mètres plus loin, alors qu’elles passent la porte principale, elles croisent, qui sort, le voisin du Rez de Chaussée, côté cour. On appelle ça jardin parce qu’à Paname, dès qu’il y a 2 arbustes et 3 plans d’herbe, badaboum c’est un jardin. Il y a 2 ans, ledit voisin a réussi à faire couper l’arbuste qui « le gênait pour avoir de la lumière ». L’arbuste était rachitique mais offrait , au faîtage, 4 branches développant de rares petites feuilles, au niveau du 2e étage. Les immeubles tout autour ont tous 5, voire 6 étages et en été seulement le soleil donne jusqu’au 1er étage, jamais au rez de chaussée !
A la grande qui rouspétait de ne plus avoir de verdure devant sa fenêtre, il a répondu « votre confort visuel ne domine pas mon confort lumineux ». A quoi la grande a rétorqué « au rez-de-chaussée les loyers sont moindres à cause du manque de lumière ». L’arbre a néanmoins été coupé à sa demande. L’année suivante, il a fait un souk en rappelant le règlement intérieur de l’immeuble à la grande, cette fois-ci sous prétexte qu’elle avait fait pousser une jardinière de petites fleurs joliment rose-fuschia, laquelle jardinière pouvait lui tomber sur le crâne au cas où il mettrait la tête par sa fenêtre (le coin le plus sombre de la cour). Quelques années avant, il avait distribué dans toutes les boîtes aux lettres une lettre de 2 pages dans laquelle il s’insurgeait contre le fait qu’il trouvait des déjections canines sous ses fenêtres en appuyant lourdement sur le fait qu’il s’agissait de la chienne d’un couple avec lequel il s’était pris la tête « avant ». Mais, lors des fêtes des voisins où il se tapait l’incruste, il parlait aux mêmes voisins comme s’il n’avait jamais écrit de lettres de délation à tout l’immeuble.
Bref : un voisin « très sympathique ». A une fêtes de voisins il était allé dire à la grande qu’il partait pour Cancun/plage (beark) parce qu’elle avait invoqué, pour échapper à une réunion de locataires, un départ pour le Mexique (terrain pour son mémoire d’ethno).
Fin des flash-back, retour à hier. Il arrive, ne s’efface point pour laisser le passage aux deux femmes, qui tentent de se faufiler tout de même dans le petit hall de l’entrée. C’est alors qu’il apostrophe la plus grande et lui dit « tiens, ma mère vient de se refaire opérer à deux reprises d’un cancer du sein… 18 ans après le premier ! ». « Ca se soigne très bien, actuellement » lui répond la grande en lui tournant le dos… la petite est interloquée… et gênée pour passer car il n’est pas mince. Et il recommence : « c’est dingue, c’est pas le même cancer…rien à voir avec celui d’il y a 18 ans… et elle a une pêche, ma mère ! ». Pour se débarrasser de l’importun et qu’il laisse entrer sa voisine petite, la grande lui dit « avec ou sans chimios ? » A quoi il dit : « non, juste rayons après ablation des tumeurs ». La petite a enfin pu entrer et paarvient aux côtés de la grande qui a tourné les talons parce qu’elle n’a jamais envie de parler à ce con mais qu’il veut toujours tailler une bavette. Il a enfin fermé la porte faute d’interlocutrices.
Une fois dans le couloir, la grande et la petite éclatent de rire : « t’as vu un peu l’avertissement sympa qu’il me donne, ce con », dit la grande… La petite, écroulée de rire : « non mais il l’a fait exprès ou c’est de la maladresse ? Quelle horreur ! ».
La grande : « Pour les deux :
1°) il m’a gentiment rappelée à l’ordre ! Pas de déconne hein ? Vous êtes guettée par de multiples tumeurs… surtout vous, chimios hein… c’est grave… etc. !
2°) il est très con : c’est un flic, n’oublie pas ! Et pas un flic de base : il est maintenant à la police des polices du territoire (pas les boeufs-carottes qui travaillent avec la préfecture de Paris), après avoir bien bétonné les frontières lors de Schengen. »
Lorsqu’il en parlait à la grande,-elle s’occupait alors des demandeurs d’asile à la Cimade- elle lui volait dans les plumes mais rien n’y faisait. Le keuf, droit dans ses chaussettes et ses chers règlements de merde.
Vous avez compris que ça m’est arrivé hier soir… si bien qu’aujourd’hui, je m’interroge sur la connerie humaine à laquelle j’ai dû faire face à deux reprises récemment. Une première fois chez l’ostéopathe vu alors que j’étais coincée par une lombalgie. Au 1er coup d’oeil il me dit « je ne peux pas vous manipuler, on ne manipule pas un sumitoro comme un basketteur » (il faisait 1m65 à tout casser). Une deuxième fois par ce con de keuf du rez-de-chaussée que je méprise depuis longtemps, et qui, connement, veut absolument attirer l’attention sur lui par le biais de môman qui a le cancer du sein pour la 2e fois, à 83 ans !
Ma voisine la petite m’a dit, en montant les escaliers, secouée par le fou-rire que nous n’arrivions pas à stopper : « je comprends maintenant pourquoi il est resté célibataire… pis il aime sa môman » !
Conclusion : vive l’humour et vive l’amour comme disait Babel l’aut’ jour.
babelouest
30 juin, 2010 à 4:18
Ah les voisins ! J’aime bien être un peu provocateur, comme il y a quelque temps avec ma voisine de palier. Je venais de lui annoncé que j’avais eu la visite du maire, avec qui je n’étais pas d’accord pour ses machines à voter, et qui avait tenu à tenter de se justifier. Elle me lance « Ah, c’est qu’il ne faudrait pas qu’ils passent, ceux de l’autre côté ! » (la gauche, donc). Et moi de répondre « L’autre côté ? J’en suis justement. » Elle a fait celle qui n’avait pas entendu, et fermé sa porte. J’ai déjà le mot DAZIBAOUEB sur ma boîte aux lettres, puisque j’en reçois le courrier. Et dans les propos de certaines personnes, les réflexions racistes volent souvent, qui appellent de vertes mises au point de ma part. Il faut dire que la moyenne d’âge des personnes que je connais avoisine les 80 ans.
clomani
30 juin, 2010 à 8:51
Je suis tout de même arrivée en cassant tous les codes des petits retraités de l’immeuble (1%patronnal) : mariée à un Sénégalais qui ne vivait pas avec moi, mais dont le nom figurait sur la boîte aux lettres. Pendant 2 ans mon voisin du 1er qui voulait faire la révolution de loyers à coups de réunions m’a harcelée par le biais de ma boîte aux lettres. J’ai tout trouvé : lames de rasoir, nom sénégalais rayé, jonquille collée sur papier parfumé, bouts de ficelle, bouquin avec un noir en page de couverture… etc. Grâce à une autre voisine, Argentine, j’ai vite compris qu’il était l’auteur de ces faits. Il ne me parlait que de ça d’ailleurs. En fait, j’avais un sale coup dans ma boîte aux lettres chaque lendemain de visite de mon mec d’alors. Comme il ne travaillait pas, il devait prêter l’oreille aux « échanges » du dessus et s’énerver tout seul.
Y’a aussi un couple de femmes, racistes…Lesbiennes ou pas, je m’en tape le coquillard contrairement à mon voisin du 1er étage -ouf, il est parti- à qui j’avais cloué le bec désapprobateur avec un « je ne juge jamais les gens sur leur sexualité mais sur ce qu’ils ont dans la tête ». Elles voyagent beaucoup mais ne se « mêlent » pas aux gens des pays visités… elles écoutent le ou la guide et restent dans leurs ghettos d’occidentaux. La semaine dernière, j’en croise une en pyjama dans l’entrée. « Qu’est-ce que tu fais là à c’t'heure » lui demandé-je ?
« T’as pas vu le facteur ? Il a sonné pour un recommandé et je l’attends… » Non, je n’avais pas croisé de facteur. Puis, avec un air révulsé et la bouche en cul de poule, en chuchottant, elle dit « parce qu’il est black »… Moi « quel rapport avec le fait que tu sois là en pyjama ? Pourquoi tu chuchottes ? ». Flagrant délit… elle a repris sa mine excédée et je l’ai quittée en disant « tu sais très bien que j’aime bien les noirs »…
Car c’est ma réputation chez les esprits chagrins… je suis celle qui aime les grosses bites, les sauvages, car les noirs, ça joue au ballon ou de la musique, ça n’aime pas, ça baise à couilles rabattues, ça se refile le SIDA (puisqu’ils étaient 1/5e des porteur de HIV en H à travers les Haïtiens (hémophiles, homosexuels, héroïnomanes… trouve plus le 5e H).En tout cas ça n’a pas d’âme.
Enfin, heureusement, ils sont rares, les Torquemada de chez moi ;o)) et ils m’amusent parce que j’adore les faire taire d’une petite phrase assassine quand ils arrivent avec leurs gros sabots.
remi begouen
30 juin, 2010 à 12:54
Moi, j’menfous de tes chikayas (disputes) d’entre voisins : Je suis tranquille élyséen droit dans mes bottes à talons-nets, et je m’entends bien avec mes voisines, la p’tite Mam et la grande Roselyne. On s’arrange entre amis pour retirer les épines que sont Eric W et Raymond D, deux épiphénomènes mineurs… Bling!
remi begouen
30 juin, 2010 à 12:55
Et je dirai plus : bling-bling !
clomani
30 juin, 2010 à 14:54
Peut-être est-ce à cause de cette chaleur de plomb, mais je pense tout à coup à une des Rubriques à Brac de Gotlieb où on découvrait les profonds états d’âme d’un pauvre hère… états d’âme illustrés par des idées extraordinairement noires…
La conclusion de la BD de Gotlieb était « décidément, le fond de l’hère effraie »… jeu de mots (boîteux il est vrai)qui lui avait été suggéré par Fred, de Pilote…
http://www.cuk.ch/articles/4421
Adage applicable à la fois à une petite partie des occupants de mon immeuble, et au locataire de l’Elysée ;o)).
lapecnaude
30 juin, 2010 à 15:19
Au mariage de mon fils, nous étions deux, nous étions trois … deux pères, une mère. J’étais donc encadrée d’un Grand Martiniquais (1,90) et d’un Grand, Fort, Aryen aux yeux de ciel (1,87 -120kgs) … tu vois le tableau Clo ? Cela fait quarante ans que je vis en rencontrant des cons, et je me suis apperçue que le paysage était plus clair quand on les ignorait, reste les autres plus nombreux, heureusement. Je me faisais plaisir en les présentant : Mon mari n° 1, mon mari n° 2 … et moi au milieu.
Je ne vois plus mon voisin …. l’a trop peur des baffes !
clomani
30 juin, 2010 à 16:33
Oh, que je comprends ce que tu me racontes, ma chère Pecnaude… et dans une grande ville, qu’est-ce qu’on en rencontre, des cons !
C’est vrai que, dans le désert, j’étais super heureuse… seule avec le guide et le chamelier… sous ma minuscule tente la nuit d’où je sortais par le « siège » ! Jusqu’à une nuit où la tempête de sable nous avait stoppés net mais qu’en revanche, elle n’avait pas stoppé les gros cons de touristes venus faire la fiesta en katkat dans les sables, à coups de techno extrêmement ronflante. On n’a pas dormi de la nuit. Le lendemain, alors que nous rentrions au bivouac car la tempête n’avait pas cessé, nous avons dû ramasser leurs « restes » : bouteilles de pinard même pas finies, serviettes en papier, verre cassé, canettes de bière… entre les marques des 4×4 ! J’étais outrée. Si je les avais tenus sous la main, je crois que je leur aurais arraché les yeux, à tous… Venir me faire chier jusque dans le désert !
Matif
30 juin, 2010 à 17:50
Bonjour babelouest
Au sujet des machines à voter, et du vote électronique d’une manière générale, les nouvelles ne sont pas très bonnes :
- ***vote politique*** par internet avec les représentants de l’Assemblée des Français de l’Etranger (qui ensuite élit 12 sénateurs), par machines à voter pour plus de 1 million d’électeurs : Brest, Le Mans, Le Havre, Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Marignane, Orange, Bourges, Mulhouse, Epernay, Bagnolet, Nevers, etc.
- dans les partis : l’UMP, le MODEM ont organisé leurs primaires par internet.
- vote professionnel avec élections dans les CE (SNCF par exemple, EDF, Air France), représentants au CA (CNRS), conseil de l’ordre (des infirmières).
- dans les universités : une loi vient d’être votée qui autorise son usage pour l’élection des conseils.
Pour agir :
http://www.ordinateurs-de-vote.org/Comment-agir.html
La pétition a déjà été signée par plus de CENT MILLE personnes.
b.mode
30 juin, 2010 à 17:53
POur mon premier appart, j’avais une drôle de voisine du dessous. J’était plutôt fétard et recevais moult amis en
écoutant de la zique fort tard. Elle nous réveillait, ma copine et moi, en sonnant comme une malade à 5h du mat. On avait du se coucher à 3. Pour se venger, on avait descendu sur son balcon à l’aide d’une ficelle un camembert fort avarié. Elle l’avait déposé sur notre paillasson en sonnant comme une dingue. A la fin, elle a envoyé les flics et on s’est cassé ailleurs. On était jeunes…