Accueil Politique L’abeille au secours de l’humanité ?

L’abeille au secours de l’humanité ?

27
0
949

abeilleconomiste1.jpgGrâce à mon boycott du bla-bla de Tsarko du 12 juillet, j’ai pris le temps de finir la lecture, passionnante mais exigeante, de ce nouveau livre important d’un écrivain à la fois économiste (hétérodoxe !), historien, philosophe et… poète.

Du moins commence-t-il son ouvrage par une surprenante et belle fable en vers libres, dont il s’explique ainsi : « Nous nous sommes risqués autour du paradigme de la pollinisation opposé au vieux paradigme de la production sur le modèle input/output à composer une fable à la manière de La Fontaine qui sert de liminaire à ce livre. Un liminaire pour entrer plus aisément dans une matière quelquefois ardue et ne pas céder à l’intimidation qui n’est que le premier pas vers le renoncement civique et l’abdication de la liberté tout court. »

Merci à l’auteur d’avoir pris et réussi ce risque : C’est pour avoir entendu à la radio lecture de cette fable (un conflit entre voisins, dont les abeilles de l’un vont butiner chez l’autre !) que j’ai eu envie de me procurer cet essai de 252 pages, parfois lourdes d’érudition, mais toujours alertes… comme un essaim d’utiles abeilles ! Avec en prime de la fable la fabuleuse illustration de Enki Bilal en couverture !

Voici la 4° de couverture de « l’abeille et l’économiste », éditions Carnets Nord, avril 2010 :

Pour nombre de nos contemporains, la finance est devenue scandaleuse, voire délictueuse. Dans le dictionnaire des idées reçues de notre temps, elle est immanquablement opposée à l’économie dite « réelle », industrielle ou commerçante. Et rendue responsable du chaos présent.

Cependant, la crise actuelle n’est pas que financière, mais aussi économique, sociale et environnementale, marquant une rupture et une bifurcation par rapport au modèle capitaliste qui a conquis la planète à partir du XIV° siècle. C’est dans cette révolution en cours que nous entraîne le présent ouvrage, tout à la fois une petite histoire de la finance, une analyse de la crise contemporaine et une tentative de prospective. Nous sommes en train de basculer d’une économie de l’échange et de la production à une économie de pollinisation et de contribution. D’où ce titre : « L’abeille et l’économiste ». Les abeilles font bien plus que produire du miel : elles pollinisent, c’est-à-dire qu’elles diffusent, gratuitement, la vie. Cette métaphore écologique aide Yann Moulier Boutang à explorer les pistes de refondation d’une économie dont le modèle dominant est largement discrédité et moribond.

L’un des soucis majeurs de cet ‘hétérodoxe’ est d’analyser les sordides manœuvres du capitalisme sous la menace de la révolution, bien avant 1917 et depuis. Le phénomène de la main-d’œuvre immigrée dans les usines occidentales en fait partie. Il s’agissait bien sûr de pression contre l’augmentation des salaires et pour créer de la division sociale. Mais j’ignorais, par exemple, que ‘la crise pétrolière’ de 1974 ayant renvoyé beaucoup d’émigrés yougoslaves, avait indirectement provoqué l’éclatement sanglant de la Yougoslavie –« mieux vaut ça que la révolution ! ». J’ignorais aussi le néologisme ‘Chimérica’ pour désigner le monstrueux accord des deux monstres que sont les États-Unis d’Amérique et la Chine communiste (Orwell l’annonçait !). Etc., car ce livre regorge d’approches insolites, de premier abord, mais très futées : à mille lieux des poncifs de divers bavards dits spécialistes (en économie, sociologie, politique, philosophie…) qui sont parfois égratignés, et le plus souvent ignorés, tout simplement !

Le plus fécond de ces étranges (parce que non ‘langue de bois’) rapprochements est celui annoncé dès le titre. Voici l’avis de Philippe Arnaud (Le Monde du 1° juin 2010) : « Mieux que le couple de l’année, c’est peut-être celui de la décennie ; et même plus, si affinités. Pour Yann Moulier Boutang, professeur de sciences économiques à l’université de technologie de Compiègne, l’économiste et l’abeille symbolisent les deux tendances du capitalisme, celui d’hier et celui de demain. D’un côté, une logique de rentabilité à court terme, discréditée ; la finance est la partie émergée de l’iceberg. De l’autre, l’abeille. Cet insecte éminemment social, productif, fécondant, mais aussi discipliné, est l’allégorie de cette « économie pollen » dont l’auteur se fait l’annonciateur, et qui était déjà le sujet de son précédent livre, Le Capitalisme cognitif (éditions Amsterdam, 2008). »

Lorsque l’on sait la dramatique gravité de l’empoisonnement chimique des abeilles et leur rôle fondamental dans la pollinisation, donc dans nos vies, on ne peut que vouloir, en urgence, ‘la sortie du capitalisme’, selon l’euphémisme final du livre. Et l’auteur contribue beaucoup à inventer d’autres types de révolutions…avec l’aide de nos amies les abeilles ! : car nous ne pouvons que vivre ou mourir ensemble…

Citation : « Dans la compréhension du complexe, (dans le sens de la réalité si complexe) on retrouve le rôle pollinisateur. Mais, à la place du pollen, on va retrouver tous les immatériels, la confiance, la coopération volontaire, la mobilisation des affects qui détermine la capacité cérébrale et surtout le travail de réseau, la coopération en réseau qui prend la forme de la contribution. Que fait l’abeille ? Elle crée du réseau, découvre des endroits à polliniser, revient voir ses congénères, leur indique les zones où il y a à butiner. »

Il me semble que cela s’applique à notre ruche « ruminances », non ?

Une dernière citation pour la route ? : « Dans la nature, il faut aider les abeilles à survivre en les débarrassant des Régent, Gaucho et autres Cruiser, ces polluants chimiques qui les tuent, en diminuant les engrais non biologiques qui bétonnent la biomasse. (…) Les Gaucho, Régent, Cruiser de la pollinisation humaine ont pour nom hiérarchie maniaque, harcèlement physique et moral par la précarisation, stress de la performance, mode de rétribution au rendement, coercition au salariat improductif, déni de protection sociale, pour discipliner. »

Bon butinage à vous, bonne pollinisation collective !

Charger d'autres articles liés
Charger d'autres écrits par Rémi Begouen
Charger d'autres écrits dans Politique

27 Commentaires

  1. babelouest

    14 juillet, 2010 à 8:41

    Vive N’Abeille ! Elle va nous apprendre le savoir-vivre, scrongneugneu, avec la communication en réseau, les dons gratuits, la fraternité en lieu et place de la coercition, de la délation, du management, de la haine délibérément provoquée….

    Comment peut-être aussi malsain ?

    Répondre

  2. clomani

    14 juillet, 2010 à 8:59

    Merci, Rémi…
    Ch’uis partante pour être une abeille butinante et fabricante de réseaux. D’ailleurs, il me semble que, telle M. Jourdain, j’ai butiné et butine dans plusieurs champs. Le seul hic, c’est que mes congénères sont quelque peu sourds… ou alors trop vieux pour avoir envie de repartir butiner.
    Ton résumé du bouquin nous expliquant ce qu’est la pollinisation m’a curieusement rappelé tous les principes du néo-zapatisme. Car c’est comme ça qu’ont fonctionné beaucoup des indigènes du Chiapas, mais aussi un peu partout. Dès lors que le groupe est petit, on peut parfaitement donner à ses participants l’envie d’aller voleter dans la nature et d’en revenir chargé de bonnes idées très facilement applicables.
    2e hic : l’essentiel étant -et c’est là où le bât blesse- d’être discipliné. Ne jamais imposer sa volonté aux autres, ne pas vouloir être leader, être reconnu par le groupe en fonction de ses capacités.
    Ca me rappelle un cours d’ethno qui traitait de l’organisation du groupe chez les Kashinawas, petite ethnie amazonienne aux confins du Pérou et du Brésil. Tribu de chasseurs (pour les hommes), cueilleuses (pour les femmes). Le plus fort des tabous : manger la viande de sa propre chasse. Donc chaque homme va distribuer des morceaux de viande aux autres familles, le meilleur chasseur étant celui qui en distribue le plus, et par là-même, rencontre et aide à la vie du plus grand nombre de villageois de sa tribue. Il devient tout naturellement le chef puisqu’il aide à la vie de la communauté. Lorsqu’il vieillit, qu’il est malade, il perd son statut mais il reste néanmoins nourri par le nouveau « meilleur chasseur », et c’est ainsi que le relai se fait tout naturellement, sans guerre, sans discours, sans élections, sans combat des chefs avec ou sans potion magique. Chacun a un rôle bien défini dans toutes les structures de la société tribale, l’initiation contribue à faire passer le palier de l’enfance à la vie d’adulte pour les garçons. Dans la cellule familiale, pareil. Chacun a un rôle bien défini… la maison « commune » aide à resserrer le lien…
    Sauf que les « Gaucho de la déforestation sont là, les Régents orpailleurs s’approchent, tout comme les Cruisers de l’agriculture intensive…

    Rien ne vaut l’autodiscipline, mais elle s’acquiert au prix d’une longue expérience, et encore…

    Répondre

  3. clomani

    14 juillet, 2010 à 9:02

    Juste un rappel pour avoir une idée de l’inverse des ch’tites nabeilles, un film :
    « attention, danger… travail » de P. Carles (et volem rien foutre al pays que je n’ai pas vu).
    Moi, le mot que j’exècre le plus dans notre monde contemporain n’est qu’anglais : « leadership » !
    Quant t’as dit ça, t’as tout dit… même si on pige pas l’english, on pige que ça écrase bien méchamment. ;o))

    Répondre

  4. des pas perdus

    14 juillet, 2010 à 9:30

    Je ne connaissais pas.

    Selon Ariès, il faut faire reculer « l’économie », la marchandisation, les logiques néo-libérales dans la société en promouvant la sphère de la gratuité, la lenteur, le revenu universel pour tous…

    Répondre

  5. clomani

    14 juillet, 2010 à 9:48

    Ca s’appelle « la décroissance », Des Pas Perdus … si je ne m’abuse ?
    Ma nièce m’avait abonnée au journal « la décroissance » mais c’était vraiment des articles imbitables… redondants, au style emphatique, très difficiles à lire et à ingurgiter… Dommage que la décroissance soit aussi mal vendue, ai-je pensée.

    Répondre

  6. b.mode

    14 juillet, 2010 à 10:51

    Paul Aries oui. Merci à Rémi de me l’avoir fait découvrir… Pour ceux qui avaient manqué son remarquable entretien avec Taddéi, je remets ce lien http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Regarde-les-hommes-changer/Sons/Paul-Aries-218826/

    Répondre

  7. remi begouen

    14 juillet, 2010 à 11:42

    Oui, Yann Moulier Boutang rejoint à sa façon l’analyse de Paul Ariès. En ‘encore plus pointu’, souvent. Tout en restant plus vague sur ce que serait ‘un autre type’ de société (qu’il appelle d’ailleurs ‘nouveau capitalisme’), si (peu à peu!) les hommes l’imposent par leur comportement de ‘pollinisation’, qui existe çà et là, non seulement dans les régions que rappelle Clomani, mais ici, dans nos si divers réseaux.
    A propos, Clo, je ne suis pas d’accord avec toi sur le journal ‘La Décroissance’. Je ne nie pas qu’il ait un peu les défauts que tu révèles, mais il a aussi beaucoup de fraîcheur, de ‘pollen’ transporté… et c’est à chacun de ses lecteurs de l’améliorer : ‘il est ouvert’ comme Ruminances et autres…

    Répondre

  8. clomani

    14 juillet, 2010 à 11:49

    Pas dit qu’il était « fermé »… j’avais beaucoup de mal à me concentrer sur les articles de fond… c’est peut-être juste parce que je suis plus attirée par les discours plus « simplistes » ou plus « pédagogiques » disons… je suis une flemmarde. ;o))
    L’économie n’étant pas ma tasse de thé… mon jugement est certainement faussé ;o)).
    Je lis très facilement un Lordon, un Jorion (plus ethnologue qu’économiste)…

    Répondre

  9. Shalimar

    14 juillet, 2010 à 12:17

    Il est évident, qu’il maitrise son sujet! ;-D
    Si j’ai le temps, je prendrais la peine de le lire, enfin si j’ai le temps… :o )

    Répondre

  10. laetSgo

    14 juillet, 2010 à 15:44

    ça me donne bien envie de lire ça…je crois que je vais me le procurer avant mon départ en vacances ! merci Rémi !

    @clo, rien à voir avec le sujet, mais j’ai vu ton commentaire suite au dernier article de mediapart sur le financement via les micro-partis….jusqu’où ira le scandale ???!!!

    Répondre

  11. lapecnaude

    14 juillet, 2010 à 15:57

    Rémi : Boutang a bien raison de considérer que la « nouvelle économie » devrait se faire sur le modèle que nous offre la nature. Après tout, tout est en tout et réciproquement. Mais est-il allé jusqu’au « désintéressement suprème dans l’intérêt de tous » ? Peu conciliable avec l’humain.

    Répondre

  12. des pas perdus

    14 juillet, 2010 à 17:50

    clomani : on n’a pas lu les mêmes numéros. Ce canard ne manque ni d’humour ni de convictions politiques, faits rares dans la presse vendue en kiosque.

    Répondre

  13. Shalimar

    14 juillet, 2010 à 18:05

    « L’abeille et l’économiste ». Les abeilles font bien plus que produire du miel : elles pollinisent, c’est-à-dire qu’elles diffusent, gratuitement, la vie. »
    Magnifique cohérence entre les propos de l’auteur et la mise en application de ses propres théories, prix de « l ‘ouvrage » certainement collaboratif? 18 euros
    Téléchargement gratuit sur le web? Pas trouvé…
    Donc, je lirai ce « gloubi goulba » plus tard!!! Mauvais point pour lui :o )

    Répondre

  14. lediazec

    14 juillet, 2010 à 18:46

    Il ne me reste plus qu’à acheter le bouquin. En ce moment je lis peu et ça m’énerve ! Là, j’ai repris « La scène capitale », je lis « histoires sanglantes » de Pierre Jean Jouve. Mais je merdouille niveau lecture.
    Noté, Rémi.

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

    Répondre

  15. clomani

    14 juillet, 2010 à 18:48

    Des Pas Perdus, allez donc savoir où j’ai pris une telle difficulté à la comprenaille…
    ;o))
    Ceci dit, cet abonnement a été remplacé en mieux (pour moi) par Fakir et CQFD… et là, je pige tout ;o)).

    Répondre

  16. clomani

    14 juillet, 2010 à 19:27

    Si ça peut te rassurer, Rodo, j’ai commencé 3 bouquins, et je merdouille moi aussi grave avec les bouquins… dont un sur la Somalie (retour au pays après exil et dans le même bordel)… dur dur… ça m’empêche de dormir d’ailleurs ! ;o(

    Répondre

  17. lapecnaude

    14 juillet, 2010 à 19:48

    J’ai lu, d’une traite, Yan Valtin et les deux bouquins d’Evguenia Guinzbourg, dont avait parlé Goux dans une de ses chroniques, je ne me fiais pas à ses commentaires dont je me fous royalement, mais après çà, je vous avoue que j’ai du mal à ouvrir un autre livre, çà me semble un peu plat. En fait, je n’arrive pas à comprendre comment on peut se faire subjuguer, dominer à ce niveau là. J’ai pourtant suivi des cours « d’action psy sur les populations », mais rien comme çà.

    Répondre

  18. lapecnaude

    14 juillet, 2010 à 19:56

    Rémi, j’ai commandé le livre, le ne l’aurai que la semaine prochaine, espérons que ma « crise » sera pasée d’ici là.

    Répondre

  19. clomani

    14 juillet, 2010 à 20:00

    Jan Valtin… c’est le livre de sa vie ? Mpffff, j’en ai marre, j’ai la mémoire qui flanche, car je sais que Rémi en a parlé, mais j’trouve plus où !!!

    Répondre

  20. lediazec

    14 juillet, 2010 à 20:06

    @ Françoise. Les conseils de lecture de Didier Goux sont toujours excellents.

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

    Répondre

  21. clomani

    14 juillet, 2010 à 20:34

    Répondez pas à ma question surtout ;o(( … mpffff, journée de merde !

    Répondre

  22. lediazec

    14 juillet, 2010 à 20:36

    @ Clomani. Si ça peut te rassurer, j’ai une gouttière qui a cédé et je suis, moi aussi, inondé. J’écope. Mon sol est propre !!!

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

    Répondre

  23. remi begouen

    14 juillet, 2010 à 22:06

    Là, Rodolphe, je pige pas. Avec Pierre Jean Jouve en lecture, t’es en manque de la suite ??? ha le boulimique de lectures, trop envahi d’Internet !!!
    Bon, si besoin, je t’envoie le bouquin avec mes annotations en prime : cela n’en fera qu’un de plus à me rendre… un jour, via un vol d’abeille : le pollen circule !

    Répondre

  24. lapecnaude

    14 juillet, 2010 à 23:06

    Clomani regarde sur l’article précèdent je te pose des questions sur tes fuites !

    Répondre

  25. clarky

    14 juillet, 2010 à 23:59

    oh putain, ça parle de fuites urinaires, je savais que ruminances était un repaire de vieux :)

    et le frelon asiatique, savez ce qu’elle lui dit à l’abeille européenne ??!!?? purée, quand la chine s’éveillera déblatérait peyrefuite…

    Répondre

  26. clomani

    15 juillet, 2010 à 11:53

    Pô vu… ton post sur les fuites, LaPec…
    On est minables avec nos fuites, en effet… Moi j’ai trouvé un « étancheur » (en vacances à Majorque mais il m’a donné le N° de sa boîte… débordés) et j’attends donc des nouvelles… les ouvriers sont soit en vacances, soit sur d’autres fuites !
    S’il faut faire en plus avec le temps détraqué… on n’est pas frais…
    Quoi elle est pas fraîche, ma morue ?

    Répondre

  27. remi begouen

    15 juillet, 2010 à 14:05

    « La sortie du capitalisme aura lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare » : C’est l’idée développée par André Gorz dan son dernier écrit (il est mort en 2008), aussi résolument optimiste que Paul Ariès et Yann Boulier Boutang – qui redoutent aussi la ‘sortie barbare’ (Nucléaire, etc.). Lire ce texte, dont j’ai trouvé référence sur une note (n°29, p.249) de ‘l’abeille et l’économiste’ : http://ecorev.org/spip.php?article641

    Répondre

Répondre à clomani Annuler la réponse.

Consulter aussi

Hyper-Tensions

Aussi attentif à l’actualité des hyper tensions sociales, que solidaire de nos diverses co…