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Une trop bonne journée

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Mes passions récentes furent très liées à mon travail passé au desk étranger d’une télé publique. Elles s’appelaient Indigènes zapatistes mexicains, condition des noirs sous l’apartheid, Palestine en Israël. J’ai essayé d’en explorer quelques-unes en partant dans les pays concernés, seule et le plus près possible des « vrais gens ».

L’Afrique du Sud était un rêve de longue date. J’ai dû me le fabriquer le jour de la libération de Nelson Mandela (j’étais de permanence au desk étranger et j’ai même failli traduire en direct le discours de Nelson à sa sortie de prison au Cap car l’interprète n’arrivait pas). Quelques jours après, un journaliste de retour de Johannesbourg me donne une cassette et me dit : « va sur tel time code et là, mets le son à fond ». Ce que je m’empresse de faire. Le stade de Soweto plein à craquer de noirs vêtus de jaune et vert. Entrent alors Nelson et Winnie Mandela. La foule, qui attendait depuis des heures en plein soleil dans le stade se met alors à entonner « Nkosi sikelele Africa».

Moi, ça m’a complètement chavirée ! Les noirs sud-africains ont tellement souffert qu’ils sont devenus les spécialistes de l’appel à dieu, du gospel… Comme disait Nougaro, « les chants les plus beaux sont les plus désespérés » ! C’est ça qui m’a donné envie d’aller en Afrique du Sud. Quelques mois après en avoir fini avec chimios et rayons, une fois remise sur pieds, j’ai décidé que j’irais au bout de ce rêve-là. Je suis donc partie pour 3 semaines en Afrique du Sud en mai 2006. Jo’burg est une terrible capitale faite pour les bagnoles. Il n’y a aucun « centre » mais beaucoup de centres commerciaux. Les blancs y vivent comme retranchés derrière de hauts murs ceints de barbelés ou piqués de tessons de bouteilles. On ne peut pas marcher dans les rues… les seuls marcheurs sont les noirs venus en bus des townships du pourtour.  Les townships où étaient cantonnés les travailleurs noirs du temps de l’Apartheid sont difficilement solubles dans la nouvelle Afrique du Sud. La plus grande de Jo’burg s’appelle Alexandra, énorme amas de bric et de broc entouré de barbelées située à l’entrée de la ville lorsqu’on vient de l’aéroport. L’autre, la plus célèbre pour sa résistance, en passe de réhabilitation, c’est Soweto.

Grâce à une Française résidant là-bas et à son chauffeur noir, Herold,  j’ai pu vivre un des moments les plus riches en vibrations positives de ma vie d’adulte. J’ai détesté Johannesbourg, parce qu’on ne peut justement pas s’y promener, donc pas prendre la température de ses habitants, tous dans leurs grosses bagnoles climatisées, ou calfeutrés derrière leurs murs. Le seul moment où j’ai pu être en contact avec des Sud-Africains, a été mon passage à Soweto. Dès mon retour, j’ai raconté : En larmes ou presque depuis ce matin : j’ai eu des émotions fortes aujourd’hui… jamais été aussi positivement remuée comme ce matin. Après avoir visité la maison de Mandela (toute petite), direct au musée Hector Pieterson : un jeune lycéen tué lors de la fusillade des étudiants manifestant contre l’apprentissage forcé de l’Afrikaaner, dans les années 80… Dès l’entrée, on se retrouve avec un groupe de mamas venues célébrer la fête des mères et se souvenir, surtout. Je parle avec l’une d’elle, vêtue de son costume traditionnel, très joli,  avec comme des petites ailes en haut du dos… pas très bien compris la signification… elle  raconte alors qu’elle était en 5e et qu’elle faisait partie des manifestants… j’avais déjà la gorge nouée en entrant parce que tout ce que j’avais classé et reçu comme image d’Afrique du Sud dans les années 80, archives et images du moment, me remontait en tête… je parle à cette femme et un gros sanglot m’envahit alors. Elle me prend dans ses bras et je pleure ! Mpfou ! Ça fait chaud au coeur… jamais vu des gens aussi chaleureux et gentils, foncièrement gentils qu’ici… La mama m’invite, nous invite à les rejoindre car elles vont après dans un restaurant, je l’envoie à Herold qui doit mieux savoir où ça se trouve que moi…

Il n’avait pas écouté et on a été déjeuner dans un autre restau… où nous étions les seules blanches au début… après, une blanche est venue avec son petit copain noir.

Déjeuner dehors, il fait très chaud… le vent est rafraîchissant, nous prenons une bière SudAf… pas mal, légère… puis en route pour chercher cette église où il y a un récital de gospels… Parce que c’est surtout ça qui nous a attirées à Soweto. Herold avait promis à la Française de nous dégotter un concert, ce dimanche-là, dans la township.

Après avoir un tantinet cherché notre chemin, sur des petites routes en terre battue bordées de baraquements plutôt pauvres, on finit par entendre, au loin, des chœurs ! A y est, on y est ! On entre, moyennant participation… L’église en bois est pleine… que des noirs… Un groupe : hommes d’un côté, femmes de l’autre, est sur la scène et chante du gospel sous la houlette d’un « chef » de chœur.  Alors… rebelote : je pleure comme ce matin ! Quelle impression ! C’est difficilement descriptible, ces voix, qui sont si puissantes, toutes en parfaite harmonie… mais il y a aussi le spectacle… ils sont en communion, la salle entière est en communion, Mimine est en communion, moi aussi, et comment ! Il me semble que le plus « retenu » a été Herold… On s’assied, on voit, on écoute, on vibre, on sourit, les gens vous font de grands sourires, ils sont vraiment  amicaux ! Et  beaux en plus… les enfants courent un peu partout, certains nouveaux nés dorment dans les bras de leur mère, au milieu de ces chœurs si puissants ! Ça doit être ça, l’osmose ! P’tain quelle impression. J’en repleure en essayant de vous décrire ce qui se passe. Sur scène, ça chante, ça danse, le public va donner son obole, Mimine aussi, qui joue aux riches et donne un gros bifton… Ils sont deux groupes à alterner les chants mais l’un d’eux est bien meilleur.  Nous étions les 2 seules blanches de l’assemblée… rien que des vibrations positives et des sourires toutes dents blanches dehors, des regards si généreux… ça vous fait vous sentir comme une rivière qui sort de son lit… j’ai débordé, je déborde encore…

Après, nous avons parlé avec quelques hommes de notre groupe favori, dont le leader, qui dirige son chœur avec un bâton à palabres, le bâton du commandement… c’est tellement imagé… il voyage dans l’assistance et, sur la scène, le chœur suit tout mouvement, tout petit sursaut de la canne… et quel rythme ! C’est simple, j’ai travaillé mes abdoms et mes fessiers ainsi que les épaules : je n’ai pas arrêté de me dandiner sur ma chaise, tout le long des concerts. Dans la salle aussi, les spectateurs tapent dans leurs mains, amorcent des pas de danse… J’ai fabriqué un bateau en papier plié pour un enfant qui s’était approché tout sourire. Il est reparti tout content avec son petit bateau…

Quelle journée mes amis ! Je ne vous ai raconté que le 1/10e… mais c’est vraiment un moment inoubliable ! En prime sur la route du retour : le coucher de soleil, qui ne manque pas de chien ici ! Brèfles ! Ce fut le paradis… j’ai un peu de fièvre (because coup de soleil sur la tête)… pas grave. C’était une trop bonne journée…

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36 Commentaires

  1. lediazec

    20 juillet, 2010 à 7:03

    Magnifique ! Frissonnant. Un très beau récit, Clo. Le lien musique est dans la zique du jour. Chaire de poule garantie.
    Le blog est à jour : Erby, zique, phrase du jour et de quoi se remplir la panse, grâce à Françoise.
    Bonne journée à tous.

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  2. clomani

    20 juillet, 2010 à 8:18

    Un des choeurs les plus connus d’Afrique du Sud :
    Ladysmith Black Mombazo http://www.youtube.com/watch?v=628B6dSannM&feature=related

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  3. Didier Goux

    20 juillet, 2010 à 9:09

    « Les chants désespérés… », c’est un vers de Musset, pas de Nougaro. J’espère que vous vérifiiez vos sources mieux que ça quand vous étiez journaliste…

    Sinon, on pourrait parler sérieusement de l’Afrique du Sud aujourd’hui, mais je sens que ça gâcherait l’ambiance quelque peu “célestine” de ce billet.

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  4. Ju

    20 juillet, 2010 à 9:14

    Je t’aime !
    Quel plaisir de lire quelqu’un qui arrive à faire passer toutes ces émotions avec juste des mots.
    On le sent, tout ce que tu as vécu.
    chouette chouette chouette !

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  5. clomani

    20 juillet, 2010 à 10:11

    A Didier Goux :
    Vous auriez préféré qu’on se fasse trucider puis cuire dans une grosse bassine, comme dans Tintin.
    (on a les références qu’on peut). Ou que, tel un certain Hortefeux, je dise « oh, il y en a beaucoup trop » en rigolant et en disant ensuite que je parlais des Auvergnats ?
    En parlant de culture, si j’ai fait l’impasse sur Musset, je suis contente d’avoir été comme Monsieur Jourdain, d’avoir découvert ce vers avec la musique et la voix de Nougaro : ça lui donne de la puissance.
    Sachez d’autre part que je n’ai jamais été journaliste.

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  6. lapecnaude

    20 juillet, 2010 à 11:10

    Oh Monsieur Goux, vous si galant d’habitude, tenter de malmener une jeune fille de cette façon !
    Peut-être auriez vous préféré une diatribe opposant Soweto et Kolyma ?
    Pour le reste, il y a beaucoup à dire sur l’Afrique du Sud d’avant et celle d’aujourd’hui, tout comme sur la France d’avant et celle d’aujourd’hui, tout comme sur les noirs d’avant de ceux d’aujourd’hui et tout comme les arabes d’avant et ceux d’aujourd’hui … reste vous et vos semblables qui restent comme avant.

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  7. b.mode

    20 juillet, 2010 à 11:12

    Un vert galant oui ! :=)

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  8. clomani

    20 juillet, 2010 à 11:33

    Ver avec un t ? B.Mode ;o))

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  9. Didier Goux

    20 juillet, 2010 à 11:45

    Ch’savais bien qu’fallait rien dire sur l’Afrique du Sud…

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  10. lapecnaude

    20 juillet, 2010 à 12:04

    Que voulez-vous Monsieur Goux, il n’y a pas de censure sur ce blog, vous auriez pu parler de l’Afrique du Sud, on ne fuit pas la discussion, NOUS.

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  11. unpeudetao

    20 juillet, 2010 à 13:28

    Je suis l’exilé, Dennis BRUTUS

    Je suis l’exilé
    l’errant
    le troubadour
    (quoiqu’ils disent)

    je suis doux, et paisible,
    l’allure distraite
    absorbé par les plans,
    poli à en être servile

    mais les grottes de mon coeur sont remplies de lamentations,

    et dans ma tête,
    par-delà mes prunelles tranquilles,
    j’entends les cris et les sirènes.

    Dennis BRUTUS (Afrique du Sud).

    Amicalement, Unpeudetao!

    Dernière publication sur Contes, légendes, fables et histoires. : Histoire de cheval (Conte soufi)

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  12. ZapPow

    20 juillet, 2010 à 14:07

    C’est un des chants les plus émouvants qui soient.

    Pour la petite histoire, ce n’est pas l’hymne officiel de l’Afrique du Sud qui est interprété dans la musique du jour, mais le vieux chant de lutte anti-apartheid : il n’y a pas les strophes en afrikaans et en anglais.

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  13. remi begouen

    20 juillet, 2010 à 14:37

    Très beau récit en effet. Et très belles répliques de Clomani et de la Pecnaude à Didier Goux… qui en manque.
    A quand la suite, sur le Mexique et etc ?

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  14. Didier Goux

    20 juillet, 2010 à 14:40

    Oui, je manque un peu d’enthousiasme juvénile, là.

    C’est comme regarder un film dont on connaît la fin et la morale dès le générique de début…

    Répondre

  15. lapecnaude

    20 juillet, 2010 à 16:49

    Il est vrai que son film favori est : Moâ, Moâ, Moâ ….

    Répondre

  16. lediazec

    20 juillet, 2010 à 18:00

    Vous avez fini de taquiner l’ami Didier ! Aucune tenue ces jeunes ! Ca va Didier… Pas trop fatigué ?
    A part ça, je reviens du turbin. Quelle journée !

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

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  17. clomani

    20 juillet, 2010 à 18:23

    Je vais encore embeter M’sieur Goux si je parle du Mexique… ce pays ou les Indigenes n’ont jamais cesse la resistance.
    La je suis en Suisse… pas grand chose a dire, je n’y ai pas d’amis contrairement a un certain Eric Woerth. Le seul Eric que je connais ici est mon neveu ;o))
    L’Afrique du Sud ne va pas tres bien, sinon… mais comme je l’ai dit plus haut… on ne se sort pas de l’Apartheid en deux temps trois mouvements… ca va demander du temps. En plus ils n’ont helas pas le bon president pour faire avancer le schmilblick…
    Difficile d’en parler sur un clavier suisse… une autre fois peut-etre.

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  18. lapecnaude

    20 juillet, 2010 à 19:25

    Didier Goux n’est jamais fatigué de lui-même, bientôt il va nous raconter ses réflexions philosophiques foetales !

    Répondre

  19. lapecnaude

    21 juillet, 2010 à 2:46

    Non, Monsieur Lediazec, je ne taquine pas Didier Goux, je n’ai pas ses méthodes, c’est tout. S’il a une culture certaine, il a aussi la fâcheuse habitude de critiquer sans réfléchir. Qu’il ait des opinions politiques, c’est son droit, qu’il médise et pourfende de sa plume vengeresse tout ce qui n’a pas la couleur de sa trogne, çà ne l’est pas. Pour lui, il n’est de bon nègre que celui, soit qui écrit en lieu et place de ses plumitifs préférés, ou derrière une brouette ou poussant un balai pour ramasser les déjections de ses semblables.
    Son dernier billet (faisant suite à bien d’autres du même genre) illustre bien son égocentrisme, que l’on s’entretue, que l’on mette le feu, mais que cela s’arrête à sa porte afin qu’il puisse à son aise siroter ses apéritifs littéraires en petit comité.

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  20. clarky

    21 juillet, 2010 à 12:41

    l’afrique du sud c’est pour moi les boks et chaka zulu, mais surtout une coupe du monde de rugby avec une demi-finale france afrique du sud et un benazzi qui se retrouve à 50 cm de la ligne…terrible, et je passe sur l’arbitrage maison qui a fait en sorte d’oublier l’essai de pénalité qui nous propulsait direct en finale, arf, le remords est tenace !

    tiens françoise, je vois qu’on a les mêmes lectures :)
    une personnalité intrigante, s’il en est, c’est georges dans les commentaires, ça doit être l’ego de son alter ou plus précisément de son altesse, tain que ne ferait-on pas derrière un clavier pour se la péter sévère, manier la syntaxe grammaticale ou supposée comme telle n’est heureusement pas un gage de qualité humaine.

    Répondre

  21. Didier Goux

    21 juillet, 2010 à 12:47

    La Pecnaude : si c’est pour me comprendre aussi mal, vous devriez cesser de me lire : c’est vraiment du temps perdu (pour vous). D’un autre côté, si vous avez besoin de vous fabriquer un monstre-repoussoir, allez-y, ça ne me dérange nullement.

    De plus, on ne dit pas un nègre, mais un écrivain de couleur.

    Répondre

  22. Didier Goux

    21 juillet, 2010 à 12:52

    Ah, autre chose : en effet, je ne vois nul inconvénient à ce que des Africains, ou des Sud-Américains, ou des Chinois, ou ce que vous voudrez, se foutent sur la tronche et s’entre-égorgent. Parce que je les considère comme des humains adultes et responsables (au sens le plus plein du terme). Et que je ne me crois pas autorisé à dicter sa conduite au monde entier, au nom de mes « valeurs ».

    En revanche, lorsqu’il viennent le faire chez moi (chez moi au sens large : dans mon pays), je suis partisan de la plus extrême fermeté et vomis le laxisme capitulard dont notre gouvernement (après tous les autres) fait preuve.

    Voilà.

    Répondre

  23. lapecnaude

    21 juillet, 2010 à 17:46

    Didier Goux – Je n’ai pas besoin de me fabriquer un monstre-repoussoir (ce que vous n’arrivez pas à être, un homme qui aime ses chiens ne peux pas être complètement mauvais), mais j’ai du mal à vous faire comprendre que ces « hordes », comme vous dites, ne sont que le produit que votre société a engendré depuis quelques centaines d’années. Ils ne sont que la conséquence d’une politique d’exploitation des plus faibles par les plus forts (il s’agit là que d’argent) et d’un système éducatif sans cesse malmené et déformé (sous prétexte fallacieux de réformes). Avant d’aller combattre pour les opprimés dans le monde, je crois qu’il faudrait plutôt balayer devant notre porte et essayer d’arriver à un système plus égalitaire chez nous. Par quel moyen ? L’éducation d’abord, de tous, je ne crois pas que les interventions « musclées » y arriveront, au contraire. La suppression de la discrimination « au faciès » ou au « patronyme », et surtout, surtout la suppression de ce foutu chômage qui va mettre vraiment le feu aux poudres. C’est de l’utopie, je sais, mais je suis une rèveuse et j’ai lu Valtin, et Guinzbourg et vais lire Chalamov et continuerai à lire votre blog et votre mensuel qui m’amuse beaucoup.

    Répondre

  24. clomani

    21 juillet, 2010 à 18:30

    Je ne peux que surenchérir, en retard, à ce qu’a écrit La Peccnaude… si vous voulez vivre dans un pays où il n’y a pas d’étrangeers, vous êtes mal barré, parce que la mondialisation effrénée va être facteur d’encore plus de déplaccements de populations, et bien sûr celles du Sud en direction du Nord.
    Si on n’était pas allés chez eux en leur ddisant qu’on avait les solutions pouur tout, surtout pour les exploiter tranquillou en les endoctrinaant, bon..; on ne va pas recommencer le monde de l’aculturation…
    Je trouve, Monsieur Goux, que vous ne devriez pas dréverser votre mépris en traitant ma prose de « célestine » et en sortant votre amour de la littérature. Je n’écris pas sur la littérature, mais je ne sais parler que de ce que j’ai vécu, et des rencontres que j’ai faites ou que je fais encore àl’heure actuelle. Si vous ne voulez pas voir que le monde ne pourra subsister qu’en passant parle métissage, et que la france est un pays métis avant tout, restez donc dans votre chambre, sur votre site, venez commenter les rubriques littéraires puisqu’il sem ble que ce soit votre spécialité.
    Fraichement ddébarquée ici, je ne vous cconnnaissais pas mais en 2 commentaires, c’est signé. Et bon, not my cup of tea… alors pourquoi ne passez-vous pas votre chemin en méprisant vraiment ce que je raconte, donc en n’y prêtant aucune attention…

    Répondre

  25. clomani

    21 juillet, 2010 à 18:41

    Bon, on est dans le ton : j’ai entendu que Sarko avait limogé le préfet de l’Isère… trop mou. C’est qu’il a renfourché son cheval de bataille, l’agité de l’Elysée… la sécurité… sur le dos des étrangers, ou de ces criminels qui terrorisent les banlieues, comme le disent nos journalistes embedded dans la sécurité et chez Sarko.
    Quand ça va mal en politique intérieur, qu’il y a de plus en plus d’évidence que not’(p)résidu évolue dans un monde de corruption et de fric, il est important de faire des rodomontades et de rassurer les petits vieux, les décérébrés du FN, en tapant sur les obscurs et les « autres »… ces gens qui font peur auxx ignorants, à ceux qui ne savent pas que rien ne vaut un mélange de plusieurs cultures, que ça rend plus intelligent…
    Le jour où un homme politique ou pas me dira que c’est en s’ouvrant à l’altérité qu’on pourra arriver à vivre tous ensemble, là je voterai pour lui.
    Pour l’instant, je n’ai entendu qu’une autre info, après celle du préfet, de Sarko : celle de cette famille étrangère, dont la femme a accouché d’un enfant en centre de rétention, qu’il y est mort, dont le mari n’a pas eu l’agrément de la France alors qu’il a l’hépatite B (illégal : on se doit de soigner et d’héberger les malades chroniques, même étrangers). J’ai entendu que leur môme enfermé avec eux en centre de r&tention, avait attrapé une maladie et que, malgré tout ça, ils viennent d’être expulsés en Pologne,où ils avaient atterri avant d’arriver en France. En Pologne, ils ne connaissent personne… et on connaît la gentillesse des Polonais à l’égard des étrangers… Une preuve de plus que la France sarkozyste raciste sous-traite les demandeurs d’asile avec les anciens pays de l’Est, ou avec les pays du Ma&ghreb…
    J’ai vraiment de plus en plus honte d’être française.

    Répondre

  26. lapecnaude

    21 juillet, 2010 à 20:15

  27. Didier Goux

    22 juillet, 2010 à 11:39

    La Pecnaude & Clomani : et au nom de quelle fatalité la France devrait obligatoirement devenir un pays « métissé » ? Vous dites parce qu’il l’a toujours été : c’est entièrement faux. Entre les grandes invasion des Ve et VIe siècles et la fin du XIXe, il n’y eut aucun métissage (je ne parle évidemment pas des cas particulier).

    D’autre part, vous considérez comme acquis que tout ce qui peut arriver de malheurs à l’Afrique et aux Africains ne saurait être que de notre faute à nous. Je trouve que c’est faire preuve de beaucoup de mépris pour les Africains, que de les exonérer systématiquement de tout. Au fond vous n’êtes pas très différents des chantes de la colonisation qui clament que tout ce qu’il a de bien en Afrique existe uniquement par l’homme blanc : vous êtes les deux faces d’une seule et même médaille.

    Savez-vous qu’un certain nombres d’intellectuels africains, des historiens notamment, exhortent leurs compatriotes à sortir de cette perpétuelle pleurnicherie, à propos du méchant colon blanc ? À assumer pleinement leurs erreurs, leurs incapacités, afin de se donner une chance de pouvoir les surmonter ?

    Quant à prétendre que les émeutes auxquelles nous assistons, et qui vont se multiplier, n’existerait pas s’il n’y avait pas de chômage, cela me paraît non seulement absurde mais insultants pour tous les gens pauvres, les chômeurs, etc. Car ça signifie que toute personne perdant son emploi, ou n’en trouvant pas, peut tout naturellement tomber dans la délinquance, voire dans le banditisme – ce qui est absurde et parfaitement contraire à la réalité des faits.

    Enfin (là je parle à la seule Clomani), le mépris dont vous me créditez n’existe que dans votre imagination. L’adjectif « célestine » désignait une certaine propension de ce billet au « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », contre laquelle j’ai aucun a priori… à condition de n’en pas abuser. Voilà tout.

    Répondre

  28. remi begouen

    22 juillet, 2010 à 14:29

    Didier – Tu termines par ‘…à condtion de n’en pas abuser’. Soit! Mais tu abuses, surtout au début de ton billet à décréter que la France n’a connu aucun métissage entre le VI° et le XIX° !!… sauf cas particuliers!, précises-tu. Mais qu’est-ce que c’est alors, la France, un pays d’un ‘peuple élu’, d’une race gauloise, de bons-aryens en somme ??? : Le contraire ! C’est un pays de ‘cas particuliers’ que sont les Auvergnats, les Picards, les Bretons, les Basques, les Corses, les Tourangeaux, etc; : des populations diverses, unifiées de force par les rois, et devenant par métissages continus le peuple français… avec le continuel afflux de voisins européens ou plus lointains, comme les libanais, les algériens-juifs, les enfants métis d’outre-mer, bien avant les migrations actuelles, dernier phénomène social de la France métis…

    Répondre

  29. clomani

    22 juillet, 2010 à 16:50

    Il y a du mépris dans vos automatismes à voir dans ce que j’écris soit des textes faits chaussée de lunettes roses, ce qui n’est pas le cas. C’est justement parce que cette journée avait été riche que j’en ai parlé… les autres s’étant passé dans un monde blanc, riche, et avant tout marchand. Le mépris, il était surtout dans le ton employé au sujet du vers de Musset. Vous avez des lettres… moi je fréquente des noirs et je pense que, du coup, ça vous agace… vous êtes en négatif ce qu’il m’arrive d’être en positif, sauf que vous c’est cinéma « noir » permanent. Sans métissage, vous seriez, nous serions complètement et profondément débiles. Et je ne larmoye pas du tout sur l’Afrique… je trouve que les habitants des pays de ce continent que j’ai visités devraient nous servir d’exemple… le confort, la modernité, les progrès ont fait dee nous des exploiteurs et des pseudo savants qui ne jugent qu’à travers leurs propres références. Si vous alliez faire un petit tour chez ceux qui vous font si peur que vous n’en voulez pas dans le pays (dont je vous rappelle les métissages passés dans les ex colonies… avant, nous n’étions que marchands d’esclaves, on les « entreposait » on ne fricottait pas avec, contrairement aux Portugais, plus tard. Quant aux métissages d’avant, Rémi a fort bien répondu. Côté Mexicain, les civilisations qui avaient dominé en écrasant ont sombré mais il n’empêcheque les échanges entre les différents peuples n’ont jamais cessé. En Extrême-Orient aussi, ça y allait, au niveau déplacements et métissages…
    Géographiquement parlant, il y a peu de gens qui sont restés effrayés longtemps par « l’autre »… l’attirance sexuelle a fonctionné… le mâle dominant a laissé des traces partout où il est passé et le mâle voyageait beaucoup. Physiologiquement, les mélanges auront permis à la race humaine de ne pas sombrer dans la dégénérescence…
    Et pour en revenir sur vos affirmations « seuls les bazanés sont des voyous »… je vous invite à jeter un coup d’oeil sur les membres du gouvernement qui sont au pouvoir actuellement en France et tous les décideurs de ces grandes entreprises françaises : tous blancs mais vraiment gangsters de chez les gangsters… Evidemment, ils ne brûlent pas de voitures, mais ils poussent les travailleurs au suicide, au chomage, et les élus s’empressent de les reléguer aux pourtours des villes, pour ne pas « faire sale »… vous devriez venir vivre en Suisse, M’sieur Goux, le matin, les camions ramassent les pauvres sur les trottoirs de la vieille ville et de la Genève chique pour aller les jeter tels des détritus dans le « pourtour »… Mais, du côté de l’ONU et de la Croix Rouge, les étrangers foisonnent, pétés de thunes alors là où y’a de l’argent, l’étranger ne gène pas… la racaille, elle est avant tout chez les pauvres. Pourtant, certains étrangers très riches se comportent très mal avec des citoyens, français et frontaliers… Il y a même l’Emir du Qatar qui vit non loin… il n’a jamais payé ses impôts locaux… pourtant ses propriétés sont immenses. On lui a fait une route goudronnée (demandée par Chirac)… Il y a une dizaine dd’années, ses salariés, Français et Haut-Savoyards se sont aperçus qu’ils n’étaient pas déclarés à la Sécurité Sociale, et qu’ils n’étaient jamais augmentés..
    Bon, là je suis d’accord avec vous, M’sieur Goux, ces etrangers qui viennent piquer le pain des Français sont de fort mauvais exemples pour les Français qui les « su bissent ».

    physiologiquement parlant, le métissage a permis justement de renouveler les races génétiquement…

    Répondre

  30. lapecnaude

    22 juillet, 2010 à 22:54

    Enfin un bon adepte du discours de Dakar !!!

    Répondre

  31. Didier Goux

    23 juillet, 2010 à 9:02

    Clomani, votre portrait de moi est une caricature. Mais je repasserai plus tard : là, j’ai école et il faut que je prépare mon cartable.

    Répondre

  32. Didier Goux

    23 juillet, 2010 à 11:02

    Oui, bon, finalement, non, il y aurait trop à dire. Sauf ceci : pourquoi tenez-vous tant, Madame Clomani, à ce que j’ai du mépris pour vous ? Ma remarque à propos du vers que vous citiez était motivée par le fait, le simple fait, que vous pouviez fort bien ignorer son origine, tout simplement. En bref, c’était une information que je connais. Et si on peut à la rigueur y trouver une trace de pédanterie, je ne vois pas où est le mépris. Du reste, de mon côté, j’ignorais absolument que Nougaro eût chanté cela.

    Pour les histoires de métissage et de « flux migratoires », je laisse tomber. De même que cette « peur » que je serais censé éprouver en face d’étrangers à la peau sombre…

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  33. Didier Goux

    23 juillet, 2010 à 14:55

    Clomani, je viens de relire tranquillement votre dernier commentaire : le nombre de contre-vérités que vous y entassez est absolument atterrant. Je pense que vous et moi avons perdu assez de temps l’un avec l’autre, mieux vaut jeter l’éponge, on n’arrivera à rien.

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  34. clomani

    24 juillet, 2010 à 10:05

    Je me tue à vous le répéter ;o)

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  35. clomani

    28 juillet, 2010 à 12:36

    A l’attention du sieur Goux cette citation que vient d’envoyer une amie…

    Un passage de Germaine TILLION , « Il était une fois l’ethnographie  » :
    « Si l’on interroge un berger corse , un commerçant haoussa , un paysan kabyle , un instituteur provençal , un aristocrate sicilien , un artisan juif ou un armateur grec et qu’on leur demande en quoi ils se ressemblent , ils vous riront au nez , et répondront qu’ils ne se ressemblent pas . Et pourtant ! ( … ) le rapport aux femmes .
    … La société politique de tous les peuples qui se disent civilisés est , traditionnellement , une société sans femmes . Et , pour justifier cette exclusion d’une moitié de l’humanité , (…) » …(p.312 en édition de poche )
    Conclusion du chapitre et du livre :  » Inventer autre chose , tel va être l’impératif du millénaire qui vient ».

    Merci Madame Tillion. Au passage, je remarque que mes profs de fac (d’ethno) ne vous ont que trop peu relayée… au bénéfice des mecs… Mauss et les autres « anciens » anthropologues. Métier de mec me dira-t-on…

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  36. clomani

    28 juillet, 2010 à 17:25

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