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Tambour-Major joue du clairon

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tambourmajor.jpgC’est avec pompe et tralala que vendredi dernier le Tambour-Major Sarkozy a installé le nouveau préfet de l’Isère dans ses locaux. Il a fait ça comme on conduit son rejeton à l’internat pour la nouvelle année scolaire. L’air martial et le ton hautain, comme il sied à un Tambour-Major, il était à l’aise avec le clairon. L’événement était d’importance et le garnement à ses côtés savait que la moindre faiblesse de sa part lui couterait son argent de poche et pire encore. Dans les rangs, la troupe marchait à pas cadencé.

C’est un petit garçon apeuré, tremblant dans ses chaussettes et cependant fier, qu’il a tenu par le bras pour lui expliquer la conduite à tenir. En effet, le nouveau préfet, Éric Le Douaron, choisi dans les rangs de la police, avait un peu les chtouilles en découvrant les lieux et, surtout, en écoutant le discours rugueux du très peu paternel Sarko qui en a plus que marre de cette bande de fonctionnaires planqués.

Je veux du propre, je veux du net, je veux des résultats et aucune excuse, a-t-il martelé sur tous les tons, le timbre fort, avec ce tic des épaules qui lui est si particulier, avant d’ajouter, définitif : nulle part « dans le moindre quartier, la moindre rue, la moindre cage d’escalier », dans le moindre recoin rien ne doit dépasser ! Cela a le mérite de faire trembler les dentiers dans les maisons de retraites, à défaut de faire vaciller le banditisme dans les quartiers.

Rien ne va plus en république. Que fait-on ? Supergnome est là ! Il défouraille son vieil arsenal sécuritaire et identitaire. A défaut de travail et de culture… On brandit la bible du facho et on pioche dans son contenu de quoi se rassurer à défaut de rassurer.

Sur sa lancée, il a annoncé l’installation de 60 000 nouvelles caméras de vidéo-surveillance. Bonjour les soirées télé pour le personnel surveillant. 60 000 nouveaux postes en perspective ? Le chômage n’a qu’à bien se tenir. Bientôt, plus d’employés dans les agences par manque de chômeurs… Et si quelqu’un avait encore un doute sur ses intentions, il enfonce le clou en menaçant de la « déchéance de la nationalité française » quiconque aurait l’idée de traverser la rue hors des bandes blanches. Bizarre, il n’a rien dit sur le caniche à mémé qui fait ses crottes sur le trottoir !

Très remonté, devant un auditoire tout acquis ou faisant semblant, Supergnome a tapé, tapé du poing, a tel point que le pupitre a étouffé un fou rire. Il a eu chaud, le pupitre. Grandiose, il s’enfonce dans le brouillard, un rictus de colère collé à ses épaules remuantes : « pas un seul policier ne s’en ira, c’est les délinquants qui reculeront ». Il faudrait peut-être demander aux syndicats de policiers ce qu’ils pensent de ces déclarations de matamore. Eux qui se plaignent tous azimuts sur les coupes opérées dans les effectifs. A fanfaron, ajoutons hypocrite et incompétent et le tableau ressemblera à l’une des toiles de papa Pal.

L’extrême dangerosité des Roms, ramassis d’indigents, délinquants en puissance, ne méritant aucun respect, est au centre de sa pathologie. Sarko cherche à modifier la loi les concernant pour que « l’évacuation des camps irréguliers », dès l’automne prochain, relève du seul préfet !

Il y a mieux. Pour que les choses soient claires, il envoie un message fort en direction des parents dont les enfants manquent les cours : le gouvernement prépare un texte qui permettra de les rendre responsables  devant la loi. Petite question, monsieur Supergnome : les parents de la petite Zahia (affaire Ribéry-Benzema, etc.) sont-ils concernés par ce texte ?…

Mais on connait son art à faire diversion pour escamoter les affaires louches. Les vraies, les dures, les qui éclaboussent et salissent la République.

En musclant son intervention, en fascisant son propos, pendant que tout le monde s’affaire sur les Roms, sur les parents irresponsables ou sur les français d’origine étrangère qu’on menace de déchoir de la nationalité, on oublie ce bon monsieur Woerth, le ministre-trésorier, le conflit d’intérêt, Philippe Courroye, le très complaisant procureur chargé de diligenter à bon escient… Mieux, on passe l’éponge, on ramasse les miettes et on recouvre le tout avec une nouvelle nappe.

En faisant diversion, outre qu’on prend le citoyen pour un imbécile, cela permet au ministre du travail de se remettre de son audition dans son bureau du ministère du Travail : entendu pendant près de huit heures, il a besoin de repos. Mais il a tenu bon : il a tout nié en bloc. Pas asexué, mais Ange il se voit !

Ne l »oublions pas : Grenoble n’est qu’un leurre. Un leurre de plus. Hortefeux ? Comme Dati. Comme Besson, Comme Lefebvre, comme Gros Bertrand… Des faire-valoir !

Jusqu’à la fin de la partie, un pion efface l’autre. Des sales pions !

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13 Commentaires

  1. b.mode

    2 août, 2010 à 7:55

    Et que dire de Ciotti qui en remet une couche en voulant mettre en tôle les parents de délinquants mineurs… Et le gamin il devient quoi pendant ce temps là, on l’enrôle dans la légion ?

    Répondre

  2. lediazec

    2 août, 2010 à 7:57

  3. clomani

    2 août, 2010 à 8:28

    Maintenant je ferme les écoutilles quand je vois l’un (le de + en + agité du bocal), ou les autres (Bout’feux, MAM, le perroquet à la tête de pitbull Lefèbvre, l’emPaillé.
    Je sais que tout ce qu’ils disent ne m’est pas adressé, mais qu’ils s’adressent à quelques vieux croûtons agrippés à leur petit magot et loin de vouloir partager quoique ce soit.
    Je sais qu’ils veulent piquer sa clientèle à Marine Le Pen. Vu qu’elle commet nettement moins de bévues que son père, et que c’est une vraie bête de politique réac (mais qu’elle pourrait être une vraie bête de politique à gauche-toute), elle fait peur à l’UMP. Et il y a de quoi avoir peur en effet.
    Jusqu’à présent, le FN, c’était non à l’Europe (le repli national) et l’entretien de la peur des immigrés.
    L’Europe qu’ils nous ont bâclée et imposée avec le traité de Lisbonne contribue à appauvrir l’ancienne classe ouvrière, les femmes et ne peut plus guère aider les petits paysans puisqu’elle consacre la plus grosse partie de son budget à sauver les plus riches.
    Par-dessus ça, une couche de violence, engendrée non par les immigrés ou enfants d’immigrés, mais par la précarité et la pauvreté, mâtinées d’ignorance parce que les infrastructures ont été complètement sabotées par les équipes dirigeantes actuelles et précédentes.
    Et là vous avez le fumier sur lequel le petit coq gueulard et agité vient s’engraisser ! Les riches voteront pour lui parce qu’ils savent qu’il leur fichera la paix alors qu’ils déchiquetteront encore mieux le tissu social. Les pauvres, quant à eux, voteront pour Marine ou pour lui, ce qui reviendra au même.
    Pendant ce temps, les Socialistes envoient leur porte-parole au créneau. Il faut préparer les candidats à monter sur le ring des éliminatoires ! Les partis de gauche sont aux abonnés absents… vacances !
    On est le seul pays où tout est « mort » ou presque en août. Le nabot est parti au Cap Nègre avec sa mauvaise actrice (36 prises sur le tournage du film de Woody Allen : elle minaudait tout le temps en regardant la caméra !!! c’est dans ses gènes, le « show off ») après avoir posé sa grosse crotte sécuritaire et raciste devant les caméras de France et de Navarre. Dormez, Français, Brice veille sur vous… vous savez, celui qui confond Auvergnats avec immigrés… le serviteur du maître. Tel maître, tel chien !
    A bas les entraîneurs de souchiens !

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  4. clomani

    2 août, 2010 à 8:40

    Ah,dans mon énumération des ennemis de la démocratie (donc de ceux qui contribuent à appauvrir les plus pauvres en France), j’avais oublié le FMI… et DSK (planche de salut, paraît-il) ;o((
    A lire ci-dessous :
    -o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

    Le « FMI nouveau » serait arrivé. L’ancien FMI et ses plans d’ajustements structurels » qui avaient semé misère et inégalités dans les pays du Sud aurait disparu comme par enchantement sous les effets de la crise de 2008-2009.

    Pour Le Monde 26/03/2010 : « M. Strauss-Kahn, lui, voit couronnée son ambition de donner au Fonds une nouvelle jeunesse. Depuis qu’il en est le Directeur général, il a multiplié les réformes : augmentation des ressources financières, nouvelles répartitions des droits de vote… »

    Le nouveau Directeur général du FMI, Dominique Strauss Khan monte lui-même au créneau et tente de persuader les salariés grecs et européens que cette institution a changé : « Les Grecs et les autres doivent voir le FMI tel qu’il est aujourd’hui. Le FMI est une sorte d’organisation de collaboration » (Nouvel Obs.com 25/04/201).

    Mais « le FMI tel qu’il est aujourd’hui » n’a rien à envier au FMI d’hier. Il reste toujours aussi anti-démocratique. Il impose toujours aux pays qui sont obligés de solliciter ses crédits des « Plans d’Ajustements Structurels » tout aussi favorables aux multinationales, aux banques et aux spéculateurs qu’hier, tout aussi défavorables aux salariés, aux retraités, aux chômeurs, aux services publics.

    Une institution discréditée remise à flot par le G20

    Le FMI était pourtant considérablement discrédité et affaibli avant la crise de 2008-2009. Il n’avait plus que 17 milliards de crédits en portefeuille à la suite du remboursement anticipé de leurs dettes par plusieurs pays du Sud bien décidés à échapper à ses griffes. Quant à ses deux derniers directeurs généraux, ils avaient du démissionner avant la fin de leur mandat…

    Le FMI et son nouveau Directeur général, arrivé en novembre 2007 avec le soutien sans faille de Sarkozy, ont été remis en selle par la crise de 2008-2009 (le malheur des uns fait le bonheur des autres) et les 1 000 milliards de dollars que lui a accordés le G20 réuni à Londres le 2 avril 2009. Ces 1 000 milliards de dollars lui ont été confié dans un but bien précis : remettre de l’ordre (néolibéral) dans l’économie mondiale. DSK s’est empressé d’obtempérer.

    Une institution antidémocratique avant DSK

    Le FMI comptait 186 membres. Mais son fonctionnement n’avait rien de démocratique. Nous étions très loin du seul principe démocratique acceptable « Un pays, une voix ».

    Le vote y était censitaire et lié à la quote-part versée par un Etat en fonction du montant de son PIB.
    Les 10 premiers pays qui représentent plus de 50 % du PIB mondial avait la majorité des droits de vote. Il ne fallait donc pas s’étonner si la politique du FMI favorisait outrageusement les pays les plus riches.

    La majorité requise pour les décisions importantes était de 85 %. Cela revenait à accorder un droit de veto aux Etats-Unis qui détenait 16,79 % des droits de vote.

    Sa gestion courante était confiée à un Conseil d’Administration composé d’un président et de 24 administrateur représentant chacun une nation. 8 d’entre elles avaient un représentant permanent (USA, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Chine, Russie et Arabie saoudite) les 16 autres étaient élus.

    L’Afrique au Sud du Sahara ne disposait que de deux membres au sein du CA et ces deux membres devaient exprimer le point de vue de 48 pays. La France disposait à elle seule d’un administrateur. Les pays de l’UE avaient 8 représentants au sein du CA sur un total de 24 membres, soit un tiers d’entre eux.

    Avant DSK, l’instrumentalisation de la dette publique des pays du Sud

    Cette dette avait été contractée durant les années 1960 et 1970. Elle avait été, le plus souvent, accordée à des dictatures : l’Indonésie de Suharto, l’Irak de Saddam Hussein, le Brésil de la junte militaire, les Philippines de Marcos, le Maroc d’Hassan II, le Chili de Pinochet, l’Iran du Shan, le Nicaragua de Somoza, la République haïtienne de Duvalier, l’Ouganda d’Idi Amin Dada, la Centrafrique de Bokassa, le Zaïre de Mobutu…

    Les banques privées du Nord comme la Banque mondiale avaient, au cours de ces années, prêtés au pays en voie de développement à des taux très bas, voire même négatifs en tenant compte de l’inflation. Les banques du Nord avaient alors pléthore de capitaux, notamment les dollars détenus par des banques non américaines (les « eurodollars ») et les « pétrodollars ».

    Après l’élection de Margaret Thatcher au Royaume-Uni en 1979 et celle de Ronald Reagan aux Etats-Unis en 1980, l’économie néolibérale prenait son essor. Les taux d’intérêt des prêts accordés aux pays du Sud (à taux variables…) augmentaient rapidement et, alors qu’ils étaient de l’ordre de 4-5 % dans les années 1970, ils passaient à 16-18 % au milieu des années 1980. « Ainsi, du jour au lendemain, les pays du Sud ont dû rembourser trois fois plus d’intérêts tandis que les revenus d’exportation étaient en baisse »[1] .

    Le Sud avait donc dû emprunter de nouveau pour rembourser sa dette mais à des taux très élevés. Le piège de la dette s’était refermé sur les pays du Sud.

    Avant DSK : des « Plans d’Ajustements Structurels » au service des sociétés transnationales, des banques et des spéculateurs

    Les pays du Sud étant sous le joug de ses créanciers, la Banque Mondiale et le FMI avaient consenti à leur accorder des prêts (destinés à payer le service de leur dette et à financer les importations venant des pays du Nord) mais en conditionnant leurs prêts aux fameux « Plans d’Ajustement Structurels » (PAS) du FMI.

    Le but de ces PAS, fondés sur « le compromis de Washington » de 1989, était d’obliger les pays qui voulaient bénéficier de ces prêts à accepter une plus grand ouverture aux capitaux, aux produits des sociétés transnationales du Nord ; à accepter la privatisation des entreprises publiques ainsi que l’austérité budgétaire.

    Pour faciliter les exportations, les PAS obligeait les pays qui faisaient appel au FMI et à la Banque Mondiale à dévaluer leur monnaie. Les subventions accordées aux produits agricoles de base devaient être supprimées. Les produits agricoles nord-américains et européens envahirent alors les marchés locaux. Les PAS exigeaient l’élimination des barrières tarifaires protectrice. Le but était de rendre l’économie plus « compétitive », toujours sous le même prétexte, celui de pouvoir rembourser la dette.

    La libre circulation des capitaux était également imposée : le contrôle des changes devait être éliminé. Les sociétés étrangères devaient pouvoir rapatrier leurs profits vers le Nord en devises (dollars, livres…)

    La réalisation des prêts du FMI étaient conditionnés à ces réformes structurelles. Pour commencer à percevoir le premier dollar de ces prêts, il fallait que ces réformes soient substantiellement engagées. Pour continuer à les percevoir, il fallait que le suivi trimestriel organisé par le FMI soit positif. Car les prêts n’étaient débloqués que tranche par tranche.

    Avec DSK, le FMI est toujours aussi anti-démocratique

    Rien n’a vraiment changé dans le fonctionnement du FMI, le droit de vote est toujours lié à la richesse d’un pays, le Conseil d’Administration est toujours composé de façon aussi inégalitaire, les décisions importantes nécessitent toujours 85 % des voix et les Etats-Unis qui conservent toujours 16,79 % des voix ont détiennent toujours le même droit de veto.

    Le tapage médiatique organisé autour de la réforme du FMI ne permet pas de dissimuler le caractère cosmétique de cette réforme. La nouvelle répartition des droits de vote réduit, en effet, la part des pays riches de 2,78 % seulement. Ces quelques miettes sont distribuées aux pays émergents comme la Chine, la Corée du Sud, l’’Inde, le Brésil et le Mexique.

    Les « perdants » seraient le Royaume Uni et la France. Mais, en fait, la Chine disposera
    d’une quote-part de 3,99 % alors que celle de la France sera encore de 4,50. Les pays du Nord conservent près de 58 % des voix et continueront à imposer, comme par le passé, leurs vues aux pays pauvres.

    Les pays les moins avancés n’obtiennent aucune réévaluation de leurs poids au sein du FMI. A terme de la réforme 89 pays auront toujours un droit de vole inférieur à 0,1 % et seuls 12 pays d’Afrique subsaharienne dépasseront ce seuil.

    Rien n’a donc changé sous le soleil du FMI et personne ne pouvait imaginer le contraire, notamment que les Etats-Unis pourraient abandonner leur droit de veto qui fait du FMI un instrument aux mains des Etats-Unis.

    Avec DSK, le FMI instrumentalise la dette publique des pays du Nord comme du Sud

    Le but est identique dans les deux cas : obliger les Etats qui ne peuvent pas faire autrement qu’emprunter au FMI à accélérer les réformes « structurelles » de leurs économies.

    Le premier but de ces réformes est de diminuer les dépenses publiques (salaires des fonctionnaires, retraites par répartition, investissements dans la santé ou l’éducation…) pour permettre le remboursement des dettes publiques souscrites par les banques et les spéculateurs. Ces mêmes banques et ces mêmes spéculateurs qui avaient précipité l’économie mondiale dans la crise de 2008-2009 et dont le renflouement est à l’origine de l’explosion des dettes publiques. Le FMI, en l’occurrence joue le rôle d’une agence de recouvrement de fonds dans le cadre d’un deuxième plan de refinancement des banques. .

    Le deuxième objectif de ces réformes est de livrer les services publics de ces pays aux firmes transnationales.

    Le troisième objectif de ces réformes « structurelles » est de « flexibiliser » le marché du travail c’est-à-dire de rendre les licenciements et les délocalisations plus faciles pour les employeurs, de diminuer les allocations-chômage sous prétexte d’obliger les chômeurs à chercher du travail alors que la crise détruit des millions d’emplois dans le monde.

    Le quatrième objectif est d’augmenter les profits en multipliant les exonérations de cotisations sociales ou d’impôts pour les entreprises, sous prétexte de diminuer les « prélèvements obligatoires », en gelant ou en baissant carrément les salaires.

    Le FMI (main dans la main avec l’Union européenne dans la plupart des cas) instrumentalise aujourd’hui les dettes de la périphérie des pays du Nord (pays d’Europe centrale et orientale, pays du Sud de l’Europe) pour leurs imposer ces « réformes structurelles » néolibérales. Les mêmes réformes qui nous avaient mené tout droit à la crise de 2008-2009.

    Il ne dédaigne pas, pour autant, imposer sa loi à un pays comme le Nicaragua où il suspend le paiement d’un crédit de 18 millions de dollars après que le gouvernement de ce pays ait accordé, en mai 2010, une prime mensuelle de 529 cordobas (25 dollars) aux travailleurs du secteur public à bas revenus.

    Avec DSK, les « Plans d’Ajustements Structurels » au service des sociétés transnationales, des banques et des spéculateurs se multiplient

    Officiellement, le « consensus de Washington » n’a plus cours mais en réalité les conditions qu’impose le FMI aux pays qui font appel à lui pour faire face aux échéances de leurs dettes publiques, n’ont pas changé et leur logique est toujours la même.
    Il suffit de passer en revue les « Plans d’ajustement structurels » imposés aux pays de l’est et du sud de l’Europe pour s’en rendre compte.

    Hongrie

    Ce fut le premier pays à solliciter un prêt du FMI après la crise financière. Ce prêt a été conditionné à la suppression du 13ème mois de salaires des fonctionnaires hongrois.

    Lettonie

    L’accord signé en juin 2009 conditionne l’octroi d’un prêt du FMI de 7,5 milliards de dollars à une baisse de 15 % du salaire des fonctionnaires, à une diminution du salaire minimum.et à une baisse du montant des retraites.
    La Cour Constitutionnelle de Lettonie ayant estimé inconstitutionnelle cette diminution du montant des retraites, le FMI se refuse à réaliser la deuxième tranche d’un prêt pourtant accordé. Qu’importe si depuis la signature de l’accord, le chômage a augmenté de 150 %.

    Roumanie

    La Roumanie a conclu en mars 2009 un accord avec le FMI, l’Union européenne et la Banque Mondiale.
    La réalisation d’un prêt de 20 milliards d’euros est conditionnée, tout d’abord, à la réduction de la masse salariale du secteur public de 9 % à 6 % du PIB en cinq ans, impliquant diminution de salaires et 100 000 suppressions de postes. Conditionnée, ensuite, à une « réforme » du système de retraites.
    Le FMI et l’UE en mission à Bucarest le 14 décembre 2009, n’ont pas hésité à intervenir directement dans l’élaboration du budget 2010. .

    Ukraine

    Ce pays avait jugé « inacceptables » les conditions imposées par le FMI : relèvement progressif de l’âge de la retraite et hausse des tarifs du logement. Le FMI avait alors stoppé ses financements.
    L’Ukraine semble, de nouveau, obligée de négocier avec le FMI qui maintient ses premières conditions et ajoute l’exigence d’une réforme « structurelle » des secteurs financiers et énergétiques permettant de livrer ces secteurs aux intérêts des firmes transnationales. .

    Islande

    L’Islande était la meilleure élève du néolibéralisme avec en première ligne ses trois principales banques : Kaupthing, Glitnir et Landbanskinn, privatisées en 2003.
    La dernière de ces trois banques, Landbanski, était particulièrement agressive. Elle avait créé une filiale en ligne (pas de guichets, seulement une liaison par l’internet), « Icesave » qui offrait des rendements particulièrement risqués mais très rémunérateurs à ses clients.
    Elle avait été lancée au Royaume Uni en octobre 2006, avec son siège social au cœur de la City,

    Quand les marchés financiers se sont effondrés, les trois banques islandaises ont été parmi les premières à faire faillite. Les comptes d’ « Icesave » ont été aussitôt gelés.
    Alors que des files d’attente commençaient à s’allonger devant les banques britanniques, le gouvernement anglais avait eu peur de la panique que pouvait déclencher le gel des comptes d’ « Icesave ». Il avait donc décidé d’indemniser en grande partie les spéculateurs qui avaient déposé leurs fonds chez cette filiale de la Landbanskinn. La Haye a fait de même pour les clients néerlandais.

    Londres et La Haye se sont ensuite retournés contre Reykjavik pour exiger la restitution des sommes qu’ils avaient déboursées.

    Complètement étranglée, en plein récession, l’Islande a du faire appel au FMI. Ce dernier, comme d’habitude, a ajouté la misère à la misère en exigeant, en contrepartie d’un prêt de 2,1 milliards d’euros des coupes claires dans les dépenses publiques (santé, éducation), des augmentations d’impôts indirects et une hausse des taux d’intérêts qui asphyxie les particuliers et les petites entreprises.

    Mais, seules les deux premières tranches de ce prêt ont été débloquées, pour un total de 1,1 milliards. Le déblocage d’une troisième tranche est soumise à l’acceptation par l’Islande de payer le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Ce que les Islandais ont refusé lors du référendum du 6 mars dernier où 93,3 % des votants se sont prononcés contre le paiement dd 4 milliards d’euros au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.

    Grèce

    C’est le laboratoire de ce qui attend tous les salariés européens si nous laissons faire le FMI et la Commission européenne.

    Toute la panoplie des réformes « structurelles », des Plans d’ajustements structurels du FMI s’y déploie.
    Suppression de deux mois de salaires des fonctionnaires.
    Recul de l’âge légal de la retraite, de 5 ans pour les femmes, en fonction de l’espérance de vie pour les hommes. Le montant de la retraite n’est plus calculé sur le dernier salaire mais sur l’ensemble de la carrière, entraînant une baisse du montant net de la retraite de plus de 50 %.
    Taux de la TVA porté de 19 % à 23 %. Taxe sur les carburants augmentée deux fois de suite de 10 %.
    Suppression des quelques obstacles aux licenciements existant dans le droit du travail grec.
    Instauration d’un salaire minimum spécifique pour les jeunes et les chômeurs de longue durée, à l’image du CPE que la droite avait voulu imposer en France.
    Réductions des dépenses de l’Etat (santé, éducation,) de 1,5 milliard d’euros.
    Les services publics sont privatisés et livrés aux multinationales européennes. 49 % de Trainose, la filiale transport du groupe ferroviaire public Ose sont offerts aux appétits du secteur privé grec et étranger. Il en va de même pour 10 % de la société publique d’électricité. Les ports de Salonique et du Pirée, comme les ports régionaux voient les intérêts privés entrer pour 49 % dans leur capital social.
    Le gouvernement grec a perdu toute autonomie en matière budgétaire et économique. La Grèce fait l’objet d’un suivi trimestriel du FMI et DSK en a brandi la menace : si les mesures prévues ne sont pas prises, le FMI, comme l’UE « pourraient être amenés à se retirer ».
    Le chômage atteint 20 % de la population active.

    Le FMI, avant même que l’Espagne ait eu à faire appel à lui, intervient dans la conduite de son économie

    Alors que l’Espagne compte, elle aussi, plus de 20 % de chômeurs au premier trimestre 2010, DSK affirme : « Le marché du travail doit être plus efficace et la manière dont les gens sont embauchés ou parfois renvoyés doit être faite de la même manière que dans le reste de l’Europe, pas plus, pas moins ». La traduction est facile : moins de CDI, plus de CPE, plus de CDD, précarité et licenciement et délocalisations facilités.

    Le premier Ministre espagnol, le socialiste José Luis Zapatero en a tiré les conclusions et présenté les grandes lignes d’une réforme du marché du travail pour réduire l’écart entre employées à durée indéterminée bien protégée et un nombre grandissant de travailleurs précaires. La réduction de l’écart se fera, évidemment, aux dépens des fonctionnaires.

    Le 12 mai, le gouvernement de Zapatero annonçait une forte réduction des salaires de la Fonction publique et des dépenses d’investissement de l’Etat dans le but d’économiser 15 milliards d’euros en 2010 et en 2011.

    Le FMI se mêle, aussi, de l’économie française

    Il préconise (lettre du 29 juillet 2009 du Conseil d’Administration du FMI) de poursuivre les réformes entamées par Nicolas Sarkozy et précise : « Il s’agirait entre autres de continue de faire preuve de modération dans l’établissement du salaire minimum (…) de relever l’âge légal du départ à la retraite pour promouvoir l’emploi des seniors… »

    Le Directeur général du FMI, DSK, n’hésite pas à prendre position sur l’âge légal de la retraite en France. Il retrouve les accents de Laurence Parisot pour asséner cet énorme mensonge : « On vit 100 ans, on ne va continuer à avoir la retraite à 60 ans » (Le Figaro du 20 mai 2010).

    Une politique encore plus nocive

    Avec DSK, la politique du FMI n’a pas change. Elle est toujours dirigée contre les salariés, les retraités, les peuples ; toujours aussi favorable, de façon éhontée, aux firmes transnationales, aux banques et aux spéculateurs.

    Mais cette politique est aujourd’hui beaucoup plus nocive. Le FMI dispose effet, maintenant de moyens de nuire (1 000 milliards de dollars) autrement plus considérables qu’avant la crise.

    Jean-Jacques Chavigné 18 895

    ——————————————————————————–
    [1] Damien Milllet et Eric Toussaint : « 60 questions, 60 réponses sur la dette, le FMI et la Banque Mondiale » aux Editions Sylepse.

    Consultez le site http://www.democratie-socialisme.org et le blog http://www.filoche.net

    Répondre

  5. lediazec

    2 août, 2010 à 10:51

    Erby du jour en place. Colonne de droite. Ainsi que zique et tout le reste.

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

    Répondre

  6. remi begouen

    2 août, 2010 à 10:57

    Quelle bonne idée d’avoir mis en contrepoint du minable tambour-major qui claironne, l’immense ‘so what’ où Miles Davis et John Coltrane – et tout l’orchestre! – nous redonnent la joie de vivre !

    Répondre

  7. b.mode

    2 août, 2010 à 12:05

    C’était effectivement l’idée, cher Rémi… Bravo de l’avoir noté ;)

    Répondre

  8. b.mode

    2 août, 2010 à 13:13

    Remise en une dans la colonne de droite du test identitaire du r’né ! plus que jamais d’actu !

    Répondre

  9. clomani

    2 août, 2010 à 15:20

    Un point de vue sur le remplaçant éventuel du Tambour-Major : son frère-jumeau ! Quand on parle du FMI, d’ultra libéralisme, on voit la queue de DSK ;o)).
    Papier du Monde Diplo signé Serge Halimi :

    « Haute société, Bas-Empire

    Une rafale de révélations suscite la stupéfaction en France.

    Des dirigeants politiques côtoieraient en permanence — et en bonne amitié — hommes et femmes d’affaires. Les seconds financeraient les partis des premiers. Ils obtiendraient en échange une réduction appréciable du taux de leurs impôts. Plus renversant encore, la baisse de la fiscalité sur les hauts revenus (près de 100 milliards d’euros en dix ans) aurait surtout avantagé… les hauts revenus, protégés depuis 2006 par un « bouclier » conçu à cette intention. Enfin, soucieux d’éprouver par eux-mêmes les rigueurs de la nouvelle loi commune, les gouvernants (et leurs familles) seraient plus nombreux à se reconvertir dans les affaires que dans le syndicalisme.

    Ainsi, l’« affaire Bettencourt » a rendu visible ce qui l’était déjà (1). En avril dernier, les journalistes d’investigation dormaient-ils donc, et les professeurs de vertu avec eux, quand Mme Florence Woerth décrocha un poste d’administratrice chez Hermès, elle qui se consacrait déjà — sans que cela provoque le moindre émoi — aux finances de Mme Liliane Bettencourt, troisième fortune de France ? M. Eric Woerth avait réagi ainsi : « Je suis ministre de l’égalité hommes-femmes, j’aurais bien tort de vouloir freiner la carrière de ma femme, (…) parallèle à la mienne » (AFP, 21 avril 2010). Nul ne le soupçonnait vraiment de contrarier l’épanouissement professionnel de sa femme, mais personne ne s’alarma non plus du « parallélisme » ainsi tracé entre le parcours d’une gestionnaire de grande fortune soucieuse d’« optimisation fiscale » aux Seychelles et celui d’un ministre du travail qui s’apprêtait à amputer la retraite des ouvriers. Tout cela, c’était avant l’affaire Bettencourt. Les rapports entre argent et pouvoir étaient exactement ce qu’on en révèle aujourd’hui. Mais, à l’époque, tout allait bien…

    L’impact du « scandale » actuel tient peut-être à des détails qui tuent : un jeune et ambitieux secrétaire d’Etat à l’emploi qui profite d’un voyage officiel à Londres pour supplier des gestionnaires de fonds spéculatifs de la City de financer son groupuscule, baptisé Nouvel Oxygène ; un taux d’imposition des revenus se situant entre 1 % et 6 % par an (2) dans le cas de Mme Bettencourt (le bouclier fonctionne…) ; une journaliste vedette qui décroche un entretien sur TF1 avec la propriétaire de L’Oréal en précisant : « Je la connaissais pour avoir dîné avec elle et son mari chez des amis communs. Il nous arrivait aussi de nous croiser à l’occasion d’expositions. »

    Pour que cette affaire tentaculaire devienne le « collier de la reine » de l’oligarchie française, il faudrait cependant, au minimum, qu’elle débouche sur la fin des pantouflages entre public et privé, sans oublier les « ménages » des journalistes qui ont ainsi contractualisé leur connivence avec l’argent. Le brouhaha du dernier mois n’aura en revanche servi à rien si l’espoir de purifier une atmosphère de Bas-Empire conduit à porter à l’Elysée un frère siamois de M. Nicolas Sarkozy. Comme, par exemple, le directeur général du Fonds monétaire international (3). Les grandes fortunes célébreraient la victoire d’un socialiste d’affaires dans un autre Fouquet’s. Et tout recommencerait. »

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  10. b.mode

    2 août, 2010 à 16:25

    Colonne de gauche revisited avec lien sur un billet de chacun des ruminants ! ;)

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  11. lapecnaude

    2 août, 2010 à 18:28

    Cà t’ennuierais Clo que je me serve de ton commentaire sur le FMI pour mon blog ?

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  12. clomani

    3 août, 2010 à 18:55

    Euh, pardon la Pecnaude… point du tout… surtout si c’est pour dégommer DSK ;o))

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  13. tueursnet

    9 août, 2010 à 13:10

    La politique est morte, vive le politique !

    Est-ce que l’Elysée s’affole ou s’étiole ?
    C’est la question qui tue pour tous ceux qui prétendent que le Président a perdu sa stature et son statut ?
    Qu’il a eu droit à toutes les balles perdues du dehors comme du dedans avec une prime au passage : une chute sans précédent dans les sondages !
    Sur toutes les chaînes ce sont les mêmes questions qui s’enchainent :
    La fifille à Delors ou la fifille à Le Pen ne risquent – elles pas de profiter de cette aubaine ?
    Vont-elles remonter sur la balance et peser sur l’avenir des français qui risquent de perdre leur nationalité ?
    Rien n’est moins sûr parce que les temps sont durs pour tous les dirigeants, qu’ils soient gentils ou méchants! Quant à la marge de manœuvre des prétendants, elle est plus que jamais réduite aux caprices du vent !
    Y a plus rien à faire : à part, expédier les affaires courantes ou créer de nouveaux expédients pour noyer le poisson qui n’arrive plus à survivre dans le bocal de l’Etat nation.
    Pour toute future gouvernance il n’y aura pas de bain de jouvence parce que le monde a trop vieilli et les hommes n’ont plus la moindre envie de se battre pour une cause déjà perdue !

    http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20du%20Palais

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