Synopsis : Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri) sont deux bons amis.
Lors d’un dîner, ils rencontrent Nicolas (Niels Schneider), un jeune homme de la campagne qui débarque tout juste en ville. De rendez-vous en rendez-vous, troublés par d’innombrables signes – certains patents, d’autres imaginaires – les deux complices sombrent dans l’obsession de leur fantasme, et bientôt, un duel amoureux menace l’amitié qu’ils croyaient infrangible…
Comme son nom l’indique, ce film québecois aborde les amours… Pas l’amour. Pas pareil. Les « amours imaginaires » que j’aurais plutôt intitulé, si j’avais fait le film : « amoureux aveuglés » ou » les amours, ça trompe énormément… »
Heureusement, je ne suis pas réalisatrice et je n’ai vu ce film qu’en tant que spectatrice.
Les deux principaux protagonistes du film sont amis dans la vie : lui, c’est Francis, il est plutôt homosexuel/homesexuel (d’après un jeune du groupe qui explique la différence entre un bi-sexuel, un hétéro vaguement homo, un homosexuel occasionnel, un hétéro occasionnel… séquence assez rigolotte).
Elle, c’est Marie, hétéro hétéro visiblement… très branchée “vintage”. Elle s’est créé un personnage du genre “femme de la bourgeoisie américaine des années 50-60″ avec chignon-banane et look particulier. Lors d’une soirée entre amis, débarque un “nouveau” de sa province. Une jolie petite tête d’angelot, de héros romain, blond, traits réguliers, sourire à faire fondre comme un marshmallow dans le feu. Voilà que Francis et Marie se lancent dans le jeu de la séduction avec Nicolas, confirmant que le chiffre 3 n’est pas si sacré que ça pour des amoureux.
Tous deux se perdent dans leurs propres fantasmes, et dans la gentille manipulation de Nicolas. Parce qu’il est sacrément séducteur, le beau provincial. Bien sûr, puisqu’il est question d’amours au pluriel, chacun s’y croit, se prend au jeu, se met en concurrence avec l’autre, perd le cher ami de vue à cause de cette attirance pour le beau blond aux cheveux bouclés et sa fraîcheur provinciale qu’il conjuge avec la légèreté d’un papillon.
Chose désarçonnante : l’accent québecois… au début, on a du mal à suivre… ensuite on se met dans le bain et ça va. Le parti-pris de l’esthétisme très léché de la photo (gros plans sur les tenues des uns et des autres, comme sur des détails physiques, sur des sourires, des regards) est plutôt bluffant et réussi mais prend de l’emphase… peut-être en raison de l’abus des ralentis. On est tellement pris dans l’esthétisme des détails qu’on oublie le thème du récit. A moins que le thème soit si insignifiant qu’il a été “gonflé” avec une superbe photo.
Bien sûr, chacun revient vite à sa place, parce que les amours qui se cherchent, c’est comme les élastiques tendus… un moment, ils reviennent à leur base, penauds. Suis-je “revenue” de ces amours ? Oui, à mon âge, heureusement . C’est peut-être ce qui a généré un petit ennui au fil des bobines. J’ai eu l’impression de feuilleter un magazine de mode très esthétisant, sans pub, ce qui est exceptionnel
.
Mais si vous voulez vous souvenir de vos trente ans et de vos anciennes amours, de la légèreté de certains hommes se sachant courtisés, de celle des femmes, des humiliations qu’on peut s’infliger en attendant un coup de téléphone qui n’arrive pas tout en se maudissant d’attendre… courez voir ce film. Ca vous rappellera vos trente ans.
lediazec
26 août, 2010 à 7:28
Précieuse rubrique Clomani. Cela nous change de l’habituelle production « machine à décerveler » comme le cinéma, en général, en fabrique au kilomètre. Merci.
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b.mode
26 août, 2010 à 7:31
Rubrique cinéma dans colonne de gauche (chroniques)
Belle photo en tout cas comme le montre la bande annonce !
lediazec
26 août, 2010 à 7:38
Les deux nouvelles rubriques, colonne de gauche, groupant cinéma et culture du voyage, sont très très bien là, Bernard.
A écouter Mingus dans la zique du jour, la recette du jour de lapecnaude et l’Erby du jour sur les tsiganes, pardon, les Roms. Ah, les subterfuges de la langue pour cacher la misère !
J’allais oublier, la phrase du jour du Monolecte.
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babelouest
26 août, 2010 à 8:19
Merci Clo, pour ce précieux instant de cinéma. Les amours, j’en ai si peu connues que c’est une sorte de révélation.
Et merci Bernard, pour nous rappeler la présence du fameux blog d’Agnès. Je recommande à tous son bouquin, qui reprend ses billets les plus anciens.
b.mode
26 août, 2010 à 10:44
C’est le choix de Rodolphe, Jean-Claude ! Choix que je partage pleinement. Sinon, Clo, j’ai fait les modifs que tu m’avais demandées !
clomani
26 août, 2010 à 10:58
Arci beaucoup.
remi begouen
26 août, 2010 à 17:52
B-Mode – Je viens de parcourir les 2 nouveaux ‘trucs’ (je ne sais plus le terme approprié!… ‘rubriques’ peut-être ?) dans la colonne de gauche, ‘Cinéma’ et ‘Culture’ : beau travail de présentation, merci ! Une remarque cependant, concernant les 5 textes de Clomani sur le Mexique : tu les as présentés selon la parution chronologique… donc en sens inverse de leur lecture logique. Il me semble que cet ordre chronologique est bien secondaire et qu’il serait plus agréable de les lire (relire) dans l’ordre normal, selon les numéros. Ce ne doit pas être bien sorcier à faire, ô grand sorcier ruminant ! Et je pense que la fée Clomani apprécierait aussi ce remaniement…
b.mode
26 août, 2010 à 18:01
ô rémi, ton compliment me va droit au coeur mais sauf à changer les dates des articles de clo ( ce que je peux faire mais c’est dommage), il n’es pas possible de les mettre dans l’ordre chronologique). Ou alors créer une page spéciale mexique… ce qui amputerait la chronique cultures d’autres saillies…
clomani
26 août, 2010 à 18:34
Etant quelqu’un de bordélique, on va faire « self-service »… ne nous compliquons pas l’existence… elle est déjà assez difficile comme ça. ;o))
remi begouen
26 août, 2010 à 19:20
B.mode – je ne pense pas qu’il soit judicieux de créer une rubrique spéciale ‘Mexique’, en effet… ( sauf si Clomani en rajoute 100 pages ! ). Mais en effet changer les dates (ou les oublier?), cela doit être possiblement pas très grave, surtout si tu présentes le pourquoi-du-comment dans une note liminaire…?
Clomani – je suis, tu es, nous sommes chacun des bordéliques… sinon on ne serait pas accro à ce blog ruminant… car il faut ruminer pour remettre tout ça (la digestion…) en route. Mais ton « self-service », cela m’échappe! Peux-tu éclairer ma lanterne ?
lediazec
26 août, 2010 à 19:28
En même temps, on imagine que le lecteur n’est pas un idiot : s’il tombe sur n’importe quelle partie et que ça lui plaît, il ira-ira chercher « l’ordre » de lui-même
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remi begouen
26 août, 2010 à 19:33
Lediazec – Ce n’est pas parce que le (bon) lecteur n’est pas idiot, qu’on doit lui refuser la politesse élémentaire de bien présenter, dans l’ordre de lecture, ces textes, nom de Diou !!!
b.mode
26 août, 2010 à 19:33
Tiens rémi clique là dessus et tu trouveras la suite mexicaine dans l’ordre http://ruminances.unblog.fr/suite-mexicaine/
remi begouen
26 août, 2010 à 20:08
Mingus en Zik du Jour ? : Un régal, j’en suis fan ! J’avoue pourtant que, sur mes vieux vynils rayés, j’ai encore mieux. Pour info, mon fils le sait si bien qu’il m’a offert un jour un beau petit livre sobrement intitulé ‘MINGUS’, de Louis Joos, avec des dessins splendides, en prime du texte très émouvant. Cela a été édité à Bruxelles en 1999, aux éditions Aplanos. Je ne résiste pas à citer Mingus, en ouverture et finale du bouquin:
- « Dites, vous pourriez m’envoyer des mitraillettes à New-York ? Une pleine caisse de mitraillettes ? Ne vous en faites pas, je saurai les utiliser. Je sais qui descendre. Je commencerai par quelques propriétaires de boîtes de jazz. »
- « Etre moins qu’un chien c’est être Noir et musicien de Jazz dans une Amérique blanche. »
… Je crois que l’on entend cela dans sa Zike !…
Ha, Clomani, ce dernier rajout, à l’ouverture du premier chapitre du livre : » Un vent chaud souffle du Mexique, des chiens hurlent… Mingus est né à Nogalès, petite ville-frontière de l’Arizona. Trois mois plus tard, c’est Watts, ghetto noir de Los Angelès. La mère meurt. Sergeant Mingus Senior se remarie. Il dresse son fils à coups de ceinturon. »
remi begouen
26 août, 2010 à 20:13
Et une dernière pour Mingus, Clo :
« La ville de Cuenavaca est surplombée d’un ancien volcan. Pas de nuée ardente, pas la moindre vibration, ni flamme, ni couvée de lave. C’est dans cette ville du Mexique que Mingus est mort. Sue dispersa ses cendres dans le Gange. »
Bonne écoute !
clarky
29 août, 2010 à 1:06
punaise clo, j’ai pensé à toi en regardant les citronniers, je pense que t’as du voir le film, j’en ferai un billet quand l’envie d’écrire me reprendra et surtout quand j’aurai les nerfs un peu moins à vif !
b.mode
12 septembre, 2010 à 11:29
Rien à voir mais déces de Claude Chabrol… Un grand bonhomme !
clomani
12 septembre, 2010 à 12:09
Il avait l’air en pleine forme la dernière fois que je l’ai vu à la téloche… un peu « vieilli » mais toujours aussi « rigolard » et bon vivant.
Je crois qu’il aimait bien le cinéma et les acteurs… ce qui doit être une énorme qualité chez un réalisateur ;o).
Je me souviens qu’à Rio, alors qu’il pleuvait (c’était la saison) une pluie diluvienne, j’avais atterri dans un cinéma de Copacabana qui faisait un festival Chabrol. Tous les jours de pluie, j’allais voir un Chabrol. Le pied !
b.mode
12 septembre, 2010 à 12:10
C’était aussi un amoureux de la bonne bouffe et le bon vin ! Il choisissait ces lieux de tournage en fonction des bonnes gargottes du coin !
clovis simard
17 novembre, 2010 à 13:29
Bonjour,
Vous êtes invité à visiter mon Blog sur la conscience humaine
(fermaton.over-blog.com).
Voir la page théorème sur l’Amour (fermaton.over-blog.com)
Cordialement
Clovis Simard
babelouest
17 novembre, 2010 à 14:02
Clovis, on te voit partout. On n’aime pas les trolls ici. A ne plus te revoir.