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Johnny B. Goode

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Quinqua génère ! Plus de nostalgie que de révolte, kamarad ! Tel est le rock ‘n’ roll, les années folles dont l’énergie et la débauche ont fasciné dès la prime enfance le plus timoré d’entre nous. Fleuron du genre, ce morceau mythique écrit par le légendaire Charles Edward Anderson Berry plus connu sous le pseudonyme de Chuck, reste le standard des standards . Il raconte l’histoire très autobiographique d’un garçon de la cambrousse, un tantinet analphabète,  qui « jouait de la guitare comme on sonne une cloche ».

Vaste programme que ce story-board vocal titré pour l’éternité Johnny B. goode *. La première version du « crazy legs », sobriquet du Chuck relatif à son étrange marche du canard qui relègue à travers le temps le Moon Walk de Bambi à une bourrée auvergnate pour quatrième âge, date de 58. L’animal avait déjà commis quelques chefs d’oeuvre auparavant tels Maybellene ou Roll over Beethoven mais là, avec ce  morceau, il cassa  la baraque aux states et offrit au Rock ‘n’ roll, ses définitives lettres de noblesse.

Premier couplet avec refrain :

Deep down in Louisiana, close to New Orleans,
Way back up in the woods among the evergreens,
There stood a log cabin made of earth an’ wood,
Where lived a country [ 2 ] boy, named, Johnny B. Goode,
Who never, ever learned to read or write so well,
But he could play a guitar just like a-ringin’ a bell.

Go-go, go, Johnny, go.
Go, go, Johnny, go.
Go, go, Johnny, go.
Go, go, Johnny, go.
Go, Johnny B. Goode.

Le hit fut moult fois repris par les plus prestigieux noms de la planète rock d’hier et d’avant-hier. Les rollers légendaires des fifties s’emparèrent de la chose naturellement et en firent leur pain quotidien sur la scène ricaine. Ainsi Buddy Holly, Bill Haley, Jerry lee Lewis ou encore l’immense Elvis Presley y allèrent de leur version plus ou moins déjantée.

L’épidémie envahit bientôt la vague anglaise. Même les ténors du genre, les Beatles et les Stones y allèrent de leur version parfois hasardeuse. Les seventies prirent le relai. Les rockeurs- blouseux, précurseurs du hard comme le grand Ten Years After, Led Zeppelin, Dr Feelgood, Status Quo ou autres Rory Gallagher apportèrent leur pied à l’étrier. Les hard rockeux estampillés heavy metal enchaînèrent avec jubilation et aussi un peu d’emphase comme Judas Priest, voire l’australo-british ACDC, Et même les punks de type Pistols ne furent pas épargnés par ce tsunami en mi-la-si !

Ce morceau devint si emblématique pour la six cordes que les guitar heroes d’exception ne purent l’ignorer. Johnny Winter,le génial albinos du blues blanc, mais aussi Carlos Santana, Jeff Beck, Steve Lukather, (les trois ensemble au Japon, ça fait très mal), Prince, apportèrent leur contribution. Même le phantasmatique Grateful Dead de Jerry Garcia aux concerts californiens longs comme des jours sans pain succomba au charme discret du bouzeux inculte ! Mais, la version à mon sens qui reste la plus fabuleuse, un truc qui vous file depuis la première note de gratte, des frissons partout dans la vertébrale,  un bull-dozer à trois musicos qui détruirait un grand orchestre, un mur du son paralysant toute activité aérienne si vile, est celle du Jimi Hendrix Experience à Berkeley en Californie…

Demeurent les variations exotiques qu’ont commis des gens en duo avec l’inventeur du « duck walk ». Curieusement des personnes alitées aussi diverses que John Lennon avec Yoko au tambourin, les improbables Bee Gees ou le respectable Bruce Springsteen entre autres. On passera rapidement sur l’évasive interprétation reggae du co-fondateur des Wailers, Peter Tosh. On retiendra celle du boeuf attelé Jo Harrison avec ses amis dont le toujours jeune Robert Plant…

Au delà des aléas francisées de type Eddy sois bon des Chaussettes Noires et du titre éponyme récurgité par Jauni, reste pour la nuit des temps, une formidable composition jouissive dont le maître nous livra jadis sa toute première  version !

Image de prévisualisation YouTube

*  chaque lien ouvre sur une version de Johnny B. goode

Merci à Erby pour cette pièce exceptionnelle extraite du fond de sa bécane. Spécial dédicace au Big Boss.

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25 Commentaires

  1. lediazec

    20 septembre, 2010 à 6:47

    Je le proclame, amis ruminants : ce papier de Bernard est un collector ! Magnifique. Sublime. Il fera date dans la collection Ruminante. Et ne venez pas me dire que vous n’y comprenez goutte, c’est totalement impossible, après l’avoir lu en ouvrant les liens. Magique !

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  2. b.mode

    20 septembre, 2010 à 7:49

    Merci amigo !!! ;) mais c’est si crypto-hermétique que ça ? :oops:

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  3. lediazec

    20 septembre, 2010 à 7:55

    @ Bernard. Pas du tout ! Je pensais aux « incultes » :mrgreen: Ils ne manqueront pas. Soit en gardant le silence, soit le proclamant en toute simplicité :twisted:

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  4. b.mode

    20 septembre, 2010 à 7:56

    Z’au fait quelle est ta version préférée ?

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  5. lediazec

    20 septembre, 2010 à 8:00

    J’ai un faible particulier pour le premier lien. Effet optique ou non, il m’a l’air en cage. Aucun noir parmi les danseurs (seuses) dans la salle. Les bons d’un côté, les autres… Cherchez l’erreur.

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  6. lediazec

    20 septembre, 2010 à 8:10

    En revanche, je n’ai pas le lien vers ACDC, on affiche « errors ». Au temps pour moi ! C’est revenu. Excellent.

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  7. clomani

    20 septembre, 2010 à 8:47

    Bizarrement, je n’ai découvert le « rock » qu’à travers les Stones, donc bigrement plus tard que toi, Bernard alors que j’ai tout de même quelques années de plus…
    Mon beauf, en revanche, qui vient de fêter ses 70 balais, aimait Chuck Berry. Je me souviens lui avoir offert un vinyl pour un de ses anniversaires (acheté en Californie d’ailleurs).
    Déjà, il faut tirer son chapeau à Chuck : je suis sûre que ce morceau bat les records des reprises multiples, toutes bien faiblardes à mon avis comparée à l’original (quoique bon, je ne suis pas une lumière en rock’n roll).
    Un bon point pour Peter Tosh dont la voix me fait craquer et parce que j’aime bien le reggae.
    Je n’ai pas osé écouter les Bee Gees (appelés par ma copine US les singes grimaçants à cause de leurs dents). Celle de Prince, oui… et là, déception : quelle horreur ! Nul à chier à mon avis. Prince n’est bon que lorsqu’il interprète ses compositions alors ?
    Quant aux versions françaises : no comment !
    Une question : est-ce vraiment l’air de musique qui a été le plus « repris-reloaded-réinterprété-etc » dans le monde de la musique ? (bon, en oubliant bien sûr les Mozart, Beethowen et les autres bien sûr). ;o))

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  8. laetSgo

    20 septembre, 2010 à 9:06

    wouahhhh ! Ten years after !!!!! yiippppiiii !!!! ça fait un bail que je n’avais plus pensé/écouté ce groupe ! good good ! Et Hendrix : mon Dieu !
    Mazette, tu as du t’amuser pour tous les liens !
    je commence la journée avec une grande pêche merci !

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  9. b.mode

    20 septembre, 2010 à 9:33

    @Clo Comme je l’ai dit dans le billet, ma version de prédilection est celle de Jimi. J’avoue également avoir un petit faible pour celle d’Elvis qui déroule sans forcer avec une élégance folle ! sinon,au niveau reprise, j’ai lu quelque part que c’était Yesterday des boeufs attelés ou my Way immortalisé par claude « comme d’habitude » François » qui étaient les plus joués. mais sans certitude aucune…

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  10. b.mode

    20 septembre, 2010 à 9:36

    @laetitia des liens bordel !!! ;)

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  11. remi begouen

    20 septembre, 2010 à 10:03

    Très longtemps, pour moi, il n’y avait que Chuk à retenir du Rock, que je rattachais au Jazz, version blues. Et j’ai continué à préferer le bon vieux Jazz, de King Oliver à Art Tatum et Charlie Mingus, via le Bird… of course. Et je fuyais ‘le rock français pour midinette’, entre autres dans sa variante la pire, celle de Claude François, qui fut mon copain d’école à Ismaïlia et qui chantait des chants boy-scout !
    Et puis il y eu Rory Gallagher, en concert à Dublin. J’ai eu la place d’un Britannique qui refusa d’aller se compromettre avec un public irlandais. Moi, j’étais avec deux françaises… mais nous étions tous fous de l’énérgie de ce Roy… J’en suis devenu fan et c’est ainsi que j’ai repris – en 82! – l’apprentissage du (bon) rock… Alors, merci maître d’école B-Mode, je vais m’instruire encore, et savourer :!

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  12. babelouest

    20 septembre, 2010 à 10:26

    Du grand rock savant et mythique. Je n’en connaissais pas tant de versions ! Merci Bernard pour ce panorama. A la différence de certains, je n’aime pas le jazz, mais le rock, oui.

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  13. b.mode

    20 septembre, 2010 à 10:43

    Ce qu’il y a d’amusant avec ce morceau, c’est qu’il permet d’effectuer un voyage à travers les différentes évolutions du rock en 40 ans.
    A part Michael Jackson :) , tous les grands ont commis leur version ! ;)

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  14. clomani

    20 septembre, 2010 à 10:57

    Rémi ! Bon sang, si je t’avais connu dans les années 60, t’aurais été mon copain ;o))… j’ai eu une (courte heureusement) période de « claude François »… (« pov’petite fille riche » bon sang, qu’est-ce que j’avais aimé… même s’il était difficile de faire plus ringard) ! Jusqu’au jour où il était passé à Annemasse, en concert, et qu’après, comme Môssieur ne voulait pas aller voir son fan-club, nous avons tous été arrosés par la lance à incendie des pompiers annemassiens ! Même ma copine et moi qui ne faisions que prendre le chemin pour rentrer chez nous, derrière les barjottes du fan-club ! Du coup, terminé, le Cloclo, il a sombré dans mon plus profond mépris.

    J’avais et j’ai toujours un à priori contre Elvis… trop bébé-cadum… même s’il dépotait quand il chantait. Je n’y connaissais rien à la guitare donc j’étais et suis toujours incapable d’apprécier les différences d’interprétations…

    En revanche, moi, le seul remède que j’ai trouvé pour aller à l’encontre de l’industrie du disque français, après m’être excitée pas mal sur les Rockers Grands-Bretons puis les Amerlocains, ça a été la world… Parce que là, personne n’y connaît grand chose… mais surtout parce que ça me parle plus que le rock.

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  15. remi begouen

    20 septembre, 2010 à 11:33

    Clomani – le plus drôle c’est que la pov’petite fille riche du Clo-Clo, à ses seize ans, était ma soeur cadette, 14 ans, que je lui avais présenté à la plage d’Ismaïlia. Il en fait confidence dans je ne sais plus quel canard people, que l’on m’avait montré. Ce n’est pas que ma famille était spécialement plus riche que la sienne. Son père était technicien, le mien petit administratif, tous deux bien payés (par rapport aux salaires égyptiens) par la C° de Suez. Mais ma mère ‘y croyait’, à la hiérarchie sociale. Et Clo-Clo aussi, d’ailleurs, puisque, dans ce même article, il fait son père ‘ingénieur’. Probable que si cela avait été vrai, le destin du belâtre aurait été autre…!

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  16. Fifi d'Ardèche

    20 septembre, 2010 à 11:45

    Quel cadeau!…
    La version de Jimi Hendrix à Berkeley est celle que je préfère, avec l’originale de Chuck Berry, à tout seigneur, tout honneur.

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  17. lediazec

    20 septembre, 2010 à 11:51

    Ajout dernière minute d’une big dédicace d’Erby pour Bernard. J’ai pris l’initiative de l’inclure. Terrible !

    Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

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  18. babelouest

    20 septembre, 2010 à 12:01

    Là, oui, Bernard, tu es grandiose !Et Erby aussi, par la même occasion….

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  19. b.mode

    20 septembre, 2010 à 12:47

    ah mon salaud !!! Rien ne se perd tout se transforme disait Lavoisier ! ;) merci à mon r’né et à mon rodo ! Bises à tous !
    Fifi, oui celle d’Hendrix est splendide ! comme tout ce qu’il reprenait… Dylan préfère du reste la version de all along the watchtower de Jimi à la sienne qu’il a écrite avec ses petites mains !!! Pareil pour Like a rollin stones à mon gôut ! Je ferais peut être plus tard un billet sur ces 2 morceaux d’anthologie si ça vous dit !!!

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  20. clomani

    20 septembre, 2010 à 15:11

    J’aime bien le dessin, surtout ta banane, Bernard ;o)) !

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  21. Fifi d'Ardèche

    20 septembre, 2010 à 15:32

    Moi, je découvre, (Erby) …L’a du chien, l’Homme!

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  22. cui cui fit l'oiseau

    20 septembre, 2010 à 17:37

    Voilà un grand coup de pied dans la fourmilière du rock.

    Un coup de pied au culte, en quelque sorte !

    Bof ! Je sais…

    @ b.mode

    Je n’arrive pas à aller dans la cuisine, là où se trouvent toutes les recettes… Comment faire ? ;)

    Répondre

  23. b.mode

    20 septembre, 2010 à 17:40

    bah clique sur l’onglet en haut « delicatessen ». ça marche pas ?

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  24. cui cui fit l'oiseau

    20 septembre, 2010 à 18:34

    @ B.mode

    Ah si !

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  25. lapecnaude

    20 septembre, 2010 à 21:15

    En retard, comme d’hab ! A ma décharge, il faut dire que je n’ai pu entendre The Chuck qu’en 1962 … le reste à suivre. Bien sûr il est mon référé parce que son « son » est inimitable et en plus il chante « sentiments ». Hendricks … oui…oui…ouiii !
    Mais je reste sur The Bird quand même.
    Très beau Bernard, (tu fais pas de concurrence à Joé l’Embrouille des fois ?)

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