Divide et impera
Cliver. Tel est le maître mot de la pensée sarkozyste dans la perspectives des présidentielles 2012. Une variation sur le thème du vieil adage latin « divide et impera« . Diviser pour régner, voilà à quoi s’ingénie depuis qu’il a été élu, ce chef de l’état immature et nocif, oubliant ce faisan(t) son rôle de rassembleur, mission pourtant inhérente à sa fonction suprême.
Au bon beur
Son créneau ? Opposer les pseudo-français de souche (blanche de préférence) aux autres pékins. Pêle-mêle, les métèques, les rastaquouères, les blacks, les tsiganes, les juifs errants, les rebeux, les austro-hongrois, les roms et même les pâtres grecs. Les jaunes, me direz-vous ? Eux, c’est pas pareil ! Ils travaillent comme des nègres selon la formule ad hoc de ce bon monsieur Guerlain et ils se fondent sans problème dans le décor. Les niakoués, quand y’en a un, ça va, et quand y’en a beaucoup, ça va aussi pourrait ajouter le commandeur des forces du bien, Brice d’Auvergne, le bras armé de son altesse sécuritaire…
Casse tous risques ?
Sa méthode ? Opposer les vieux aux jeunes, les musulmans aux catholiques, les commerçants aux ouvriers, les vacanciers aux grévistes, les méchants manifestants au bon peuple de l’ordre. Quitte à introduire dans les manifs, des casseurs d’un nouveau genre. Des encagoulés curieusement protégés par la police tandis qu’ils brisent vitrines et incendient poubelles.
Chronique de la haine ordinaire
Résultat des courses ? Catastrophique voire apocalyptique. Une régression sociale sans précédent dans un hexagone à feu et à sang. Une justice en jachère au service des puissants. Des riches toujours plus riches et une misère crasse toujours plus présente à chaque coin de rue. Un désespoir national. Dans ce champ de ruines, un sentiment quasi-unanime émerge : la haine de cet autocrate borné et indécent.
Dorian Gray modern style
Lors de la réalisation d’un vidéo-trottoir a priori apolitique sur le thème emploi-formation, j’ai pu vérifier récemment le rejet massif de la rue que cet homme-là suscite. Jamais un président en activité n’a été plus honni. Les derniers sondages confirment que 70 % de la population ne peut plus le voir en peinture. Et lui, tel un Dorian Gray non assumé, refuse de regarder en face le tableau affligeant de son sinistre bilan, préférant s’admirer dans le miroir déformant que lui renvoient ses thuriféraires et les médias complices.
La maltraitance de l’info
A ce propos, on a pu mesurer, lors des récents évènements, la manière grossière et partisane dont se comportent nos chers organes d’information. La radio qui passe en boucle des témoignages de bons français excédés par la grève et par les vilains bloqueurs qui « prennent la France en otage« . La téloche, le doigt sur la couture du pantalon du monarque, qui ouvre son 20h sur les casseurs lyonnais. Images immédiatement récupérées par le roitelet dans un discours populiste.
Le sale air de la peur
« J’ai vu les images de Lyon hier, c’est scandaleux. C’est pas les casseurs qui auront le dernier mot dans une démocratie, dans une République« , braille-t-il à qui veut bien encore l’entendre. Pas un mot sur nos ondes sur le véritable responsable de ces violences urbaines, un messie de poche incapable d’effectuer une seule réforme de progrès social en trois ans et demi de règne. Plus un mot sur le crapoteux scandale de la république, l’affaire Woerth-Bettencourt.
Pourrir pour mieux durer
Jouer le pourrissement du conflit, telle est la posture sous-jacente élyséenne. Pour stigmatiser un peu plus les irresponsables opposants à sa politique assassine. Pour s’afficher comme un père courage qui résiste à la rue, le vieux mythe secret de la droite dure. Une posture immédiatement saluée par une cohorte de plumitifs aux ordres qui loue la bravoure du bonhomme et cire sans vergogne ses pompes à talonnettes. En espérant que sur un malentendu, l’ami préféré de leurs patrons respectifs en reprenne encore pour cinq ans… Pour notre cher et vieux pays, ce ne serait plus un drame national, ce serait le cataclysme final ! Leurre c’est l’heure ?
babelouest
25 octobre, 2010 à 4:29
Il n’est pas certain que ses « amis » soient dupes. Ils voient bien qu’à cause de l’intransigeance du bonhomme, le pays serre les rangs contre lui, bloque tout, et ce n’est pas bon pour les affaires. Des petites phrases ont fait dresser l’oreille. Un de ces jours, il pourrait bien se faire débarquer sur un quai de gare, là-bas du côté de Saint Denis, entre un vendeur de kebab et un étal de gris-gris. Le capitalisme n’est pas à visage humain : il pourrait bien en subir lui aussi les conséquences.
En attendant, bien que lémédia n’en parlent guère, c’est le pays entier qui, sous différentes formes, lutte contre un système honni dont il n’est que le patron : http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=17035
ou http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=17032
C’est par de multiples initiatives qu’avance le Peuple.. Malgré la prévisible défection d’une seconde Confédération syndicale : http://cfdt-mpm.blogspot.com/2010/10/appel-de-lintersyndicale-nationale.html
la lutte continue, plus que jamais. C’est cela qui compte.
http://i20.servimg.com/u/f20/11/40/28/12/poing_10.jpg
clomani
25 octobre, 2010 à 8:09
Quand je lis le communiqué de la CFDT, je vois qu’elle se désolidarise des mouvements « radicaux »…
D’autre part, j’entends un peu partout dire que le gouvernement mise (entre autres) sur cette radicalisation (qui va effrayer les Français moutonniers) ! Donc le gouvernement mise sur le bordel, et se prépare à une répression mahousse-costaud.
Est-ce qu’on peut toujours prétendre en France qu’on vit en démocratie ? Non respect des droits (de grève particulièrement… avec les réquisitions), justice aux ordres, journalistes laquais et larbins etc.) ?
Si ça n’est pas de l’irresponsabilité, du mépris pour le petit peuple qui marne et souffre, qu’est-ce que c’est ?
Si ça n’est pas la dernière manoeuvre de la bourgeoisie pour se sucrer encore plus sur le dos des petits salariés, qu’est-ce que c’est ?
Viiiiiite, une révolution, une vraie !
N.B. : ne pas compter sur les Socialos pour la faire avec nous… ils pleurent Georges Frèche dont on peut rappeler qu’il a tout de même ouvert, par le biais d’Agrexpo, la porte aux importations de produits des colonies en Palestine occupée, qu’il a conspué les Harkis, les noirs et son collègue Fabius pour ses origines juives !
lediazec
25 octobre, 2010 à 9:22
Il ne faut hélas rien espérer du syndicalisme dans sa configuration actuelle. Cela fait longtemps qu’ils ont vendu l’âme au diable. Le mécontentement syndical vient surtout du refus de Sarko de négocier avec eux. A ce titre, il faut reconnaître que Mínimus s’est politiquement planté : n’importe quel autre dirigeant politique à sa place aurait consenti deux ou trois tours de table, vite pesé, vite emballé, et tout le monde aurait eu pour son argent. En refusant, il pousse les syndicats à une action de rue qu’ils ne souhaitaient pas entreprendre. Vexés dans leur amour propre, ils y sont allés. Or on sait que la base, elle, ne fait pas dans la diplomatie, elle pousse toujours plus loin les limites…
Dans cette histoire tout le monde est emmerdé : syndicats, patronat qui, comme le dit Babel, ne peut pas tranquillement poursuivre le train-train de ses petites affaires, et, finalement, le plus con de tous, Mínimus : dégringolade dans les sondages et désertion de ses soutiens. Sans calcif qu’il risque de se retrouver pour son manque de maîtrise politique.
Dernier point, celui des casseurs. Les syndicats n’ont jamais poussé au débordement dans aucune des manifs, au contraire. La stratégie de la casse pour déshonorer le mouvement est encore un montage Sarkopathe qui, comme un boomerang, lui revient dans la gueule après lancement.
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Remi Begouen
25 octobre, 2010 à 10:53
‘Chacun contre son voisin, tous contre tous’… la recette de diviser pour régner c’est vieux comme l’humanité. Mais aujourd’hui avec le Sarkopathe, nostalgique de la francisque de Pétain, c’est le sommet : Voici quelques lignes de l’excellent Maurice Rajsfus dans l’article ‘Douce France’ du Monde-Libertaire dont vous avez vu la une récemment :
(…)’Français. Je n’ai pas d’autre choix.(…) De là à transformer cette quasi-obligation en adoration « amour sacré de la patrie » il y a un pas qu’il faut bien se garder de franchir. Sauf à àliéner son libre arbitre. Alors, Français peut-être? Bon Français comme l’entendent Sarkozy, Besson ou Hortefeux, peut-être même Martine Le Pen et son papa, ce serait une plaisanterie
(…) De quel patriotisme peut-il bien s’agir si la division de la société en nantis et en redevables ne fait que s’accentuer? De quel côté peuvent bien se situer ces bons Français, tellement vantés par un ancien socialiste, désireux de passer à la postérité par l’escalier de service? Incontestablement on ne êut que les trouver du côté du manche. Cet instrument contendant servant habituellement de matraque. Commme les prédateurs sont en minorité, ils ne cessent de promettre la carotte à ceux qui craignent la morsure du bâton.(…)
Remi Begouen
25 octobre, 2010 à 11:14
-Dans le dernier paragraphe çi-dessus, lire ‘peut’ et non ‘êut’…
J’ai été voir Bibi, via la phrase du jour, bien choisie pour accompagner ce beau billet de B-mode. Le sacré Bibi donne la parole au philosophe et sociologue Saül Karsz, ma parole cela mérite lecture attentive aussi…
clomani
25 octobre, 2010 à 11:37
Ce qui me fait le plus mal, c’est de me sentir si seule dans le combat ! Pour les grévistes, pour les manifestations…
Ce sentiment d’isolement serait insupportable sans le net qui nous permet de nous relier les uns aux autres ;o( !
b.mode
25 octobre, 2010 à 12:52
La séquence suivante s’annonce cruciale pour le roitelet. Faire croire à une recentralisation en nommant Borloo à Matignon pour mieux récupérer les catho-centristes et les modérés de droite. Je pense qu’il est trop tard… trottoir oserais je dire. La rue est hostile et les têtes chancelantes !
lediazec
25 octobre, 2010 à 13:02
C’est maintenant le moment de continuer à arpenter le bitume, à ne pas céder au découragement. Ces grèves commencent à faire couiner pas mal de personnes au sein du patronat et de la classe politique http://www.europe1.fr/Politique/La-greve-200-a-400-millions-d-euros-par-jour-296185/
ON CONTINUE !
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b.mode
25 octobre, 2010 à 13:14
Heureusement il y a le Duke ! Qui nous envoie sa Caravan !
clomani
25 octobre, 2010 à 15:20
Au fait, l’aut’jour, Erby, il a dû se gourrer en faisant sa petite prière : c’est pas Toupty 1er qui a calanché… mais Frèche !
La prochaine fois, essayer de mieux viser en plantant l’aiguille dans la bonne cible symbolique…
;o))
b.mode
25 octobre, 2010 à 15:26
mouarf !!! Erby et orbi !
ZapPow
25 octobre, 2010 à 15:57
Je ne suis pas un grand admirateur de Georges Frêche, mais ne lui fait-on pas là un faux procès ? Il n’a conspué que deux Harkis, et non les Harkis, n’a jamais conspué les Noirs, ayant simplement dit que l’équipe de France ne reflétait pas la composition de la population française (on prétend qu’il a dit qu’il y avait trop de Noirs dans l’équipe de France, ce qui est faux : ce n’est pas Finkielkraut), et que c’était parce que les Blancs étaient nuls (c’est donc plutôt les Blancs qu’il a conspué), et pour Fabius, il faut vraiment chercher la petite bête pour voir dans l’emploi d’une expression française courante, déjà employée au 14e siècle et n’ayant plus depuis des lustres de connotation religieuse, une allusion antisémite aux origines juives de Fabius, surtout venant de la part d’un indéfectible ami d’Israël. D’ailleurs, si l’AFP n’avait opportunément rappelé les origines de Fabius, personne n’y aurait jamais vu la moindre trace d’antisémitisme. je me demande qu’elle aurait été la réaction si Frêche avait répondu à Fabius (car il s’agissait de répondre à une petite phrase de Fabius) qu’il n’avait pas l’air casher, ou halal. Il aurait sans aucun doute été accusé de la même façon, car ce n’est pas la phrase ici qui fait l’antisémitisme, c’est la qualité de celui à qui elle est destinée.
lapecnaude
25 octobre, 2010 à 16:21
Merci ZawPow – le socialisme, pas celui à la française, le vrai, vient de perdre un tribun.
Remi Begouen
25 octobre, 2010 à 17:46
Lapecnaude – Là, non! Grave ! des tribuns comme Frêche, à la française ou vrai, je ne vais pas les regretter (‘Ni Dieu ni maître ni tribun’… tu connais?) En tout cas je connais la ville de Montpellier, j’y ai connu des natifs du lieu, il y a bien 25 ans, désespérés de voir leur belle ville livrée aux promoteurs grâce à Frêche (ici, à une petite échelle, notre maire PS ne fait mieux)…
B-mode – Là non! mais pas grave! Le Duke, dont sa ‘caravan’, c’est sublime, d’accord. Mais la version que tu nous a donné est bien trop arrangée, ‘commerciale’ en un mot. Alors que j’en ai une autre, sur vinyl, rayé, qui est superbe de sobre rigueur, de virtuosité : C’est le Duke vieillissant, célébré, adulé, qui a fini par ‘faire du pognon’ avec ces arrangements super sophistiqués… M’enfin c’est une mélodie magnifique, heureusement souvent reprise par bien d’autres pianistes de jazz!
b.mode
25 octobre, 2010 à 18:10
Tu veux peut être parler de cette version. http://www.youtube.com/watch?v=tww9k7wJ1yQ
Mais je privilégie autant que possible le live, les liens étant sur des clips image. Regarder un microsillon offre peu d’intérêt d’un point de vue image..
lapecnaude
25 octobre, 2010 à 18:31
Ben quoi, vous rouspétez parce que personne n’élève la voix au PS pour en prendre la tête, il y en avait un, il est mort et tu râles encore, c’est l’anarchie nom de dieu !!!
clomani
25 octobre, 2010 à 19:28
Des tyrans du genre de Frèche, on n’en veut pas ! Je ne verserais pas une larme sur Frèche…
Remi Begouen
25 octobre, 2010 à 19:48
B.mode – merci d’avoir envoyé ce 78 tours antique pour ‘caravan’. Il est déja plus beau, plus simple… et chiant à regarder, d’accord !
Mais, à l’occasion, envoie nous aussi (sur ce thème ou d’autres) du Oscar Perteson et du Errol Garner, ‘fils spirituels du Duke’!
b.mode
25 octobre, 2010 à 20:02
A chaque jour sa pépite mon bon Rémi…
clarky
25 octobre, 2010 à 23:25
ah bovino, ton titre m’en rappelle un autre, d’un autre calibre si je puis dire quand on a visionné la péloche: la ruée vers laure.
sinon, on dit pas au bon beur mais aux bombers chez les français de souche
b.mode
26 octobre, 2010 à 3:55
Intéressante réflexion :
http://www.rue89.com/2010/10/25/winock-sarkozy-sest-designe-cible-du-mouvement-social-173202
b.mode
26 octobre, 2010 à 8:03
« Il est alors probable qu’il utilisera le soulèvement populaire comme prétexte pour prendre les pleins pouvoirs, comme l’article 16 de la constitution le permet lorsque « l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu ».
On en est pas loin…
b.mode
26 octobre, 2010 à 9:43
Panier de crabes ! Observez Calvi ! http://www.dailymotion.com/video/xfdxrc_estrosi-contredit-par-parisot-chereque-itw-mc-241010_news
Remi Begouen
26 octobre, 2010 à 14:24
Je suis bien intrigué par cette photo ancienne de foule énorme, près d’un bateau : peux-tu B-mode, nous en dire plus ?
b.mode
26 octobre, 2010 à 14:31
La ruée vers l’or… Le bateau « Excelsior » arrive à San Francisco avec le premier groupe de prospecteurs d’or.
« Il faut attendre la mi-juillet 1897 pour que le monde extérieur apprenne l’événement, lorsque des pionniers ayant fait fortune rejoignent la côte ouest en bateau à vapeur. »
clomani
28 octobre, 2010 à 16:53
La désinformation médiatique a fonctionné : je reviens de la manif ! C’était 13h à République… à 14h30, la place était à moitié remplie ! Y’avait autant de flics que de manifestants !
Je suis courroucée ;o((
b.mode
28 octobre, 2010 à 16:58
Pareil, c’est bel et bien fini… Merci à ce vendu de chérèque ! comme disait un slogan, le medef nous encule, la CFDT met de la vaseline !
b.mode
6 novembre, 2010 à 9:44
Intéressant ce point de vue de Galouzeau http://www.lexpress.fr/actualite/politique/villepin-sarkozy-et-sa-cour-apeuree-de-perroquets_933153.html