La bataille des retraites semble perdue. Citoyens et syndicats brûlent les dernières cartouches, s’apprêtant à rendre les armes avec les honneurs. Peu importe que le nombre de participants soit de telle ou telle importance, puisque nous avons assisté à un passage en force qui n’a rien de démocratique.
Même si la loi n’est pas encore promulguée, à mon avis les carottes sont bel et bien cuites. Elles sont cuites en ce qui concerne la loi et, plus grave, en ce qui concerne la démocratie. Dans ce domaine, outre que les citoyens savent compter, ils ont découvert que le danger – parce que danger il y a – est ailleurs. Il est tapi dans le remugle sarkoziste, dans la pathologie du personnage, prêt à exploser à la face de tous comme un cauchemar dont il ne faudrait pas se réveiller trop tard. Y’a de la peste brune dans l’air !
De cela le pays commence à prendre conscience et c’est à ce titre que ces grèves et ces manifestations ont été bénéfiques. Il est de notre devoir de ne pas baisser les bras et de rester vigilants, de se tenir prêts pour d’autres combats, autrement plus durs. Si défectueuse apparaisse t-elle, la liberté, dans sa forme démocratique, est un bien trop précieux pour que nous l’abandonnions entre les mains d’une équipe de malades.
Cela étant, je me demande qui du citoyen ou du gouvernement a laissé, malgré tout, le plus de plumes dans cette affaire. Car c’en est une et on peut même dire qu’il s’agit d’une cascade d’affaires. Affaires qu’on étouffe à coups de manipulations obscènes. Entre burqa, identité nationale, roms, délinquance et menaces terroristes maintenant, tout est bon pour noyauter les institutions et faire oublier la corruption qui gangrène l’équipe qui gouverne le pays. Impuissant, le peuple subit l’influence des puissants médias, distillant les sujets non pas en fonction d’une éthique, mais dans l’intérêt d’une oligarchie à laquelle ils sont soumis. Pour installer définitivement un système pré-fasciste avec la peur comme vecteur. J’exagère ? Tout est en place. Ouvrez les yeux, citoyens, car bientôt, si cela continue, il sera trop tard, y compris pour pleurer. Sarko a utilisé et utilise la démocratie pour assouvir un besoin maladif. Comme l’ont toujours fait les fascistes, qu’ils soient rouge ou brun. Le mot vous semble fort ? Pas à moi. C’est ainsi que le fascisme a historiquement fonctionné. Aucune raison que cela change. La bonne vieille recette : on utilise l’outil démocratique, on met l’accent sur ses « faiblesses », on profite de la crise, on installe la peur, on confisque la justice, et on égorge tout un peuple en instaurant un système totalitaire qui peut durer longtemps.
b.mode
29 octobre, 2010 à 4:44
Ajout d’une vidéo qui n’a rien à voir avec le sujet… Quoique ?
lediazec
29 octobre, 2010 à 6:14
Si, si, la vidéo a à voir dans tout ça. Merci Bernard, pour ça et pour l’illustration d’Erby ! Extraordinaire Goya dans la toile du jour. Quelle puissance !
Ah, Georges Frêche ou le bal des hypocrites, des salauds et des charognards ! Phrase du jour et Erby au diapason. Belle colonne de droite. Quelle mèche !
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GdeC
29 octobre, 2010 à 6:35
peut être, on peut se le dire, cela ne coûte rien, qu’ils ont laissé des plumes, mais j’aimerais tant qu’ils s’y collent dedans avec du goudron… Car en attendant, ils se goinfrent avec notre pognon, et ce n’est pas fini… Entre Médéric et Bettencourt, mon cœur balance…
lediazec
29 octobre, 2010 à 6:46
@ GdeC. Bien sûr, le poids dans la balance n’est pas le même pour tous. De la belle pourriture que nous avons là.
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babelouest
29 octobre, 2010 à 7:18
Que va donner la rentrée, après la « reprise de souffle » de la Toussaint ? Malgré la défection (habituelle) de la CFDT, je ne serais pas surpris que nos concitoyens reprennent leur « bâton de pélerin » plus que jamais pour dénoncer l’intolérable et conspuer les tenants de ce régime fossoyeur de tous les droits.
Il règne dans notre pays une atmosphère pré-révolutionnaire manifeste.Il suffira que un ou deux tribuns sachent montrer là où le plus gros effort doit être porté (les raffineries étaient, et sont toujours, une bonne idée), et le trône s’écroulera, sapé par en-dessous.
Remi Begouen
29 octobre, 2010 à 7:24
Je serais moins affirmatif que toi sur ‘la bataille perdue’. C’est une très grosse affaire, Tsarko y a perdu des plumes, oui… Et toute sa clique, qui louche vers le FN désormais. Donc la bataille ne fait peut-être que… commencer. Le plus important me semble être que le peuple français a pris ‘du poids dans la tête’ : il a appris beaucoup de choses sur ce monde pourri par la finance, les combines : lutte de classes, le retour…
b.mode
29 octobre, 2010 à 7:54
Bon anniversaire Rodolphe, cette fois ci, c’est la bonne ! Et bonnes agapes dans (malgré) cette France défigurée…
babelouest
29 octobre, 2010 à 7:57
Allez, bon anniversaire, tchin !
b.mode
29 octobre, 2010 à 8:08
Auto persuasion façon Courroye http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/10/28/01016-20101028ARTFIG00702-affaire-bettencourt-le-procureur-courroye-s-explique.php
clomani
29 octobre, 2010 à 9:31
C’est en effet décourageant… cependant, les grévistes des raffineries sont toujours debout… et le gouverneMENT et plastronne, comme à son habitude ! Pourtant, hier les syndicats belges et allemands s’annonçaient solidaires avec les syndicalistes français du pétrole… Il semble qu’en région parisienne, la grève des éboueurs (même si Delanoë a fait appel à Veolia et Cie pour débarrasser les rues de la ville) continue… qu’à Ivry et Issy, ils bloquent l’accès aux déchetteries…
Le problème, c’est que les informations n’arrivent que par le biais du net, ou de l’émission de Mermet. Ce matin, il semble que Paillet se soit réjoui du « peu de monde » des manifs d’hier. Faudrait pas qu’ils la ramènent trop parce que la rentrée risque fort d’avoir un effet boomerang. Ca fait longtemps que les centrales syndicales sont divisées, l’union n’était que de façade… ça fait longtemps que SUD, et les syndicats autonomes, tout comme F.O. sont pour des grèves tournantes, des mouvements durs, des blocages (de grands magasins, de centres commerciaux)… et si ça a l’air de s’essoufler à Paname, ça ne s’essoufle pas en province.
Donc moi j’y crois encore. Sarko va être de plus en plus mal.
En attendant, les journalistes ont essayé de nous distraire avec le remaniement éventuel… Lundi dernier, c’était Borloo pour sûr… il a tant merdé dans ses annonces « tout va bien, circulez donc » qu’on n’en parle plus ! Cette fin de semaine, voilà-t-y pas qu’on nous a concocté une annonce de Ben Laden (avalisée par les services secrets français)… Voilà encore un barbu qui tombe à pic ! Pauvre France, victime de ses lois anti-voile ! Visiblement, ça n’émeut personne.
Je vais reciter la prière d’Erby :
Dieu, après nous avoir pris les meilleur, tu t’es trompé de « pire », tu as élu Frèche… il en reste un… alors suggère à Allah d’envoyer l’ACMI du côté du Maroc quand le (p)résidu y retourna en loucedé… la greluche est repérable de loin si lui ne l’est pas par sa taille.
clomani
29 octobre, 2010 à 10:05
Extrait d’un article de Mediapart :
« «Je suis émerveillé par la mobilisation, encore une fois on leur a damé le pion», se réjouit Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche). On lui demande si c’est désormais aux partis d’offrir un débouché politique à un mouvement qui, faute de relais, risque de s’éteindre peu à peu. «En ce moment, il y a trois règles à suivre, répond-il: suivre les syndicats, suivre les syndicats, suivre les syndicats…»
Facile à dire. Car en vérité, dans ce contexte assez déroutant, les syndicats ne savent pas très bien où ils vont. A la recherche d’une porte de sortie, ils savent juste qu’ils se reverront le 4 novembre pour discuter des suites, avant un nouveau samedi de manifestations le 6 novembre.
La der des ders? Pas sûr, car ils réfléchissent déjà à marquer le coup le jour de la promulgation du texte, sans doute autour du 15 novembre. Entre-temps, ils ne cesseront d’exiger la non-promulgation… «On se bagarrera jusqu’au bout», explique Bernadette Groison. «On a toujours un droit démocratique de contester une loi, revendique François Chérèque. Les 35 heures, c’est voté depuis treize ans, et plein de gens continuent à la contester!» Le leader de la CFDT admet pourtant qu’il y a «très peu» de chances que la promulgation n’ait pas lieu. «Moi aussi je demande la non-promulgation, mais faut quand même pas se leurrer», confirme Alain Olive (Unsa).
Au soir du 6 novembre, la situation pourrait s’éclaircir un peu. Mardi 4 novembre, l’UNL appelle à de nouvelles AG dans les lycées. «Les lycéens sont déterminés à recommencer», explique sa trésorière Juliane Charton, présente dans le carré de tête avec Jean-Baptiste Prévost, le chef de file de l’Unef (étudiants). D’ici là, il y aura d’autres blocages, actions coups de poing, rassemblements, etc., un peu partout en France.
Samedi prochain, si les manifestations font le plein, les syndicats auront définitivement fait la preuve de la popularité du mouvement. Ils auraient alors le droit de revendiquer une victoire symbolique, voire appeler à un grande manifestation nationale à Paris (un scénario que la CGT a jusqu’ici toujours refusé). Dans le cas contraire, il leur faudra très vite sonner la retraite, faute de donner le sentiment de porter à bout de bras un mouvement moribond.
Officiellement, l’intersyndicale reste unie: alors que le dénouement n’a jamais semblé aussi proche, celui qui sort est mort, et euthanasie automatiquement l’ensemble du mouvement. «Il n’y aura pas de traître», rigole Chérèque. Pourtant, dans l’intersyndicale, le deal passé lundi soir entre le leader de la CFDT et Laurence Parisot, la présidente du Medef (en direct dans l’émission «Mots croisés») est assez mal passé.
Alors que Chérèque évoquait l’emploi des jeunes et des seniors sur le plateau de France 2, la patronne des patrons lui a dit «banco» en direct pour en discuter… «Chérèque s’est empressé de tirer la couverture à lui, alors que ces thèmes étaient portés par toute l’intersyndicale, grince un responsable (anonyme). C’est un coup de canif, clairement.»
Face à cette proposition, Bernard Thibault (CGT), qui doit gérer la fin du conflit avec une partie très remuante de sa base, redit sa circonspection: «Toutes les tentatives d’amener le débat sur un autre terrain sont vouées à l’échec, dit-il. D’ailleurs, Laurence Parisot a proposé une délibération sociale, pas une négociation.» «Ça ne faisait quand même pas très spontané tout ça, ironise Annick Coupé. Dès le lendemain, Lagarde et Fillon se sont d’ailleurs félicités de cette reprise du dialogue social…» «
Droldidé
29 octobre, 2010 à 10:08
Les émois d’une certaine presse de gauche politiquement correct qui refuse d’assimiler le sarkozisme au fascisme. Lediazec a raison ce n’est « que » le préfascisme. Quand ces messieurs dames les journalistes dits de gauche s’appercevront de la réalité, ce sera un peu tard, ils auront un gourdin de CRS dans le cul. Heureusement, le peuple est plus clairvoyant, d’où les millions de manifestants dans les rues… Ce n’est qu’un début!!!
Remi Begouen
29 octobre, 2010 à 10:15
Bon anniversaire, p’tit frère Rodolphe…
Echos de la manif d’hier à St-Nazaire : S’il y avait moins de monde, on sentait beaucoup de colère. Comme prévisible, les grévistes de la raffinerie de Donges étaient les héros, d’antant plus qu’ils sont venus de Donges (10km) en manif…à vélo, faisant un bouchon routier derrière le peloton!!
Le pas prévu fut que le maire PS a osé ‘réquisitionner’ le matin une partie des territoriaux en grève pour débarasser les poubelles sur le trajet de la manif, par crainte de désordres! Cela a été dénoncé à la tribune, et le maire s’est fait copieusement huer. Mieux, certains grévistes territoriaux ont tenté d’arracher et déchirer les quelques drapeaux du PS… dont les rares militants ont fuit!
Un ami du service voirie m’avait confié la veille qu’une équipe avait, en réponse du souci du maire, proposé une équipe bénévole, avec brassards ‘en grève’, pour faire ce nettoyage, contre juste demande d’une vieille revendication de détail. Le refus de cette contrepartie a entraîné la réquisition : elle est belle la ‘sympathie’ du PS pour la lutte syndicale !!
babelouest
29 octobre, 2010 à 10:27
C’est bizarre, une fois de plus, ce peuple en colère qui, contrairement à ce que dit Melenchon, pousse les syndicats au lieu d’être accompagné par eux (je ne dirais pas entraîné, çà ne peut pas marcher). La base syndicale aide au maximum, et puis en haut c’est le ronron habituel qui ne veut surtout pas aller trop loin ! Pleutres ! Vendus ! Paltoquets ! Gougnafiers ! Traîtres ! Et bien sûr, le PS n’est pas à la pointe du mouvement, ou alors par derrière trop souvent (voir à Saint Nazaire, à Lyon, désolé Françoise, mais tout le monde n’est pas militant vraiment comme toi).
Y’a du boulot !
b.mode
29 octobre, 2010 à 11:52
@rodo Notons qu’il ya en zique du jour également un grand morceau de dire straits lors d’un concert cacricatif de 90 accompagné par l’immense Clapton, ex de qui vous savez ! C’est choisi par Clomani, qu’elle en soit remerciée ! Dans le genre le même jour : http://www.youtube.com/watch?v=yjXefFpBCOs&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=UXl_Sf6Lwl8
b.mode
29 octobre, 2010 à 12:35
Qui a dit état peau lissée ? http://www.ledauphine.com/drome/2010/10/28/48-heures-de-garde-a-vue-pour-une-petite-inflation
b.mode
29 octobre, 2010 à 13:28
Dîner de cons ? http://www.bakchich.info/Le-diner-du-Siecle-avec-Dati-Chain,12265.html
clomani
29 octobre, 2010 à 16:00
Donc, lorsque j’ai vu Joffrin à la terrasse d’un troquet proche de Libé, il cuvait son dîner de la veille avec Arlette, Nathalie, Radada, Poujado, PPD, et les autres…
J’adore Pepy qui dit que c’est inintéressant…
Bon dieu de bor… de merde ! Ils vont arrêter quand de se goberger sur not’dos ces braves ? En plus, la radada qui met au gniouf un type qui la cite, ça c’est fort de café ! Ils ont tous les droits, en plus…
Protégés par des flics payés avec notre argent de surcroît !
Bande de larbins !
lapecnaude
29 octobre, 2010 à 17:35
Vous finirez bien par me faire virer ma cuti. Dans l’ensemble, je suis parfaitement d’accord avec l’analyse de Clomani et de Rodolphe (de gros poutous pouton anniversaire mon Rodo) et les ajouts des autres.
Mon toubib, qui n’est pas de droite, me dit que l’on commencera peut-être à voir les effets de cette lutte politique aux élections partielles régionales qui vont prochainement avoir lieu. Il souhaite que, même si ce sont des élections locales, les gens aient de la mémoire, il s’y emploie d’ailleurs.
Moi, comme je n’ai pas beaucoup d’entregent (je suis à la campagne-dortoir, qui plus est dortoir d’une base aérienne) je vais essayer de lancer des réunions genre « thea-parties », c’est une idée. En fait je me sens un plus obligée de jouer plus « carte de gauche que PS »…comme quoi y a pas d’âge pour grandir.
A tout à l’heure.
clomani
29 octobre, 2010 à 19:50
Comme je disais sur l’aut’fil : je reviens d’une distribution de tracts du Parti de Gauche sur l’air de « Que se vayan todos, la lucha sigue » etc… (en français)
Ben les gens sont vachement plus preneurs et intéressés qu’en juin dernier lorsque j’avais distribué des tracts appelant à manifester.
On était près du périph vers la porte de St Ouen, à quelques pas de Guy Mocquet où j’étais en juin. Là, vraiment, j’ai vu que les gens percutaient, qu’ils disaient « ah, Mélenchon »…
Un seul m’a fait la tronche quand il a vu « Parti de Gauche »… il avait une gueule de facho de toutes façons ;o)).
cpolitic
30 octobre, 2010 à 7:54
Et les syndicats n’ont ils pas une responsabilité, devant une telle branlée?
Car si dans le National Sarkozism, une grève générale est impossible alors qu’ils démissionnent ces Thibault et Chérèque!
babelouest
30 octobre, 2010 à 8:04
Bien sûr, Cpolitic. Aussi bien Thibault que Chérèque refusent la grève générale, donc les têtes des confédérations désavouent ceux qui sont en principe leurs mendants. N’ont-ils pas leurs petites entrées à la Lanterne ?
claude
3 novembre, 2010 à 15:13
tout a fait d’accord
les grevistes vont bientot déposer les armes
babelouest
3 novembre, 2010 à 15:51
Claude, les grévistes ne sont pas ceux qui sont reçus à la Lanterne. Pour ta gouverne, les actions continuent partout, simplement les médias « aux ordres » n’en parlent pas.
http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=17360
clomani
3 novembre, 2010 à 17:45
Tiens, voici un petit court-métrage où on parle de la lutte anti-grève à Agrexco, du côté de Sète… vous savez, cette région chère à feu Frèche… Agrexco, le port où Israël décharge tous les fruits et légumes estampillés israéliens alors qu’ils viennent des territoires occupés !
Eh bien, non content d’importer des fruits poussés dans des territoires palestiniens, le terminal d’Agrexco va briser les grèves des dockers marseillais… grâce à l’intermédiaire d’un patron italien pas piqué des vers qui dit dans la vidéo que, bon, à Gènes, ça va, une grève par an… mais à Marseille, une par mois, maqué, ça né pas possiblé !!!
http://www.youtube.com/watch?v=JlYf2_cMHIw&feature=player_embedded#!