Pendant le déménagement, mon patron avait eu de l’avancement : il était devenu le n° 2 de la rédaction, Gorini étant le Directeur de l’Info. Je passai donc à l’autre bout de la rédaction, me retrouvant avec une collègue : Jeannine A. , la secrétaire de J. Gorini. C’était une petite femme boulotte, brune, dotée de pas mal d’humour et elle était très proche de l’assistante de Siégel, Christiane B. C’est avec plaisir que je suis sortie de mon isolement (du fond). Dans ce bureau, j’étais plus près géographiquement de l’endroit où ça « bougeait ».
C’était juste après l’entrée de la rédaction à laquelle on accédait par 3 marches. C’était aussi le coin où se posaient les pigistes tels Albert Ducrocq, Frédéric Pottecher, Philippe Bauchard, le Dr Europe, etc.
J’étais tout près de la salle des « télex » : une bonne demi-douzaine de télex imprimait en permanence les « dépêches » sur une épaisseur de 5 feuillets. Une jeune étudiante les découpait au fur et à mesure pour les répartir dans des corbeilles à destination des gens concernés selon le thème. Les « chefs » recevaient la totalité. Une clochette tintait lorsqu’il y avait des « urgents ». A force l’époque, nous avions tous plus ou moins les mains sales à force de manipuler le côté carboné des dépêches et les journaux à l’encre baveuse.
Dans le même endroit, se trouvaient aussi les secrétaires, les soeurs « frappe-frappe » comme se plaisait à les appeler Pascal, l’assistant du Directeur Général. Il y avait celles du matin, celles de la journée et celles de la nuit. Elles étaient à la disposition des journalistes présentant les journaux et les flash pour taper leur texte sous la dictée. Il y avait donc beaucoup plus de passage qu’au début. Et le passage crée les rencontres.
J’ai donc fort bien vécu ce déplacement géographique. J’étais dans mon élément : l’animation et l’agitation, et notre bureau était très passager et animé. Gorini me paraissait très amusant… beaucoup plus drôle que mon patron qui paternalisait toujours autant, regardait sa montre quand j’arrivais (toujours en avance) ou quand je partais. En plus de mon travail (qui atteignait facilement plus de 50h/semaine), je m’étais inscrite en 1ère année de licence de droit à Assas. Mes T.D. avaient lieu au lycée Montaigne, le soir après le boulot où je ne chômais pas. J’avais 21 ans et de l’énergie à revendre.
Leroy, lui, administrait la rédaction en même temps qu’il continuait ses éditoriaux et son émission de débat quotidienne. Il ne m’était pas apparu que le droit allait être chronophage jusqu’au jour où… Une après-midi, j’étais en train de peaufiner mon premier exposé en droit constitutionnel prévu pour le soir. (Mon petit copain m’avait conseillé le « plan sciences-po : thèse, antithèse et synthèse ». Mon travail tenait donc sur une page). Las ! Mon boss, arrivé subrepticement derrière moi m’arracha la feuille manuscrite des mains et me convoqua illico dans son bureau. J’ai dû m’expliquer sur ce que je faisais qui n’avait rien à voir avec le travail pour lequel j’étais salariée ! Et j’ai eu droit à un « double avertissement » sans mise à pied. Au prochain écart, je serais mise à pied. Ca m’a complètement bouleversée… il avait été très menaçant et j’avais été humiliée. J’ai eu le sentiment d’être grondée par un père tyrannique. C’était un tyran paternaliste. Je n’ai plus jamais fait un travail personnel au bureau. Une autre fois, j’avais fait un courrier à la machine pour un copain journaliste stagiaire. C’était pendant l’heure du déjeuner, donc sur mon temps de loisir. L’après-midi, je me suis pris un savon. Je ne devais travailler que pour lui, il était mon patron et je ne devais pas travailler pour d’autres ! Quand je lui ai demandé comment il l’avait su, il m’a répondu « j’ai fouillé dans votre corbeille à papier et ai vu le double que vous aviez jeté« ! Pathétique ! Mais j’ai continué à subir.
Il était odieux avec tout le monde. Lorsqu’il a fallu virer l’éditorialiste économique du matin (Pierre Meutey) parce qu’il avait eu le malheur de critiquer un des principaux clients de la régie publicitaire, c’est Leroy qui s’en est chargé. C’était lui l’exécuteur des mauvaises tâches ! Un matin d’ailleurs, j’eus la surprise de voir le verre de son bureau à l’entrée de la rédaction -encore une cage de verre- complètement fendillé. C’était Levaï qui s’était énervé au cours d’une prise de bec avec J.C. Dassier -deux tempéraments volcaniques et opposés-. Il avait donné un coup de poing dans la vitre pour se défouler puisque certains les avaient séparés ! Quelle ambiance ! En fait, je me frottais avec l’atmosphère qui régne dans les médias, qui n’avait absolument rien à voir avec celle, finalement très décontractée et harmonieuse dans laquelle j’avais évolué avant, chez les Amerlocains.
J’avais de grands moments aussi, par exemple lorsque Frédéric Pottecher arrivait, immédiatement il y avait foule autour de lui pour l’écouter raconter le procès qu’il couvrait pour Europe 1. De temps en temps, les éditorialistes offraient des « pots » à la rédaction… c’est là que j’ai commencé à me faire plein de copains, même l’équipe qui travaillait pour Siégel. Dudu, son chauffeur ne me faisait plus peur, je supportais mieux ses blagues, d’autant qu’il avait cessé de me draguer. Comme c’était le soir, mon patron était à l’antenne, et l’ambiance de la rédaction devenait beaucoup plus conviviale. Je commençais à connaître des techniciens, des monteurs-son et à rigoler avec eux. Ca me changeait de la psycho-rigidité de mon boss. Jeannine était une collègue agréable mais nous n’avins pas les mêmes préoccupations. Elle cherchait l’âme-soeur, moi je l’avais trouvée (pour un certain temps). Je vivais ma vie de soixante-huitarde avec mon petit copain soixante-huitard et je faisais mon boulot. J’avais trouvé un petit studio dans le 18e arrondissement, en bref j’étais bien… heureuse.
En Suisse, j’avais pris la pilule donnée sans problème par les médecins mais à Paris, le toubib conseillé par ma collègue m’a ordonné des examens supplémentaires à faire. J’ai eu l’impression qu’il n’était pas vraiment « chaud » pour me donner la pilule. Et, bien sûr c’est à ce moment-là, « grâce à un préservatif », que je me suis retrouvée enceinte ! C’était d’ailleurs au moment où le Nouvel Obs avait titré sur le »manifeste des 343 salopes« , toutes des femmes en vue qui avouaient s’être fait avorter et demandaient qu’on libéralise l’avortement en France où il était réprimé. Inquiète, je lisais tous les témoignages de ces pauvres femmes passées entre les mains de « faiseuses d’anges », dont la vie avait souvent tourné au drame suite à des infections. Je n’étais pas prête du tout pour une grossesse. Je devais donc me faire avorter. Quelques copains « mis dans la confidence » m’avaient trouvé des adresses qu’on se passait sous le manteau. La police de Poniatowski s’était raidie suite à l’article du Nouvel Obs. De mon côté, j’étais désespérée. Si je trouvais un avorteur, il se défilait toujours quelques jours après et je ne voulais pas être « sabotée » par une faiseuse d’anges.
J’ai donc pris la décision de partir du côté de Genève, non sans m’être assurée qu’on me donnerait des adresses là-bas. Je pris officiellement 5 jours de vacances et partis pour la Suisse après avoir déménagé du 18e au 5e arrondissement de Paris. Jeannine assurerait le secrétariat en mon absence. Elle était au courant de mes déboires, sans plus. Grâce à ma double nationalité, ce fut fait très rapidement et dans de bonnes conditions d’hygiène.
Ce que je ne savais pas, c’est qu’elle a « craché le morceau » à mon patron. Je le saurais un an plus tard, alors qu’enfin mariée, elle était partie s’installer avec son mari en Alsace. C’est là que je me rendrais compte de la capacité de bavardages nocifs qu’il peut y avoir dans une rédaction, dans des esprits mesquins ou légers. Ce sera pour le prochain épisode. Certains vont juger ces révélations plus personnelles que « PAFesques ». Elles ont leur importance sur mon avenir et j’assume sans aucun problème.
babelouest
5 décembre, 2010 à 7:01
A te lire, on a l’impression qu’un safari au Kenya est moins dangereux. Que de rebondissements ! Un vrai polar.
Nous sommes attachés à tes pas. La suite, la suite !
b.mode
5 décembre, 2010 à 7:10
Passionnant comme toujours !
lediazec
5 décembre, 2010 à 7:15
La suite, la suite, la suite ! Tout n’est pas bon chez les cochons, la preuve. En revanche le témoignage donne le bon conseil sur les morceaux de choix. Merci Clo.
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lediazec
5 décembre, 2010 à 9:54
Du très grand Bowie, ce live ! Magnifique !
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Rémi Begouen
5 décembre, 2010 à 10:26
Clomani – Tu écris ces ‘mémoires’ comme si tu avais vécu cela il y a quelques mois!! Quelle mémoire et quel talent : chapeau !!
Tu nous donne un sacré coup de ‘djeun’… continue !
b.mode
5 décembre, 2010 à 11:00
Et Julie alors ? Elle était pas encore arrivée ?
clomani
5 décembre, 2010 à 11:39
Julie ? Bien sûr que si, qu’elle était arrivée. Maryse est arrivée plus tard. Et il y avait Vonnie aussi. L’animateur le plus connu de l’époque faisait la matinée, il est ensuite devenu acteur dans la série « l’instit »… oublié son nom.
Tous ces gens étaient à « La Grange » : donc à côté des studios. Il y avait comme un mur symbolique entre la Rédaction et la Grange. C’était rare qu’on se « mélange ». De surcroît, il y avait une certaine condescendance des gens de la rédaction à l’égard de ceux de « la grange »… ils animaient, ils n’informaient pas ;o)).
En fait, les passerelles entre les deux mondes étaient peu visibles. On croisait Nicoletta qui se faisait la voix dans les couloirs… j’ai un jour guidé Françoise Sagan et son attaché de presse au studio et elle m’a attendrie parce qu’elle demandait si elle n’était pas trop mal coiffée… à quoi son factotum a répondu « Françoise, nous sommes à la radio, pas à la télé, on ne te verra pas ».
Sur la fin, mon horizon s’est élargi et j’allais faire des petits tours à la Grange ou ailleurs, chez les programmateurs qui recevaient plein de disques gratos ;o)). Mais là nous sommes en 72 et ça ne fait pas encore un an que je suis à Europe ;o)).
clomani
5 décembre, 2010 à 11:42
Petite précision : c’était un jeune homme qui découpait et distribuait les dépêches. Ses parents étaient grecs et j’ignore s’il a demandé sa carte de presse plus tard. La carte de presse étant, à l’époque une espèce de « bâton de maréchal » qu’on distribuait aux fidèles assistants.
clomani
5 décembre, 2010 à 11:45
Tiens, j’ai trouvé un lien sur mon « tortionnaire » : http://www.whoswho.fr/biographie-LEROY-Georges_149971.html
Je l’ai croisé il y a une dizaine d’années avenue Montaigne… il m’a vaguement reconnue, il ne savait même plus qui j’étais ! Ce qui permet de voir que je ne l’avais pas traumatisé ;o))!
b.mode
5 décembre, 2010 à 12:01
Rares sont les liens vers Leroy, je n’en ai pas trouvé de parlant. Par contre l’animateur dont tu parles, ça doit être Gérard Klein, je ne le supporte pas…
Pensez BiBi
5 décembre, 2010 à 13:16
Chère Clomani,
BiBi en redemande surtout qu’ado, il écoutait Europe : le Gorini le Paoli, Lancelot & Compagnie. Bis et bises.
lediazec
5 décembre, 2010 à 14:15
Ah, notre Clo. Un bijou serti dans le métal rare de la mémoire. La suite ? Évidemment !
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clomani
5 décembre, 2010 à 16:06
Mémoire un peu déliquescente quelquefois ;o)). Ch’uis comme les vieux, j’ai une très bonne mémoire de l’ancien temps et j’oublie assez vite la vie des temps modernes ;o)).
Je vous prépare la suite, quelques moments drôles ou moins dans la vie d’une secrétaire du Directeur de la Rédaction d’Europe 1.
clomani
5 décembre, 2010 à 16:11
Moi aussi, cher Bibi, depuis ma Haute-Savoie natale, j’écoutais les mêmes ;o)). Ca fait drôle, après, de les voir en vrai ;o). J’ai même, au tout début de mon travail à la Rédac, vu régulièrement passer Francis Blanche, le samedi matin, qui avait une émission hebdomadaire sur Europe 1. Il passait toujours par la rédaction pour se rendre au studio. Le samedi, nous avions aussi des éditorialistes un peu plus « fun » : Jean-François Kahn (déjà dégarni) et Bernard Pivot qui avait une chronique sur la pub. Je me souviens que je lui avais trouvé les mains moites ;o)).
cui cui fit l'oiseau
5 décembre, 2010 à 19:47
C’est marrant, cette remontée dans le passé et tous ces noms qui n’évoquent plus rien de nos jours. Comme quoi, la notoriété n’a qu’un temps et les vedettes d’hier qui se la jouaient n’ont pas laissé beaucoup traces.
En tout cas, tes récits sont fort intéressants, Clomani et puis je trouve qu’une « philosophie » se dégage en filigrane sur ce milieu du PAF : grandeur surfaite et décadence rapide sont les mamelles de ces notoriétés hâtives. -DDD
2 choses : merci pour la phrase du jour et bravo pour le bouton twitter que je vais m’empresser d’utiliser !
bises à tous les ruminants.
clomani
5 décembre, 2010 à 20:13
Cui-Cui, ils se la jouaient moins que maintenant… ils étaient dans leur atmosphère de jurnalistes… entre eux. C’était une profession très masculine, qui s’est féminisée dans les années 80 et c’étaient des voix avant tout. Ils n’avaient pas de visage. Quand j’ai vu Django Rini (car c’est ainsi que je croyais qu’on écrivait son nom) dans mon poste, je ne l’imaginais pas comme le Jean Gorini que j’ai vu : 1,68 tout mouillé, chauve, petite moustache et énervé…
En revanche, j’ai connu Alain Duhamel, à Europe 1… il faisait des éditoriaux… et il est toujours là, avec sa tronche de premier communiant cul-pincé !
C’est bien après que les journalistes ont perdu le sens de leur mission. Car à l’époque, leur mission était de s’effacer pour laisser témoigner les gens, les vrais témoins, ou de décrire leur situation. Mais ils étaient « au service » des gens. Maintenant, le journaliste est la star, le mec qui est sur place, qu’il faut croire même s’il est mal informé, désinformé, embedded ou con. C’est lui qui sait ! C’est lui qui dit !
En fait, ce que je dénonce dans ces récits, c’est en effet cette « bulle » dans laquelle les journalistes vivaient, dont les contours se sont durcis pour faire des murs maintenant. Cet espèce de corporatisme qui fait que nous, grouillots, étions invisibles, malléables, à leur service… et contre lequel je me suis battu toute ma vie professionnelle ! Mais ça n’a fait qu’empirer.
cui cui fit l'oiseau
5 décembre, 2010 à 20:34
@ Clomani
C’est vrai, ce que tu dis : j’ai connu Jean Pierre Farkas sur RTL, c’était un ancien collègue de mon père qui était instituteur. J’étais ado et j’avais visité un studio avec lui, c’était un milieu bon enfant mais un peu frimeur, quand même.
Un peu plus plus tard, le film de Jean Yanne, avec Blier et Prévost « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » m’a rappelé l’ambiance que j’avais entrevu durant ma visite…
Pensez BiBi
5 décembre, 2010 à 22:48
Oui, Francis Blanche aussi qui téléphonait chez les gens : c’était le dimanche. Ah quels fous rires !
Un jour, Francis Blanche vient aux Champs-Elysées avec une grosse bagnole genre grosse Mercédès et trouve une place pour se garer entre deux pauvres 2CV. Il se gare et voila que, pour se faire de la place, il emboutit sciemment l’avant de la 2CV et l’arrière de l’autre 2CV. Voilà que ça dure, dure… et boum à l’avant et boum à l’arrière.
Attroupement. Les gens reconnaissent Francis Blanche dans la belle voiture et commencent par l’insulter
- Hé c’est pas parce que vous êtes Francis Blanche que vous êtes autorisé à abimer ces deux pauvres 2CV !
Gros attroupement à présent. Cris de haine car Francis Blanche continue son manège : et vlan dans la 2CV devant lui, et vlan dans la 2CV derrière.
Les flics arrivent : cris de haine qui perdurent. C’est chaud. On veut se battre contre lui.Chahut. Insultes bis.
Alors…
magnanime, Francis Blanche – après s’être laissé insulté – montre aux gendarmes les papiers de sa belle et grosse voiture et… aussi les papiers des deux 2CV qu’il a embouties (c’était aussi lui, le proprio).
Jubilatoire comme sketch non ?
Bernard Langlois
6 décembre, 2010 à 11:45
@Ciomani :J’peux permettre quelques petites corrections et compléments (deux mémoires valent mieux qu’une !) ?
Tu dis :
1- “Julie ? Bien sûr que si, qu’elle était arrivée. Maryse est arrivée plus tard. Et il y avait Vonnie aussi. L’animateur le plus connu de l’époque faisait la matinée, il est ensuite devenu acteur dans la série “l’instit”… oublié son nom.”
Julie est arrivée bien après Maryse (en 74-75, elle était encore sur RMC avec JP Foucauld), laquelle Maryse a remplacé Vonnie le matin, laquelle Vonnie faisait équipe avec Robert Vilar (et pas Klein, encore sur Inter à l’époque) ; c’est dans leur tranche horaire (9-12 H) que se sont produits les comiques : Bibi, Blanche, Fernand Raynaud … J’y faisais les flashes, à la suite de mes journaux du matin, puis on enchainait avec Paoli pour Europe-midi, en public …
2- « c’était un jeune homme qui découpait et distribuait les dépêches. »
Il y eut aussi des étudiantes à ce poste : j’y ai vu débarquer une certaine Anne Sinclair, qui a vite fait bien fait mis le grappin sur un type assez connu, qui faisait la revue de presse (vous trouverez bien son nom tout seuls …).
3)- « C’était une profession très masculine, qui s’est féminisée dans les années 80″
Un peu avant, quand même ! J’ai vu débarquer (de L’Express), en 69, Michèle Cotta et Catherine Nay, affectées au service politique (et Gorini ne se cachait pas qu’il comptait sur leurs charmes au moins autant que sur leurs compétences pour dégotter des scoops auprès des ministres et des parlementaires ; dirais-je que le calcul n’était pas mauvais ? …)
4)- « C’étaient des voix avant tout »
Exact ! Et quelles voix, pour certains : celle des envolées spatiales de Ducrocq, celle (sans rivale dans l’incongru …) de la météo de l’autre Albert (Simon), celle de ce grand comédien de Pottecher, celle ensoleillée de Couderc « allez-les-petits » !… Savez-vous que c’est Europe 1 qui a « inventé » le journaliste de radio ? Avant elle, il y avait bien une radio (officielle, d’Etat) qui avait bien des journalistes : mais ceux-là donnaient leurs papiers à lire à l’antenne à des speakers,les mêmes que ceux dont on peut apprécier le style empesé dans les vieilles actus Pathé … Europe, ce fut une révolution en matière de radio. Les autres ont suivi, au point qu’elles sont maintenant à peu près interchangeables (je parle des généralistes), comme le sont leurs équipes …
clomani
6 décembre, 2010 à 12:54
Bernard, j’ai un petit doute quant à Catherine Nay :
Michèle Cotta, je me souviens parfaitement d’elle,sans aucun problème. Catherine Nay, je me demande si elle n’est pas arrivée après mon départ. Ou avec Mougeotte, qui venait de je ne sais où, avec lequel j’ai dû fêter les Catherinettes (il venait d’être nommé patron de la Rédac. alors que tous les autres étaient partis avec indemn (moi aussi) because « clause de conscience » provoquée par le rachat des parts par la SOFIRAD (Denis Beaudouin).
Mme DSK, je l’ai vue la 1ère fois lorsqu’elle travaillait sur les élections présidentielles et législatives. Elle faisait partie du staff engagé pour la circonstance. Après quoi elle s’est, en effet, bien vite jetée sur son ancien mari. Je ne l’ai jamais vu distribuer les dépêches. Si elle l’a fait, c’était alors avant 71.
Quant à Vonnie, right, elle était avec Robert Vilar. Pour les autres, vu le peu de passerelles entre la rédac et la grange et vu que je n’allais que très rarement du côté des studios, sauf pour accompagner des « égarés »… me souviens plus très bien. Donc Julie est arrivée après mon départ si je pige bien ? En tout cas, je me souviens très bien de Klein, parce que je le rencontrais régulièrement à la réception (il partait quand j’arrivais ou l’inverse)…
En tout cas, chapeau pour ta mémoire ! Moi, ça se mélange un peu les pinceaux, là-haut ;o))
b.mode
6 décembre, 2010 à 13:05
Voilou, j’ai remis un peu d’ordre, crévindiou, dans tout ça ! j’espère que c’est plus clair comme ça !
Bernard Langlois
6 décembre, 2010 à 13:26
@B.mode : ah oui, c’est mieux comme ça !
@Ciomani : les différences entre nos souvenirs (parmi beaucoup de communs) viennent du décalage entre les périodes où nous sommes passés par la rue François 1er. Tu as connu le Mougeotte de la deuxième période (après la dispersion de la première équipe Desgraupes d’Information première, où je l’avais retrouvé, en 72), quand il est revenu à E1 comme directeur de la rédac. Dans sa première époque (68-70), il arrivait de France Inter (comme Dassier) et j’ai commencé sous sa houlette, en octobre 68, dans le journal de 8H (Présentations de Gorini : « Voici Etienne Mougeotte, vous serez à sa botte ! »). Nay est bien arrivée avec Cotta et Levaï, un peu après, et Sinclair aussi.
(J’espère qu’on n’embête pas les autres avec nos souvenirs d’anciens combattants !)
b.mode
6 décembre, 2010 à 13:53
En ce qui me concerne, pas du tout, car Europe N°1 a vraiment été la radio de mes jeunes années ! De SLC à Ivan Levaï en passant par Roger Vilar…
clomani
6 décembre, 2010 à 15:14
Nttnttt Bernard ;o)). Confirmé par Wiki et l’archive suivante de Libé : Catherine Nay est arrivée à Europe 1 en 75 !!!
« CATHERINE NAY
CATHERINE NAY est nommée directrice adjointe de la communication d’Europe 1. Dans l’histoire d’Europe 1, c’est la première fois qu’une femme occupe un poste aussi élevé dans la hiérarchie. Catherine Nay est entrée au service politique d’Europe 1 en 1975. Elle est nommée rédactrice en chef du service politique en 1988 et tient chaque jeudi une chronique à 8h25. Elle est également animatrice du Club de la presse d’Europe 1. Catherine Nay est l’auteur de la Double Méprise, les 7 Mitterrand ou les métamorphoses d’un septennat et dernièrement, le Dauphin et le Régent. »
Cotta était la seule journaliste femme au service politique d’E1 lorsque j’y ai travaillé. Me souviens pas qu’il y ait eu d’autres femmes (sauf Sinclair qui était étudiante à Sciences Po lorsqu’elle venait travailler sur les élections).
b.mode
6 décembre, 2010 à 15:32
Catherine Nay sévit encore, avec ses parti-pris, sa haine de la gauche et ses collusions avec la droite… Et sur Europe 1, point de chapeau, on balance le contenu hyper-subjectif de ses éditos comme des faits réels…
clomani
6 décembre, 2010 à 16:01
Il y a longtemps que j’ai lâché les radios, Europe 1 la première. J’ai longtemps écouté RFI, et arrêté quand Labévière s’est fait lourder, je n’écoutais pas France Inter, sauf les éditos des humoristes, après coup sur le net. Je n’écoute que TSF, la radio du Jazz, et ne rate jamais l’émission de Bouteiller de 9h à 9h40. Il a beaucoup d’humour, il ne fait pas de fautes de français et il touche sa bille en jazz. En plus, ce matin, il avait la voix enrhumée…
Bernard Langlois
6 décembre, 2010 à 16:11
« En plus, ce matin, il avait la voix enrhumée… »
Eh, c’est qu’il est plus tout jeune, pépère !
Bernard Langlois
6 décembre, 2010 à 18:16
@Ciomani : Oui, tu as raison : « Catherine Nay est arrivée à Europe 1 en 75″. Je m’emmêle les pinceaux dans la bande de L’Express (Cotta, Levaï,Kahn, Nay) : la « grande Catherine » est arrivée après les autres.
clomani
6 décembre, 2010 à 18:48
Pour Bouteiller, le rhume lui donne la voix encore plus sexy ;o))
Pour s’emmêler les pinceaux, ça doit être l’âge ;p
clomani
6 décembre, 2010 à 18:54
Rhô, pardon… quand je parlais d’âge, je m’étais inclue dans le lot puisque je me suis mélangée les crayons avec Maryse and co ;o).
lediazec
6 décembre, 2010 à 20:17
Je voudrais, sans inter-férer, évoquer Bouteiller. Putain, j’adore ce gars…
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clomani
6 décembre, 2010 à 20:32
Moi aussi… il est comme le bon vin, il se bonifie en vieillissant, même physiquement. C’était un type assez moche jeune mais vieux, il a une « tronche »…
Et désolée d’avoir donné dans les souvenirs d’anciens combattants… c’était ce qui me faisait peur avec cette série et je suis en plein dedans.
b.mode
7 décembre, 2010 à 0:16
Bouteiller très bien ! pas comme Nay ! http://ruminances.unblog.fr/2008/12/23/elle-est-nay-la-divine-enfant/
Pensez BiBi
8 décembre, 2010 à 7:58
Et Michel Lancelot, chère Clomani ? Un mot à son propos ?
clomani
8 décembre, 2010 à 9:02
Je l’ai croisé, mais peu. Je sais que ma soeur était raide dingue de lui car il avait répondu à un courrier qu’elle lui avait fait suite à son émission de nuit ;o)).
Je l’ai revu, plus tard, à Antenne 2. Il y faisait une émission déjantée le samedi après-midi, et je me souviens qu’il a dû l’arrêter parce que, dans une séquence, deux faux ours faisaient semblant de copuler. Ca avait choqué le télespectateur cul-pincé moyen qui regardait la téloche le samedi aprèm avec ses enfants. ;o))
Pensez BiBi
8 décembre, 2010 à 20:42
Merci pour ce petit mot sur Lancelot.
Euh… elle est bien ta sœur ?
clomani
8 décembre, 2010 à 20:50
Elle a de beaux restes comme on disait dans l’temps;o))