El Mínimo a profité du conseil de ministres pour présenter ses vœux au gouvernement, ce mercredi 5 janvier. Juché sur ses tics-tics-aïe-aïe-aïe, il n’a pas lésiné en matière de discrétion, sa nouvelle religion. Une recommandation expresse à l’ensemble de ce groupe qu’il voudrait resserré, solidaire et concerné. Pas de syndrome électoral, on gouverne et motus. Pas un mot nulle part. Personne ne doit être au courant qu’au lieu de gouverner nous remplissons les caisses pour nous payer une belle campagne électorale en 2012. Les ministres ont une mission et une « tâche à accomplir » : consacrer une année à faire croire à l’opinion qu’ils sont « pleinement au service des Français ». La routine sous la Cinquième de Jean-Claude Bourret !
J’aime ces envolées présidentielles d’où l’amphigourique est exclu. Simple, direct et tordu, tel il s’aime, tel on le vénère, comme le proclame, à rate dilatée, Luc Chatel, le très bien lécheur ministre de l’éducation nationale.
Depuis un petit moment, sentant le chaud lui brûler le cul, El Mínimo fait dans la reculade. Ou fait semblant d’ainsi faire. Après avoir alimenté dans une surenchère frontiste, des débats plus que douteux, comme l’identité nationale, la burqa, la délinquance et le tu vas voir ce que tu vas voir, avec l’arsenal des formules qui n’ont rien à envier à celles de certains idéologues fascistes, le voici opérant un virage de loup déguisé pour bien aiguiser la lame qu’il a envie de nous planter dans le dos, pas plus tard qu’en 2012.
Dans cette perspective, bien ancrée dans son esprit, il se met à jouer l’homme responsable, le chef soucieux n’ayant d’autre souci que celui de la France, de sa grandeur et des citoyens qu’il a la charge de gouverner. Aussi exhorte-t-il son équipe à ne pas dévier d’un pouce de l’objet même de la vente : « Le service des Français continuera d’être tout au long de cette année, votre seule, votre unique préoccupation. Les ministres ont une tâche à accomplir. Ils ne doivent s’en laisser détourner ni en anticipant des échéances électorales encore lointaines, ni en participant à des polémiques qui pourraient donner aux Français le sentiment de faire passer le souci d’un avenir personnel avant celui de l’intérêt général ».
Pour faire avaler la pilule à des français crédules et apeurés par la crise qui se propage et que les propagandistes de la peur ont pour mission de marteler dans les esprits, El Mínimo balance son blues des temps difficiles, préparant son équipe à argumenter le bon refrain : « l’environnement international lourd de menaces » pour ce qui concerne la politique extérieure et ses probables mauvaises répercussions à l’intérieur, cassage de gueule des marchés financiers, quelques interlopes banquières, des patrons récalcitrants, rien que du solide pour instiller la sinistrose. Côté politique intérieure, on mise sur le boulot qu’il reste à faire pour « réparer les injustices, réduire les inégalités, faire reculer la violence, faire respecter nos valeurs républicaines, renforcer la compétitivité de notre économie qui nous protégera des délocalisations… »
On ajoute une touche d’emploi pour la jeunesse, un zeste de réforme fiscale (quel bijou cette réforme !) et l’introduction des jurys populaires dans l’application des peines et, quoi encore ?… Ah, oui, le désendettement ! Important, le désendettement : qui paye ses dettes s’enrichit !
Voilà la feuille de route de l’année 2011 pour le gouvernement : on ne parle pas campagne électorale, on la met en pratique !
Aujourd’hui, c’est au tour des partenaires sociaux de se rendre à l’Elysée pour les bienséants voeux de bonne année. La CGT a refusé de « participer à cette mascarade ».
babelouest
6 janvier, 2011 à 3:53
Qui dit campagne dit labour, dit hersage, toutes tortures infligée à notre mère la terre. Qui dit campagne dit fumier, à la fois engrais odorant répandu, et auteur de cette dispersion. Que cette campagne soit électorale n’y change rien. Qu’on ne nous dise pas qu’elle récolte des voix, puisque les seules voix qui aient des paroles sensées sont priées de se taire. Sous le contenu ronronnant de la propagande, gît la contestation qui ne saurait avoir droit de cité : elle pourrait, ô horror, dessiller les yeux du peuple, et le pousser à réfléchir comme en 2005 !
Quant à la dette, ce n’est qu’une vue de l’esprit soigneusement entretenue par les banquiers, pour faire croire qu’il s’agit de quelque chose de réel, inéluctable et infrangible. En fait, c’est une pure invention, un vol permanent et pervers.
b.mode
6 janvier, 2011 à 9:25
Minimo nous la joue fine en ce début d’année. Copé (et Valls) en vilain pourfendeur des 35 h et Bertrand (donc lui) en défendeur des acquis sociaux. Hongrois rêver !!!
clomani
6 janvier, 2011 à 9:25
Blablablablablablablabla…
Et l’an prochain, les journalistes qui auront répercuté avec enthousiasme le nouveau programme de merde de Minimo continueront à s’extasier sur les belles paroles.
N’empêche qu’Hessel, dans l’émission d’@si, n’a parlé que deux fois du Minimo, une première fois pour dire sa répulsion, une seconde en parlant de ces gens qui n’ont aucune culture…
Rémi Begouen
6 janvier, 2011 à 11:42
Dans le Politis nouveau plein de trucs chouettes! – 3 pages du dessinateur-reporter Lionel Brouck sur l’occupation de ‘sans-papiers’ de la Cité de l’Histoire de l’Immigration : excellent.
- Très bon l’édito de D.Sieffert sur la ‘question démocratique’, (qui prolonge un peu les derniers commentaires d’entre Babel et moi à l’article ‘Derrière les étiquettes…’) Mais je préfère ici laisser ce commentaire, bien que (pour une fois) il ne s’agisse pas de Tsarko, mais de Gbagbo (et c°):
-Par contre le dossier central c’est ‘Justice : l’art d’enterrer les affaires’… et on patauge en plein Tsarkozysme…
pierre
6 janvier, 2011 à 12:09
«Je te souhaite que ta loi retombe sur ton père, ta mère, ta femme, tes enfants, et toute ta postérité. Et maintenant avale ta loi.» — A. Artaud.
Là ne s’agit pas de s’en contenter.
Les lois LOPSSIs sont des lois scélérates, certes, mais elles s’attaquent à quelque chose de plus profond : la mémoire historique.
Un arrière-goût de tout ce que les régimes autoritaires ont concocté de meilleur.
Mais nous ne nous arrêterons pas là, ce n’est pas au nom de quelque idéal de liberté républicain ou démocrate que nous désirons nous lever.
Au nom de rien d’ailleurs.
La haine totale de ce monde totalitaire suffit à nous accrocher à la moindre intensité de résistance pouvant naître.
Mais nous ne nous arrêterons pas là non plus. Nous combattons sans défendre mais combattons avec certains horizons en tête : celui de voir un jour sans Travail, sans Propriété, sans Misère, bref tout ce qui a dicté les grandes insurrections ouvrières du siècle dernier…
Nous sommes une histoire perdue cherchant à se retrouver en ces temps effacés :
Mieux que partout, la France a réussi à ménager l’oubli chez ses sujets, non seulement l’oubli de ce pourquoi elle règne encore, cette France, mais l’oubli qu’il existe des ailleurs, d’autres notes, d’autres couleurs que le gris bétonné et le noir fumeux.
«C’est une époque bien carabinée» disait un camarade et c’est véritablement vrai. Tout a faillit ici, pourtant tout semble encore fonctionner. Là, se dévisage le capitalisme : il n’a besoin que de notre consentement soumis pour exister. Il ne lui faut même plus inventer quelques bonheurs qui tiennent, des merveilles qui font espérer. Il ne lui faut, désormais, plus que perfectionner ses outils policiers.
Lui-même se l’avoue lorsqu’il met en scène sa critique : «Le monde est pourri, vous avec, restez sage» relaye le Spectacle.
Puisque le monde dérive, pourquoi ne pas dériver lentement avec lui. C’est ce qu’ON voulait nous faire croire.
Hélas, le meilleur des mondes n’a pas encore triomphé !
«C’est un beau moment, que celui où se met en mouvement un assaut contre l’ordre du monde […] Voilà donc une civilisation qui brûle, chavire et s’enfonce tout entière. Ah ! Le beau torpillage.»
Il nous faut retrouver la mémoire, une mémoire tactile, celle des armes, de l’émeute, de la résistance matérielle. Il nous faut des réflexes, il nous faut se mettre d’accord une bonne fois pour toute : «faire apparaitre dans la pratique une ligne de partage entre ceux qui veulent encore de ce qui existe, et ceux qui n’en voudront plus».
En temps de guerre, ceux qui prétendent échapper à celà sont ceux qui ont déjà choisi un camp : celui de l’engagement le plus total dans le désengagement. Celui de rejouer les mêmes échecs en se disant que cela fonctionnera un jour.
Ce sont eux, les véritables amnésiques. L’amnésie est une position bien confortable en ce monde, elle permet de s’ancrer léthargiquement dans un espoir messianique. Un espoir qui n’a pas fini de faire vivre et de laisser mourir…
«Diverses époques ont eu ainsi leur grand conflit, qu’elles n’ont pas choisi mais où il faut choisir son camps. C’est l’entreprise d’une génération, par laquelle se balaient les empires et leurs cultures. Il s’agit de prendre Troie ; ou bien de la défendre. Ils se ressemblent par quelque côté, ces instants où vient se séparer ceux qui combattront dans les camps ennemis, et ne se reverront plus.» — Guy Debord.
Dimanche 26 décembre 2010.
Faire apparaitre dans la pratique une ligne de partage :
http://juralibertaire.over-blog.com/article-journee-d-emeutes-a-rome-14-decembre-63058452.html
http://juralibertaire.over-blog.com/article-la-grece-brule-49861206.html
http://www.occupiedlondon.org/blog/2009/12/07/147-photos-videos-from-tonight-in-athens/
lediazec
6 janvier, 2011 à 12:22
Ce qu’il y a de très bien avec la gauche non-conformiste c’est la diversité des coups de projecteurs, l’ensemble procurant une vue panoramique des besoins, des urgences et des choix de tous et de chacun.
Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence
Philippe
6 janvier, 2011 à 16:12
au programme de 2011, apres les sorties de Juppe, Seguela et Cope, il semble que le cheval de bataille va devenir:
« Travailler plus pour travailler mieux (sans etre payer plus) »….
Un coup de canif dans les 35heures et autres RTT, voir pourquoi pas dans les cinq semaines de congés payes sont a craindre pour beaucoup…
clomani
6 janvier, 2011 à 17:01
Il est aussi question de ponctionner les retraités un peu plus à coup de CSG…
Ils manquent totalement d’imagination… pourquoi ne pas prendre le fric là où il y en a beaucoup, bon sang de bonsoir ? C’est pourtant simple nan ?
babelouest
6 janvier, 2011 à 17:23
Passssssqu’ils veulent pas, la la la !
b.mode
6 janvier, 2011 à 17:30
Excusez notre manque de présence à rodo et à moi, mais on prépare la migration d’arrache pied. Demain dernier billet sur le vieux ruminances. samedi un billet révèlera l’adresse de la nouvelle crémerie. on a essayé de transférer une centaine de billets du site actuel. il en reste 78O. cela se fera au fil du temps. J’espère que la nouvelle mouture vous plaira. Bises à tous.
lediazec
6 janvier, 2011 à 18:03
Comme dit Bernard, quel boulot que le transfert des données, papier après papier ! Tout ne sera pas là, le jour J, mais nous continuerons à exporter, jusqu’au point final. Cela pour dire, aux uns et aux autres, que si certaines bafouilles ne sont pas encore là, pas d’inquiétude, elles le seront !
C’est la transruminances !
Dernière publication sur Kreizarmor : Place Vendôme, haut lieu de l'indécence
b.mode
6 janvier, 2011 à 18:29
Régurgitez, il en restera quelque chose !
Brigitte
6 janvier, 2011 à 23:50
Le problème est que cette petite frappe risque d’être à nouveau élue roi de France et que si ce n’est pas lui ce sera son clone de l’autre parti. Quoi qu’il arrive, nous y sommes jusqu’au cou et nous ne sommes pas près d’en sortir…
b.mode
7 janvier, 2011 à 3:46
@brigitte C’est bien ça le problème. L’oligarchie en place a su protéger ses intérêts à l’extrême.
Rémi Begouen
7 janvier, 2011 à 4:16
Pierre, çi-dessus, nous parle de manifs d’Athènes et de Rome, via ‘le Jura Libertaire’, excellent site, merci. Mais ce site est si excellent qu’en plus, je viens d’en apprendre plein de nouvelles, cette fois d’émeutes, en cours, en Algérie : Alger et sa région, plus en Kabylie et à Oran…
Je savais déja que la Tunisie était secouée (c’est pas fini!) par de violentes manifs… maintenant c’est l’Algérie !
clomani
7 janvier, 2011 à 8:30
En Tunisie, ça y est, le mouvement est lancé, les radios commencent à parler et à dénoncer… En Algérie aussi, les émeutes de la faim recommencent… Quid d’une contamination à nos jeunes des banlieues ? parce qu’après tout, ils sont aussi maltraités les uns que les autres.