Accueil Politique Les cinq dernières minutes ou la découverte du coupable

Les cinq dernières minutes ou la découverte du coupable

8
0
671

affaireguerlainlecsaareagim43865.jpgLe 15 octobre dernier, je me souviens, j’étais dans mon lit,  je matais la téloche. Il faut vous dire que mon plumard fait office de duplex : je lis, je baise, je mange des yaourts à fort pourcentage de matière grasse – ils ne sont pas chers –, je lis des choses sérieuses ou je m’endors avec des conneries aussi assommantes que l’inspecteur Derrick ou un article du nouvelobs. Ma belle-mère y est abonnée et de temps à autre je m’avachis à sa lecture. Une demi-heure plus loin je m’éveille à la réalité comme un forçat découvrant qu’il est toujours dans sa paillasse, une mer turquoise se dissipant sur le mur sale de sa carrée.

Ayant quitté l’équipe de Canal midi parce qu’elle me gonfle à force de légèreté forcée et de festivité à un centime d’euro, je me concentrais sur les 5 dernières minutes du JT de France 2 et sur l’invité du jour Jean-Paul Guerlain. J’aime beaucoup m’attarder sur ces personnages de la mode, comme Lagerfeld, que je regarde comme on observe des extraterrestres venant nous faire un coucou extra-planétaire, attifés avec excès et imbus d’une supériorité ridicule.

J’aime le concept des 5 dernières minutes du JT de la 2. Rien à voir avec la série éponyme, cette série d’enquêtes où le spectateur accompagnait le commissaire Bourrel et son assistant Dupuy tout au long de l’enquête pour enfin découvrir le coupable et dont les premiers épisodes furent diffusés par feu l’ORTF.

Ici, il s’agit du journal d’information d’une chaine nationale où, en toute fin de partie, on invite des cinéastes, des acteurs, des musicos ou une personnalité du showbiz pour parler de son actualité. C’est le moment de détente, après avoir tout fait pour être agréable à ses supérieurs en faisant croire au quidam proche de sa sieste que tout va bien ou pas trop mal. Ou de mal en pis,  selon l’humeur des dirigeants politiques, toujours soucieux de propagande.

C’est le moment où chacun fait plaisir à l’autre en vendant sa came. Rien de méchant, que du plaisir. La société de consommation et du spectacle se livrant à une ronde banalisée. C’est dire si Élise Lucet était décontractée en recevant Jean-Paul Guerlain pour l’interroger sur son actualité du moment. On babille gentiment, on s’extasie, c’est le clap de fin, tout le monde range son matos et on s’apprête à passer à autre chose. Moment choisi – de façon naturelle – par Guerlain, sapé comme un milord, les orteils manucurés, pour déclarer, à propos du boulot que son affaire représente : « Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin… »

Entendant cela, j’avoue être resté sans voix, tout comme Élise Lucet ! La chose était tellement énorme dans sa banalité que le temps de réaction est infinitésimal et, pour tout dire, désarmant. Bouche-bée que j’étais.

Aussitôt entendue, diffusée, relayée et abondamment commentée, cette déclaration a fait monter le niveau des océans et de la nausée aussi, tant la banalisation du propos était criante. Du fascisme ? Pas du tout, monsieur Guerlain est un extraterrestre et le fascisme tel que vécu, traversé et subit au cours de l’histoire par des millions d’humains n’est pour lui que chose naturelle, puisqu’un nègre, dans son esprit, n’est qu’un sous-homme !

Monsieur Guerlain ? Aucun problème : « quand il y a un ça va… C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ! » comme ne le dirait pas monsieur Hortefeux !

http://www.dailymotion.com/video/xf84cb

 

twitter.giffacebookicon3.gifwikio1.jpg

Charger d'autres articles liés
Charger d'autres écrits par lediazec
Charger d'autres écrits dans Politique

8 Commentaires

  1. babelouest

    7 janvier, 2011 à 7:25

    Ah bah ! « Travailler comme un nègre » ! Guerlain n’a pas dû en faire lourd dans sa vie, la plupart des parfums qui ont sa griffe, ce n’est même pas lui qui les a assemblés.Il a sous ses ordres deux ou trois créateurs de parfums, qui eux-mêmes travaillent avec des équipes de « nez », aussi bien pour sa propre marque, que pour les grands couturiers qui veulent associer une fragrance avec une collection.

    Allez, Jean-Paul, au boulot, mon grand !

    Répondre

  2. clomani

    7 janvier, 2011 à 8:27

    Avez-vous entendu parler de la suite ?
    Il y a eu une levée de boucliers de la part d’associations, et d’individus choqués par la phrase de Guerlain, qui était en effet choquante dans sa banalité de racisme quotidien d’expressions « toutes faites » et utilisées soi-disant innocemment… (ouai, et moi ch’uis la Papesse !).
    Donc, suite à cette grossièreté raciste du M’sieur Guerlain, la boîte Guerlain s’est désolidarisée tout de suite…eh, il n’est pas des nôtres, nous sommes des gens correks etc.
    Mais il n’empêche que les manifs et bousculades ont occasionné des bris de glace, des fermetures intempestives… brèfles, tout ça représentant un manque à gagner énorme pour LVMH, propriétaire très pauvre des boutiques Guerlain (entre autres).
    Alors ils ont déposé un dossier de remboursement auprès d’AXA leur assureur. Lequel AXA a remboursé la jolie somme de 300 mille Euros (il me semble bien me souvenir de ce chiffre) à LVMH, le pauvre agressé !
    Maintenant, les associations demandent que cette somme perçue par LVMH soit redistribuée à des associations luttant contre le racisme et la xénophobie…
    C’est fou, tout de même, ces pauvres qui viennent empêcher les commerces de luxe de se faire du beurre !
    J’attends que les jeunes de banlieues se soulèvent comme leurs congénères tunisiens ou algériens… à force d’exhiber tous ces machins luxueux en se comportant comme des bourges du XIXe siècle… qui sait !

    Répondre

  3. clomani

    7 janvier, 2011 à 12:37

    En parlant de culpabilité… quid de la culpabilité du P.S.
    Un appel de M’sieur Filoche… qui tente de réunir la gauche autour des acquis sociaux du travail, déjà bien écornés l’an dernier…
    o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-oo-o-o-
    communiqué Gerard Filoche D&S

    Mais qu’est-ce qu’attend la gauche pour s’unir et défendre ensemble les 35 h ?

    Quel que soit son candidat, la gauche doit défendre les 35 h, les 60 ans, la réduction du temps de travail !

    6 Français sur 10 sont contre la fin des 35 h. C’est logique : 75 % des Français veulent aussi la retraite à 60 ans. Les deux réductions du temps de travail vont de pair alors que la politique de Sarkozy a créé 4,672 millions de chômeurs officiels, il est « allé chercher le chômage avec les dents », c‘est le record historique depuis 15 ans. Il n’y aura pas de recul du chômage de masse sans réduction de la durée du travail : la question est incontournable et essentielle dans le débat pour la présidentielle de 2012.

    La droite se divise sur la meilleure façon d’étouffer la réduction du temps de travail pour mieux « faire travailler plus pour gagner plus – sic» :

    - Manuel Valls a ouvert la boîte aux mauvais coups contre le salariat. C’est un branquignol qui, ne connaissant même pas son sujet, se déclare favorable à allonger la durée du travail de « 2 ou 3 h par semaine », tout en conservant une durée légale du travail. Il ne comprend même pas que le seul résultat de cette manoeuvre est la suppression de la majoration de 25 % appliquée pour la 36° heure, 37° heure, 38° heure supplémentaire. Il est vrai qu’en pratique toute attaque contre les 35 h n’a qu’un seul résultat direct : la baisse des salaires. L’autre résultat indirect , c’est qu’en faisant travailler plus ceux qui ont déjà un boulot, cela ne peut qu’aggraver le chômage de masse !

    - JF Copé est du côté de Hervé Novelli, cet ancien d’ « Occident vaincra ». Ils veulent mettre tous les deux bas toute durée légale. C’est à dire mettre fin à un ordre public social pour le remplacer par un désordre contractuel, branche par branche, au gré des desiderata du patronat. Le « contrat » signé au bon vouloir des patrons, l’emporterait sur la loi républicaine abrogée. Plus de 35 h, de 39 h, de 40 h, ce serait à la tête du client, selon qu’on serait dans la métallurgie ou la restauration… 160 ans d’histoire de la réduction du temps de travail depuis la première loi de 1841, seraient effacés. Les journées de 15 h et les semaines de 60 h redeviendraient possibles au détriment de la santé et de l’emploi.

    - Le Medef et Mme Parisot ont mille fois affirmé leur volonté de voir la durée légale disparaître. Mais Mme Parisot veut le beurre sans perdre l’argent du beurre : elle conseille de faire disparaitre « la catastrophe des 35 h » , mais « doucement », car elle ne veut pas que les patrons perdent la poule aux œufs d’or, ces subventions de plusieurs dizaines de milliards (22 milliards en 2009 + 4 milliards loi TEPA) que les employeurs et actionnaires extorquent à l’état depuis dix ans, prétendument, pour « compenser » les 35 h. Le but est d’allonger la durée du travail, sans perdre les exonérations de cotisations sociales accordées pour celle-ci ! Alors que les heures supplémentaires, déclarées ou dissimulées, ont déjà été augmentées massivement, alors que la durée réelle du travail est sans doute entre 41 h et 42 h par semaine, les patrons, ces assistés, pilleurs de subventions, continuent à toucher des milliards… eux-mêmes tirés des impôts des salariés…

    - Sarkozy esquive : « Les 35 heures de Martine Aubry, uniformes et rigides, ont disparu, […] 5,3 millions de salariés ont bénéficié des réductions de charge sur les heures supplémentaires en 2010 ». Il affirme, contre toute évidence, que les 35 h « uniformes » et « obligatoires » n’existent plus mais qu’elles ne sont « pas un tabou ». Ca lui est commode pour semer le trouble : car les 35 h c’est justement une durée légale qui est uniforme, égale, la même pour toutes et tous, dans 100 % des entreprises, pour 100 % des employeurs et salariés. Mais elles ne sont « obligatoires » que comme durée de référence, pas comme durée réelle évidemment. C’est seuil unique de déclenchement des heures supplémentaires, qui sert de base pour le calcul des salaires mensualisés, par exemple du Smic à 151 h 66. Mais Sarkozy, en année électorale, ajoute, prudent et fourbe, qu’il ne veut pas qu’une nouvelle remise en cause des 35 aboutisse à ce que les salaires baissent… Il sait, lui, ce que Valls ignore, c’est que la fixation d’une nouvelle durée légale à 37 h ou 38 h se traduit par une baisse des salaires… Et il prétend dans le même discours (vouex du 5 janvier 2011) ne pas mettre en cause « la compétitivité des entreprises » c’est à dire cesser de les subventionner …

    - JF Copé lui, en fait une question d’orientation, de principe : il propose que la future campagne électorale présidentielle ait pour base l’annonce de la suppression des 35 h comme durée légale : travailler plus, subventionner moins, gagner moins… Selon le stupide principe qui a toujours été démenti, « c’est le travail qui crée le travail » Copé, veut idéologiquement battre les socialistes et leur faire avaler leur chapeau, les acculer à renoncer à toute idée de réduction du temps de travail. Il pense qu’il y a là, une faille, grande comme la faille de Saint Andréa. S’il conforte le « travailler plus pour gagner plus », Sarkozy sera idéalement offensif en 2012 et le candidat de la gauche, quel qu’il soit, sera en permanence sur la défensive. Sarkozy touille déjà le plat en jubilant : «Je suis heureux que les conséquences défavorables des 35 h soient aujourd’hui reconnues au sein de toutes les grandes familles politiques »

    Assez de silence, d’hésitation à gauche, il faut trancher !

    En face de cela, la gauche et son candidat, surtout celui qui sera le mieux placé pour le deuxième tour, ne peuvent esquiver la question. Sous peine d’arriver en « demi sarkozyste », sous peine de choquer, décevoir, démobiliser l’électorat de gauche, c’est à dire l’écrasante majorité du salariat, sous peine de semer le doute, la gauche doit impérativement confirmer, argumenter clairement pour la réduction du temps de travail.

    Il faut prendre position, il y a 5 millions de chômeurs ! Jamais, même « un retour de la croissance » ne suffira à faire reculer ce chômage de masse. Le seul moyen de redistribuer les richesses c’est de partager les gains de productivité, de réduire les durées réelles du travail pour forcer employeurs et actionnaires à embaucher plus pour produire plus.

    Le bon slogan en face du « travailler plus pour gagner plus » c’est « Il faut travailler mieux, moins, tous ET gagner plus ».

    Il faut trancher, tranchons !

    Car le silence est insupportable, l’embarras se sent. Le dessin en « une » du Canard enchaîné de cette semaine est terriblement efficace : Benoit Hamon appelle Valls à « rentrer dans le droit chemin » et Valls lui répond : « – Mais où il est, le droit chemin ? »

    Combien de fois y a t il référence dans les textes du PS, adoptés dans les quatre conventions de 2010, aux 35 h ? Zéro fois, sauf erreur.

    Pourtant il ne peut y avoir « d’égalité réelle » sans recul du chômage de masse et, donc, sans réduction forte, encadrée, « verrouillée » du temps de travail. Ceci étant valable sur la semaine, sur l’année, et sur la vie : car nul ne peut comprendre que le nombre d’annuités de cotisations pour la retraite soit porté à 41,5 alors qu’il y a 5 millions de chômeurs. Cela reviendrait à annuler sur la vie la réduction de temps de travail effectif sur la semaine.

    Il faut s’orienter vers l’encadrement intelligent des 35 h hebdomadaires :

    - Abaisser la durée maxima du travail de 48 h à 44 h.
    - Rendre les heures supp’ plus coûteuses que l’embauche en les majorant à 50 % dés la première heure
    - Abaisser le contingent annuel et en revenir à une limite de 130 h
    - Imposer deux jours de repos consécutifs incluant le dimanche
    - Soumettre les heures supp’ à un « avis conforme » des IRP (CE ou DP, CHSCT)

    Rétablir un système de contrôle fiable et transparent des horaires réels, avec contrôle renforcé et sanctions par l’inspection du travail.

    Répondre

  4. b.mode

    7 janvier, 2011 à 13:59

    et cette fiente de jacob qui demande la fin du fonctionnariat pour faire passer sarko pour un modéré. Tactique copé !

    Répondre

  5. clomani

    7 janvier, 2011 à 16:09

    Bon, alors 2011 va être l’année du sharklage de ce qui reste des acquis sociaux édictés par le CNR!
    L’autre aura fait son devoir avant d’arriver aux élections : mettre le salariat à genou et à la merci du patronnat ! Après, il se fera réélire par les gros cons de bourges patrons et le prolétariat surinformé par des émissions de télé de merde : « reportage au coeur des banlieues… les voyous parlent en direk »…
    Au fait… Taddéï, visiblement, c’est fini ! Merci Pflimlin, l’exécuteur des basses oeuvres présidentielles ! Remplacé par cette saloperie de M.O. Fogiel ! Quelle horreur !
    Faut refuser de payer la redevance. Moi je ne regarde plus guère que l’Inspecteur Barnaby sur France 3, et encore, 15h, c’est tard dans l’aprèm et c’est un programme grand briton !
    C’est pas non plus avec le Grand Journal qu’on va être informé, tous étant valets de Minimus ou du capital… donc jeter nos téloches !

    Répondre

  6. clarky

    7 janvier, 2011 à 17:39

    marrant tout de même, à une certaine époque personne ne voulait être fonctionnaire, et l’eldorado était le privé pour les raisons que l’on connait.
    ce jacob est un grand comique, pour ne pas dire malade, vouloir remettre en cause la sécurité de l’emploi…
    lui doit terminer chaque petit dej avec le stock de stups laissé en vrac par delarue !

    Répondre

  7. b.mode

    7 janvier, 2011 à 17:59

    Jacop est un copé collé ! le futur déjà grand danger ! pauvre (liane) foly !!!

    Répondre

  8. clarky

    7 janvier, 2011 à 18:39

    l’échelle de jacob est loin de me filer le barreau…

    Répondre

Laisser un commentaire

Consulter aussi

Blogs et tremblements

Belle matinée sur la Côte de Granit Rose lundi 18 pour une rencontre entre blogueurs trégo…